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    Re: Le Grand Bal
    Jeu 19 Mar - 12:42
    Cendre
    Cendre
    135
    Cendre
    25 ans
    Infanterie
    Sang mêlé
    Nirimage
    Infanterie
    https://rementor.forumactif.com/t277-cendre-enroleehttps://rementor.forumactif.com/t317-le-feu-sous-les-cendres


    L'amertume du musicien est compréhensible. C'est faire son travail, en ayant malgré tout la sensation d'être un imposteur. Peut-il toutefois vraiment se le reprocher ?

    « La musique est un outil. Comme n'importe quelle arme, elle peut être employée à des fins mauvaises. Le bal, au même titre que n'importe quelle représentation publique, n'est qu'une grande mascarade. C'est un jeu, pour beaucoup, où il convient de plaire, de décompresser, de se séduire, s'aimer, acheter aussi, dans d'autres conditions. Pour le moment, il semblerait que ton outil ne serve "que" à ça. Il existe des fins plus critiquables que d'éveiller un peu de joie dans les cœurs des plus meurtris. »

    Piètre réconfort, la manipulation reste de la manipulation, quiconque à un peu de scrupule se raidit rien qu'à cette idée. Elle essaie malgré tout de relativiser.

    « Et toi ? Ne souhaites-tu pas profiter de l’occasion pour connaître mieux tes camarades ? »

    Elle ne réfléchit pas, parle trop vite. Elle ne regrette pas ses paroles, sincères, mais de ne pas avoir tenu sa langue et tout ce qui peut découler de ces deux mots.

    « Pourquoi m'imposer ? »

    C'est la sensation qu'elle a. Être un poids, socialement. Un boulet de forçat autonome qui choisirait arbitrairement un innocent à condamner le temps d'une discussion obligé à laquelle le désigné prisonnier ne couperait pas court. Parce que ce n'est pas poli. Les pincettes du socialement correct ont le don de l'agacer. Leur absurdité prévenante est blessante, si elle épargne les plus naïfs, de savoir que ces codes existent peuvent la rendre paranoïaque. Cendre a fini par arrêté d'essayer, l'envie, non alimentée, s'est éteinte, de même que le désir d'un amour qu'elle a toujours préféré tuer dans l’œuf. La solitude, ou bien les initiatives désintéressées lui conviennent parfaitement et, ainsi, l'humanité cesse de la décevoir.

    « Oublier la soirée dans l’alcool peut-être ? »

    Un sourire, à demi amusé, étire le coin droit de ses lèvres maquillées de rouge. Un rouge foncé un peu trop éclatant, un peu trop elle. Elle, mais cette facette dissimulée, ou plutôt l'une des facettes, rien n'est binaire, qui est tue, étouffée. La partie de l'iceberg noyée, que rien sinon un choc brutal pourrait retourner.
    Elle fait brièvement rouler l'alcool dans son verre à cette idée, elle observe l'ocre danser, le temps d'une brève réflexion avant de retourner son attention vers Odysseus. Lui s'obstine à regarder ailleurs. C'est plus facile de se confier dans le noir, à l'abri du regard qui peut être trop lourd de ressentiments. Mépris, pitié, colère. Détourner les yeux, c'est son propre confessionnal de fortune.

    « J'ai pensé à l'alcool, c'était une des idées initiales à vrai dire. »

    Dans son cas toutefois, l'alcool n'est pas particulièrement joyeux. Il exacerbe ses émotions, il n'aurait fait qu'intensifier son malaise, attisant son désir de solitude au point de l'enfermer dans son propre esprit. Elle filerait certainement en douce, non pas pour retrouver le confort de ses draps, mais le refuge de la musique. La sienne, à l'abri d'une pièce insonorisée. Plaisir égoïste qu'elle se refuse de partager avec ces dizaines d'inconnus qui n'en auraient, en vérité, pas grand chose à faire une fois les premières notes passées.

    « Le reste de tes hypothèses se partage, et je n'ai pas assez bu pour te l'imposer. »

    Quand bien même. Elle n'a pas la sensation d'être assez proche de lui pour y céder, elle risquerait de l'agacer. Les jeux, en temps de guerre, sont salvateurs. Comme la flasque de whisky qui tourne autour du feu trop maigre pour braver le froid mordant. Elle ne souciait plus des qu'en dira-t-on. Ce simulacre de paix lui rappelle ces codes obligés qu'elle n'avait pourtant jamais aussi apprécié que lorsqu'elle avait cessé de s'en soucier.
    Retour au tu d'ailleurs. Ça va, ça vient. Elle l’interprète comme une marque de confiance, de respect, de quelque chose qui mérite un peu d'estime, une preuve qu'elle doit conquérir à chaque nouvelle discussion.

    Re: Le Grand Bal
    Jeu 26 Mar - 17:55
    Mr Le Directeur
    Mr Le Directeur
    46
    Grand Manitou
    Il était en retard, bien entendu. Il était toujours en retard aux fonctions officielles. C'était l'apanage et le privilège des grands de ce monde -- des grands de n'importe quel monde, en toute honnêteté. Et Mr Le Directeur était, pour l'heure, le plus grand du petit monde de Rementor. Et il avait la ferme intention d'en profiter tant que ça durerait.

    Il avait ordonné, pour le bal, que tout le monde soit présent et habillé en "sang-pur formel". Autrement dit, en un accoutrement qui passerait parfaitement à n'importe quelle fonction de l'autre malade, et qui, à n'en pas douter, était insupportable pour ses ouailles. Tous avaient bien entendu souffert aux mains des sang-purs, chacun à sa façon, certains plus que d'autres, et ce même en étant sang-pur eux-même -- pour les quelques qui l'étaient. L'ordre avait dû très mal passer, mais cela était bien normal. Ceci étant, s'il voulait pouvoir les lâcher dans la nature un jour, les envoyer faire leur boulot, pour ainsi dire, il faudrait bien qu'ils s'habituent aux situations détestables. Ce soir ne ferait pas exception. Et, nota-t-il alors qu'on lui signalait que tout le monde était en place, tout cela ne faisait que commencer.

    Il se leva de son bureau, et se dirigea vers sa garde-robe, qu'il inspecta longuement. Pour sa part, il ne possédait rien qui puisse être considéré "sang-pur formel". Il avait brûlé tous ces vêtements bien des années plus tôt, dans un accès de rage et parce qu'il n'avait rien d'autre pour démarrer l'incendie du manoir visé. Ce n'était pas une grosse perte. Il envisagea un moment de se faire coudre quelque chose par les Elfes. Cela le mettrait encore plus en retard, ce qui n'était pas un problème, et exaspérerait les Elfes, ce qui en était un. Les Elfes étant libres et parfaitement dotés de leur libre-arbitre, les exaspérer était une mauvaise idée. Et puis, ces crétins d'Enrôlés le faisait déjà bien assez régulièrement comme ça, par leur seule existence.

    Il décida finalement d'obéir entièrement à ses propres ordres. Juste pour rappeler à tout le monde qu'il y avait une excellente raison à la fois pour le haïr et pour ne rien faire de cette haine : c'était lui le chef, mais il respectait les règles pareil que tout le monde. Il déterra donc une malle, qui portait un autocollant noté "Allemand en Thaïlande, déguisement Moldu", et en tira un accoutrement parfaitement ridicule. Il avait demandé une livrée digne d'un individu au sang pur, mais il n'avait jamais précisé de quel sang il devait s'agir. En quelques instants, il était vêtu d'un short à poches (dans lesquelles se trouvaient, pèle-mêle, des pogs, des billes, de la petite monnaie - deutsche marks et euros -, un préservatif périmé, un couteau suisse, un couteau à saucisson, un vaporisateur à haleine vide, et de la crème solaire), de chaussettes fantaisie aux couleurs criardes et aux personnages honteusement copiés sur des originaux célèbre, de sandales sales, d'un t-shirt troué près du col et tâché par la bière, et d'une chemise de type "hawaïenne", aux couleurs encore plus criardes que les chaussettes, ouverte sur le devant. Pour compléter la panoplie, il enfila une montre en faux or qui brillait et qui ne marchait plus, des lunettes de soleil qui cachaient ses yeux et la moitié de son visage, et une casquette à l'effigie du club de foot Hambourg SV.

    C'était mesquin de sa part, bien sûr, mais il n'était pas peu fier de cette insulte faîte tout-à-la-fois aux Allemands, au bon goût, aux Enrôlés, aux sang-purs, et à tout être disposant d'une rétine fonctionnelle. Il ajusta une dernière fois la chemise (en s'assurant qu'elle était bien parcourue de faux plis un peu partout), s'assura que les poches du short faisaient bien un bruit ridicule quand il marchait, et se dirigea vers la salle de bal, les sandales faisant "flop-flop-flop" sur le sol du Domaine. Un des Elfes qu'il croisa en chemin se mit à vomir, ce qui était plutôt bon signe.

    Arrivé devant les portes de la salle de bal, il prit une grande inspiration, et détendit tous ses muscles. Puis il entra, dans un grand fracas.

    "Alors les débiles, on s'amuse bien ? Oui ? Tant mieux !"

    Il claqua les doigts, et la porte fit de même derrière lui.

    "C'est important de profiter de la vie tant qu'on en a."

    Les lumières s'éteignirent un instant. Lorsqu'elles revinrent, un cadavre sanguinolent se trouvait par terre. Celui de Granit. Mr Le Directeur esquissa un geste de la main dans sa direction.

    "Comme vous pouvez le voir, les traîtres à Rementor n'en ont pas tant que ça."

    Un sourire.

    "Alors, dîtes-moi tout. Qui, ici, a dansé sa dernière danse ?"
    Re: Le Grand Bal
    Jeu 26 Mar - 19:56
    Lancelot
    Lancelot
    153
    Le Grand Bal - Page 6 T8s9
    40
    Soins et survie en milieu naturel
    Sang mêlé
    Arcamagie
    Biomagie
    Instructeur
    https://rementor.forumactif.com/t116-lancelot-instructeur-en-soins-et-survie-en-milieu-naturelhttps://rementor.forumactif.com/t141-carnet-de-lancelot
    Interruption. 

    Il ne s'attendait pas à ce que la musique se fige, et ses yeux se portèrent d'abord vers Odysseus. Pour vérifier. Pour s'assurer. Non pas que quelque chose ait pu arriver, il s'en serait rendu compte, mais tout de même. Ce réflexe aurait pu être une trahison s'il n'était pas connu qu'il était attaché au baguettier; ils étaient fiancés. Dans un second temps, la main qui se trouvait dans le dos d'Aubépine se resserra très légèrement, et Lancelot sentit Circa remonter à la surface. Pas assez pour bondir, mais présente, parcourant ses omoplates et se mouvant vers son poignet. Sa baguette était à portée de main, il aurait suffit d'un geste. 

    Après tout, il avait été évident que le Bal ne durerait pas longtemps. 

    Ses yeux remontèrent vers l'interruption, ses pieds arrêtant leur danse. Si Aubépine se retrouvait tournée vers le mur plutôt que vers les portes, c'était sommes toutes quelque chose d'inconscient. Le Directeur était entré, avec sa théâtralité habituelle, et le corps de Lancelot se détendit légèrement. La tenue lui fit hausser un sourcil dans sa neutralité habituelle, posant une question qui n'était que du superful. Business as usual. 

    Ou presque. 

    Un corps.

    Un corps dans un mauvais état, lâché là sous un éclairage trop vif fait pour exacerber tous les signes qui indiquaient un être sans vie. Un corps qu'il reconnaissait aisément - Granit - et qu'il était surpris de voir ici, au centre de la pièce. D'un coup d’œil, il pouvait déjà cataloguer certaines blessures, les ajouter à cette carte mentale qui se créait si facilement en présence de corps et de sang. Bien entendu, de là où il était, impossible de déterminer à vue de nez les choses plus en avant.

    Il se demanda brièvement s'il se souvenait de certaines de ces blessures, comme pour s'assurer de ne pas avoir fait de faux pas. Si des soins auraient dû être apporté. S'il avait pu louper quelque chose. Son visage retomba rapidement dans cette expression goguenard qui ne laissait rien paraître, après une légère surprise de voir la forme sans vie de Granit exposée ainsi. Quant à la question, elle posait plus de problèmes, bien entendu.

    Ses yeux parcoururent la salle, attendant presque, observant les réactions. Est-ce que quelqu'un parlerait? Est-ce que quelqu'un s'avancerait? Est-ce que le Directeur continuerait sans s'arrêter et sans attendre de réponses, comme il le faisait parfois? Quelle part de showmanship, quelle part d'attente, c'était la question usuelle.

    Déjà, il pouvait deviner une certaine curiosité chez certains de ses propres ouailles qui faillit lui arracher un sourire - sourire qu'il ne se permettrait pas, bien entendu. 
    Re: Le Grand Bal
    Jeu 26 Mar - 20:42
    Cassiopeia
    Cassiopeia
    72
    Le Grand Bal - Page 6 Xln3
    24
    Intelligence
    Sang pur
    Animagus
    Intelligence
    https://rementor.forumactif.com/t115-cassiopeia-enroleehttps://rementor.forumactif.com/t143-carnets-de-cassiopeia
    Elle se revoit sourire. Arcturus est un peu gauche, mais il est touchant, et elle voit qu'il essaye. Leurs pas les rapprochent, les éloignent. Il parle de leur prochaine danse, et son sourire d'habitude si discret ne peut s'empêcher de s'étirer. Elle ne veut pas que cette danse s'arrête, ou alors uniquement s'ils dansent encore pour la suivante, et celle d'après, peut-être. Elle ne baisse pas la tête pour se cacher derrière une mèche de cheveux, pas cette fois. Et même si la conversation dérive sur un autre sujet plus préoccupant, même si le souci est toujours légèrement présent, même si elle est celle qui a lancé cette conversation périlleuse, cette sensation oppressante qui continue à flotter dans la pièce ne parvient pas à complètement effacer ce sourire de la commissure de ses lèvres.

    Et tout s'accélère.

    Ce n'est pas la première fois que Cassiopeia voit un cadavre. Ça semble si étrange formulé comme ça, si peu probable au vu des réactions habituelles de la jeune fille. Ce n'est pourtant pas la première fois qu'elle voit du sang maculer le sol et qu'une personne est présentée ainsi, bien en avant pour que les autres le voient. La première fois, elle avait failli vomir. L'odeur âcre ne l'avait pas quitté de la journée. Elle avait tremblé comme une feuille dans son lit ce soir-là, à l'abri des regards, cachée par les couvertures. Elle sentit sa gorge se nouer en premier alors que ses yeux s'écarquillent et que son corps se fige. Elle déglutit tant bien que mal, avec difficulté.

    Sa vision met un moment à s'ajuster, mais elle a déjà reconnu la forme au sol. Elle l'avait vu souvent avant qu'il ne disparaisse, de loin, trop insignifiante pour que Granit essaie de s'adresser à elle. Elle l'avait vu dans les couloirs, elle l'avait vu parler à d'autres en riant, l'avait entendu se vanter dans les dortoirs d'une chose ou d'une autre. Elle savait qu'il en agaçait certains sans que les Selkies n'aient collectivement une envie soudaine de le mettre à la porte. Elle ne le connaissait pas, pas vraiment.

    Elle aurait voulu que son cerveau se remette à fonctionner normalement. Un essoufflement presque inaudible avait trouvé le chemin de ses lèvres, qu'elle avait rapidement recouvert d'une de ses mains pour étouffer le son. Elle était choquée, horrifiée, confuse. Elle ne connaissait pas vraiment Granit, non, mais méritait-il tout de même de finir ainsi? N'était-ce pas ce qu'ils faisaient, eux, de mettre en avant les corps pour donner l'exemple, pour répandre la peur? Qui allait ici pleurer pour Granit, vraiment?

    Elle était prudente, aussi. Il ne fallait pas faire de bruits, ne pas attirer l'attention, et les réflexes qu'on lui avait inculqué revinrent facilement. Se faire toute petite, se faire oublier. Son cœur battait bien trop fort dans sa poitrine, elle avait peur qu'il s'entende, pour les mauvaises raisons cette fois. Son visage, si expressif pendant ces quelques secondes, se figea soudainement en un masque neutre, lisse, sans expression.

    Sois sage.

    Sois invisible.
    Re: Le Grand Bal
    Ven 27 Mar - 1:48
    Pivoine
    Pivoine
    246
    Le Grand Bal - Page 6 Badge_noir
    23 ans
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    Sang mêlé
    Demi-Vélane
    Intelligence
    https://rementor.forumactif.com/t182-pivoine-enroleehttps://rementor.forumactif.com/t185-bouquet-de-pivoines
    L'heure tourne. Les danseurs tournent. Je tourne. J'évite de rester trop longtemps au même endroit. J'évite de rester seule. J'évite de rester dans un groupe. Je circule, je prends un petit four que je repose un peu plus loin, je reprends une flûte. Toujours une main libre. Le Baguettier est toujours en grande conversation, si on peut dire, avec Cendre. Ca m'agace plus que ça devrait. Alors je tourne encore, et toujours dans un coin ou quand je tourne la tête les boucles blondes d'Ardoise. Je voudrais fuir mais je sais pas où aller. Je peux pas, évidemment. Ca va péter je le sens je le sais, plus tôt que tard sûrement, mais quand, et comment ?

    Il y a encore des gens qui viennent m'aborder. J'ai pas envie. Je fais bonne figure pourtant, j'essaie. Plus de danse, on verra après. J'en ai déjà promis une, et c'est une de trop. J'ai envie de boire. J'ai envie d'aller voir Soumaworo et de lui demander s'il sait quelque chose. D'être legilimens, de pouvoir sonder les instructeurs, un par un, et tant pis pour la morale, tant pis pour l'attention, tant pis pour l'inavouable et les retours de bâton. D'attraper Ardoise, de lui sortir mon plus joli sourire, quelques mots de miel sans valeur, un prétexte pour accompagner une vélanisation et lui faire cracher ce qu'il sait, et pour de vrai cette fois-ci. Tout. Et puis je me raisonne, je serre les dents, je regarde ailleurs. Moins j'en sais, moins ça risque de me retomber dessus si d'aventure... quand d'aventure...

    J'ai envie de transplaner à demain.

    Mais malheureusement, c'est pas possible, alors il faut endurer et attendre. Ou l'inverse. Et j'en ai marre de tourner, de m'inquiéter. L'air de rien, je me rapproche du Baguettier et de Cendre qui lui tient le crachoir depuis au moins, je sais pas, trois heures. Ca devrait me calmer d'être pas loin de lui je pense. Normalement. Peut-être. Peut-être pas. Il a ces tics depuis le début du bal, les doigts qui pianotent, la jambe qui bat...

    C'est idiot, mais quand la porte s'ouvre et claque, même si j'ai ce réflexe d'attraper Choupette à une vitesse que j'aurais pas crue possible, ma première pensée c'est enfin. Et puis juste après il me faut bien deux secondes pour identifier l'agression visuelle sans nom qui susurre de si belles paroles de sa douce et inénarrable voix. Des menaces. La musique est arrêtée. J'ai Choupette en main, tirée de ma tresse qui tient encore - merci Cassiopeia et les épingles. Je devrais la ranger. Et ça me semble au moins aussi suicidaire que de la garder en main. Je la garde à bout de bras, tant pis. Ca me rassure de pas être toute nue. Je profite des mouvements de foule pour me rapprocher un peu d'Odysseus et de Cendre encore. Infanterie. Instructeur. Fiancé du Médicomage. Dans les environs immédiats, je peux pas espérer mieux, et trop tard pour chercher un groupe d'Infanteries. Je suis vers le fond de la salle, avec eux, ça devrait suffisamment cacher mes mouvements je suppose. J'espère. J'ai le temps de noter l'air vaguement agacé d'Odysseus.

    Et puis ça s'éteint. Et puis quelque chose me saute dessus, je crois que j'étouffe mon couinement avant qu'il soit autre chose qu'un gémissement, on pourra l'attribuer au noir. La lumière revient, ça bouge plus, ça m'agresse pas. C'est léger, tellement léger, ça a comme des petites griffes, c'est chaud. Je vois pas ce qu'il montre, le dirlo, c'est par terre et moi je suis trop loin, je suis au fond. Pas besoin de voir pour comprendre, les murmures suffisent. Sang. Mort. Effroi. Granit. Je devrais m'en vouloir. De pas avoir mieux cherché. De pas avoir cherché plus vite. De m'être compromise pour rien. De m'être inquiétée pour un traître. Mais je m'en veux pas. Pas encore. J'essaie de comprendre. Un traître, ici ? Après toutes les mesures qui ont été prises avant notre arrivée, tout ce dont on nous a assurés et menacés en songe ? Non. Un traître à Rementor. Est-ce que tout ce qui enfreint les règles est un traître au Domaine ? Est-ce que le Domaine c'est la Cause, ou est-ce que le Domaine a ses propres objectifs ?

    C'est évident... maintenant.

    Sur mon épaule, ça bouge toujours pas. Je crois que ça a une petite respiration, un petit quelque chose, ou je rêve, c'est moi qui suis trop fixe, trop tendue, mon cœur qui bat trop vite dans ma gorge. Tête froide. Une bestiole ? Un Animagus. Forcément. Forcément, parce que pourquoi une bestiole serait arrivée là juste à ce moment ? Et qui s'amuserait à me sauter sur l'épaule juste maintenant ? Je veux pas chercher. Moins j'en sais... Evidemment, j'ai un nom qui flotte, et il me plaît pas du tout. Les implications me plaisent pas du tout, je prends sur moi pour garder un visage neutre. Chasser l'horreur, chasser la panique qui veut monter. Ardoise, sur mon épaule, en rat. Juste quand on cherche un traître. C'est tellement gros, c'est même plus un aveu à ce stade c'est une déposition signée, l'arme du crime posée dessus avec une boîte de chocolats. Je sais pas quel genre de fille ça fait de moi que la première idée qui me tord les tripes soit de l'attraper par la peau du cou et de le brandir au dirlo en lançant "je sais pas, c'est peut-être ça que vous cherchez ?". Je l'écoute pas. Je la suis pas. Je me raisonne. Il y a de meilleures cachettes que mon épaule. Mon dos par exemple, ou sous ma robe... ou quelqu'un d'autre, avec des habits plus épais, qui ne l'aurait pas senti atterrir ou grimper. Il y a une raison. Il y a forcément une raison. Autre que ma carotide juste à côté.

    Et pourtant malgré ses assurances je me souviens des risques qu'il est prêt à prendre, pour peu qu'il y apprenne quelque chose.

    Dans quoi est-ce que je me suis embarquée...
    Re: Le Grand Bal
    Ven 27 Mar - 11:33
    Soumaworo
    Soumaworo
    140
    Le Grand Bal - Page 6 V5pz
    42
    Moyens de communication
    Sang pur
    Métamorphomage
    Instructeur
    Allons y pour les pâtisseries!

    Tout sourire, il attira à lui quelques petites pâtisseries dont la couleur incarnait l'essence même du pétale de rose, à un point tel qu'il ne fut pas surpris de sentir l'odeur de la rose fraîche se dégager de la ganache qui recouvrait le carré de gâteau dense qui emprisonnait çà et là quelques amandes en son coeur. Une sorte de carré de brownie glacé, dont le chocolat se serait transmuté en eau de rose. Cette idée lui donnait la sensation de sentir le sang dans ses veines se caraméliser. Soumaworo aimait le sucre, mais avec parcimonie. Il aimait le rose, mais sur les fleurs uniquement. Et il songea que Vyasa risquait effectivement de lui asséner un coup de tête à la première volute de senteur de rose qu'il respirerait. Il suivit cependant la suggestion de Jaguar et fit tomber quelques paillettes de sa baguette sur le glaçage des pâtisseries, comme il aurait fait tomber la cendre d'une cigarette au bout d'un fume-cigarette.

    Les pâtisseries empilées comme les blocs de pierre d'une pyramide aztèque sur sa main en plateau, Soumaworo se dirigea vers Vyasa et Morrigan. Son trajet fut interrompu à mi-course par l'arrivée de celui qui s'était tant fait attendre. Et il trouva une nouvelle raison de le détester. Sang-pur formel. Il avait donné cette règle à laquelle il ne s'était pas donné la peine de se conformer lui-même. Car si l'on pouvait discuter de l'aspect "sang pur" de sa tenue, qui avait peut-être été portée par une personne au sang pur après tout, Soumaworo n'y voyait rien de formel. Aucun sorcier ne porterait quelque chose d'aussi ridicule comme tenue de soirée. Et s'il connaissait peu les moldus, il connaissait les habits que portaient les hommes moldus pour les grandes occasions: un costume aux couleurs tristes, une cravate, éventuellement un chapeau. Seuls certains dandies du Congo semblaient faire exception à cette règle de la mode masculine moldue.

    Cette tenue était un manque de respect envers toute l'assemblée. Et il détestait plus que tout l'absence de respect. Il fit appel à toute sa discipline pour garder son apparence stable. Le moment n'était pas aux métamorphoses.

    Et la lumière s'éteignit. Puis se ralluma. Soumaworo inspira, et s'efforça de garder ses cheveux et ses yeux noirs au lieu de la myriade de couleurs vives que le choc aurait pu leur donner. Il s'efforça de garder sa peau uniformément brune, n'autorisant qu'un léger glissement vers le grisâtre. Il avait un cadavre devant lui, après tout. Et tandis qu'il contrôlait sa respiration et tenait toujours ses pâtisseries empilées sur sa main, son esprit entamait une course folle dans une arborescence de suppositions.

    Granit était mort. Il était un traître. S'il était un traître, c'est qu'il avait trahi. S'il avait trahi, il avait donc compromis les occupants du Domaine. Ils étaient donc en danger.

    Si Granit avait compromis le Domaine, alors il l'avait fait en utilisant ce qu'il avait appris ici. Il avait déjoué de nombreuses précautions prises par tous les instructeurs. Il y a toujours une faille dans le système. Et si cette fois la faille, c'était lui-même? Il avait peut-être, sans le savoir, donné à Granit les outils pour commettre sa trahison.

    Et si le Directeur exposait ainsi le cadavre de Granit, alors c'est qu'il faisait passer un message. Et donc que d'autres traîtres conspiraient parmi eux. Soudain, tout le monde devint suspect autour de lui. Il allait devoir discuter de tout cela avec le Directeur, même si l'idée le répugnait. Car le dindon de la farce, c'était lui, Soumaworo, le spécialiste des moyens de communication, celui qui aurait dû empêcher tout ça. Pour l'instant, il se contenta de faire léviter ses pâtisseries sur place, afin que quiconque ayant encore envie de sucreries puisse se servir au passage. Et il avança vers le Directeur, vers le cadavre tout en sang.

    Monsieur le Directeur, quelle trahison a donc commis cette...personne?

    Il l'avait presque appelé "infortuné". Mais cela restait à déterminer.

    Si nous sommes en danger, nous devons nous préparer et non parler de "dernières danses"

    Ses yeux restaient obstinément noirs. Au point où sa pupille et son iris se confondaient, s'accordant pour cacher la colère qui leur aurtait, sans contrôle de sa part, donné la couleur de l'or en fusion.
    Re: Le Grand Bal
    Ven 27 Mar - 13:17
    Ortie
    Ortie
    101
    Qui s'y frotte s'y pique
    22 ans
    Infanterie
    Sang pur
    Occlumens
    Infanterie
    "Alors les débiles, on s'amuse bien ? Oui ? Tant mieux !" Quelqu'un, clairement, s'amusait à se foutre de leur gueule. Et du bon goût, aussi. Après une dernière gorgée, Ortie abaissa son verre alors que les portes claquaient. Autant pour l'idée de se barrer, suggéra-t-il dans un haussement d'épaules irrévérencieux adressé à Ocelot et Moineau.

    Les lumières clignotèrent - blanc, noir, blanc.

    Le corps apparut - blanc linceul et rouge sang. Estampillé "traître".

    Le selkie considéra le camarade désagréable qu'ils avaient cherché sans le trouver, sans assez d'efficacité, de toute évidence. "Traître". L'accusation était facile. N'importe qui était un traître à quelque chose aux yeux de quelqu'un, à part les hypocrites d'accord avec tout le monde - et encore, eux se trahissaient eux-même. Et accuser les morts présentait cet avantage qu'ils s'attardaient rarement pour nier.

    Si tant est que ce soit Granit et qu'il soit mort et mort en traître. À ce stade, le jeune homme aurait probablement douté et vérifié par lui-même si on lui avait affirmé que l'eau était mouillée par de tels procédés.

    Soumaworo émit le premier les doutes que le brun avait dissimulés derrière un masque d'opacité désapprobatrice. Les communications n'étaient peut-être pas la matière préférée d'Ortie, mais la question pleine de bon sens vallut à l'instructeur le soutien plein et immédiat de l'impulsif. Un pas de côté au prétexte de déposer son verre lui permit non seulement de se libérer les mains au cas où il faille dégainer en urgence sa baguette mais aussi de se positionner de façon à pouvoir protéger l'enseignant, aussi futile que soit l'idée. Clairement, il était hors de question qu'il reste les bras croisés à admettre sans questionner ce qu'on lui disait.

    Après tout, il connaissait la méthode du cadavre exposé en guise d'exemple. Son père l'avait louée, son frère l'avait employée. Ce n'étaient pas des références, et ce n'était pas une technique qu'il était heureux de retrouver. Surtout pas ici. Surtout pas quand l'étape suivante, de son expérience, consistait à accuser de traîtrise quiconque soulèverait la moindre question et à ajouter sa souffrance à la pitoyable démonstration.
    Re: Le Grand Bal
    Ven 27 Mar - 16:10
    Odysseus
    Odysseus
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    Le Grand Bal - Page 6 X5ed
    43 ans
    Baguette, artefacts et enchantements
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    Instructeur
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    La réponse de Cendre fait honneur à son sens de l’observation et de l’analyse comme toujours et je me contente de hocher la tête pour le moment. Ce n’est pas tellement l’endroit pour philosopher et si cette conversation arrive vaguement à me détourner de l’envie lancinante qui pulse dans ma tête, je n’y accorde pas toute l’attention qu’elle mérite, je pense.

    Les couples tournent et tournent encore. J’espère que le rock permettra aux plus impatients de vider l’énergie et l’inquiétude qui tourne également dans la salle. Je n’en ai pas le temps, malheureusement. De l’autre côté du monde, j’entends l’entrée de Monsieur le Directeur. Tout s’arrête et le silence qui remplace le murmure de la fête est chargé d’angoisse. Sans y réfléchir, j’ai coupé le morceau à la hache, d’un poing levé au niveau de mon oreille. Pas d’accord de conclusion, pas de note qui meurt dans le silence. Non, rien que la cruelle attente de respirations coupées par la surprise. Doucement, je transforme mes jambes et m’élève au-dessus de la foule pour voir notre supérieur.

    Il est habillé à la bavaroise, dans le plus pur cliché du touriste allemand, si ce n’était que la casquette avait remplacé le chapeau à plume et que, de là où j’étais, je ne voyais pas de bretelles. L’agacement joue un instant sur mon visage, lorsqu’il parle, hachant l’atmosphère de ses mots étudiés pour frapper chacun au cœur d’un coup de stylet bien placé. Je redescends doucement, un peu devant Cendre, proche de Pivoine, inconscient du rongeur sur son épaule, de l’effroi du monde, de l’inquiétude maternelle de Lancelot à mon égard. Je n’ai pas sorti ma baguette. Je sais que si je dois mourir ce soir, alors rien ne peut l’en empêcher. Je n’ai pas peur. Je ne suis pas inquiet. J’attends. Dans la lumière, comme dans le noir, puis la lumière, à nouveau, qui blesse mes rétines trop sensibles. Je baisse la tête et c’est alors que les mots de l’homme me parviennent. Je recule. Je sais que j’ai pâli, que je suis encore plus blanc que les cheveux de Pivoine. Derrière moi, l’estrade me retient. Mes pensées reviennent à ce moment-là.

    Un corps inanimé, parcouru de traces rouges, ses cheveux noirs contre terre, habits déchirés par la haine et la mort. Et une rigidité froide, artificielle. Je ne peux pas croire que c’est ce qui est arrivé à l’enrôlé. Je ne vois pas son corps derrière ceux bien vivants des danseurs mais je n’en ai pas besoin. Des larmes de peine viennent se mélanger à celles dûes au changement de luminosité. Traitre. Mort. Torture. Elle avait été traitresse au pouvoir en place. Ici, les idéaux étaient différents. Les méthodes restaient les mêmes. Je sais maintenant que je vais rester vivant. L’on ne m’a pas fait subir une telle souffrance pour les abréger dans le même mouvement. La foule me fait parvenir un nom. Granit. Je me souviens de lui. Il provoquait les autres, surtout les femmes et m’avait forcé à prendre Pluie à part pour l’aider à contrôler son don. Il avait ensuite disparu. On nous avait demandé de ne pas en tirer de conclusions. J’avais obéis.

    Mes lèvres tremblent. Mon corps tout entier est fixe. Mes doigts sont crispés sur du vent. Je respire mal, avec le haut des poumons, de façon saccadée. Des papillons noirs flottent devant mes yeux. Je ne suis pas loin du malaise. D’autres diraient que j’ai le cœur au bord des lèvres. Comment cela serait-il possible alors qu’il n’est plus que poussière ? Et, pourtant, c’est ça que j’ai dans la bouche, un gout de cendre qui assèche tout. Mon royaume pour un whisky. De l’opium. N’importe quoi. Il me semble sentir d’ici l’odeur âcre du cadavre. C’est impossible. Je suis trop loin. Respire. J’ai l’impression de me déliter dans mon élément. De ne plus être vraiment là. Instructeur en fumée.
    Re: Le Grand Bal
    Ven 27 Mar - 16:11
    Scorpion
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    Monsieur le directeur et ses entrées retentissantes. Une véritable marque de fabrique.
    C'est le bruit qui attire d'abord son attention, la sienne et puis celle de tous les résidents du domaine d'ailleurs. Le bruit des portes qui s'ouvrent avec un immense fracas, ça résonne si fort dans la salle de réception que ça a du effrayer les oiseaux du dehors. Quand bien même ils soient en train de dormir, raison de plus d'ailleurs. Si ça se trouve demain, ils trouveront dans le jardin tout plein de cadavres de piafs morts de trouille à cause de cette connerie. Tout ça pour un égotisme démesuré.

    Scorpion se tourne, non sans une pointe certaine d'agacement, vers le responsable de tout ce grabuge. C'est un geste qui se fait en coeur, car sitôt perçue, l'entrée du sorcier exécrable attire tous les regards.
    Les danseurs se figent, les parleurs se taisent, même les instruments semblent dérailler, comme s'ils n'osaient plus se faire remarquer. À moins que ce soit elle, qui n'arrive plus à savourer la beauté de l’ultime valse en découvrant ce qui a été fait du bon goût. Mort et enterré. "Alors les débiles, on s'amuse bien ? Oui ? Tant mieux !" comme triste épitaphe.
    Instinctivement, elle cherche du regard Turaco et Caldeira, qu'elle repère un peu plus loin. Ça dure une seconde, avant que l'inopportun, arrivé comme un cheveu sur la soupe pour gâcher la fête - et s'en satisfaire certainement - enchaîne.

    Il ne leur a pas laissé le temps de rétorquer quoi que ce soit. Comme si quiconque aurait eu le courage de lui répondre. Elle se fait silencieuse, avec sa flûte de champagne encore à moitié pleine serrée dans sa main gauche, elle attend la suite, les insultes, le discours, les deux, quelque chose.
    Ça ne se fait pas tarder. Douze mots plus tard, extinction des feux. Un battement de cœur, et que la lumière soit. C'est un coup de projecteur sur l'objet d'un spectacle inattendu. Sauf que l'acteur à pas l'air bien. A pas l'air trop trop vivant non plus.

    Il y a du sang.
    Beaucoup.
    Tout de suite, ça devient soudainement beaucoup plus drôle.
    Elle n'écoute déjà plus trop. Ça doit parler traîtrise, mais elle se sent pas concernée, alors elle s'en fiche. Son regard ne quitte pas un instant le corps qui gît au sol, qu'elle voit entre deux silhouette anonymes. Il cherche à déceler, sous le sang poisseux et les vêtements imbibés d'hémoglobine l'origine des blessures. Elle observe brièvement son thorax, cherchant le soulèvement familier de sa poitrine en signe de respiration. Pas qu'elle ai grand chose à faire qu'il soit encore en vie, mais les enrôlés, on est censés les garder vivants.

    Sauf que d'ici elle ne voit rien. Bien qu'elle soit aux premiers rangs, il lui faut réduire la distance pour tirer des conclusion. Cal va forcément grogner, mais bon.
    Scorpion porte sa flûte à ses lèvres. Elle descend ce qu'il en reste puis elle la dépose sur un plateau à proximité pour se débarrasser les mains. Et puis elle s'avance. Sa jambe en carbone frappe sur le sol comme une canne, ça résonne, mais pas autant que les portes qui claquent. Le pas boiteux, qui lui fait un mal de chien en fin de journée, elle approche de tas de chair - il doit bien avoir un nom, mais elle s'en fout - sans un regard pour les gens autour. Enfin hormis Brume, qui a eu la même idée qu'elle, et qui bientôt, se tient à ses côtés pour effectuer les premières observations.

    Re: Le Grand Bal
    Ven 27 Mar - 16:25
    Brume
    Brume
    23
    à venir
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    Médic
    Sang pur
    Médic
    Brume avait cru pouvoir échapper à ce type d’événements pour au moins un moment. Que nenni. L’annonce du bal l’avait exaspéré. Il ne voyait pas l’intérêt d’un tel exercice, ou alors, se contentait de mettre toute la mauvaise foi du monde pour ne pas dire que c’était peut-être un examen caché d’Étiquette pour vérifier qu’ils n’étaient pas tous des boulets sans savoir vivre.

    Pas de doute que Rementor comptait son lot de boulets, mais Brume avait tellement l’habitude de ce genre d’événements qu’il se serait volontiers vu exempté d’une pareille mascarade.

    Tant pis. Il s’était lavé, avait enfiler des vêtements qu’il avait ramené de chez lui, au cas où -ce n’avait donc pas été une erreur de le faire-, et avait tenté de faire quelque chose de ses cheveux avec un succès… correct. Babiche et moustache impeccables, il avait tracé le trait sombre autour de ses yeux, s’amusant un instant de voir son compagnon canidé venir observer le processus sur sa main avant de filer se cacher sous les vêtements. Il s’inspecta un instant dans la glace devant lui. Ses vêtements étaient sombres, avec des reflets verts qui faisaient ressortir ses yeux. L’ensemble le mettait en valeur, visiblement fait sur-mesure. Il inspira lentement pour se donner un peu de courage, expira, puis se détourna de la glace pour glisser sa baguette dans sa manche, glisser d’autres broutilles de médics dans les poches à l’intérieur de son habit.

    Bien.

    Et maintenant, il évolu dans la salle de bal, sans s’imposer longtemps la présence de personne, papillonnant d’un groupe à l’autre, prenant quelques minutes pour discuter d’une chose ou d’une autre, pas vraiment intéressé par les enrôlés et instructeurs occupés à danser, même s’il ne manque pas de glaner ici et là quelques informations. Les affinités se créent, s’affichent depuis qu’ils sont au Domaine, loin des carcans imposés autrement, mais coincé dans les nouveaux qui se sont créé ici.

    Il souffle lentement, récupérant une flûte de champagne pour la siroter pendant qu’un autre médic tient un monologue sur le dernier cours avec Lancelot qu’il n’écoute que d’une oreille. Un monologue qui s’étouffe de lui-même quand une tache de couleur criarde s’impose à leur vision avant qu’un claquement de porte ne fasse définitivement s’interrompre les activités en cours. Sans porter attention à son collègue, Brume repose la flûte et s’avance discrètement pour voir ce que le Directeur, vient foutre là -si on ne comptait pas sa tentative de viol visuel doublé d’une inerrante insulte au bon goût et à eux tous au passage-.

    S’il se raidit en se retrouvant dans le noir, les battements de son cœur s’affolant dans l’impossibilité de savoir ce qu’il se trame ainsi dans le noir, il n’en manque pas pour autant de laisser sa baguette glisser entre ses doigts, à deux doigts de lancer un lumos pour pouvoir y voir quelque chose, mais la lumière revient, suscitant de nombreuses réactions de surprise, de choc, d’horreur.

    Holly fuck. Un cadavre.

    Un cliché théâtral de mauvais goût.

    Et pourtant, ce n’est pas ce qui empêche Brume d’avancer dans un réflexe professionnel. Il ne croit pas que l’enrôlé qu’il a sous les yeux peut être sauvé -ça ne semble pas être le but, de toute façon-, mais il peut toujours être une menace. Inferi, porteur d’un sort funeste qui peut leur bondir au visage, ou alors simplement à éloigner et autopsier. Brume n’en est pas à son premier cadavre, loin de là, certainement pas à son dernier non plus, mais il n’aime pas qu’on les laisse traîner sous les yeux de tous. Et va savoir ce qui passe par la tête de sa collègue, mais Scorpion s’est également avancé, si bien qu’ils sont à la même hauteur. Il lui adresse un petit signe de la tête, portant une oreille attentive à ce que Soumaworo raconte. À ce que leur directeur peut sortir comme bêtises.

    Un traitre ? Ne sont-ils pas capables de les débusquer avant ? À quoi sert leur rêve, le portoloin, le portail gardé, le serment signer de leur sang dans le registre ? Comment un traître parvient à s’infiltré parmi eux ? C’est dérangeant. Il ne veut pas que son identité filtre. Pas qu’on sache qu’il est de la résistance. On pourrait utiliser ses parents contre lui et cette perspective est effrayante.

    Il ne veut pas y penser pour le moment. Il veut juste… Voir ce cadavre de plus près et qu’il lui permette de comprendre ce qui lui est arrivé vraiment. Il a moyennement confiance en leur directeur pour dire la vérité, tout traître que Granit pourrait être, les cadavres ne savent pas mentir.

    Sauf qu’on ne les laissera peut-être pas tirer ses secrets à ce corps. Scorpion et Brume, tout prêt au travail sont-ils, n’ont pas le pouvoir de récupérer la dépouille contre la volonté du Domaine. Ça n’empêche pas le jeune homme de souffler à son acolyte.

    « Des hypothèses ? »

    Torture ? Un piège qui s’est violemment refermé sur lui ? Dur de voir à cette distance, mais tu aurais du mal à croire que ça ne résulte que d’un combat de sorciers, baguette contre baguette. Et pourtant, on peut tenter de les attirer sur de mauvaises conclusions.
    Re: Le Grand Bal
    Ven 27 Mar - 17:06
    Aubépine
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    « Voyons, Messire chevalier, je ne voudrais pas que vous me preniez pour une fille facile qui tombe dans les bras de la première stratégie qui passe. »

    Sa voix douce, polie, ne contenait pas une seule once d’ironie et pourtant, celle-ci était parfaitement perceptible à qui la connaissait comme le faisait le médicomage. Ils s’abreuvaient de bêtises et de demi-vérités pour cacher qu’ils se faisaient tourner la tête. Cette danse, comme celle d’avant, comme la suivante, pouvait bien ne jamais se terminer. Elle était simplement heureuse dans le présent, entre badinage et questions sérieuses, séduction et politique. L’information sur le baguettier trouva donc naturellement sa place dans sa mémoire, entre deux pas sur le côté, un pas soulevé.

    Cela aurait une fin. Elle le savait et, inconsciemment, son oreille trainait dans la musique comme pour tenter d’anticiper l’instant où ils devraient se séparer. Ce moment n’arriva jamais. Il y eut une porte qui s’ouvre, un mouvement tournant qu’elle suivit d’instinct tandis qu’il la plaçait entre lui et le mur. Elle avait attrapé sa baguette et murmuré les deux premières syllabe d’un protego qui disparu dans sa gorge. Monsieur le Directeur. D’instinct, elle s’écarta un peu de son cavalier qui l’avait rapproché de lui, laissant cependant sa main libre sur son bras. Sycomore était en boule tout au fond de la salle. Il ne risquait rien. Elle jeta un regard sur Cassiopea. Arcturus saurait s’occuper d’elle.

    Monsieur le Directeur était habillé en touriste allemand moldu. Allemand, nazi, sang-pur ? L’amalgame la fit grimacer un peu mais ce genre de provocation inconsciente était parfaitement dans les habitudes de l’homme. La mode était un langage que, comme les autres, Aubépine se faisait un point d’honneur à connaître. Le soin du détail était impressionnant, jusqu’aux poches qui teintaient par-dessus les sandales claquant dans les chaussettes hideuses. La lumière s’éteignit puis revint. Elle se décala encore un peu pour mieux voir, toujours gardant le contact avec l’instructeur, toujours la baguette à la main mais baissée.

    Ah.

    Granit.

    Inconscient ou mort.

    Traitre.

    Bon.

    Elle ne s’était même pas raidie à cette découverte. Elle savait Granit mort. N’avait-il pas tenté d’agressé plusieurs filles ? N’avait-elle pas dû le stupéfixer pour l’empêcher d’ennuyer Pluie ? C’était un homme grossier, arrogant, désagréable, plein de préjugés idiots. Il avait disparu, on leur avait dit de ne pas le chercher, on le revoyait mort. Pourquoi les gens avaient-ils l’air aussi surpris ? Ils étaient en guerre. Des gens allaient mourir c’était évident.

    Il ne méritait pas qu’on lui rende un tel hommage. Elle aurait aussi bien pu ne jamais avoir de nouvelles.

    Quant au fait qu’il puisse y avoir des traitres, évidemment. Tous ici avaient dû se dissimuler au pouvoir en place. Ils étaient tous des traitres potentiels. Et oui, on tuait les traitres, on n’allait pas non plus les relâcher gentiment. Ou les garder prisonniers, ce serait un coup à ce qu’ils s’évadent.

    Ainsi donc c’était à ça que ressemblait un cadavre ? Ce n’était pas très différent d’un homme inconscient, roué de coups, si ce n’était qu’il était plus gris. Plus…solide ? Derrière un masque neutre, imperturbable, les yeux de la jeune femme avaient pris l’éclat habituel de la détermination studieuse qu’elle avait lorsqu’un sujet l’intéressait particulièrement. Elle regardait.

    L’intervention du Professeur de Communication la fit sursauter. Perdue dans ses pensées, elle ne l’avait pas vu s’avancer, ne s’attendait pas à ce qu’un membre du corps professoral ose prendre la parole. C’est quelque chose qu’elle aurait plus vu chez les enrôlés. Ortie par exemple. Qui n’était pas loin. Ou Turaco que son frère tenait par le col. Ou bien Pivoine et ses belles pensées. Pivoine qu’elle…ne voyait pas. Peu importe.

    Maintenant qu’elle avait réussi à s’arracher de la contemplation du cadavre, elle notait les expressions et les mouvements de ses camarades. Deux d’entre eux… Brume et Scorpion, tiens, elle ignorait que ces deux-là s’entendaient – s’approchaient. Sous sa main, le muscle de Lancelot se raidit légèrement. Elle exerça une pression discrète. Non, voulait-elle dire en silence, ne faites rien, ne dites rien.
    Re: Le Grand Bal
    Sam 28 Mar - 11:21
    Cendre
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    C'est un échec.
    Son espoir percute le mur d'un silence douloureux. Diversion artificielle, efficacité critiquable, Odysseus se tait et ça fait vide dans la salle. Elle aurait espéré lui tirer une réaction, à défaut d'un sourire qu'il garde jalousement, quelque chose d'autre que de le voir enfermé dans ses pensées.
    D'ordinaire, ça ne la dérange pas, il trouve refuge dans un éden paisible. Mais ce n'est pas comme d'ordinaire.

    Ça fait vide, mais pas très longtemps. Et ils sont tous les deux tirés de leurs pensées.
    La foule se tourne d'un seul corps, synchronisation musicale sous les injonctions d'un chef d'orchestre en retard.
    Cendre se lève, la musique se stoppe, la pièce entière résonne des paroles caustiques du directeur. Du fond de la grande salle de réception, elle ne voit rien de plus que des couleurs agressives. Une chemise hawaïenne - elle a du se tromper, non ?- et des mèches brunes, le reste est masqué par les silhouettes des autres résidents qui se sont tous redressés. Elle se fie à ses oreilles, à défaut de sa vue qu'on plonge brusquement dans le noir.
    Son myocarde trébuche, ses doigts se referment aussitôt sur le pommier rassurant, fixé à sa cuisse d'une sangle de cuir dont elle le libère. Son appréhension monte d'un cran, il semblerait qu'elle ai eu raison de se méfier, et raison de ne pas boire.

    « Comme vous pouvez le voir, les traîtres à Rementor n'en ont pas tant que ça. »

    La salle tout entière semble prendre un souffle horrifié. Cendre ne voit rien, mais cette sensation que les autres viennent, de peur ou de dégoût, prendre tout l'oxygène disponible la tend encore davantage. Elle sent les muscles de son dos raides, dans l'attente d'un choc qu'elle ne peut que déduire de sa position.
    Il y a un traître, quelque part - devant la foule ? - qui ne profite plus, ou plus tout à fait de la vie. Et on leur sert, au milieu d'une fête, comme le clou du spectacle, ce dur retour à la réalité, un exemple morbide qui sert tout autant à

    Cendre fait un pas de côté juste avant que l'instructeur, revenu sur terre, ne la percute en reculant. Ça coupe court à toutes les pensées qui se bousculent dans son esprit, ses tentatives de compréhension.
    Odysseus est pâle comme la mort, bientôt en équilibre contre l'estrade qui ne semble pas pouvoir le retenir, lui, ses tremblements et son souffle brisé tous à la fois, il a l'air sur le point de chavirer.
    Son propre coeur rate un nouveau battement. Elle est près de lui un instant plus tard. Sa main se referme sur son bras - quand a-t-elle posé son verre ? - sa voix se fait douce, plus basse. Dans le silence de la pièce, attirer sur eux l'attention du directeur lui semble être la pire idée envisageable.

    « Odysseus assieds toi. »

    C'est un conseil, un ordre. Difficile de trancher. Elle presse sa main sur son bras pour l'inciter à l'écouter, accompagne le mouvement. Et en le faisant, une idée horrible lui transperce l'esprit.

    Il ne veut peut-être pas de ton aide.

    Cette pensée est terrifiante.
    Elle noie toutes les autres. C'est un véritable ras de marée qui la submerge en une milliseconde et, durant un instant, aucune pensée cohérente ne refait surface. Elle bat des pieds, se démène avec le courant pour sortir la tête de l'eau, mais cette idée la transperce, et elle n'est plus rien que ce corps inerte qui se débat contre l'océan.
    Elle est un poids, et elle va sombrer, elle est si lourde qu'elle va causer sa propre perte, sans même pouvoir éviter celle des autres. Peut-elle seulement l'aider ? Comment aider quelqu'un qui ne veut pas être aidé ?

    Et puis merde.

    Une bouffée d'air gelé brûle ses poumons, ça lui remet brusquement les idées en place. La raison reprend le dessus, chasse les terreurs nocturnes, c'est pas le moment de paniquer. Ça a duré le temps d'un instant.

    « Concentres toi sur ma voix. Respires. »

    Faire passer la crise, d'abord. Ne pas attirer l'attention, ne pas le transformer en une bête de foire. Parce que le directeur serait bien capable de lui tomber sur le coin du museau.
    Il doit se passer d'autres choses. Des voix s'élèvent de la foule, elle n'y accorde qu'une oreille, au cas où.

    Re: Le Grand Bal
    Sam 28 Mar - 14:42
    Arcturus
    Arcturus
    98
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    Animagus - Phoque gris
    Officier
    https://rementor.forumactif.com/t138-arcturus-enrole#426https://rementor.forumactif.com/t154-comme-une-bouteille-a-la-mer#546
    Il a l’impression de ne l’avoir jamais vu aussi heureuse, aussi jolie avec son sourire, les mèches soigneusement disposées autour de son visage. Arcturus se sent privilégier qu’elle ait accepté son invitation, qu’elle lui montre comment danser.

    Malheureusement, ça ne dur pas longtemps, l’arrivée fracassante du Directeur tire aux deux enrôlés des expressions de surprises et si Arcturus grimace un instant devant ses paroles et son… habillement, l’inquiétude bondit vite quand ils sont plongés dans l’obscurité. Par réflexe, il se décale pour s’imposer entre l’homme et sa partenaire, sa main se refermant sur sa baguette, prêt à en découdre au besoin…

    Mais rien. La lumière revient et c’est le choc.

    Aux pieds du directeur se trouve un cadavre que l’officier reconnaît comme étant Granit. Arcturus peine à retenir une exclamation à cette vue. Ce n’est pas son premier cadavre, mais ce n’est pas pour autant qu’il s’y fait. Pas pour autant qu’une telle vue ne le retourne pas lorsqu’il ne s’y attend pas.

    Son regard se tourne vers Cassiopeia qui accuse le choc, mais semble aussi s’en remettre vite pour adopter une expression… Neutre. Le blond l’observe, la sonde un instant de ses yeux d’océans, glissant une main réconfortante sur son épaule. Elle dit qu’il est là et qu’il ne la lâchera pas, peu importe ce qu’il se passe.

    Un traitre.

    Leur dernière danse ?

    Aux yeux du norvégien, c’est une forme de menace. Il n’est pas un traître, il n’a jamais été un traitre. Il ne se sent pas visé par les paroles de l’homme, mais ce n’est pas pour autant qu’elles ne le dérangent pas. Ses sourcils se froncent alors que des gens interviennent. Soumaworo qui va au front, se pose visiblement bien des questions. Le pauvre homme se demande probablement s’il n’a pas offert au traître des façons de communiquer avec l’extérieur ?

    Et puis… Ton regard effleure la dépouille de l’enrôler.

    Est-il vraiment un traître ? Arcturus n’en a aucune preuve et le malheureux est loin d’être en état pour en témoigner. Et a vu de nez, personne ne semble être au courant de ce qu’il s’est passé, même parmi les instructeurs. Alors qu’ont-ils ? La parole d’un homme qui se fait maître de Rementor, un homme qui se plaît à être désagréable et dérangeant… Et un cadavre.

    Ça ne va pas. Il voudrait en savoir plus sur cette histoire, apprécie l’action de deux des médics qui s’avancent visiblement dans l’idée de pouvoir inspecter le corps. Arcturus voudrait savoir ce qu’ils en tireront. Il voudrait poser des questions, mais en poser trop en même temps permettrait au Directeur d’ignorer plus facilement celles auxquelles il n’a pas envie de répondre.
    Re: Le Grand Bal
    Lun 30 Mar - 19:07
    Jaguar
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    56
    Le Grand Bal - Page 6 300x1513
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    Sérieux ? Y l'fait en plus Spiderman, du rose, des paillettes, du girly bien gnan-gnan. J'pensais qu'j'allais m'marrer encore deux minutes entre Grincheux et lui, mais on dirait qu'la rigolade c'est fini.

    Sauf que euh. C'est qui c'pignouf qui débarque là ? M'faut bien trois s'condes pis surtout qu'il ouvre son clapet pour l'remettre. C'est l'dirlo.

    Erk.

    Où c'est qu'il a trouvé une horreur pareille putain ? Il a fait les fonds d'tiroirs d'la Croix rouge ? Nan parce que j'ai connu des types qu'avaient pas d'maison et des sapes moins dégueu. C'est... j'sais pas. Un Sang-pur qu'a jamais vu d'moldu d'sa vie ? J'suis pas sûre qu'on puisse arriver à un truc aussi moche même en f'sant exprès très fort, y a forcément un truc. J'regarde autour, vite fait, par habitude, voir si l'entrée fracassante cache rien d'pire, mais j'vois pas grand-chose avec les gens...

    Débile toi-même, connard ! J'la r'tiens à temps celle-là, mais j'pense qu'on voit sur ma gueule c'que j'en pense. Fini d'regarder autour. Nan j'm'amuse pas nan. 'fin si, j'étais en train d'puis cinq minutes avec Spiderman mais à part ça j'me f'sais chier. Ouais c'est important. Ouais j'aime pas ta gueule et j'aime pas comment tu causes et j'aime pas du tout comment c'est facile d'boucher les trous et d's'attendre à tous crever un par un ? J'ai l'vé l'menton j'm'en rends compte, j'dois avoir les yeux c'est deux fentes, juste tourner l'poignet un poil de cul et la baguette en dragonne est dans ma main, prête à servir. Appuis stables. Solides.

    Noir.

    "Protego." j'siffle, et ça brille.

    Autour ça brille aussi ailleurs, par endroits, même formule. Sans y penser j'note où à peu près. J'suis pas seule.

    Blanc.

    Corps.

    Granit.

    Bah tiens.

    J'dissipe la barrière, mais j'me détends pas. Faut s'y connaître un minimum en combat moldu pour piger qu'j'suis pas juste tendue et super concentrée. Granit j'm'attendais pas spécial'ment à l'revoir vivant, mais j'm'attendais pas spécial'ment à l'revoir tout court non plus en fait. M'a pas manqué c'con-là. L'a dû faire chier quelqu'un qu'y fallait pas. Tant pis pour lui. Les liquidations ça m'choque pas plus qu'ça. J'ai l'habitude, même, on pourrait dire. Et après ça t'fait la morale. Sont comme nous. Pas mieux.

    ...merde, j'sais plus qui c'est nous et qui c'est eux.

    Un coup d’œil au palouf. Il est là, pas loin, avec Aubé. L'a pas l'air super surpris d'voir un enrôlé qu'avait disparu d'puis deux mois sans explication soudain saloper l'tapis en plein milieu d'un bal à la con, merci l'dirlo. Toi, t'sais quequ'chose. Un traître hein ? Si c'est ça, pas b'soin d'se d'mander qui c'est qu'a géré la patate... Nan, c'qui m'emmerde en fait c'est pas tant qu'il ait pas l'air super surpris, c'est qu'il ait quand même l'air surpris. Si y f'sait semblant, y f'rait mieux qu'ça. Ca veut dire qu'c'est en train d'y échapper. Pouuupoupoupilou j'aime pas ça. J'vérifie les copains. Ticon est avec son débile d'grand frère, ça doit être l'premier truc intelligent qu'j'le vois faire çui-là d'ailleurs, il empêche le p'tit d'être aussi con qu'leur sœur et Pschitt qui vont voir l'macchabée. C'est bien. J'vois rien qui nous encercle non plus, mais ça veut rien dire y a les gens. Les autres y...

    ...ah mais non mais. Merde. Mais ta gueule Spiderman ! Mais qu'il est con çui-là. Y veut s'faire étriper ou bien ? Nan parce qu'y a une raison pourquoi j'ai pas gueulé, pourquoi j'ai insulté personne et même pas l'horreur ambulante qui s'prend pour l'dirlo - tiens d'ailleurs on est bien sûrs qu'c'est lui et pas genre un type qu'aurait pris un mauvais Polynectar et s'serait sapé comme ça pour pas qu'on r'garde sa gueule d'trop près ? Nan ? -, pis pourquoi j'ai pas gardé mon Protego aussi. Bon parce qu'on y voit rien avec les r'flets, oui, mais pas que. C'parce que là, l'premier qui gueule, l'premier qui moufte, l'premier qui respire, c'est pour sa gueule.

    Après c'que j'en pense de c'qu'y dit... mouais. Si Granit était vraiment un traître et qu'vraiment il a clamsé, soit il a tout dit et y savent et tout ça c'est d'la mise en scène, soit il a pas dit et l'dirlo y pêche à l'aveugle et il est pas rendu. Moi j'me suis jamais amusée à chercher les traîtres, c'pas mon rayon. Si ça pète par contre... j'le r'cherche mon palouf, j'le surveille du coin d'l'oeil. C'est débile. Mais j'ai pas d'aut' repère qu'ait une vague idée de c'qu'y s'passe. A part l'dirlo quoi.

    J'peux qu'espérer qu'au fond comme y voient rien y surveillent d'leur côté, parce que plus ça va plus j'suis sûre qu'il est pas tout seul, le lampadaire.
    Re: Le Grand Bal
    Mer 1 Avr - 9:18
    Mr Le Directeur
    Mr Le Directeur
    46
    Grand Manitou
    Des traîtres, tous, jusqu'au dernier. Il avait même du mal à encaisser que Soumaworo, cet infâme lâche, ait osé le remettre en question, discutailler les faits. La nature exacte de la trahison importait peu, et il était évident que "se préparer" devait inclure les dernières danses -- on ne voulait pas sauver les traîtres, si ? Peut-être que si... Soumaworo était responsable des communications, il avait les meilleures opportunités. Il aurait dû être le plus fiable, mais son comportement était incroyablement suspect. Mr Le Directeur en était dégouté.

    Et il y avait les deux médics, qui s'étaient précipités pour sauver le traître. Avait-on idée ? Étaient-ils complices ? Oui, forcément... Ah, il allait leur en donner des hypothèses. Oh et puis non après tout. La vérité devrait suffire. Sa vérité devrait toujours suffire !

    Et Odysseus, était-il en pleine panique ? C'était normal, trop normal, il aurait dû le savoir. Cette saleté de drogué avait dû les vendre contre une dose ou deux de cochonnerie sans nom, juste pour se sentir bien l'espace d'un quart de seconde. C'était d'un détestable. Il était d'un détestable. Dans le silence presque pesant de la salle on entendait que les Cendres qui essayaient de le réconforter. En vain. Sa souffrance ne durerait pas longtemps, mais Mr Le Directeur ne savait s'il fallait s'en réjouir ou non.

    Ardoise avait disparu, le rat. Normal. Heureusement, il ne pouvait pas quitter la salle. En fait, personne ne pouvait quitter la salle. Elle était scellée physiquement et magiquement, pour être tout juste approvisionnée en oxygène. L'oxygène serait nécessaire.

    Ah, des protegos avaient fleuri partout tandis que les coupables songeaient à sauver leurs miches. Tous des traîtres. Mr Le Directeur avait échoué, comme Mr Le Dirigeant avant lui. Il ne pouvait qu'espérer que Mr Le Doyen aurait meilleur succès, une fois la salle de réception reconstruite.

    Parce que c'était bien beau, les protego, mais ça protégeait surtout des maux magiques. S'il y avait un truc que les Sorciers étaient incapables d'anticiper, c'était la technologie moldue. Il suffisait à Mr Le Directeur de claquer des doigts et les elfes feraient sauter tous les explosifs dissimulés dans la pièce avant de se soustraire à leur influence. Aucun d'entre eux n'aurait le moindre scrupule à participer au massacre, ils avaient été trop maltraités trop longtemps par la lie des Sorciers. L'explosion brûlerait les chairs et les poumons, supprimerait tout l'oxygène de la pièce, et cette dernière s'effondrerait pour écraser les improbables survivants.

    Tout le monde mourrait, et Rementor repartait de zéro avec une nouvelle fournée de débiles profonds.

    Sourire aux lèvres, Mr Le Directeur claqua des doigts et accueilli leur mort aussi collective que brutale.
    Re: Le Grand Bal
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