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    Re: Le Grand Bal
    Jeu 2 Avr - 16:02
    Mr Le Directeur
    Mr Le Directeur
    46
    Grand Manitou
    Rien.

    Rien ?

    Pas rien.

    Un poisson ?

    Pourquoi un poisson flottait-il devant son visage ?

    Personne d'autre ne semblait le voir.

    C'était une raie manta.

    Une...
    Re: Le Grand Bal
    Jeu 2 Avr - 17:59
    Mr Le Directeur
    Mr Le Directeur
    46
    Grand Manitou
    Mr Le Directeur avait mal à la tête. Il était allé trop loin, trop vite, trop pressé. Il avait besoin d'une force d'attaque efficace le plus tôt possible pour justifier de son existence auprès de Rementor, pour retarder l'arrivée de Mr Le Doyen, mais ce n'était pas une excuse pour abuser purement et simplement de sa propre force vitale, de son essence magique.
    Oh, et puis pourquoi pas, après tout ?

    Il cligna des yeux et se resitua dans le présent. Sa main était baissée. Il n'avait pas vraiment claqué des doigts. Bien. Parfait. Ces quelques secondes n'avaient donc pas eu lieu. Tant mieux. Il ne pouvait pas se permettre d'avoir l'air de perdre le contrôle de la situation. Les réactions de tout un chacun étaient dérangeantes, bien sûr, mais pas nécessairement imprévues. Comme par exemple, Odysseus, qui loin d'être en panique était en crise de manque. Soit il n'avait pas été approché parce que pas fiable, soit il avait refusé, mais dans tous les cas il n'avait pas trahi, et quelque part il en payait le prix. Brume et Scorpion, deux médics volontaires, curieux, et motivés -- mais trop curieux. Mr Le Directeur plissa des yeux et fusilla du regard celui qui était connu sous le nom de Brume.

    " Pourquoi s'embarrasser d'hypothèse ? Le traître a succombé aux blessures infligées durant la torture. Ni plus, ni moins. "

    Mr Le Directeur reporta son regard vers le cadavre, et sa main sembla trembler de façon erratique avant que le majeur ne se lève, d'un seul coup. Cela fit sursauter le corps qui pris feu immédiatement. Les flammes étaient contenues aux seules limites dudit corps, mais elles étaient chaudes, très chaudes. Mr Le Directeur lui-même dû faire un pas en arrière pour esquiver la chaleur. Il reporta alors son attention sur la grande surprise de la soirée, Soumaworo.

    " En quoi les détails vous intéressent-ils ? Auriez-vous peur d'avoir été compromis ? "

    Les Enrôlés et les Instructeurs avaient ceci en commun qu'ils passaient par un procédé de sélection très rigoureux. Toute volonté de traîtrise pré-existante était décelée en amont de leur arrivée. Mais si l'envie de traîtrise devait se déclencher après... C'était aussi ce que Mr Le Directeur voulait démontrer avec ses méthodes. Que ceux qui devaient trouver que les fins ne justifiaient pas les moyens cèderaient devant lui, et qu'il pourrait confier à Mr Le Doyen une promotion pleine d'entrain et garante de bien plus de promesses que leurs aînés. Mais il fallait d'abord séparer le bon grain de l'ivraie, bien sûr.
    Soumaworo comprenait-il que traquer les traîtres maintenant faisait bien partie des préparations qui étaient de rigueur pour protéger Rementor ? Il ne pouvait pas être stupide au point que ça lui passe au-dessus de la tête, et ce malgré la débilité ambiante. S'il voulait remettre à plus tard la découverte des traîtres, cela signifiait forcément qu'il en était un lui-même. Il se défendait lui-même, et ses éventuels complices.

    " L'Instructeur Soumaworo est ici et maintenant déclaré traître à Rementor, pour des raisons qui ne concernent que moi, car telle est la situation. Qu'on le capture et qu'on le retienne, il sera interrogé plus tard. "

    Du coin de l'œil, Mr Le Directeur aperçu Muguet. Muguet, qui voulait instaurer une relation matérielle et qui tenait à tout prix à payer et être payé pour son séjour au Domaine. Un candidat parfait pour être recruté par l'ennemi. Et qui ne savait garder le contrôle de son jaguar sous la pression. Pour celui-ci, Mr Le Directeur décida de ne prendre aucun risque. Sans un mot, il pointa Muguet du doigt, et un éclair vert-argent en sorti avant de figer l'Enrôlé.

    Les dix doigts relaxés, il observa la salle. Comment allaient-ils réagir cette fois ? Obéissance, remise en question, défi ? Il pouvait presque voir le rat sur l'épaule de Pivoine qui observait tout cela. Ooooh les rumeurs iraient bon train, demain, si seulement l'hécatombe se calmait et que tout ce beau monde rentrait dans le rang.
    Re: Le Grand Bal
    Jeu 2 Avr - 18:58
    Cassiopeia
    Cassiopeia
    72
    Le Grand Bal - Page 7 Xln3
    24
    Intelligence
    Sang pur
    Animagus
    Intelligence
    https://rementor.forumactif.com/t115-cassiopeia-enroleehttps://rementor.forumactif.com/t143-carnets-de-cassiopeia
    Sois invisible. 

    Ne te fait pas remarquer. 


    Elle sent la main d'Arctu sur son épaule, le mouvement qui l'amène plus près, entre elle et ce qui se passe dans la pièce. Elle ne lève pas les yeux, n'esquisse pas de sourire, répond à peine, mais se rapproche légèrement de lui. La scène semble presque suspendue dans le temps alors que plusieurs personnes s'avancent. Soumaworo, dont Cassiopeia apprécie beaucoup les cours. Elle entend la question qu'il pose, se retient d'hocher légèrement la tête. Deux enrôlés qu'elle ne connait pas, qu'elle ne reconnait pas de prime abord avant que son regarde se porte sur Tura, et que les pièces du puzzle s'assemblent un peu. Une fratrie dont certains ont parlé déjà, des membres turbulents, les discussions de la bibliothèque, d'avant. 

    Respire. 

    Reste calme. 

    Reste en arrière. 

    Protège-toi. 


    Elle s'inquiète. Elle s'inquiète pour Ortie, qui lui aussi semble avoir bougé d'un pas en avant, elle ne sait pas très bien. Ses yeux les repèrent dans la salle, comme pendant la danse, ceux qui sont devenus pour elle des personnes qu'elle ne veut pas perdre. Ortie, qui a l'air calme. Trop calme. Et soudain, un éclair qui jaillit, un enrôlé figé, le couperet tombe. Ses pieds bougent. Ils ne devraient pas, elles se répètent les mêmes mots dans la tête, en boucle.

    Rester en arrière.
    Ne pas faire de vague.
    Sois invisible.
    Reste dans l'ombre.
    C'est la seule façon dont tu survivras.


    Elle avance. Sa respiration est courte, elle lui fait presque mal, sa tête tourne. Elle passe les danseurs, passe le cercle d'Enrôlés jusqu'à se retrouver elle-aussi sur le devant de la scène. Improbable. Elle a la bouche sèche, trop sèche, et elle sait bien que sa voix ne tiendra pas, que ses mots ne seront jamais aussi forts que dans sa tête, que ses intentions. Elle n'est plus invisible, et elle ne peut pas l'être. Si elle se cachait maintenant et que quelque chose arrivait - à Ortie, à Arcturus, aux Selkies, à l'Instructeur en Communications qui lui avait beaucoup appris... Elle ne pourrait se le pardonner, et elle le savait déjà. 

    "N'est-il pas normal que-, que les instructeurs n'étant pas au courant de la situation se posent des questions?" Elle réussit à remonter ses yeux pour qu'ils ne soient pas au sol, un effort presque surhumain, mais elle peine à s'adresser à Mr Le Directeur. Elle pourrait s'adresser à la salle, à l'Instructeur à côté d'elle, aux autres. Et elle ne s'arrête pas, trop consciente que son courage est limité, presque incongru. Autre fait notoire, elle ne s'excuse pas. Elle voudrait. Elle sent le pardon venir, mais elle s'en empêche. Pas maintenant. Il faut qu'elle parle. Il faut qu'elle finisse, ou elle ne finira pas. "Et même si... Même si l'Instructeur Souwamaro est soupçonné de traîtrise, ne serait-il pas plus juste de lui laisser la possibilité de s'expliquer? Vous pourriez figer toute la salle nous interroger un à un si c'était nécessaire-, il n'y a pas besoin que quiconque soit blessé par erreur ou par peur."
    Re: Le Grand Bal
    Jeu 2 Avr - 19:39
    Aubépine
    Aubépine
    257
    Aubépine
    25 ans
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    Intelligence
    https://rementor.forumactif.com/t108-aubepine-enroleehttps://rementor.forumactif.com/t137-de-l-autre-cote-du-miroir
    Elle cilla. Ils n'étaient pas morts ? Elle avait eu comme une sensation de...elle secoua la tête. Toute cette histoire lui montait à la tête, voilà tout. Doucement, elle ôta sa main du bras de Lancelot. L'heure était grave, elle allait avoir besoin de toute sa mobilité. Autour d'elle, des protego avaient fusés, d'autres murmuraient, d'autres encore s'approchaient du corps - était-il seulement mort, s'agissait-il seulement de Granit, elle comprenait leur septicisme - d'autres...faisaient autre chose. Arcturus protégeait Cassiopéa. Ortie avait un visage figé et enfin neutre. Soumaworo avait pris la parole, Jaguar avait bougé. Toujours pas de nouvelles de son frère. C'était bien lui de dormir pendant la bataille. C'était heureusement ce qu'il pouvait lui arriver de mieux.

    Monsieur le Directeur reprit la parole. D'abord pour répondre aux curieux puis, une annonce. Soumaworo ? Un traître ? Aubépine appréciait l'instructeur de moyens de communication. Il était bien élevé, intelligent et même si on n'était pas d'accord avec lui, il semblait ouvert au dialogue. Elle n'avait pas oublié les parties de go, le café, le jeu. Ses cours. Les messages cachés dans la salle même si elle n'avait pas pris le temps de les déchiffrer.

    Le corps de Granit prit feu et une chaleur intense fit reculer les premiers rangs dans un mouvement de foule bien compréhensible. Sans un mot, la jeune femme en profita pour s'éloigner de son cavalier, mais pas pour se rapprocher du tas de cendre. Non. Ils avaient reçu un ordre. Elle entendait bien l'exécuter. C'était ce qu'ils s'étaient engagés à faire, non ?

    Un éclair vert-argent passa non loin. Son sort de protection s'activa avec un temps de retard. Elle n'était pas la cible. Heureusement. Elle serait morte sinon. Le bruit d'un corps qui tombe lui fit tourner la tête et brisa son coeur. Muguet. Non. Impossible. Il ne pouvait pas...il n'était pas un traitre. Ca n'aurait pas été Digne. Personne ne pouvait à ce point s'éloigner de son Nom de Chat. Elle secoua la tête, obligea ses pieds à reprendre leur marche. Masque sur le visage, elle semblait déterminée mais tranquille, avec le sourire poli que l'on attend des jeunes femmes de son âge, élégante, même, dans sa robe sur mesure. Elle passa devant Jaguar. Un murmure.

    "Empêche le...les de faire des bêtises. Je te confie la brigade."

    Sous forme humaine, elle ne parlait pas le chat. Dommage. D'autres proches avaient donc pu entendre. Tant pis. Elle n'avait rien dit d'interdit, elle n'avait pas questionné. Elle continua, jusqu'à arriver à Soumaworo. Doucement, par le côté, baguette à la main mais sans menace, elle s'approcha de l'instructeur juste quand Cassiopéa alpaguait Monsieur le Directeur. Soupir. Arcturus n'aurait pas pu la retenir ?! Il était inutile de tenter de le raisonner, le voyait-elle pas ? Et puis comment savoir s'il avait tort ou raison ? Il pouvait y avoir des faits dont ils n'avaient pas connaissance. Enfin, au moins elle occupait l'attention du groupe ce qui pouvait éviter aux têtes brûlées de sauter sur le métamorphomage. Ce serait dommage. Après tout, le chef n'avait rien dit concernant de la violence ou de la torture, juste d'arrêter le snidget.

    "Vous avez entendu Monsieur le Directeur, votre baguette s'il vous plait. Pas besoin de verser encore plus de sang, je pense." 

    Elle pouvait presque sentir le regard désapprobateur de certains de ses camarades, Turaco en premier. Mais que croyaient-ils tous ces bien pensant ? C'était l'armée, ils avaient des ordres, il fallait y obéir. Si Soumaworo était un traitre alors l'arreter pour l'interroger était la chose à fort, en espérant que ce soit une erreur et qu'il survive à l'interrogatoire. Si c'était un test de fidélité et de loyauté, il fallait prouver qu'on était capable. Ils étaient une armée. Ils s'entraînaient pour la guerre. Il y aurait des morts. Il y aurait des traîtres. Son coeur pleurait Muguet même si elle n'avait pas encore vraiment réalisé. Granit ne lui manquerait pas. Mais la Cause était la Cause. On ne changeait rien en gardant les mains propres. En ne consultant que ses amitiés, ses préférences. Oui, ils mourraient, pour la plupart, sans voir l'Après. Certains aux mains même de leurs alliés. Elle-même savait qu'elle avait très peu de chance de jamais pouvoir être utile à son peuple comme elle aurait aimé l'être. Elle voulait savoir qu'elle avait fait de son mieux.Elle n'avait pas quitté l'homme du regard, consciente qu'il lui serait facile, dans cette foule, de prendre l'apparence d'un camarade et de s'enfuir. Silencieusement, elle priait pour que ce ne soit qu'un exercice. Que personne d'autre ne soit blessé.
    Re: Le Grand Bal
    Ven 3 Avr - 14:00
    Lancelot
    Lancelot
    153
    Le Grand Bal - Page 7 T8s9
    40
    Soins et survie en milieu naturel
    Sang mêlé
    Arcamagie
    Biomagie
    Instructeur
    https://rementor.forumactif.com/t116-lancelot-instructeur-en-soins-et-survie-en-milieu-naturelhttps://rementor.forumactif.com/t141-carnet-de-lancelot
    Il surveillait attentivement Brume et Scorpion. Il surveillait pour bondir, pour aider, pour protéger. Ce n'était pas dans les habitudes de Lancelot, et d'autres moins prometteurs que ces deux-là auraient risqués un regard moins pointu, moins déterminé. Il avait sentit sur son bras la légère pression d'Aubépine, comme pour lui intimer de ne pas avancer. S'il avait pu, si le moment n'était pas aussi tendu, il lui aurait gentiment sourit. Un sourire un peu triste, mais déterminé. Il y avait des choses que quiconque pouvait demander de lui, s'ils savaient lui faire entendre raison.

    L'inaction, néanmoins, et surtout dans une situation où ses responsabilités étaient en jeu, ne faisait pas parti de son caractère. Elle comprenait. Granit s'embrasa, les mots de Monsieur le Directeur fusèrent en une accusation dirigée contre Souwamaro, que Lancelot avait peu côtoyé mais appréciait tout de même. Brume et Scorpion, pour le moment, semblait relativement hors de danger car privé du corps qu'ils avaient souhaité analyser. Et Aubépine s'avança. Son masque s'était replacé, la nervosité s'était repliée derrière une détermination que Lance partageait, mais pour d'autres raisons.

    Il l'observa s'en aller sans tenter de la retenir, même si le jet soudain d'un sort le fit avancer d'un pas, aux aguets. Un corps tomba, quelque part plus loin. Aubépine continuait d'avancer, se plaçant devant la scène, exécutant les ordres qui venaient d'être donnés. Plus loin, Ody se trouvait également en mauvaise posture, et seules les présences de deux enrôlés - Cendre et Pivoine - empêchèrent Lance de se décider à s'approcher de son ami. La tension ne l'avait pas quitté, sa tête bourdonnait toujours, de réflexions, de choix à faire, mais il soupira légèrement, détendant ses épaules.

    Fatalité. L'agacement qui le parcourait n'était pas assez fort comparé à cette dernière. 

    Il était temps de se mettre au travail.

    Ses pas le dirigèrent naturellement vers le récipient du sort précédent. Les enrôlés se reculèrent prudemment alors qu'il se dirigeait vers Muguet, tout comme ils l'avaient fait alors que le corps de l'homme d'Infanterie s'était écroulé au sol. Il fallait avouer que le visage de Lance, peu amène, laissait peu de doute face à sa réaction si quelqu'un essayait de se mettre en travers. Circa était toute proche, tendue, inquiète, tournant sur la peau de son poignet, prêt à bondir au sol. Peut-être Muguet était-il mort, peut-être dans un état second, hors d'état de nuire cependant.

    Quel que soit son état, Lance se devait de vérifier. Pour avoir des réponses, dans un premier temps. Pour éviter qu'une autre personne - médic, ou autre - le fasse et risquent de se mettre en première ligne, bêtement. Il aurait été idiot de sa part de laisser le travail aux autres. Par responsabilité, enfin, puisque c'était son travail: réparer les enrôlés, contrôler que ces derniers restent vivants. S'il était mort, c'était donc la volonté de Monsieur le Directeur. S'il était vivant, s'assurer qu'il le resterait jusqu'à ce que quelqu'un d'autre que lui décide du sort de Muguet était le rôle de Lancelot, qu'on lui avait assigné, ou qu'il se donnait lui-même.

    La différence était la même à ses yeux.
    Re: Le Grand Bal
    Ven 3 Avr - 15:18
    Vyāsa
    Vyāsa
    137
    Le Grand Bal - Page 7 Uq87
    41 ans
    Utilisation et soin des bêtes et créatures
    Sang mêlé
    Arcamagie
    Fourchelang
    Instructeur
    https://rementor.forumactif.com/t107-vyasa-instructeurhttps://rementor.forumactif.com/t125-petits-papiers-de-vyasa
    Ça commence à faire beaucoup.

    Vyāsa offre un petit mouvement de tête à Morrigan pour la saluer avant de s’avancer, avec la désagréable impression qu’ils viennent de frôler de près la catastrophe. Et que ce n’est pas pour autant que le danger n’est plus là.

    Un cadavre d’enrôlé, deux médics fonceurs, Soumaworo qui s’inquiète, le dirlo qui semble péter un plomb, Odysseus qui à l’air prêt à s’éffondrer sur lui-même, le cadavre qui s’enflamme, Soumaworo potentiel traître, Muguet immobilisé -au mieux-, Cassiopeia qui décide de trouver le courage dans ses chaussettes au moment le plus improbable, Aubépine qui… suit les ordres, Lancelot qui va voir Muguet…

    Et d’autres. Pleins de petits mouvements, de petits réflexes, de retenu.

    Personne ne retient Vyāsa et il s’avance d’un pas sec, baguette à la main.

    En terme de scène dramatique et de mouvements ridicules, ils atteignent un sommet pour le moins agaçant.

    - Bon! C’est bien joli tout ça, mais est-ce que vous vous êtes vu aller ?! Où est-ce que vous vous croyez, hein ? Les grands génies de l’infanterie qui se tiennent encore à l’arrière, ramenez votre cul. Vous êtes la première ligne, bordel ! Les officiers, organisez vos putains de brigades ! Vous n’êtes pas là pour vous conter fleurette ! Montrez un peu que vous êtes à votre place ! Les médics, arrêtez de vous exposer ! Si l’dirlo avait eu envie de vous buter, vous seriez déjà mort et pas là pour soigner les autres. Bravo, vous assurez ! L’intelligence ?!

    Le regard de l’homme se braque sur Aubépine quelques secondes, sourcils froncés. Autant il parle, autant il fait attention aux manoeuvres de son collègue qui pourrait vouloir se défendre.

    - Est-ce que quelqu’un va m’expliquer pourquoi mademoiselle Aubépine est toute seule pour neutraliser un potentiel traître ?

    Son attention revient sur la foule.

    - Vous comptez la laisser risquer sa peau avec une personne potentiellement dangereuse et mal intentionné ? Alors que vous êtes tous là à vous la taper spectateur devant un mauvais drame en tirant vos petites têtes choquées ? Secouez-vous bordel ! Vous êtes dans la résistance, putain ! Vous êtes là parce que vous l’avez bien voulu alors arrêtez de vous la jouer effaroucher !

    Le Pakistanais agite sa baguette vers Soumaworo.

    - Je n’ai aucune espèce d’idée de si cet homme est un traître ou non. Mais s’il l’est, qu’il tente de se défendre, vous allez vous faire ridiculement buter, parce que vous n’osez pas bouger. Vous ne le voyez pas trahir ? Vous l’aimez bien ? Okay. Mais là, tout de suite, votre directeur vous dit qu’il le soupçonne d’être un traître. Peut-être qu’il est à moitié barge et dans le tort, mais votre première réaction, c’est d’immobiliser le potentiel traître pour pouvoir vérifier ce qu’il en est. S’il ne l’est pas, eh bah tant mieux ! Il retournera continuer ses activités. Mais s’il l’est et que personne ne l’arrête, nous allons tous nous faire tuer avant même d’avoir vraiment servie à quelque chose. Ça vous tente ? Non ? Bah, alors bougez en fonction !

    Il parle, mais il n’en est pas moins attentif. Achir frémit sous sa peau, prêt à se lancer sur le premier danger qui voudrait fondre sur son sorcier. Le regarde de Vyāsa se pose sur Cassiopeia.

    - Votre point est bon. Ce qui n’empêche pas qu’il faille commencer par appréhender sécuritairement les potentiels traîtres, sans leur laisser le temps de faucher personne, au cas où. Évitez de vous exposer maintenant, nous ne pouvons pas vous perdre vous non plus.

    Enfin, son regard se braque sur le directeur. Il n’aime pas comment il gère ce bordel. Il n’aime pas non plus comment il leur a balancé dans les pattes toute cette merde. En fait, il ne l’aime pas point, mais ce n’est pas le moment de s’étirer sur ce sujet.

    - Et vous, vous pouvez vous étouffer avec vos raisons qui ne regardent que vous ! Personne n’est ici pour appuyer vos délires de mégalomanie. Nous ne sommes pas des chiens dont vous vous servez comme vous voulez sans jamais avoir de retour. Vous voulez déclarer des traîtres ? Bien ! Mais ne vous attendez pas à ce qu’on ne veuille pas participer, qu’on ne veuille pas entendre ce qu’ils ont à dire et que nous vous laisserons zigouiller à tout va sans rien dire. Vous ne nous donnez aucune raison d’avoir confiance en vous et nous sommes là pour servir la cause. Pas vous et vos lubies.
    Re: Le Grand Bal
    Ven 3 Avr - 16:09
    Soumaworo
    Soumaworo
    140
    Le Grand Bal - Page 7 V5pz
    42
    Moyens de communication
    Sang pur
    Métamorphomage
    Instructeur
    Compromis?

    Les yeux toujours noirs mais les sourcils froncés, il chercha laquelle de ses paroles impliquait qu'il ait pu se compromettre. Il avait demandé ce qu'avait fait Granit. Et il avait dit qu'il était plus important de se préparer à affronter un danger que de danser. Le Directeur le croyait compromis. Granit avait-il proféré des accusations à son encontre durant sa séance de ...

    Et, rapidement, Soumaworo comprit. Il était accusé de complicité avec Granit, par cet homme qui l'avait pris pour cible d'une de ses démonstrations d'autorité. C'était ce qu'il avait cherché à faire: jouer les paratonnerres pour protéger les enrôlés de l'inévitable torrent d'injures qu'allait proférer le maître des lieux. Il avait cru l'homme simplement détestable, méprisant et tyrannique. Il l'avait sous estimé. Et avant qu'il ne puisse réagir, l'homme ordonnait qu'on l'immobilise.

    Que..?

    Ses yeux passèrent du rouge au pourpre, puis au jaune d'or couronné de lave avant de retrouver la couleur noire qu'il leur imposa. Il regardait autour de lui comme un animal piégé. Quoi qu'il dise, il aggraverait son cas. Mais s'il se rendait, cela serait un aveu, aux yeux de beaucoup d'entre eux, de cette traîtrise imaginaire. Le Directeur l'avait bien piégé. Lui qui avait craint de tomber sous la coupe d'un nouveau Nzinga réalisait qu'il avait affaire à un Kjeld. Et on ne combattait pas un Kjeld sans avoir une dizaine de longueurs d'avance. Il était fichu.

    Tout s'enchaîna devant lui, à une vitesse que tentait d'égaler le rythme effréné des battements de son coeur. Cassiopeia prenait sa défense. Oh non! Elle allait se retrouver entraînée dans sa chute. Que quelqu'un l'emmène loin de ce fou paranoïaque, vite! Il se surprit à chercher Arcturus du regard, avant de se raviser de peur qu'on ne l'accuse lui aussi de complicité.

    Aubépine avançait pour lui prendre sa baguette. Croyait-elle à cette mascarade, elle aussi? Impossible à dire avec cette jeune femme à l'esprit façonné par la politique et la stratégie. Elle attendait peut-être simplement de voir sa réaction. Ou elle était complice du Directeur. Qui leur préparait une sorte de test malsain en utilisant la traîtrise d'un des leurs. Pour ce qu'il en savait, Granit n'était peut être même pas mort, et le cadavre qui avait brûlé devant eux n'était qu'une illusion, un pantin transfiguré en Granit...

    Mais...

    Il balbutiait tandis que Vyasa hurlait sur les enrôlés, parlant de lui comme s'il était un vulgaire prisonnier de plus, avant de cracher au visage du Directeur ce qu'il pensait également mais ne pouvait dire. Mais il se mettait également en danger. Comment avait-il pu tomber dans ce piège grossier? C'était trop, il lui fallait intervenir.

    ASSEZ !

    Il aurait lancé un sort d'amplification sonore sur lui-même s'il n'avait pas déjà donné sa baguette à Aubépine. Heureusement, il avait une voix naturellement sonore et savait s'en servir. Mais la discipline qu'il imposait à sa voix diminuait le contrôle qu'il exerçait sur son apparence. Ses yeux luisaient comme deux Aldebaran, et les boucles denses de ses cheveux se déliaient, comme une myriade de serpents miniatures.

    Si vous voulez m'interroger, qu'il en soit ainsi!  rugit-il. Il ne se souvenait pas avoir crié comme ça depuis qu'il avait été encorné par un des plus dangereux pachydermes de la savane. L'homme habituellement si calme et digne tremblait d'une colère qui ne trouvait aucun exutoire. Ses doigts crispés faisaient ressembler ses mains à deux specimens glabres de ces araignées Goliath qu'il affectionnait tant.

    Qu'on amène du veritaserum. Qu'on convoque un legilimens, qu'importe! Je suis prêt à prouver ici même devant tout le monde que je n'ai rien à voir avec ce que Granit a pu commettre!

    Il leva les mains pour signifier qu'il ne résistait pas à son arrestation. Il venait, après tout, de dire qu'il n'avait rien à cacher. Il tourna la tête vers Monsieur le Directeur, déglutit, inspira et poursuivit, sa voix redescendue à son volume habituel:

    Croyez vous vraiment que si j'étais un traître je serais venu ici vêtu de ces frusques voyantes? Avec des vêtements neutres, j'aurais pu me faire passer pour n'importe qui et échapper à votre vigilance à tous!

    Il s'abstint de faire une démonstration de métamorphomagie. Une telle démonstration aurait peut être permis de convaincre quelqu'un de raisonnable. Mais Soumaworo ne ferait plus jamais l'erreur de croire que le Directeur l'était.
    Re: Le Grand Bal
    Ven 3 Avr - 19:08
    Odysseus
    Odysseus
    217
    Le Grand Bal - Page 7 X5ed
    43 ans
    Baguette, artefacts et enchantements
    Sang mêlé
    Nirimage
    Elemagie (Air)
    Instructeur
    https://rementor.forumactif.com/t109-odysseus-instructeurhttps://rementor.forumactif.com/t136-dans-la-pensine-d-odysseus
    Une voix perce le silence. Une voix se perd dans le vent que je deviens peu à peu. Une voix. Elle m'ancre, elle est là, je la regarde sans la voir, sans reconnaitre le visage devant moi. Elle est brune. C'est leur seule ressemblance. Le nom qu'elle a utilisé n'est pas le mien mais l'injonction ne fait aucun doute. Je ne sens pas mes genoux se plier, je ne comprends pas ce que fait la chaise, là, si basse, puis si proche, puis sous moi. Je me suis assis par réflexe, parce qu'on me l'a dit, parce que je suis perdu et que les mots sont la dernière chaîne qui me retient au monde réel. Le monde n'est qu'une brume aux points noirs. Mes poumons se remplissent et se vident presque à contre coeur. Je ne vois rien. Je n'entends rien. Il y a un vent chaud qui remplit mes oreilles. Le fantôme d'une voix goguenarde vêtue de noir. Elle aussi est vêtue de noir, mais c'est celui d'une robe de soirée qui laisse passer la blancheur d'une peau. Ce n'est pas l'uniforme officiel qui m'avait donné le même ordre. Je suis assis. Doit-on toujours s'asseoir pour saluer la mort des traîtres ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je ne veux plus savoir. Plus vivre ces horreurs. Plus vivre. Tout court. Mais il n'y a rien sur place pour prendre ma vie, rien que du coton, du flou, des formes abstraites et des bruits assourdis. Et la voix, à nouveau.  L'étonnement se peint sur mon visage. Respirer ? Pour quoi faire ? Si j'avais le courage, au contraire, je stopperais ce réflexe stupide. Je m'endormirais aux côtés de Granit. Un homme que je n'aimais pas.

    La vie est trop forte. Elle l'a déjà démontré. Elle le fait à nouveau. Et je me surprends à inspirer profondément. A expirer. Doucement. J'attrape les mains devant moi. J'ai besoin de rester solide. Je les serre un peu. Elles sont petites. Ou grandes. Elles n'ont pas la bonne taille. J'inspire encore. J'expire. Si seulement je pouvais expirer pour de bon. Rendre mon dernier souffle. Ne plus jamais voir de corps soufflé dans la fleur de sa jeunesse. J'inspire. Je plante mes yeux dans ceux de Cendre. Je la reconnais. Il y a une ombre blanche derrière la silhouette noire. Pivoine. J'inspire. Mes jambes tremblent toujours quand je me lève. Je mets les deux mains de l'Occamy dans une des miennes, tend l'autre à la fleur blanche. Si elles doivent être fauchées, dispersées, je le serais aussi. Je ne veux qu'il n'arrive de mal à aucune des deux.

    Autour de nous, la vie a continué son oeuvre de chaos et de destruction. Des flammes attisent l'air en moi. Nous sommes loin, heureusement et je ne suis pas assez revenu pour entendre la voix de notre Maître à Tous. Je vois Lancelot. Il est seul. Où est passé sa cavalière ? Je ne la vois pas, elle doit être dans la foule. Et puis, soudain, un éclair vole. Vert. Je cille à nouveau, lâche les mains, pose mes doigts sur les épaules à proximité, sans regarder. Je ne suis pas certain d'être capable de les protéger. Je ne sais plus rien. Je ferme les yeux de toutes mes forces. Les rouvre. Le sol tangue toujours. La réalité semble être revenue. Elle est faite de foule et de bruits. D'hommes qui crient. Vyasa. Soumaworo. Un traître ? Je n'ai pas souvenir de...pourtant j'essaie. Je ne veux pas le voir lui aussi criblé de sorts, sanguinolent à mes pieds. Je ne veux pas non plus qu'un autre en soit la victime. Qui s'intéresse à ce que je veux ? Je suis plus que conscient de ma propre inutilité dans ce combat de volontés. Je ne peux pas faire grand chose alors je me décide pour ce que je sais faire. Mes pieds se transforment, et j'aspire l'air autour de nous, comme un anneau de vide protégeant les trois êtres au fond de la salle. Je ne laisse qu'un fin filet pour que l'air se renouvelle et que l'on puisse entendre un peu mais il sera plus difficile à le percer d'un sort si on ne sait pas où est la "fenêtre" invisible. Je suis fatigué. Perdu. Et je sais que le regard que je pose sur elle est encore emprunt d'une douleur et d'une angoisse indicibles.

    "Que...se passe-t-il ?"
    Re: Le Grand Bal
    Ven 3 Avr - 20:58
    Scorpion
    Scorpion
    25
    Scorpion
    25
    Medic
    Né moldu
    Légilimencie
    Médic
    https://rementor.forumactif.com/t340-scorpion-enroleehttps://rementor.forumactif.com/t369-venin-de-scorpion#2726


    Elle n'a pas le temps de faire un pas de plus en avant que l'enrôlé au sol tressaille, puis s'embrase subitement. Dans un sursaut elle se recule d'un pas. La chaleur accablante des flammes la frappe, plus brûlante encore que dans sa mémoire, ça réveille le souvenir précipité d'un explosion phénoménale. Il n'y a pas d'images, un son peut-être, plusieurs, ils shootent dans son cœur comme s'ils étaient réels, alors qu'il n'y a rien. La voix du directeur détruit les échos, une fois, deux fois. Les accusations fusent, soudaines, injustes. Granit. Brume. Soumaworo. Elle n'a plus le temps de penser.
    Son regard céruléen passe de l'un à l'autre. Puis un éclair vert de gris jaillit soudainement, il fend la salle muette pour frapper Muguet. Ce sort là il ne craque pas. Il fuse, comme un train lancé à grand vitesse sur les rails de la mort. C'est un son succinct, familier, qui se confond dans la chute d'un corps rendu inerte. L'enrôlé s'effondre avant qu'elle n'ai eu le temps de battre des cils. Muguet. Sans préavis ni procès, arbitrairement.

    Scorpion se raidit.
    Elle se fiche de carbonisé.
    Elle se fiche du métamorphomage.
    Elle se fiche de la plante.
    Mais elle craint pour ses crétins de frères, dont un mot, un sourire, un rien pourrait attirer l'attention mortelle du sorcier frappadingue.
    Elle ne peut retenir un regard en biais vers le fratrie. Elle les repère, aussitôt. Trop grands, trop pâles, trop blonds. Elle ne voit qu'eux parmi la foule, deux cibles qu'un battement d'ailes sépare du voile. S'il font quoi que ce soit pour attirer la paranoïa du Directeur ...

    Un mouvement. Une tête brune qui s'avance. C'est bien la dernière qu'elle aurait vu se frayer un chemin jusqu'aux premiers rangs. Jusque devant le quatuor - et le cramé. La snidget sans voix introduit l'idée d'un dialogue. À moins que son but ne soit que de diminuer la pression montée soudainement, initiative rompue par la réaction d'Aubépine, déjà plus pragmatique. Puis c'est le petit professeur d'utilisation et soins des bêtes et créatures qui s'impose. Une logorrhée à couper le souffle, un savon, ni plus ni moins, qui jusqu'aux dernières phrases, rendrait presque légitime le comportement impulsif du maître des lieux.
    Ils ne se comportent pas en rebelles, en enrôlés. Rien de plus qu'une foule de sorciers anesthésiés, que l'alcool et les petits fours ont rendu amorphes. On dirait des limaces estomaquées.  
    Scorpion n'aime pas les savons. Elle n'aime pas non plus qu'on lui reproche de faire son travail, d'autant plus quand, elle, elle agit. Qu'il insiste encore un peu, et elle se tournera vers le désigné traître pour lancer un légilimens qui clorait le débat dans la minute.

    Elle n'aurait pas cru que le dit traître - véritablement ou non, qu'importe - le propose.
    Ils veulent un légilimens ? Parfait.
    Elle se tourne vers le principal concerné, la voix ferme.

    « Eh bien allons y dans ce cas. »

    Scorpion se fiche des arguments de l'instructeur de communications. Il pourrait démontrer par A+B qu'il est le descendant de Flamel qu'elle s'en foutrait tout autant. Les mots sont faillibles, les souvenirs, beaucoup moins.
    Elle ne s'avance pas, n'esquisse pas même un geste supplémentaire que celui d'avoir, en parlant, sorti sa baguette. Elle tient entre ses doigts vernis d'obsidienne l'ébène de son arme encore pointé vers le sol. Le directeur a parlé d'interrogation différée, mais autant faire ça sur l'instant. Si Soumaworo est innocent, autant le prouver devant le domaine complet, ainsi espère-t-elle éviter que le directeur ne cède à une décision impulsive justifiée par la paranoïa seule. La foule, peut-être, le convaincra.
    Elle ne s’exécute pas dans l'instant toutefois. Le sort la démange, mais l'idée d'être accusée de duplicité parce qu'elle violera son esprit sans le consentement du Directeur est un frein suffisant.

    Re: Le Grand Bal
    Dim 5 Avr - 13:49
    Jaguar
    Jaguar
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    Le Grand Bal - Page 7 300x1513
    27 ans
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    Félang
    Infanterie
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    C’posage de couilles sur la table. Pas touche, sort, moi, moi, j’ai décidé, pour mes raisons, faites, sort, mort. J’aime pas ça du tout. J’bronche pas, j’aurais dû, mais j’suis trop occupée à réfléchir, à avoir les neurones qui tournent. Spiderman, traître, ptet. Bien placé pour, en tout cas. Pas mes oignons. J’aurais dû l’choper. J’y vais pas parce qu’Aubé y est déjà quasiment – on r’parl’ra des ordres qu’elle croit qu’elle peut m’donner. Muguet, traître, ptet. Ca a l’air d’êt’ trop tard pour vérifier t’façon. Quand un dingue décide, on obéit.

    Moi, y a des trucs qui m’emmerdent.

    J’ai vu les mains bouger. J’ai vu les sorts partir. J’ai vu comment y veut qu’on y croie, qu’on ait peur, qu’on obéisse. Qu’on aille surtout pas voir les preuves qu’on nous met sous l’nez. C’est genre t’as vu, t’as vu, hep pas touche. Mettre un bonbon et empêcher d’y toucher, j’connais. La peur, j’connais. Y m’fait peur, là, l’dirlo. J’ai la gorge serrée, j’pourrais avoir la tremblote si j’faisais pas gaffe. J’ai peur. J’ai peur, et pas pour c’que j’devrais.

    Un Avada, informulé, sans baguette ?

    Vraiment ?

    S’il a fait ça, alors c’est un monstre. Mais genre un putain d’monstre, et il a vraiment fait ça, et il a réussi du premier coup, et j’comprends pas pourquoi il insiste autant sur sa toute-puissance, parce qu’avec ça j’suis sûre qu’y a moyen d’aller voir la sale gueule du Seign… ‘fin l’aut’, là, et d’la lui fermer. Pour toujours. Et nous, donc, on sert à rien. Pas à ça en tout cas.

    Ou alors c’est d’l’esbrouffe. Une vaste, immense, monumentale putain d’esbrouffe. Et lui, là, lui, il fait comme les lâches, comme les faibles, comme les p’tits chefs de merde qu’ont peur.

    Ca s’trouve, c’était pas un Avada. C’était pas un informulé sans baguette. C’était ptet même pas lui qui lançait l’sort.

    Ca s’trouve il a même aucun pouvoir. Les mains qui bougent, un code. Quelqu’un qui lance les sorts pour lui. Un putain d’Cracmol qui s’fait passer pour un monstre. Et qui a peur.

    Parce qu’y suffirait qu’y ait quelqu’un, quelqu’un qui lui fasse un croche-pattes, et y tombe.

    Ouais ben t’sais quoi, pas moi. Moi aussi, j’ai les miquettes. J’arrive juste pas à imaginer un type assez puissant pour faire ça. Ca doit bien exister, juste… j’veux pas y croire. Et j’vais pas l’énerver maint’nant. J’ai pas d’raison d’le faire, t’façon, en vrai. Pis ça s’trouve c’est moi qu’ai rien pané et c’était même pas un Avada hein, juste un genre d’Stupéfix pas très connu, qu’on pourrait confondre, et ça reste un informulé sans baguette et un mec super balèze au bout.

    Ouais, ça r’ssemble beaucoup à des excuses. Et j’aime pas ça.

    Moi j’vais… choper l’palouf. J’l’ai pas vu lancer un sort lui en tout cas, et y va voir vers Muguet, et Muguet j’pense pas qu’y soit très r’gardable là. C’était très clair quand il a pourri les médics et fait cramer Granit. C’pour ça qu’j’ai bugué et qu’j’ai laissé passer mon tour d’êt’ un gentil p’tit soldat en allant choper Spiderman.

    J’me plante d’vant lui genre à mi-ch'min d'Muguet, tout près d'lui, prête à y choper l’poignet s’il essaie d’passer. J’suis sûr’ment un peu grise, mais j’flanche pas. Y m’fait pas peur, lui. J’le r’garde dans les yeux. Ces yeux qu’j’ai tell’ment vus sur les affiches…

    "M'sieur l'Directeur avait pas l'air trop d'accord pour qu'on aille voir les traîtres."

    J’gueule pas, mais ça s’entendra très bien. J’suis même pas agressive. Un avertiss’ment. On sait jamais, des fois qu’j’me plante et qu’lui il ait l’droit…

    ...Grincheux, toi aussi j't'aimais bien. T'as raison hein. T'as raison partout. Mais si tu t'étais arrêté avant ta dernière tirade, j'pense qu'ça aurait été mieux pour tout l'monde. Spiderman aussi l’a raison, et moi aussi j’gueul’rais à sa place, mais y peut gueuler ou pas ça chang’ra pas grand-chose. Un procès sur la place publique, ça a pas l’air d’êt’ trop l’genre d’la maison. Pion aussi l’a raison, encore qu’le problème avec les legilimens c’est qu’y faut leur faire confiance pour dire c’qu’y z’ont vraiment vu et qu’la confiance, là, c’pas trop ça.
    Re: Le Grand Bal
    Dim 5 Avr - 14:23
    Brume
    Brume
    23
    à venir
    25
    Médic
    Sang pur
    Médic
    Le visage de Brume se chiffonne une seconde de mécontentement. Il croit davantage un corps sur les traitements subits que la parole d’un homme. Toutefois, il ne serait probablement pas malin de contredire le directeur et il ravale ses mots trop rogues. Le Zouwu sait se taire même si ça lui râpe la gorge. Il voit la main s’agiter alors que l’attention de l’homme se pose sur le corps et quand les flammes crépitent, il bondit vers l’arrière sans attendre, quitte à bousculer quelqu’un au passage. La chaleur révulse son être d’eau, qui vient danser juste derrière la surface pour le protéger, sans en avoir besoin, finalement, comme les flammes se contentent du cadavre, comme gardé captives.

    Avec un temps de retard, Brume se sent un peu mal de ne pas avoir entraîné Scorpion avec lui, mais elle semble intacte elle aussi, mais d’une humeur beaucoup moins aimable qu’il y a quelques secondes.

    Et la situation semble vouloir continuer de déraper. Une jeune femme dont l’enrôlé a presque du mal à se rappeler s’avance pour parler et vu les têtes des autres, peut-être assistent-ils à un événement sensiblement rare. Ce dont il n’a rien à carrer, même si le point exprimé est définitivement logique. Et pis il y a Aubépine qui s’avance pour… Visiblement tenter d’arrêter Soumaworo. Comme ça, toute seule.

    Elle ressemble presque à une enfant devant l’instructeur, et même si son expression semble déterminée, le médic ne peut que trouver la situation à la fois incongrue… et ridiculement à sa place. Il lance un regard de biais vers Jaguar plus loin, hésitant à rejoindre leur collègue de brigade, mais l’instructeur de créatures magiques décident de venir secouer les puces de tout le monde… Et le regard venimeux de Brume se pointe un instant sur lui alors qu’il est rabroué avec tout le tact dont dispose Vyāsa -C’est-à-dire aucun-. Le médic se décide à reculer dans les rangs, alors que Scorpion semble avoir d’autres plans en tête. Il sait que ça ne vaut pas vraiment le coup d’aller la houspiller, elle n’en fera de toute façon qu’à sa tête.

    Brume soupire, puis remarque Jaguar qui a intercepté Lancelot, ton regard se pose une seconde vers le corps de Muguet… Et il se décide à rejoindre l’instructeur. Peut-être qu’il pourra être utile ?
    Re: Le Grand Bal
    Dim 5 Avr - 16:13
    Cormoran
    Cormoran
    213
    Le Grand Bal - Page 7 8bji
    30
    Infanterie
    Sang mêlé
    animagus
    Infanterie
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    Quand on est grand on est le premier à savoir qu'il pleut. Cormoran avait maintes fois entendu cette blague douteuse au cours de sa vie de présumé demi-géant. Cette fois-ci, il ne pleuvait pas. Mais l'enrôlé de l'infanterie était cependant le premier parmi les personnes qui l'entouraient à voir ce qui avait causé l'arrêt soudain de la musique.

    Ce n'était pas, comme il l'avait cru, sa danse calamiteuse. C'était le Directeur en chemise Hawaïenne. Il relaya l'information à Andromeda. Il avait toujours sa main sur sa taille, car ils avaient dansé. Enfin, disons plutôt qu'ELLE avait dansé, et qu'IL avait essayé d'en faire autant.  Le Directeur avait fait apparaître quelque chose à ses pieds. Mais il ne voyait pas de quoi il s'agissait. La foule des ex-danseurs lui obstruait la vue. Mais ceux qui étaient aux premières loges se retournèrent pour transmettre ce qu'ils avaient vu aux rangs suivants, et ainsi de suite. L'information parvint rapidement jusqu'à eux. Granit était mort, et c'était lui que le Directeur désignait comme traître.

    Putain...

    Granit était un personnage méprisable. Mais Cormoran ne l'aurait pas imaginé les trahir tous. Même si cela ne le surprenait guère. Ce qui le surprit davantage, c'était d'entendre le Directeur accuser Soumaworo de traîtrise. L'instructeur semblait aimer tout ce que Cormoran détestait: les énigmes, les intrigues, les faux-semblants, les araignées. Mais il enseignait ses techniques à tout le monde. Cela semblait contre-productif, s'il avait réellement voulu trahir le Domaine.

    A moins qu'il n'ait gardé certains de ses secrets pour son usage personnel...

    Putain...

    C'était trop pour Cormoran. Plusieurs personnes se mirent à parler, il était trop loin pour les entendre. En revanche, il était suffisamment près pour voir un sort arriver. Quelque chose de verdâtre, comme ce qu'il avait vu, enfant, au large sur les côtes de la Manche.

    Protego!


    Il avait attiré Andromeda près de lui pour qu'elle bénéficie du sort, qui finalement était pour Muguet. La rumeur l'informa que le sort venait de Monsieur le Directeur en personne, qui semblait l'avoir aussi désigné comme traître au Domaine. Encore une surprise. Muguet? Il n'était pas un traître. Quelque chose ne tournait pas rond. Il s'assura auprès de la médicomage qui avait eu la bonté d'essayer de danser avec lui qu'il ne lui avait pas fait mal en l'agrippant comme il l'avait fait, comme si elle avait été une poupée de chiffon. C'était souvent lorsqu'il agissait par réflexe qu'il se montrait le plus maladroit. Et, non loin, Odysseus faisait un malaise. Cendre s'en occupait. C'était une bonne chose. L'enrôlée était une combattante comme lui. Elle saurait le défendre si un autre sort partait.

    A présent, Vyasa engueulait tout le monde. Il engueulait l'Infanterie, les officiers. Ses paroles, aussi blessantes qu'elles puissent être, rassuraient Cormoran. On pouvait toujours compter sur Vyasa pour ramener de la franchise et du bon sens lorsque tout le monde perdait la tête.

    Ce furent ses paroles qui lui apprirent qu'Aubépine était partie, seule, appréhender Soumaworo. Elle ne risquait rien, à moins que l'accusation à l'encontre de l'instructeur ne soit fondée...

    Je vais aller aider Aubépine, dit-il à Andromeda. Histoire d'éviter encore plus de ...

    S'il s'en allait faire ce pour quoi il était formé depuis son arrivée au Domaine, il laissait Andromeda seule. Et la médicomage semblait perdue sans ses oiseaux. Il lui suggéra de se rendre auprès d'Odysseus, qui semblait aller mal. C'était une bonne idée. Elle aurait Cendre pour l'aider en cas de problème.

    Et si tu décèdes en mon absence, dit-il alors qu'il allait rejoindre Aubépine, je te tue

    Il bouscula quelques personnes mais parvint près de la frêle Zouwu alors que Soumaworo haussait le ton. Cormoran pointa sa baguette dans sa direction, avec prudence.

    Désolé, prof...

    Il appuya doucement sa baguette contre le dos de l'instructeur.

    ...c'est pas contre vous. C'est...gardez vos mains visibles, en attendant qu'on prouve que vous avez rien fait

    Sa voix était celle de l'entraîneur de quidditch qu'il avait été, il y a bien longtemps. Celle qui impliquait qu'il accordait sa confiance, mais que si l'on en abusait, il y aurait des conséquences...
    Re: Le Grand Bal
    Lun 6 Avr - 2:28
    Pivoine
    Pivoine
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    J'aurais dû voir. J'aurais dû réagir avant. Mais la lumière, la mort, le rat, ce foutu rat ou gerbille ou je sais pas quoi que j'ai envie de serrer entre mes doigts jusqu'à ce qu'il fasse pouic comme un hamster de dessin animé, il me faut une seconde de trop pour comprendre qu'il y a un autre drame, tout près, beaucoup trop près.

    Oh là non, non non non restez avec nous m'sieur Odysseus s'il vous plaît allez pas nous faire un malaise ou vous vaporiser ou je sais pas quoi s'il vous plaît, c'est pas le moment ! Et c'est Cendre qui est là pourtant, c'est Cendre qui l'attrape, qui le fait asseoir, qui est devant lui et qui lui dit de la regarder, et moi j'ai plus de place mais je suis là quand même et j'ai même pas l'idée, la vague idée, qu'elle aurait dû être ailleurs et moi à sa place. Parce que j'ai oublié le rat, j'ai oublié Granit, j'ai tout oublié de ce qui est pas lui et je suis blanche, enfin encore plus qu'avant, encore plus que d'habitude, et j'aime pas ça, j'aime rien de tout ce qui se passe, et j'ai envie d'appeler un médic mais autour personne, personne, et c'est Cendre qui le ramène, à lui prendre les mains, à lui parler, à lui dire de la regarder, et là, oui, là je la hais. Une seconde, le monde se limite à ses mains dans les siennes, à leur familiarité, et moi je suis à côté sans rien pouvoir faire, avec mon hamster sur l'épaule, et je la hais d'être là où j'aurais dû être. Et ma bouche d'un coup est trop sèche, trop dure, je vois les écailles perler sur mes bras tremblants, mes ongles trop longs, et il faut que j'inspire, à fond, une fois, deux fois, pour me calmer, pour que ma langue redevienne ronde et mes ongles assez courts pour les enfoncer dans mes paumes, les crisper sur Choupette - j'avais oublié Choupette. Ca va aller. C'est pas le moment. Ca va aller. Elle y est pour rien Cendre, c'est lui qui compte, c'est lui qui doit aller, c'est ses yeux qui doivent revenir, quelle importance qu'elle lui parle comme à un ami ou pire encore si en fin de compte il reste avec nous ?

    Sans que j'aie besoin de la pousser, d'intervenir, de faire la seule chose qui aurait dû le calmer, je le vois qui refocalise, un peu, à peine, mais assez pour la voir - assez pour me voir. Envolée, disparue la jalousie - quelle jalousie ? C'est bien qu'elle ait pu l'aider, qu'elle se soit occupée de lui, c'est très bien, et c'est comme ça qu'il fallait que ça soit, c'est tout. Pas la peine d'être à deux jetées sur lui, juste bon à le faire paniquer encore plus. Il lève la main vers moi et je la prends à deux mains avec Choupette, elle est grande et chaude et froide et mal assurée sa main et je serre, je serre fort et je me presse comme je peux pour soutenir sa grande carcasse avec mon épaule de nabote, qu'il aille pas nous tomber de si haut, ça doit faire mal.

    Vert.

    "Protego !" je lance aussitôt, trop tard évidemment, et surtout sans réfléchir qu'il y a dix secondes j'étais en train de me transformer et que pour lancer des sorts c'est pas le top.

    Mais ça marche pourtant, ça marche, et sa main quitte ma main et va sur mon épaule. On fait bloc. On fait ce qu'on peut surtout.

    Et il demande qu'est-ce qui se passe.

    "Il y a eu du vert... je sais pas qui, je..."

    J'entends mal. C'est la transformation qui m'a laissée un peu sourdingue ? Je... non. Le son est bizarre mais j'entends. Mal, mais les bribes autour, de ceux qui savent pas s'ils doivent avancer pour mieux voir, pour mieux entendre, ou reculer pour un abri...

    Muguet. C'est Muguet. Mais dans son état, lui donner un nom ? Autant l'achever à coups de Choupette dans les oreilles, je décide.

    "...je sais pas. Je crois que Monsieur le Directeur est en pleine discus..." Et là c'est m’sieur Vyasa qui braille. "...sion. Ah, m'sieur Vyasa a l'air de trouver que personne agit comme il faut." Et je crois qu'il a pourri le dirlo, aussi. Oh là là... "Je crois qu'il veut prendre les choses en main. Et..."

    Ca gueule. M’sieur Soumaworo qui gueule. Qui gueule ? Il gueule jamais. Veritaserum, legilimens ? M’sieur Soumaworo, un traître ? Mais... et puis quoi encore ? Oh je suppose qu'il pourrait, il a certainement des compétences très poussées pour cacher des choses, mais... non, j'y crois pas. Je peux pas y croire.

    "...apparemment il y a un gros malentendu autour de m'sieur Soumaworo." On va dire ça comme ça ouais. "On va rester ici au fond, d'accord ? Ca va aller. Comment vous vous sentez ?"

    J’ai peur. J'ai froid je sais pas pourquoi. J’ai sa main chaude et froide et trop serrée sur mon épaule. Et je me demande où est passé le loir.
    Re: Le Grand Bal
    Lun 6 Avr - 21:03
    Cendre
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    https://rementor.forumactif.com/t277-cendre-enroleehttps://rementor.forumactif.com/t317-le-feu-sous-les-cendres


    La peau d'Odysseus est plus froide que la mort. C'est un étau de glace qui se referme autour de ses doigts trop longs quand il presse sa main dans les siennes pour s'ancrer dans la réalité. Elle est soudainement le phare de ce marin brisé, un phare un peu terne qui n'esquisse rien de plus que les vagues qui le chamboulent. Au milieu de ce brouillard asphyxiant d'angoisse, elle essaie d'être plus éclatante. Elle joint sa seconde main à la première, presse entre ses phalanges, contre ses paumes, celles du musicien qui tremblent encore.
    Il respire, c'est bien. Inspirer. Expirer. Lentement. Ses épaules se soulèvent à chaque fois que ses poumons se gorgent d'air. Elle se rend compte qu'elle le fait aussi, calmer sa propre respiration, comme pour initier le rythme. Jusqu'à ce qu'il juge avoir suffisamment repris contenance pour se remettre sur pieds.
    Cendre craint que ses jambes trop longues ne soient pas capables de soutenir son poids, mais elle n'a pas le temps de faire un geste, pas le droit. La voix dans sa tête, celle qu'elle a mise en sourdine quelques instants plus tôt en choisissant de se concentrer sur l'instructeur plutôt que sur le directeur, lui rappelle que tirer sur la corde est un coup à ce qu'elle lui claque entre les doigts. Alors elle l'accompagne lorsqu'il se redresse, quitte à se proposer brièvement comme soutien physique. Le plus dur est l'effort d'extension, une fois debout, l'équilibre se créé de nouveau.

    Un flash vert.
    Cendre ne l'aperçoit que du coin de l'oeil, mais sa tête pivote aussitôt, sa baguette serrée entre ses doigts, prête à riposter. Réflexe ancré dans sa chair, dans ses muscles. C'est une couleur dont elle à horreur, ce vert de gris fatal qui fend la foule pour instaurer le chaos.
    Il y a le bruit de quelqu'un qui s'effondre. Quelqu'un. Il n'est plus que ça, n'était, un être qui n'est plus. Une enveloppe vide dont il faudra se débarrasser avant qu'elle ne commence à moisir, comme un fruit laissé trop longtemps au soleil, dont le sucre excessif finirait par attirer les insectes, les mouches, développer des larves qui le rongeront.
    Plus tard, s'occuper des corps.
    Des ? Il y en aura d'autres. Si un informulé mortel a fusé, d'autres suivront, aussi arbitraires, implacables. Elle s'attend à en entendre de nouveau, des bruissements d'air quand un sortilège fend le vide en deux. Elle attend que quelqu'un rétorque, que l'orage se déchaîne, une tempête, plutôt qu'un éclair solitaire. Ce serait la suite logique.
    Des voix. C'est tout ce qu'elle perçoit. Ténues, étouffées. Comme si on avait rempli ses oreilles de coton. Les images sous-titrées par la vélane n'ont aucune logique, tout se bouscule trop vite.
    Elle ne devine qu'une chose, évidente et désastreuse : la panique prévisible et catastrophique qui saisit, saisira, la foule de sorciers alcoolisés.
    Les impulsifs qui ne pourront pas s'empêcher d'envenimer une situation que le directeur semble déjà rendre extrêmement tendue, les soldats qui vont s'exécuter comme des robots, qui rencontreront inévitablement l'obstination des premiers, qui s'y confronteront jusqu'à ce que le tout éclate.
    Dans la salle de réception, il y a une centaine de funambules dont la vie repose soudainement sur un fil de fer minuscule, et il y a une explosion qui menace de tous les souffler. Et l'explosion, ce sont ceux qui n'ont jamais connu la guerre qui vont la provoquer.

    Il y en a trop encore, naïfs et utopistes, qui croient que la justice seule se destine à faire remporter la Cause. Trop qui pensent qu'il y a d'un côté les bons, d'un autre les mauvais. Trop qui croient que la sécurité du domaine est une promesse, trop qui oublient peut-être même qu'ils en sortiront, un jour, pour retrouver ce monde pulvérisé qu'ils ont laissé à l'autre bout d'un portoloin. Tous ceux qui ne connaissent pas la terreur du champ de bataille, la terreur de l'avant et de l'après guerre, qui te broie les viscères, qui te retourne le coeur, abrutissante, qui te paralyse et qui te hante.
    Ceux qui ne connaissent pas l'horreur de la guerre, et toutes les atrocités qu'on apprend à tolérer dans l'espoir qu'elles ne se reproduisent plus jamais. Les immondicités qui viennent du camps adverse, et parfois du sien.
    Qu'ils rentrent dans le rang, tous. Qu'ils se taisent, qu'ils laissent passer l'orage, plutôt que de lancer des Meteorribilis recanto à tout va.

    Cendre à envie de sortir. Se libérer de cette main qui est refermée sur son épaule, pour gueuler un coup qu'ils devraient tous se calmer. Vyãsa s'en charge pour elle, et il fait bien, parce qu'elle ne sait pas si elle aurait osé faire un pas. Si elle aurait risqué d'être comme eux tous, qui ne font qu'alimenter le feudeymon destructeur. Le feu, Cendre ne connait que trop bien. Elle les déclenche, et elle regarde brûler, parce qu'elle est incapable de les étouffer. Incapable de sauver les meubles, les murs. Hors de question qu'elle en alimente un autre de cet acabit. Son corps est raide à fixer la foule agitée.
    Elle n'esquisse pas un geste. Et elle se déteste d'être là, dans la bulle protectrice de l'élemageair, dans un abri relatif dont d'autres auraient davantage besoin qu'elle. Elle ne veut pas « rester ici au fond, d'accord ? », pas se cacher.
    La seule chose qui l'empêche de s'éloigner, outre le fait que finalement, elle n'aurait nul part d'autre où aller, c'est que ici, elle peut les protéger. Alors elle garde sa baguette bien en main, sans même répondre à Pivoine. On se fou de sa réponse, ce sont les leurs qui importent.

    Re: Le Grand Bal
    Ven 10 Avr - 16:24
    Mr Le Directeur
    Mr Le Directeur
    46
    Grand Manitou
    C'est Cassiopea qui ouvrit sa bouche la première. Une erreur, une effronterie, une naïveté qui n'avait pas lieu d'être en temps de guerre. S'il pouvait effectivement être considéré comme "normal" de questionner une situation imprévue, il s'agissait d'une normalité civile. Le Domaine de Rementor, de par sa position dans la lutte contre l'autre taré, était par définition un théâtre de guerre. Et sur un théâtre de guerre, il était au contraire normal de se taire, d'écouter les officiers supérieurs, et d'attendre la fin d'une crise si VRAIMENT on se sentait le besoin de réfléchir. Idéalement, bien sûr, la réflexion devait être absente. Il allait lui répondre lorsqu'elle insista dans la stupidité, suggérant une solution immédiate à un problème au long cours. S'il était effectivement juste d'interroger en bonne et due forme le suspect, le faire en public était contre-productif. Voire carrément débilissime. Il n'en attendait guère plus de ses Enrôlés, mais cette jeune fille était supposée faire partie de l'Intelligence. Les yeux de Mr le Directeur s'étrécirent : qu'est-ce qu'on avait bien pu lui enseigner ?

    Aubépine réagissait mieux : elle obéissait. Ça, c'était intelligent, au moins. Soumaworo n'avait pas la décence de se laisser faire, lui aussi réclamant un procès public et essayant de détourner l'attention avec de faux arguments. Sa tenue n'avait rien à voir avec la situation, et lui en particulier aurait dû le savoir. Un tel comportement ne pouvait que renforcer les suspicions. S'offrait-il en martyr, pressé de prouver soit que ses défenses étaient plus fortes, soit que les efforts nécessaires pour les briser n'avaient rien à envier à une torture ? Voulait-il dégoûter les membres de Rementor des nécessités horribles de la guerre, saper leur moral pour qu'ils soient plus faciles à vaincre ou convaincre pour la prétendue gloire du soit-disant Seigneur des Ténèbres ? Et Scorpion qui ne marchait pas dans son piège grossier, elle courrait. Elle n'avait pour l'instant pas lancé de sort, et c'était heureux. Cormoran, lui, avait suivi Aubépine plutôt que de se laisser monter la tête en épingle par Soumaworo. Voilà qui était mieux, déjà. Mr le Directeur était conscient des rumeurs qui circulaient sur le canasson, et il ne pouvait que le féliciter d'en faire fi pour faire son travail sans hésitation. Il était un bon soldat.

    Odysseus, de son côté, essaie de récupérer la réalité, aidé par Cendre et Pivoine. Ces trois-là sont sans conséquence, sans intérêt. Trop occupés à gérer leurs petits drames amoureux et tenter en vain de contrôler leurs hormones pour même pleinement remarquer la teneur de ce qu'il se déroule dans la pièce. C'est pathétique. Ardoise, au moins, semble avoir disparu. Mr le Directeur n'aime pas perdre de vue celui-ci, mais espère au moins qu'il se fait petit pour accumuler des informations. Pas la chose la plus intelligente à faire, mais pas la plus débile non plus.

    Non, la palme de la chose la plus débile à faire revient en fait à Lancelot ; non content d'abandonner purement et simplement son fiancé dans les bras de ses prétendantes, il trahit sa propre traîtrise en se précipitant au secours de l'un de ses alliés - Muguet, en l'occurrence. Jaguar tente de lui barrer la route avec une remarque pleine de bon sens, mais le mal est fait. Et quant à savoir si Jaguar essaie de protéger Lancelot ou pas, ce sera l'affaire d'une autre interrogation, plus tard. Brume se dirige vers eux également, mais impossible de déterminer s'il cherche à aider Lancelot ou Jaguar. Le problème sera probablement résolu avant qu'on en trouve la solution.

    Vyāsa, lui, ooooh, en voilà un qui prend son rôle d'Instructeur à cœur, et qui se décide - il y en aura finalement eu UN - à donner des instructions à la ronde. Il est peut-être le seul à avoir compris qu'une bataille se déroulait sous ses yeux, du moins dans le camp allié, et il est en tous cas le seul à faire le nécessaire pour tenter de la gagner. Son intervention a probablement motivé Cormoran, il a expliqué la situation de Soumaworo à la ronde, et même répondu à Cassiopea à la place de Mr le Directeur, qui n'aurait finalement pas mieux dit les choses. Peut-être moins poliment, mais pas mieux. Quel dommage que, si bien partie dans sa lancée, Vyāsa se soit révélé incapable de s'arrêter. Un sourire carnassier s'affiche sur le visage de Mr Le Directeur tandis qu'il lui répond.

    " Mais sombre crétin, j'aurais cru par le début de votre discours que vous l'aviez compris : je suis la Cause. C'est là tout l'intérêt d'une hiérarchie. Regardez plutôt : " Mr le Directeur fait un geste de la main vers Cormoran " je donne un ordre, et lorsqu'une seule et unique personne le suit, vous le relayez, plus fort, et les soldats se décident enfin à faire leur travail. C'est normal, c'est ce qu'on appelle une chaîne de commandement. Mais ça ne fonctionne pas si vous discutez constamment les ordres venus du sommet. Tel Aubépine, il faut obéir, point. Vous croyez vraiment qu'on a le temps de discuter ? Que les paroles sont instantanées et que personne ne va rien faire que nous pourrions tous regretter juste parce que vous pensez que peut-être vous avez le luxe de penser à un ordre qu'on vous a donné ? "

    Un nouveau geste de la main, et un éclair vert-argent sorti de son doigt, siffla juste à côté de l'oreille de Jaguar, et frappa Lancelot en plein visage. Mr le Directeur ne regardait même pas dans sa direction, mais la précision était totale.

    " Il faut garder l'œil sur tout le champ de bataille, et il faut suivre les ordres. Si vous pouvez l'expliquer à autrui, alors vous pouvez le faire, Vyāsa ! "

    Il se retourna sèchement vers Soumaworo.

    " Et vous ! Si vous avez tellement envie de prouver votre innocence, coopérez au lieu d'essayer d'imposer vos conditions ! Faites ce qu'on vous dit avant que l'on ne soit obligé de recourir à la force ! Ma patience s'amenuise... "

    Il lança un regard sec vers Scorpion.

    " Vous, j'apprécie l'enthousiasme, mais ce n'est typiquement pas l'ennemi qui donne les ordres. Vous ne savez pas ce qu'il prépare, vous ne savez pas à quoi vous vous exposez, ne soyez pas si prompte à tomber dans un piège aussi grossier. "

    Il balaya la salle d'un regard.

    " Je ne me répèterai pas ! Soumaworo est placé sous arrêts ! Que personne ne s'approche de Muguet ou Lancelot ! Les ordres sont clairs, et ceux qui manqueront d'y obéir seront sanctionnés ! Nous sommes en guerre, pas dans un camp de vacances ! "

    Il jeta un regard dédaigneux vers Odysseus.

    " Et que quelqu'un explique à notre artisan qu'il est veuf, merci beaucoup. Une seule personne, il n'a pas besoin de plusieurs baby-sitters. "

    Il tapa du pied sur le parquet pour mettre un point final à sa tirade.
    Re: Le Grand Bal
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