Carte d'identité
Âge & Date de naissance • 43 ans, 25/12/1975
Pays d'origine • Grèce
Métiers & Formations • Scultpeur/musicien/historien magique
Statut Civil • Veuf
Sang sorcier • Sang-mêlé
Baguette • Baguette en orme avec un cœur de plume d'Augrey. Longue de 41 cm, elle est fine et très souple, délicatement ornée.
Patronus • Une salamandre
Avatar • Benedict Cumberbacht
Âge & Date de naissance • 43 ans, 25/12/1975
Pays d'origine • Grèce
Métiers & Formations • Scultpeur/musicien/historien magique
Statut Civil • Veuf
Sang sorcier • Sang-mêlé
Baguette • Baguette en orme avec un cœur de plume d'Augrey. Longue de 41 cm, elle est fine et très souple, délicatement ornée.
Patronus • Une salamandre
Avatar • Benedict Cumberbacht
Descriptions
• Physique •
Haut de taille, de musculature fine, au port altier et à la stature un peu figée, Odysseus, avec ses cheveux châtains clairs (certains diraient même blonds) et ses yeux bleu tirant sur le gris de la Manche un jour de pluie ne fait pas ses origines méditerranéennes. Le plus souvent, les physionomistes voient en lui l’aristocrate britannique aux colonies ou le noble russe en fuite. Il n’est aucun des deux, venant d’une famille modeste mais a toujours eu ces gestes mesurés et souples, précis, d’une grande efficacité. Ses doigts de musiciens à la dextérité impressionnante en faisaient, à l’école, un duelliste accompli, bien qu’il n’aime pas la violence. Il est doux dans ses paroles, sa voix grave emplie d’un millier de sentiments trop forts pour être exprimés, précis dans ses gestes, qu’il s’agisse de caresser la hampe d’une plume d’oiseau ou de manier les ciseaux à bois. Même lorsqu’il s’agit de forge, chaque coup de marteau est pensé, précis, avec juste la force qu’il décide d’y donner. Ne vous y trompez pas. Sous ses airs d’intellectuel spleen, il possède une grande force, surtout dans le haut du corps, venue de son habitude à sans cesse faire naître des objets sous ses doigts. Son visage mobile est le plus souvent attentif, sérieux, pensif, un peu dans la lune. On peut parfois y voir passer une profonde mélancolie qui semble être le fond de son caractère, parfois une lueur d’espoir qui éclaire son visage souvent sombre, sévère même mais il est très rare de le voir sourire.
• Caractère •
Homme mesuré, Odysseus retient ses gestes, ses regards et ses mots. Il n’est pas difficile cependant de se rendre compte que derrière une froideur de façade, l’homme est la proie de sentiments profonds qu’il a parfois du mal à contrôler. C’est un hypersensible, honnête, travailleur, loyal, mais rongé par une profonde mélancolie qui ne veut pas le quitter. Solitaire par nature, il s’attache à peu de gens mais son affection est immutable, elle ne s’efface pas au fil des saisons et des années et la disparition de l’être aimé (que ce soit d’amour ou d’amitié) est une blessure de plus sur un cœur déjà meurtri par la vie. Dans son adolescence, on lui a souvent dit qu’il n’était pas né à la bonne époque mais malgré sa thèse en histoire magique, il ne sait pas quelle ère lui aurait convenu. Chacune ayant ses guerres et ses injustices. Il a une attirance naturelle pour les outcasts, ceux que la société refuse. Artistique, il manque de rigueur et fait les choses par instinct bien plus que par raison mais s’il ne pense pas toujours, il est de ceux qui réagissent aux sens plutôt qu’aux sentiments. C’est un épicurien au sens littéraire du terme, à la recherche de la seconde de bonheur pur et total plutôt que du plaisir en tant que tel. C’est ainsi qu’il travaille, cherchant sans cesse à se surpasser, non pour être le meilleur mais pour la perfection du geste, de l’essence. Rêveur, il se perd parfois dans des broutilles et son attention peut être prise d’un coup par la danse d’un flocon balloté par le vent ou le jeu d’une plume qui descend vers la terre. Pour lui, les plus belles choses se passent de mots, elles sont créées par la rencontre de la nature et de l’Homme, celui des philosophes, celui qui est Bon. Vous l’aurez deviné, Odysseus est un être d’absolus, de vérités et de majuscules. C’est une personnalité entière, brisée, reconstruite, branlante, intelligente, apeurée et fière, douce et agitée par la violence de cette même douceur. Il essaie de son mieux de devenir un homme bien. Un homme bon. Il aimerait même, bien qu’il n’y croie pas vraiment, aider à faire du monde un monde bien. Un monde bon.
• Physique •
Haut de taille, de musculature fine, au port altier et à la stature un peu figée, Odysseus, avec ses cheveux châtains clairs (certains diraient même blonds) et ses yeux bleu tirant sur le gris de la Manche un jour de pluie ne fait pas ses origines méditerranéennes. Le plus souvent, les physionomistes voient en lui l’aristocrate britannique aux colonies ou le noble russe en fuite. Il n’est aucun des deux, venant d’une famille modeste mais a toujours eu ces gestes mesurés et souples, précis, d’une grande efficacité. Ses doigts de musiciens à la dextérité impressionnante en faisaient, à l’école, un duelliste accompli, bien qu’il n’aime pas la violence. Il est doux dans ses paroles, sa voix grave emplie d’un millier de sentiments trop forts pour être exprimés, précis dans ses gestes, qu’il s’agisse de caresser la hampe d’une plume d’oiseau ou de manier les ciseaux à bois. Même lorsqu’il s’agit de forge, chaque coup de marteau est pensé, précis, avec juste la force qu’il décide d’y donner. Ne vous y trompez pas. Sous ses airs d’intellectuel spleen, il possède une grande force, surtout dans le haut du corps, venue de son habitude à sans cesse faire naître des objets sous ses doigts. Son visage mobile est le plus souvent attentif, sérieux, pensif, un peu dans la lune. On peut parfois y voir passer une profonde mélancolie qui semble être le fond de son caractère, parfois une lueur d’espoir qui éclaire son visage souvent sombre, sévère même mais il est très rare de le voir sourire.
• Caractère •
Homme mesuré, Odysseus retient ses gestes, ses regards et ses mots. Il n’est pas difficile cependant de se rendre compte que derrière une froideur de façade, l’homme est la proie de sentiments profonds qu’il a parfois du mal à contrôler. C’est un hypersensible, honnête, travailleur, loyal, mais rongé par une profonde mélancolie qui ne veut pas le quitter. Solitaire par nature, il s’attache à peu de gens mais son affection est immutable, elle ne s’efface pas au fil des saisons et des années et la disparition de l’être aimé (que ce soit d’amour ou d’amitié) est une blessure de plus sur un cœur déjà meurtri par la vie. Dans son adolescence, on lui a souvent dit qu’il n’était pas né à la bonne époque mais malgré sa thèse en histoire magique, il ne sait pas quelle ère lui aurait convenu. Chacune ayant ses guerres et ses injustices. Il a une attirance naturelle pour les outcasts, ceux que la société refuse. Artistique, il manque de rigueur et fait les choses par instinct bien plus que par raison mais s’il ne pense pas toujours, il est de ceux qui réagissent aux sens plutôt qu’aux sentiments. C’est un épicurien au sens littéraire du terme, à la recherche de la seconde de bonheur pur et total plutôt que du plaisir en tant que tel. C’est ainsi qu’il travaille, cherchant sans cesse à se surpasser, non pour être le meilleur mais pour la perfection du geste, de l’essence. Rêveur, il se perd parfois dans des broutilles et son attention peut être prise d’un coup par la danse d’un flocon balloté par le vent ou le jeu d’une plume qui descend vers la terre. Pour lui, les plus belles choses se passent de mots, elles sont créées par la rencontre de la nature et de l’Homme, celui des philosophes, celui qui est Bon. Vous l’aurez deviné, Odysseus est un être d’absolus, de vérités et de majuscules. C’est une personnalité entière, brisée, reconstruite, branlante, intelligente, apeurée et fière, douce et agitée par la violence de cette même douceur. Il essaie de son mieux de devenir un homme bien. Un homme bon. Il aimerait même, bien qu’il n’y croie pas vraiment, aider à faire du monde un monde bien. Un monde bon.
Chronologie
25/12/1975 • Naissance d'Odysseus dans une famille modeste de Grèce
03/06/1981 • Odysseus commence la flûte traversière
14/02/1986 • Naissance de sa petite sœur, Cracmol
17/02/1986 • Odysseus commence le dessin pour pouvoir peindre sa soeur
09/09/1991 • Premier concert d'Odysseus à Athènes
01/08/1993 • Diplôme de fin d'études, début d'études d'histoire de la magie
13/01/1994 • Odysseus commence à étudier l'Elemagie
13/07/1995 • Odysseus devient soliste et rencontre un franc succès dans le milieu
22/05/1998 • Odysseus travaille sa thèse sur les artefacts magiques humains et non-humains dans les guerres puniques lorsque la Seconde Vague le frappe
30/04/1999 • Sa petite sœur alors âgée de 13 ans est tuée dans une rafle, devant ses yeux. Il avait demandé à ses parents à ce qu'ils passent le week-end ensemble pour qu'il puisse la peindre.
01/05/1999 • Odysseus sombre dans une profonde dépression et se réfugie dans l'art, la sculpture, le dessin, la musique mais aussi l'absinthe et l'opium. Il commence à devenir assez connu mais ne s'en rend absolument pas compte.
05/08/2013 • Odysseus rencontre celle qui deviendra sa femme. Elle est née de moldu, militante, belle, jeune, pleine d'énergie. Odysseus l'adore et sort petit à petit de sa déprime.
07/03/2014 • Sa femme continue ses actes de rébellion et l'initie à la politique. Lui la suit plus par amour que par conviction. Il continue ses activités artistiques mais reprend en parallèle ses études des artefact.
27/01/2017 • Naissance de leur petite fille qu'il nomme comme sa sœur, c'est un nouveau rayon de soleil, il est heureux.
24/02/2019 • Sa femme et sa sœur sont tuées par les mangemorts qui faisaient une descente alors qu'il était en concert. Lui-même est capturé, torturé mais les hauts gradés qui aimaient sa musique l'ont fait relâcher et ce d'autant plus qu'il n'y avait aucune preuve qu'il ai fait quoi que ce soit de mal.
28/03/2019 • Odysseus fait une tentative de suicide par overdose de plusieurs médicaments et drogues moldues et magiques. Il décède officiellement quelques heures plus tard.
25/12/1975 • Naissance d'Odysseus dans une famille modeste de Grèce
03/06/1981 • Odysseus commence la flûte traversière
14/02/1986 • Naissance de sa petite sœur, Cracmol
17/02/1986 • Odysseus commence le dessin pour pouvoir peindre sa soeur
09/09/1991 • Premier concert d'Odysseus à Athènes
01/08/1993 • Diplôme de fin d'études, début d'études d'histoire de la magie
13/01/1994 • Odysseus commence à étudier l'Elemagie
13/07/1995 • Odysseus devient soliste et rencontre un franc succès dans le milieu
22/05/1998 • Odysseus travaille sa thèse sur les artefacts magiques humains et non-humains dans les guerres puniques lorsque la Seconde Vague le frappe
30/04/1999 • Sa petite sœur alors âgée de 13 ans est tuée dans une rafle, devant ses yeux. Il avait demandé à ses parents à ce qu'ils passent le week-end ensemble pour qu'il puisse la peindre.
01/05/1999 • Odysseus sombre dans une profonde dépression et se réfugie dans l'art, la sculpture, le dessin, la musique mais aussi l'absinthe et l'opium. Il commence à devenir assez connu mais ne s'en rend absolument pas compte.
05/08/2013 • Odysseus rencontre celle qui deviendra sa femme. Elle est née de moldu, militante, belle, jeune, pleine d'énergie. Odysseus l'adore et sort petit à petit de sa déprime.
07/03/2014 • Sa femme continue ses actes de rébellion et l'initie à la politique. Lui la suit plus par amour que par conviction. Il continue ses activités artistiques mais reprend en parallèle ses études des artefact.
27/01/2017 • Naissance de leur petite fille qu'il nomme comme sa sœur, c'est un nouveau rayon de soleil, il est heureux.
24/02/2019 • Sa femme et sa sœur sont tuées par les mangemorts qui faisaient une descente alors qu'il était en concert. Lui-même est capturé, torturé mais les hauts gradés qui aimaient sa musique l'ont fait relâcher et ce d'autant plus qu'il n'y avait aucune preuve qu'il ai fait quoi que ce soit de mal.
28/03/2019 • Odysseus fait une tentative de suicide par overdose de plusieurs médicaments et drogues moldues et magiques. Il décède officiellement quelques heures plus tard.
Pouvoirs spéciaux
• Nirimage 2 •
J’ai toujours su visiter les rêves. Enfant, je pensais que tout le monde rêvait ainsi, d’un manège plein de portes à ouvrir à sa guise pour plonger dans une histoire dont on ne comprenait pas tout. Des histoires de chevaliers, ou de chutes, ou bien encore de ce qu’il pouvait se passer entre un homme et une femme, je voyais tout, me représentant comme une petite souris ou un monstre sous le lit. Mon souvenir le plus prégnant est aux alentours de mes sept ans lorsque je m’introduisis pour la première fois dans le rêve de ma petite sœur. Il ne serait pas poli de dire ce dont pouvait bien rêver une petite d’un an à peine. Sachez que si elle savait à peine parler, c’est tout de même avec la souris qu’elle partagea ses trésors et ses secrets. Nuits après nuits, nous avons alors resserrés nos liens, unis nos cœurs.
J’aimais les couleurs de ses songes, toujours gais et plein d’espoirs. Je calmais ses peurs. Je prenais la forme d’un dragon pour brûler ses angoisses et d’un monstre tout doux aux bras immense pour la serrer contre mon cœur. C’est ainsi qu’avec elle, j’appris à modifier la trame du rêve, à le changer, le modeler, en saisir l’essence. Et puis il y a eu l’école, l’internat loin d’elle. Trouver sa porte n’était pas aussi facile alors, je n’avais pas la puissance pour me projeter aussi loin. Je l’aimais mais de là à la trouver parmi les millions d’âmes qui nous entouraient… je me rabattis sur mes camarades. Une porte différente chaque nuit. Je ne les reconnaissais pas toujours au matin et, après plusieurs gaffes qui m’avaient valu des regards méfiants, j’appris également à me taire. L’inconscient n’aime pas la lumière du jour. Moi non plus. Je préférais la nuit.
Et puis vint l’adolescence et ses perturbations. Les rêves de mes collègues n’étaient plus aussi fréquentables et me gênaient plus qu’autre chose. Je décidais de ne plus dormir et devint oiseau nocturne. L’air du soir était bon pour l’inspiration. Je répétais, je dessinais, je sculptais, je m’endormais souvent le jour sur mes devoirs mais à ces heures, les portes se faisaient plus rares et je pouvais m’aventurer plus loin, dans des rêves qu’aucune hormone incongrue ne dérangeait. A chaque vacance je revenais chez nous et nous faisions de longues siestes dans les bras l’un de l’autre, pour aller jouer ensemble dans les prairies de son imagination. C’est alors que mes parents nous séparèrent. J’étais trop âgé à présent pour que nos repos innocents le soient vraiment, du moins à leurs yeux.
Ma sœur, jeune, bouleversée leur raconta alors notre secret et, devant leur air horrifié, je dû promettre d’arrêter ce qui avait toujours été naturel pour moi. Je comprenais leur raison, cependant j’étais moi aussi un jeune en proie à des changements angoissant et je me rebellais. En vain. Ils enseignèrent à ma sœur à me rejeter de son esprit. Ils prirent un vieux Nirimage en professeur qui m’apprit à me protéger pendant mon sommeil, à ne pas me laisser envahir. Pour la première fois depuis toujours, je rêvais seul et me réveillais souvent, surpris, haletant, dans ma chambre d’internat. L’impossibilité de contrôler mes propres songes m’angoissait terriblement. Mon professeur ne m’était guère utile et je le détestais cordialement, trop impulsif alors pour comprendre qu’il ne faisait que m’apprendre à devenir plus précis, plus puissant, comme le lit d’un torrent se rétrécit pour lui donner plus de force.
La mort de ma sœur vint changer tout cela. Incapable de me retrouver seul face à ma culpabilité et mes souvenirs, je traînais ma propre peine dans les songes de mes proches, qu’ils soient proches physiquement ou intellectuellement. Partout où j’entrais arrivait une tempête noire et verte dont le tonnerre grondait Avada Kedavra. Je détruisais des châteaux en Espagne et des prairies enchantées. Je voulu arrêter de rêver, endormir mon pouvoir. Je me perdis dans les psychotropes. L’absinthe (la vraie, celle d’époque) et l’opium devinrent mes meilleurs amis. Je ne me souciais plus de rien. De rien que de dormir.
Depuis, j’ai grandi. Quand je ferme les yeux, je vois toujours le manège et ses portes mais je sais comment choisir, je sais lesquelles choisir, je sais comment vider mon esprit aussi sûrement que si j’avais sombré dans le sommeil du dragon. Cet équilibre, c’est ma femme qui me l’a apporté. Elle ne connaissait pas la magie des rêves. Elle connaissait celle du bonheur et lorsque les émotions me submergent, c’est son souvenir qui me permet de renoncer aux portes et de m’enfoncer dans mon inconscient propre. C’est elle aussi qui m’a appris à sentir les portes, pour savoir à laquelle frapper en fonction de mes envies et lesquelles ignorer. Et c’est avec ma fille que j’appris à cacher des secrets dans les rêves des autres, pour voir dans ses yeux d’enfant de deux ans la magie opérer. Elles ne sont plus là, je sais. Mais en rêve, je les vois.
• Elemagie (Air)•
Etre porté par les rêves, c’est suivre le vent des songes. J’aurais dû savoir, à l’époque, que mon élément ne pouvait être loin de ma particularité innée. Et pourtant, j’étais jeune, j’étais encore dans ces années où le monde paraît surmontable. Malgré la monté en puissance des nationalismes et de l’intolérance, j’avais ce zeste de folie qui va de pair avec l’adolescence. Nous étions trois jeunes hommes passionnés par les mêmes choses. Trois curieux de notre nature profonde qui avions fait le vœu de trouver ce que nous avions au fond de nous. Un pari d’enfants qui se croient hommes. L’un choisi de tenter la voie de l’animal, l’autre voulu se trouver à travers les runes, je ne voulais pas d’un intermédiaire et prendre une forme normalement douée de conscience me posait un problème éthique. Heureusement, au bord de la méditerranée, trouver un Elemage n’est pas difficile. En trouver un lorsque votre seule motivation est de remporter un pari est plus ardu.
Elle était vieille cette femme de ma vie. Dans son chignon argenté, l’on pouvait voir des pinces à cheveux en métal qui semblaient changer de couleur avec son humeur. Je devais par la suite apprendre à y prêter une grande attention car comme l’eau dont elle était le vaisseau, elle avait parfois des colères brusques et cinglantes qui se faufilaient jusqu’au plus profond de votre conscience. Elle m’avertit que l’apprentissage serait long. Je le savais. Ce qui s’acquière sans difficulté n’a pas de goût et j’aimais alors me lancer des défis. J’en trouvais un dans ses yeux verts que je soutins sans faiblir. Elle ne m’avait pas avoué, alors, être légilimens et le sort me pris par surprise, me laissant sans défense devant cette invasion mentale. J’en sortis à genou, haletant, choqué.
« Je vois. » fit-elle, énigmatique. « Revient demain. »
Je partis à la recherche d’un nouveau professeur, me jurant bien de ne jamais revenir et, pourtant, le lendemain, j’étais là, devant sa porte, de ma propre initiative. J’hésitais alors à frapper. Elle ouvrit. Et c’est ainsi que nos cours commencèrent.
Ce n’étaient pas de grandes leçons, pas de potion à préparer au clair de lune mais des heures de méditation dans des endroits plus incongrus les uns des autres. Sur le toit d’une chapelle, sur un rocher marin pendant une marée d’équinoxe, au sommet d’un pin en haut d’une colline pendant un orage. L’on pouvait se voir tous les jours pendant des mois puis plus du tout pendant des semaines. La mort de ma sœur, me frappant en plein cœur, coupa mon élan en mille morceaux. Et pourtant, elle vint me chercher. Elle me fit le sermon de ma vie. Je m’étais engagé auprès d’elle dans un processus. Je ne pouvais arrêter. Elle ne me le permettrait pas. Parfois, elle m’agaçait, me pointant sans cesse mes défauts, me mettant face à des murs toujours plus durs. Et tout ça sans jamais faire de magie que je pouvais voir. Ma baguette gisait, inutile, entre nous. L’élémagie, disait-elle, c’est l’essence de l’être qui se fusionne avec nature qui l’entoure. Ce n’est pas renoncer mais se connaître. Ce n’est pas partager mais habiter. Je devais comprendre les éléments, me comprendre moi-même et comprendre ce qui m’entourait. Elle me disait de me nourrir de ma peine alors qu’elle me noyait. Je n’arrivais à rien. J’avais même l’impression de reculer alors qu’elle me donnait à faire des exercices qu’on avait abandonnés depuis longtemps déjà. Je ne sais pas pourquoi alors je ne l’ai pas envoyée balader. Après tout, j’avais tout rejeté en bloc. L’avant, la ville, la vie. Les jours se mélangeaient aux nuits. Quelle importance. Et puis, un jour, elle attrapa ses aiguilles et me les jeta à la figure.
Les artefacts, enchantés et noirs de colère se mirent à me suivre, visant mes yeux. Je commençais par me rouler en boule pour échapper à leur attaque seulement elles insistaient et au bout de quelques heures, la chemise couverte de points sanglants, je commençais à fuir. Sans succès. J’allais chez ma professeure, sonnais, frappais, personne. Je posais alors ma main sur la poignée et me trouvais transporté sur une île au milieu de la mer méditerranée. J’étais seul. Le soleil me brûlait la rétine. Je m’assis sur un rocher, résigné et commençais mes exercices de méditation. Il y eut une secousses, deux. L’île commença à balloter dans tous les sens. Un nuage noir s’échappait de la montagne. L’éruption n’était pas loin. J’essayais de transplaner. Quelque chose me repoussa. Tous mes sortilèges restèrent sans effet alors que les séismes s’accentuaient et que la cendre tombait sur mes cheveux et mon avenir. Pourquoi voulais-je vivre alors que je voulais mourir ? Ce paradoxe m’échappa à l’époque. Toujours est-il que je me retrouvais sur un arbre. Toujours est-il que celui-ci commença à craquer et, qu’alors que je tombais, un vent sorti de mon abdomen m’entoura soudain. Je me retrouvais à flotter au-dessus du feu qui dévorait la terre et se perdait dans la mer. A travers la vapeur de la rive, je vis le visage de mon professeur.
« Notre apprentissage est terminé. Tu peux à présent rentrer chez toi. Sache que tu es d’air, comme lui volatile, comme lui impalpable, comme lui à la fois immobile et violent. La terre est ton opposée et l’union de l’eau et du feu te nourrit. Va. Et vole. »
L’île redevint normale. Je pu transplaner. Mon professeur mourut de sa belle mort quelques années plus tard. A sa crémation, nous avons tous contribué à donner un peu d’élément à son feu intérieur.
• Nirimage 2 •
J’ai toujours su visiter les rêves. Enfant, je pensais que tout le monde rêvait ainsi, d’un manège plein de portes à ouvrir à sa guise pour plonger dans une histoire dont on ne comprenait pas tout. Des histoires de chevaliers, ou de chutes, ou bien encore de ce qu’il pouvait se passer entre un homme et une femme, je voyais tout, me représentant comme une petite souris ou un monstre sous le lit. Mon souvenir le plus prégnant est aux alentours de mes sept ans lorsque je m’introduisis pour la première fois dans le rêve de ma petite sœur. Il ne serait pas poli de dire ce dont pouvait bien rêver une petite d’un an à peine. Sachez que si elle savait à peine parler, c’est tout de même avec la souris qu’elle partagea ses trésors et ses secrets. Nuits après nuits, nous avons alors resserrés nos liens, unis nos cœurs.
J’aimais les couleurs de ses songes, toujours gais et plein d’espoirs. Je calmais ses peurs. Je prenais la forme d’un dragon pour brûler ses angoisses et d’un monstre tout doux aux bras immense pour la serrer contre mon cœur. C’est ainsi qu’avec elle, j’appris à modifier la trame du rêve, à le changer, le modeler, en saisir l’essence. Et puis il y a eu l’école, l’internat loin d’elle. Trouver sa porte n’était pas aussi facile alors, je n’avais pas la puissance pour me projeter aussi loin. Je l’aimais mais de là à la trouver parmi les millions d’âmes qui nous entouraient… je me rabattis sur mes camarades. Une porte différente chaque nuit. Je ne les reconnaissais pas toujours au matin et, après plusieurs gaffes qui m’avaient valu des regards méfiants, j’appris également à me taire. L’inconscient n’aime pas la lumière du jour. Moi non plus. Je préférais la nuit.
Et puis vint l’adolescence et ses perturbations. Les rêves de mes collègues n’étaient plus aussi fréquentables et me gênaient plus qu’autre chose. Je décidais de ne plus dormir et devint oiseau nocturne. L’air du soir était bon pour l’inspiration. Je répétais, je dessinais, je sculptais, je m’endormais souvent le jour sur mes devoirs mais à ces heures, les portes se faisaient plus rares et je pouvais m’aventurer plus loin, dans des rêves qu’aucune hormone incongrue ne dérangeait. A chaque vacance je revenais chez nous et nous faisions de longues siestes dans les bras l’un de l’autre, pour aller jouer ensemble dans les prairies de son imagination. C’est alors que mes parents nous séparèrent. J’étais trop âgé à présent pour que nos repos innocents le soient vraiment, du moins à leurs yeux.
Ma sœur, jeune, bouleversée leur raconta alors notre secret et, devant leur air horrifié, je dû promettre d’arrêter ce qui avait toujours été naturel pour moi. Je comprenais leur raison, cependant j’étais moi aussi un jeune en proie à des changements angoissant et je me rebellais. En vain. Ils enseignèrent à ma sœur à me rejeter de son esprit. Ils prirent un vieux Nirimage en professeur qui m’apprit à me protéger pendant mon sommeil, à ne pas me laisser envahir. Pour la première fois depuis toujours, je rêvais seul et me réveillais souvent, surpris, haletant, dans ma chambre d’internat. L’impossibilité de contrôler mes propres songes m’angoissait terriblement. Mon professeur ne m’était guère utile et je le détestais cordialement, trop impulsif alors pour comprendre qu’il ne faisait que m’apprendre à devenir plus précis, plus puissant, comme le lit d’un torrent se rétrécit pour lui donner plus de force.
La mort de ma sœur vint changer tout cela. Incapable de me retrouver seul face à ma culpabilité et mes souvenirs, je traînais ma propre peine dans les songes de mes proches, qu’ils soient proches physiquement ou intellectuellement. Partout où j’entrais arrivait une tempête noire et verte dont le tonnerre grondait Avada Kedavra. Je détruisais des châteaux en Espagne et des prairies enchantées. Je voulu arrêter de rêver, endormir mon pouvoir. Je me perdis dans les psychotropes. L’absinthe (la vraie, celle d’époque) et l’opium devinrent mes meilleurs amis. Je ne me souciais plus de rien. De rien que de dormir.
Depuis, j’ai grandi. Quand je ferme les yeux, je vois toujours le manège et ses portes mais je sais comment choisir, je sais lesquelles choisir, je sais comment vider mon esprit aussi sûrement que si j’avais sombré dans le sommeil du dragon. Cet équilibre, c’est ma femme qui me l’a apporté. Elle ne connaissait pas la magie des rêves. Elle connaissait celle du bonheur et lorsque les émotions me submergent, c’est son souvenir qui me permet de renoncer aux portes et de m’enfoncer dans mon inconscient propre. C’est elle aussi qui m’a appris à sentir les portes, pour savoir à laquelle frapper en fonction de mes envies et lesquelles ignorer. Et c’est avec ma fille que j’appris à cacher des secrets dans les rêves des autres, pour voir dans ses yeux d’enfant de deux ans la magie opérer. Elles ne sont plus là, je sais. Mais en rêve, je les vois.
• Elemagie (Air)•
Etre porté par les rêves, c’est suivre le vent des songes. J’aurais dû savoir, à l’époque, que mon élément ne pouvait être loin de ma particularité innée. Et pourtant, j’étais jeune, j’étais encore dans ces années où le monde paraît surmontable. Malgré la monté en puissance des nationalismes et de l’intolérance, j’avais ce zeste de folie qui va de pair avec l’adolescence. Nous étions trois jeunes hommes passionnés par les mêmes choses. Trois curieux de notre nature profonde qui avions fait le vœu de trouver ce que nous avions au fond de nous. Un pari d’enfants qui se croient hommes. L’un choisi de tenter la voie de l’animal, l’autre voulu se trouver à travers les runes, je ne voulais pas d’un intermédiaire et prendre une forme normalement douée de conscience me posait un problème éthique. Heureusement, au bord de la méditerranée, trouver un Elemage n’est pas difficile. En trouver un lorsque votre seule motivation est de remporter un pari est plus ardu.
Elle était vieille cette femme de ma vie. Dans son chignon argenté, l’on pouvait voir des pinces à cheveux en métal qui semblaient changer de couleur avec son humeur. Je devais par la suite apprendre à y prêter une grande attention car comme l’eau dont elle était le vaisseau, elle avait parfois des colères brusques et cinglantes qui se faufilaient jusqu’au plus profond de votre conscience. Elle m’avertit que l’apprentissage serait long. Je le savais. Ce qui s’acquière sans difficulté n’a pas de goût et j’aimais alors me lancer des défis. J’en trouvais un dans ses yeux verts que je soutins sans faiblir. Elle ne m’avait pas avoué, alors, être légilimens et le sort me pris par surprise, me laissant sans défense devant cette invasion mentale. J’en sortis à genou, haletant, choqué.
« Je vois. » fit-elle, énigmatique. « Revient demain. »
Je partis à la recherche d’un nouveau professeur, me jurant bien de ne jamais revenir et, pourtant, le lendemain, j’étais là, devant sa porte, de ma propre initiative. J’hésitais alors à frapper. Elle ouvrit. Et c’est ainsi que nos cours commencèrent.
Ce n’étaient pas de grandes leçons, pas de potion à préparer au clair de lune mais des heures de méditation dans des endroits plus incongrus les uns des autres. Sur le toit d’une chapelle, sur un rocher marin pendant une marée d’équinoxe, au sommet d’un pin en haut d’une colline pendant un orage. L’on pouvait se voir tous les jours pendant des mois puis plus du tout pendant des semaines. La mort de ma sœur, me frappant en plein cœur, coupa mon élan en mille morceaux. Et pourtant, elle vint me chercher. Elle me fit le sermon de ma vie. Je m’étais engagé auprès d’elle dans un processus. Je ne pouvais arrêter. Elle ne me le permettrait pas. Parfois, elle m’agaçait, me pointant sans cesse mes défauts, me mettant face à des murs toujours plus durs. Et tout ça sans jamais faire de magie que je pouvais voir. Ma baguette gisait, inutile, entre nous. L’élémagie, disait-elle, c’est l’essence de l’être qui se fusionne avec nature qui l’entoure. Ce n’est pas renoncer mais se connaître. Ce n’est pas partager mais habiter. Je devais comprendre les éléments, me comprendre moi-même et comprendre ce qui m’entourait. Elle me disait de me nourrir de ma peine alors qu’elle me noyait. Je n’arrivais à rien. J’avais même l’impression de reculer alors qu’elle me donnait à faire des exercices qu’on avait abandonnés depuis longtemps déjà. Je ne sais pas pourquoi alors je ne l’ai pas envoyée balader. Après tout, j’avais tout rejeté en bloc. L’avant, la ville, la vie. Les jours se mélangeaient aux nuits. Quelle importance. Et puis, un jour, elle attrapa ses aiguilles et me les jeta à la figure.
Les artefacts, enchantés et noirs de colère se mirent à me suivre, visant mes yeux. Je commençais par me rouler en boule pour échapper à leur attaque seulement elles insistaient et au bout de quelques heures, la chemise couverte de points sanglants, je commençais à fuir. Sans succès. J’allais chez ma professeure, sonnais, frappais, personne. Je posais alors ma main sur la poignée et me trouvais transporté sur une île au milieu de la mer méditerranée. J’étais seul. Le soleil me brûlait la rétine. Je m’assis sur un rocher, résigné et commençais mes exercices de méditation. Il y eut une secousses, deux. L’île commença à balloter dans tous les sens. Un nuage noir s’échappait de la montagne. L’éruption n’était pas loin. J’essayais de transplaner. Quelque chose me repoussa. Tous mes sortilèges restèrent sans effet alors que les séismes s’accentuaient et que la cendre tombait sur mes cheveux et mon avenir. Pourquoi voulais-je vivre alors que je voulais mourir ? Ce paradoxe m’échappa à l’époque. Toujours est-il que je me retrouvais sur un arbre. Toujours est-il que celui-ci commença à craquer et, qu’alors que je tombais, un vent sorti de mon abdomen m’entoura soudain. Je me retrouvais à flotter au-dessus du feu qui dévorait la terre et se perdait dans la mer. A travers la vapeur de la rive, je vis le visage de mon professeur.
« Notre apprentissage est terminé. Tu peux à présent rentrer chez toi. Sache que tu es d’air, comme lui volatile, comme lui impalpable, comme lui à la fois immobile et violent. La terre est ton opposée et l’union de l’eau et du feu te nourrit. Va. Et vole. »
L’île redevint normale. Je pu transplaner. Mon professeur mourut de sa belle mort quelques années plus tard. A sa crémation, nous avons tous contribué à donner un peu d’élément à son feu intérieur.
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