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    Re: Le Grand Bal
    Mer 11 Déc - 14:47
    Aubépine
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    Aubépine
    25 ans
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    Elle est seule. Si ce n’est pas quelque chose d’inhabituel chez elle, c’est la première fois que cela lui arrive lors d’un bal. Avant, elle était au bras de son frère, sous le regard de son père et les jeunes hommes qui l’invitaient toute la soirée obéissaient très souvent à une injonction maternelle. Les vieux, eux, n’étaient qu’espoir et luxure. Entre chaque round, elle pouvait se détendre avec son jumeau, sourire aux lèvres et engranger des connaissances et des plaisanteries sur la perruque de machin, la robe de Monsieur le Ministre ou encore de « nouveaux mangemorts » étalant leur richesse toute récente avec une vulgarité indicible. C’était bien. Elle adorait ces moments. Et quand, par hasard, elle tombait sur un partenaire doué et qui savait garder ses mains, elle passait même de bonnes soirées.

    Là, son frère était roulé en boule dans un coin, les seuls qui dansaient étaient amoureux, plus des trois-quarts des présents n’avaient aucune idée de l’étiquette dont il fallait faire preuve et Lancelot tournoyait avec son fiancé de pacotille. L’étalage de nourriture du buffet lui donnait la nausée et le champagne était à peine médiocre.

    Pourtant, elle souriait et bien peu auraient pu remarquer qu’elle s’ennuyait un peu. Elle avançait parmi la foule, attrapant ici ou là un petit canapé qu’elle reposait discrètement ailleurs, intact, saluant chacun avec une petite phrase polie et adaptée, observant les couples, les groupes, qui se formaient et se déformaient. La danse n’en finissait pas de finir. Elle attrapa un verre d’eau qu’elle vida d’un trait avant de s’en saisir de deux de punch et d’en tendre un à Murène qui, seul aussi au moins à ce moment précis, fusillait du regard Pivoine dansant avec Ardoise.

    « Les blonds contre-attaquent » fit-elle avec un sourire, consciente de l’inimité profonde que le jeune homme portait à la demi-vélane. Il avait fallu pas mal de temps à la sang-pur pour comprendre les raisons de cette hostilité prudemment dissimulée mais elle avait réussi et, depuis, elle aimait bien débattre avec lui, sans jugement, cherchant à comprendre des raisons qu’elle ne partageait pas dans son fort intérieur mais qu’elle acceptait comme légitimes. Il n’était sûrement pas le seul à avoir du mal à considérer les hybrides comme humains et, lorsque viendrait la Reconstruction, après la victoire, il allait falloir faire avec eux. L’intolérance est souvent fille d’idéaux. Et puis, au fond, elle admirait les gens avec des convictions fortes, qui n’hésitaient pas à aller contre-courant pour ce qu’ils croyaient. Qu’étaient-ils d’autres, ici, que de rebelles ?

    Visiblement de bonne humeur (et n’en étant pas à son premier punch), le garçon accepta avec plaisir la proposition et ils débattaient très sérieusement sur les longueurs de robes nécessaire à la réussite d’un bal lorsque la musique se termina. Aubépine, sans pouvoir s’en empêcher, leva les yeux vers la piste. Les couples se dispersaient. Ils étaient encore en train de parler. Murène cru qu’elle surveillait Pivoine. Tant mieux. Elle secoua la tête, échangea leurs verres, attrapant le vide à l’odeur d’alcool tandis qu’elle poussait le sien, toujours plein, vers son camarade. Son sourire ne s’était pas altéré d’un pouce. Impossible de savoir qu’elle attendait.
    Re: Le Grand Bal
    Dim 15 Déc - 1:53
    Lancelot
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    Le Grand Bal - Page 3 T8s9
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    Les dernières notes de musique résonnèrent dans la salle alors que la danse se terminait, Lancelot arborant toujours ce même sourire, plus vibrant peut-être que d'habitude. C'était la compagnie d'Odysseus qui, malgré son manque d'engouement, se révélait tout de même être un partenaire plus que plaisant. C'était ce bal, les danses à venir, la musique. Le fait de danser tout simplement. Il n'avait pas réalisé à quel point cette atmosphère et ses possibilités lui avaient manqué. Son bras resta autour de la taille de son partenaire pendant quelques secondes pour le stabiliser avant de retrouver leur distance habituelle, à nouveau sans se soucier le moins du monde des regards qui pouvaient être posés sur eux. Pour l'instant, son attention était entièrement dirigée vers le baguettier, notant des signes qu'il avait observé quelques fois auparavant lorsque le manque semblait se faire sentir: le regard d'Odysseus était concentré sur le bar, ses gestes semblaient légèrement plus répétitifs et saccadés que son calme habituel, et l'expression désintéressé de son visage s'était mué en un masque beaucoup plus fermé. 

    Lancelot hocha de la tête, son sourire ne trahissant pas la pointe d'inquiétude qu'il ressentait. S'il savait qu'Odysseus résisterait probablement à la tentation qu'offrait l'abondance d'alcool présent dans la pièce, l'appel d'une substance était surtout problématique parce que Lancelot savait qu'Odysseus en souffrirait. Seule la musique, peut-être, pourrait temporairement le distraire et rendre la soirée plus agréable pour le créateur d'artefacts. Et plus vite il retournerait à ses compositions, plus vite l'emprise de son vice se dissiperait. "Ouvre la marche."

    Des couples discutaient près du bar, d'autres se dirigeaient vers la piste pour prendre part au reste des danses. Lancelot attrapa le premier verre non alcoolisé qui passait sous sa main - une sorte d'eau aromatisé avec un léger goût d'anis qui somme toute, ferait bien l'affaire - avant de tendre son équivalent citronné à Odysseus avec un léger sourire. Il aurait pu consommer un peu d'alcool, mais par solidarité et parce qu'il se doutait que la soirée ne serait pas composée uniquement de danses et de conversations, il préférait s'abstenir. De plus, au vu du nombre d'enrôlés regroupés dans la salle, il était certain que ses services seraient nécessaires pour une blessure ou pour une autre. Il semblait bien plus judicieux de laisser l'alcool à d'autres, tels que Vyasa, Nyamata ou encore Murène. 

    Murène, qui se trouvait donc avec un verre de punch à la main, et en charmante compagnie. Et qui devint tout de suite encore plus antipathique aux yeux du médicomage, qui ne tenait déjà pas l'élève médic en très haute estime. Oh, bien sûr, Murène était doué. Prétentieux, arrogant, un poil maniéré pour les apprentissages un peu brusques de Lancelot et ayant besoin qu'on le fasse redescendre de son piedéstale, mais irrémédiablement doué. Et présentement très souriant envers Aubépine, qui semblait tout aussi ravie de la conversation animée qu'ils entretenaient. Lancelot prit une gorgée rapide de son verre, et seule sa mâchoire légèrement contractée pouvait trahir les sentiments qui lui passaient par la tête en voyant ce sourire et cette attention adressée à quelqu'un comme Murène. 

    (A quelqu'un d'autre, son cerveau corrigea pour lui.) 

    Une autre gorgée, Lancelot clairement hésitant, partagée entre son désir d'aider Odysseus et cette impulsivité qui rendait le fait de rester planté là inacceptable. Son regard croisa celui de son partenaire et ami, et il soupira. Il était conscient que surprotéger le baguettier comme si ce dernier n'était pas capable de choisir lui-même comment il souhaitait passer la soirée, et le faire en ayant l'air aussi bougon qu'il devait apparaître aux yeux du grec, serait un affront.

    "Est-ce que tu me pardonnes de t'abandonner pour un petit moment?" Odysseus suivit son regard et hocha la tête. "Go save her from the fiends." Les yeux de l'homme gardèrent toutefois cette teinte pensive, concentré sur sa boisson. Lancelot pausa sa main sur l'épaule d'Odysseus, lui offrant un rare sourire dénué de masque qui n'apparaissait pas souvent en public mais qui était toutefois familier à son interlocuteur. "Viens me chercher si tu as besoin de moi." Les mots sonnaient plus comme une requête que comme une simple proposition, et après lui avoir légèrement serré l'épaule, Lancelot se sépara de son fiancé pour se diriger vers les deux enrôlés.

    "Désolé de vous interrompre," dit-il en n'ayant pas l'air désolé le moins du monde et en gardant ses yeux fixés sur Aubépine et en lui tendant sa main, Murène se fondant avec le reste du décor, "mais je pense avoir réservé cette danse. Et si ce n'est pas le cas, je te présente mes plus plates excuses et te propose de danser pour me faire pardonner."
    Re: Le Grand Bal
    Dim 15 Déc - 19:43
    Cendre
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    Vous en conviendrez, il y a plus élégant, comme entrée en matière. Une excuse aurait été plus pertinente comme avant propos qu’une injure, si fleurie soit-elle.
    Cendre s’en rendit compte très vite. Parce que sitôt qu’elle eut lâché son glorieux commentaire, elle sentit une pointe de culpabilité titiller sa poitrine, reliquat d’une éducation que la guerre n’avait, semblerait-il, pas tout à fait anéanti.

    Elle releva la tête. Son bras s’était figé en une position ridicule, celle qui aurait du lui assurer que, même si elle renversait son verre, sa robe - neuve, plus belle qu’elle l’aurait espéré, et surtout empruntée - aurait évité le plus gros des éclaboussures. Le sien n’avait rien laissé échapper, celui de l’inconnue aussi. Miracle.
    Cendre croisa son regard. Le chocolat trahit la culpabilité, à défauts de ses précédents propos. Elle corrigea le tir avant de froisser l’égo d’une sorcière potentiellement susceptible.

    - Excuses moi.

    Et c’était si simple. La dame sourit, compréhensive, et puisqu’aucun dégât n’était à déplorer, elle reprit sa discussion sans plus se soucier de la maladroite.
    Parfait.

    Cendre s’esquiva. De retour à une solitude obligée, elle choisit le rôle d’observatrice pour tuer quelques minutes trop brèves. Un rôle un peu bâtard, à se détourner des solitaires pour lorgner des couples. Partenaires de danse ou inavoués amants, elle pouvait déceler sur leur visage un certain plaisir à profiter de cette soirée, des sourires sincères pour célébrer des instants volés. Des paillettes pour oublier les cendres, rien de plus finalement. Mais quittes à être coupé d’un monde en ruine, autant en profiter n’est-ce pas ?

    Elle prit une gorgée. L’alcool lui chauffa la trachée. Au moins le hasard ne l’avait-il pas poussé à se saisir d’une limonade. Il semblait qu’il en fut différemment pour Odysseus qui, à côté d’elle, tirait la gueule de celui à qui on a pissé dans sa bière.

    - Vous n’avez pas l’air très épanoui.

    Elle avait parlé. Pourquoi diable avait-elle parlé ? Ce n’était pourtant pas l’objectif de cette soirée, de se sociabiliser. Foutue musique.
    N’était-ce pas ce qu’il avait dit ? “ Si je voulais vous cerner, je vous aurai joué un morceau. “ À quel point ce qu’elle exprimait était sincère ? La musique seule pouvait sembler être un bon critère, mais ici, tant d’autres facteurs jouaient, l’influençaient.
    Elle aurait du rester au dortoir.
    Plutôt que de s’enfuir, elle plia le bras, celui qui tenait son verre, pour lever ce dernier à hauteur de poitrine en une proposition muette. Ce vieil automatisme, de faire tourner une flasque autour d’un feu dans l’espoir de réchauffer le coeur de tout ceux qui oseront y porter les lèvres, lui parut absurde lorsqu’elle le fit, au milieu d’une fête, envers un homme de vingt ans de plus. Huit ans plus tôt, jamais elle n’aurait osé proposer à qui que ce soit de boire après elle, encore moins à son prof.  

    Re: Le Grand Bal
    Lun 16 Déc - 11:56
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    Ils ne disaient rien d’important. Murène était trop intelligent pour parler de ses principes dans un lieu aussi public où l’absence de Monsieur le Directeur ne passait pas inaperçu. Aubépine trop fine pour ne pas le sentir ou le respecter. Ils se contentaient donc de parler des couples, des danseurs, de la nourriture, des mille petits riens que l’on disait à ces occasions où parler n’était pas aussi important que voir ou être vu. L’alcool avait déjà détendu le futur médicomage qui ne semblait pas se formaliser de la légèreté de la conversation – d’habitude c’était quand même d’un niveau plus élevé. De son côté, la sang-pur était en terrain connu, à son aise

    Elle ne vit presque pas Lancelot arriver. Il lui était tellement familier à présent que sa soudaine apparition près d’elle ne la fit même pas sursauter. Elle lui sourit, lui rendit son regard, lui donna sa main et le salua d’une révérence polie comme on en faisait quand on avait l’insigne honneur d’être invitée à danser. Cela fait, elle retourna son attention sur son interlocuteur précédent…sans lâcher la main offerte. Un oubli.

    « Je lui avais effectivement promis une danse. Tu veux bien me pardonner ? Si tu veux je danserais avec toi pour m’excuser de ce faux bond. »

    Elle attendit son assentiment, tout formel qu’il soit et se laissa entraîner par Lancelot sur la piste. Si son sourire n’avait pas bougé, les rares personnes qui la connaissaient bien pouvaient voir dans ses yeux qu’elle était réellement heureuse de se retrouver là. Jusqu’au dernier moment elle s’était demandé s’il allait l’inviter ou si les tensions de ces dernières semaines avaient irrémédiablement tout détruit. Plus que contente, elle était soulagée. Ils prirent position. Ses mains à lui, chaudes sur le tissu fin de sa robe dans le dos faisaient frissonner sa peau. Il était grand. Elle leva les yeux vers lui, détaillant sa tenue plus en détail, maintenant qu’elle pouvait. Elle avait envie d’ébouriffer ses cheveux, pour enlever l’effet sage de ses boucles. Evidemment, elle se retint.

    « Si je devais vous prendre au mot, je vous dirais que vous m’avez effectivement invité pour cette danse mais que vous m’en devez bien une autre pour vous faire pardonner… » fit-elle, à la place, avec un léger amusement au fond du regard.

    « Je suis votre obligé » et la réponse du médicomage était portée par une joie qu’elle ne l’avait que rarement vu manifester et qui partit aussi vite lorsqu’un nuage vint assombrir son humeur. Il revint cependant vers elle, galant, et repris. « Mais au vu de la faute à me faire pardonner, je ne pense pas qu’une deuxième danse suffise et je risque bien de devoir te monopoliser pour la soirée. Ton partenaire de conversation de tout à l’heure risque de m’en vouloir. »

    Elle rit. Comme d’habitude, d’un éclat discret, silencieux, aussitôt étouffé. Les pas n’offraient aucune difficulté pour aucun des deux danseurs qui se laissaient porter par la musique, presque sans y penser. Dans le tourbillon de ses émotions, la jeune femme n’était pas loin de se penser seule avec lui.

    « S’il ne vous déteste pas déjà pour votre comportement tout à l’heure. C’est que vous l’avez proprement ignoré. » Elle ne le lui reprochait pas. Les rapports entre Murène et Lancelot ne la regardaient pas et elle savait que son camarade n’était pas le garçon le plus populaire du Domaine. « Je me débrouillerais pour panser les plaies de son amour propre en temps voulu. Tout ce que je vous demande, Messieurs, c’est de ne pas vous battre en duel. La Cause est assez grande pour vous deux. » Elle plaisantait bien entendu. Il était impossible qu’on se batte pour elle, pour commencer, Murène trouverait bien une autre interlocutrice, de deux et pour finir, il n’y avait aucune espèce de début d’ambiguïté dans l’esprit de la jeune femme. L’enrôlé était un bon camarade. L’instructeur était nettement plus.
    Re: Le Grand Bal
    Lun 16 Déc - 16:05
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    Odysseus
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    J’ouvris donc. L’avantage d’être aussi grand que je l’étais étant que les gens s’écartaient d’eux même, me repérant de loin et conscients que je n’étais pas du genre à faire le premier pas de côté. Dans mon sillage, Lancelot pouvait donc être tranquille.

    Je savais que ce n’était pas la soif, mon problème. C’était autre chose. Je n’aimais pas cette ambiance. La musique qui était ignorée, la liesse teintée d’inquiétude que je sentais des gens autour de moi. La foule. Le bruit. Les émotions partout que je n’arrivais pas à filtrer. Tant de jeunes vies. Tant d’espoirs et de futurs. Cela me faisait mal. Physiquement. J’aurais aimé être à mille lieux d’ici. Ou simplement dans ma chambre à créer, jouer ou lire en buvant un café bien noir. J’ai soif. Lancelot se sert une horreur aromatisée. Il me tend une eau gazeuse au citron – dénuée d’arômes artificiels, c’est déjà ça. Je remercie du bout des lèvres, faisant rêveusement tourner les bulles dans le verre transparent. Je sais qu’il ne le prendra pas mal. J’espère qu’il ne inquiétera pas trop. Mais déjà, son regard vagabonde. Je passe beaucoup de mes nuits dans ses rêves. Je sais ce qu’il cherche. Et à voir sa réaction, je dirais qu’il a trouvé.

    Sans réelle curiosité, je suis son regard, observant Aubépine et Murène. Certes. La jeune femme est souriante – comme elle semble toujours l’être – et le jeune homme ravi – ce qui est plus rare. Connaissant les sentiments de mon ami sur l’un et l’autre des deux jeunes gens, je préfère ne rien dire, retournant yeux et attention sur l’eau à bulle. Elle est grise. Triste. Morte. Comme moi. Lancelot se tourna vers moi et je compris. Il était partagé. C’était mignon. Mais je n’avais pas besoin de lui autant qu’il avait besoin de la rejoindre. Je forçais un sourire triste, jouant sur son pseudonyme de chevalier. Il me demanda de ne pas l’oublier si j’avais besoin de lui. Je hochais la tête sans y croire. Je n’irais pas l’embêter dans sa bulle de bonheur. Elles explosent tellement vite.

    Une fois seul, je regardais en partie les instruments enchantés qui se préparaient pour la seconde valse, puis mon verre. Il n’y avait toujours pas d’alcool dedans. Qui plus était, je savais parfaitement qu’un seul verre ne serait pas assez pour me procurer l’évasion à laquelle j’aspirais. Soupir.

    « Vous n’avez pas l’air très épanoui. »

    Surpris je baisse les yeux sur l’origine de la voix. Tout à mes pensées je n’avais pas entendu la jeune Cendre arriver. J’aimais son pseudonyme qui reflétait bien la réalité de la guerre et le nuage de fumée derrière lequel elle semblait aimer à se dissimuler. J’aurais pu sourire à sa remarque, sensible à l’ironie de la situation. Si je n’avais jamais vraiment l’air épanoui, nul doute que je devais sembler plus sombre encore aujourd’hui. Mais que répondre…mystère. Lorsque je sortais de mon rôle de professeur…pardon d’instructeur, les mots ne me venaient pas facilement. C’est alors qu’elle fit la seule chose qui pouvait vraiment me toucher dans le moment présent. Au lieu d’insister pour parler avec la voix, elle le fit avec le corps. Un langage auquel j’étais bien plus sensible. Je saluais son initiative de la tête et me forçais à être un minimum sociable.

    « C’est gentil, mais j’ai arrêté l’alcool. » Avec un peu de logique, elle en déduirait les raisons de mon manque d’épanouissement et le regard désabusé que j’avais envers mon verre. Ce n’était pas quelque chose dont j’étais fier. J’aurais voulu, comme tous les autres, avoir sombré sous les coups de l’ennemi après avoir enduré plus de tortures qu’à mon compte. Mais non. Overdose volontaire. Pas d’alcool cependant. A l’époque, je ne manquais pas de moyens d’oublier la réalité. Je forçais un léger sourire.

    « Nous ne voudrions pas ruiner tous les efforts de Lancelot pour travailler sa potion de sevrage, n’est-ce pas ? »

    Quand le vin est tiré, dit l’adage, il faut le boire jusqu’à la lie.
    Re: Le Grand Bal
    Lun 16 Déc - 17:02
    Pivoine
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    La danse s’étire, c’est à n’en pas finir. Pas qu’elle soit spécialement désagréable, un autre jour j’aurais peut-être même pu l’apprécier, mais… aujourd’hui il y a trop d’inconnues. J’aimerais penser que je me fais une montagne d’une fourmilière. J’aimerais, vraiment, et j’espère pouvoir rire de mes inquiétudes demain. Mais demain. Aujourd’hui, ce soir, j’observe Ardoise, d’abord parce que c’est mon cavalier et que c’est le plus simple, ensuite parce que ça sert à rien de regarder vers l’entrée toutes les trois secondes comme j’en ai pourtant atrocement envie. Y a des moments dans la vie où il faut savoir se tenir.

    Peut-être aussi parce que j’espère trouver une réassurance quelconque dans son attitude, mais ça…

    Les notes se fanent, on ralentit, on arrête. Ca me fait un peu bizarre, de penser "on", mais toujours moins que de penser "nous". Je salue, je prends congé, je m’écarte légèrement de la piste. La deuxième danse, c’est celle après la première, mais au-delà de la lapalissade ça me semble un bon moment pour lancer une quelconque opération, qu’il s’agisse d’une arrivée retentissante, d’un discours, d’un lâcher de Mangemorts gardés au frais depuis trois mois au milieu de la salle pour voir combien il y aura de victimes à déplorer, de… non, bien sûr j’y crois pas au lâcher de Mangemorts, faut pas pousser Meda dans Moinortie non plus.

    Dans un monde parfait, j’aurais prévu de vaguement faire semblant de picorer quelque chose, rester dans mon coin, observer, mépriser Aubépine et Murène qui feraient décidément un si beau couple, aller voir le Baguettier peut-être maintenant que son fiancé l’a lâché pour bondir, tel le cerf de céans, chasser le daguet qui ose avoir des vues sur sa Biche Parfaite.

    Mais évidemment ça pouvait pas être aussi simple, pas vrai ?

    J’ai pas fini d’attraper une flûte sur un plateau encore à moitié plein que j’ai déjà quelqu’un qui veut m’inviter pour la danse qui commence. J’ai oublié son nom. Il est pas méchant, mais vraiment… J’ai beau décliner poliment, prétextant manquer un peu de souffle, il s’accroche, avec l’air de celui qui tient absolument à mourir de honte et de ridicule. Je promets de venir le voir quand je pourrai. Il a l’air aux anges, et puis il prend congé en bafouillant le compliment sur mes cheveux qu’il a pas dû oser dire en arrivant. Mais je prends et je pardonne, avec un adorable sourire. Je pardonne tout, même que Cendre soit en train de tendre un verre à Odysseus et qu’aller lui parler doive désormais attendre qu’il soit à nouveau libre, même d’avoir en permanence Ardoise dans un coin ou un autre de mon champ de vision, jamais trop près, jamais trop loin surtout.

    Par contre celui qui vient trente secondes plus tard, avec ses deux potes un peu plus loin qui croient qu’ils ricanent assez discrètement, lui, je lui pardonne rien, et il peut aller se faire foutre. Je lui indique donc qu’à mon grand regret je vais devoir décliner pour le moment, je suis déjà prise pour plusieurs danses. Je profite des quinze secondes de paix suivantes pour me déplacer un peu, reposer ma flûte intacte aux côtés d’une autre abandonnée, étudier la salle d’un autre angle. Les hommes bon sang. Peuvent pas avoir leur cerveau en haut, comme tout le monde ? Enfin. Ca a aussi ses avantages, je suppose…

    Je suis pas certaine d’avoir à attendre "plusieurs danses" avant que la catastrophe se produise, de toute façon, quelle qu’elle puisse être.
    Re: Le Grand Bal
    Lun 16 Déc - 23:12
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    Elle n'attendait pas de réponse particulière. Jamais. Qu'il accepte, qu'il refuse, c'était du pareil au même après tout, deux alternatives qui conduiraient à ce qu'elle adapte son comportement d'une manière, ou bien d'une autre. Sans toutefois le prendre pour acquis, elle supposait qu'il refuserait, à cause de ce même reliquat d'éducation qui l'avait poussée à s'excuser quelques instants plus tôt. Parce que ce n'est pas correct, au milieu de ce qui tient plus du gala que de la soirée, de partager ses microbes sur un air de valse distingué et ce même si l'intention était sincère. Parce que ce n'est pas poli d'accepter avant la troisième proposition - du moins était-ce ce que lui répétait sa mère. Parce que « que diraient les autres ? ».

    Ou parce que de céder à la tentation pourrait avoir de terribles conséquences, gâcher des mois - années ? - d'efforts pour un retour inévitable à la case départ, avec passage potentiel au chapitre « dépendance ».
    La boulette.

    Elle abaissa son bras, d'un geste elle rendit caduque sa proposition, vile et sournoise tentation. Cinq minute dans la salle de bal, et elle alignait déjà le second faux pas, plus dangereux que le premier certainement, plus insidieux. L'alcool est fourbe sans addiction, il excite vos sens, exacerbe vos sensations, en conséquence il intensifie vos émotions. La joie se change en fièvre, la colère devient ire quand la tristesse se mut en lypémanie. Et l'addiction fait persister tout ceci, elle finit par atrophier la réalité pour opacifier un cocon toxique.

    Mais il sourit. Cette ombre d'esquisse qui lui fait davantage penser à ce rictus obligé pour fuir les questions qu'à un véritable optimisme. Le tout agrémenté d'un « Faisons plaisir à Lancelot », vraisemblablement plus légitime qu'une volonté propre et durable. Elle n'insistera pas, ne jugera pas davantage d'ailleurs, que ce fut son passé ou ses motivations actuelles. Il y avait tellement d'inconnues, et outre le fait qu'elle s'arrangeait pour ne jamais prendre parti, il serait malavisé de le faire alors qu'il se confiait.

    Pourquoi ? Il aurait pu se contenter d'un « Non merci. » et clore le sujet. Ce n'était pas le genre d'informations qu'on énonçait à tout va non ? Enfin .. qu'en savait-elle après tout.

    - C'est trop aimable, aider un collègue à se perfectionner, quelle dévotion.

    Comme s'il faisait ça uniquement pour Lancelot ... Bien sur que non. Résister à l'appel des sensations, celui de l'isolement et de l'oubli est un effort trop important pour n'être effectué que par bonté d'âme.
    Elle aurait peut-être du esquisser l'ombre d'un sourire, pour accorder ses traits au ton qu'elle avait employé, à sa répartie. C'aurait été plus normal. Une ombre, encore timide, pour un homme qui, semblait-il, n'avait pas tout à fait fait son deuil de l'alcool, à qui elle préférait tenter un trait d'humour plutôt que d'exprimer ses condoléances. Elle aurait pu, vraiment, mais la musique, aussi bénéfique soit-elle sur son humeur, n'était pas suffisante pour effacer sa sensation de ne pas être à sa place ce soir.

    Ça lui comprimait la poitrine, ce malaise, ça lui serrait la gorge. Comme une main refermée sur sa trachée, impalpable, menaçante. Elle se sentait démunie, au milieu d'une foule, en public, en robe, aussi sobre soit-elle, le manque d'habitude lui donnait la sensation d'être une curiosité exposée dans un musée.
    Alors que tout le monde s'en foutait.
    Elle porta le verre à ses lèvres, reprit une gorgée, par soif, peut-être aussi pour anesthésier cette gêne.

    Re: Le Grand Bal
    Jeu 26 Déc - 17:20
    Arcturus
    Arcturus
    98
    Le Grand Bal - Page 3 Z9v8
    27
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    Animagus - Phoque gris
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    Toutes ces formalités. Arcturus peut imaginer une foule de règles un peu loufoques ou abusées, mais au final, il n’a pas vraiment de connaissances en ce domaine, ce qui ne semble pas être le cas de sa douce compagne du soir.

    - Non, on n’est pas obligé, mais si tu as envie, je veux bien tenter. Et… Quant aux formalités, je pense pas être à jour… N’hésites pas à me corriger, au besoin.

    Un joli euphémisme pour dire qu’il n’en sait rien. Faut-il vraiment connaître ce genre de choses pour monter une résistance et se battre contre les forces du Seigneur des Ténèbres ? Arcturus en doute sincèrement, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne s’appliquera pas à ce que la soirée de Cassiopeia soit agréable. D’ailleurs, la réponse de la jeune femme lui tire un petit rire. Oh, il est plutôt flatté qu’elle ait envie de danser avec lui qu’il soit le premier avec qui elle a l’opportunité de danser alors qu’elle en a envie.

    - Ce n’est pas grave. On n’est pas les seuls danseurs, on peut se permettre d’être un peu maladroit sans que ça soit grave. Qu’est-ce que tu en penses?

    Arcturus compte bien faire de son mieux à défaut de ne pas vraiment maîtriser l’exercice. Il jette un coup d’œil au couple qui lance la danse, puis au reste de la salle. De nombreux visages familiers, même très familiers pour certains. Le norvégien remarque l’absence du Directeur, fait curieux, mais pas vraiment désagréable. L’homme est difficile à apprécier, de toute évidence. Il se retourne pour faire face à Cassio, s’incline légèrement en lui présentant sa main.

    - Est-ce que tu accepterais de danser la prochaine danse avec moi ?
    Re: Le Grand Bal
    Sam 28 Déc - 1:30
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    Il avait suffit d'un regard. Volontaire, malgré toute l'attention que le médicomage portait à sa partenaire, parce que son professionnalisme et le devoir qu'il avait envers son patient ne pouvait être éteint même le temps d'une danse. Rapide, par galanterie, mais également toujours conscient que protéger Odysseus à tout prix ne pourrait fonctionner sur le long terme s'il voulait garder l'affection du baguettier. Il n'avait pas froncé les sourcils, son sourire était resté identique, même s'il s'était quelque peu figé. Dans ses yeux, l'étincelle d'amusement et de joie s'était quelque peu ternie. Un seul regard qu'il ne pouvait répéter, qu'il s'interdisait de répéter. Il faisait confiance à Odysseus. Il savait également que si l'homme faisait le mauvais choix, il le paierait d'un prix fort. 

    Rien que Lancelot ne puisse faire pour le moment. 

    Ses yeux trouvèrent à nouveau ceux de sa partenaire alors qu'ils tournoyaient sur la piste, proches du cercle externe composé des enrôlés qui préféraient pour le moment regarder la piste de danse. Le centre était normalement réservé aux peu habitués qui ne désiraient pas l'amplitude de mouvements que la valse forçaient sur les danseurs. Bien qu'il n'avait pas souvent eu l'occasion de danser dans des situations aussi formelles, il avait été assez entraîné pour être un cavalier plus qu'acceptable et ne faisait donc pas honte à la jeune femme qui l'accompagnait, la conversation ne troublant pas leurs mouvements. 

    "Murène me déteste déjà, je ne pense pas que mes manières le troublent plus que d'habitude. S'il est aussi intelligent qu'il prétend l'être, il n'en sera qu’endurcit." Ses paroles n'étaient pas amères, simplement cyniques, se mêlant à ce sarcasme qu'il maniait si facilement. Une plaisanterie déguisée sous la nonchalance de l'homme dont les yeux s'embrasèrent légèrement à l'idée qu'Aubépine puisse passer plus de temps avec le jeune Médic. "Je doute fortement d'ailleurs qu'il est besoin de plus d'amour propre. L'encourager de la sorte risquerait fortement de nuire à la Cause." Le sous-entendu se lisait aisément sur ses traits et il n'était pas nécessaire d'ajouter une remarque sur l'état de la tête ou des chevilles de l'Enrôlé, même si la remarque mentale arriva presque aux lèvres de Lancelot. Ainsi que la probabilité d'un gagnant si un Duel venait à éclater entre lui et Murène, quel qu’en soit la raison.
    Re: Le Grand Bal
    Jeu 2 Jan - 15:32
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    Je ne souris pas à sa remarque. Je n’en ai pas la force, pas avec l’envie lancinante de céder à la tentation, d’attraper de l’alcool, le premier qui me passe sous la main, je ne recherche pas le gout, ni le plaisir mais bien l’ivresse et son oubli. Surtout l’oubli. Les émotions fausses qui viennent piétiner la douleur. L’émerveillement que je n’arrive plus à avoir par moi-même. Je soupire un peu.

    « Accepteriez-vous de m’accompagner vers l’orchestre ? Je dois être présent au cas où il y aurait un souci dans mes enchantements. »

    J’aurais pu y aller seul. N’importe quoi pour m’éloigner de cette orgie offerte que je ne pouvais pas saisir. Tantale avait vécu une éternité de tentation. Je n’avais pas la force de m’y confronter une soirée. Et bien je n’étais pas Tantale, quelle importance. J’aurais pu y aller seul mais je ne voulais pas la planter là alors qu’elle était venue me voir. Lancelot était occupé. Je lui jetais un coup d’œil, rassuré de le voir danser avec sa cavalière. Ils semblaient flotter sur le parquet. J’hésitais un moment à utiliser mon pouvoir pour surélever la minuscule enrôlée à hauteur de mon ami. Décidait de ne pas le faire. Retournait mon attention sur Cendre. J’aurais pu également l’inviter à danser si ce n’était pas contre mes principes. J’avais sacrifié mon décorum à la volonté de Monsieur le Directeur, notre supérieur à tous, mais de moi-même je refusais d’empiéter sur ceux dont c’étaient le métier. J’étais trop musicien pour être amateur, pas assez danseur pour m’en sentir la légitimité. J’aimais la musique, pas la piétiner. Peut-être était-ce ce qu’elle était venue chercher ? Je n’avais pas envie de lui dire non une nouvelle fois. Cendre était une jeune femme discrète, sensible et musicienne que j’appréciais pour son calme. Elle me ressemblait par certains aspects. J’espérais simplement qu’elle aurait une vie moins mouvementée et plus heureuse. Décidément il fallait que je m’éloigne. Je fis demi-tour, un peu sec, ma robe frappant mes chevilles. Ne pas penser à l’alcool. Ne pas penser à la drogue. Ne pas penser à l’oubli. Ne pas penser au passé. Mes doigts frappaient rythmiquement sur ma cuisse, avec une nervosité qui n’était pas mienne, que je ne reconnaissais pas. Je ne regardais pas pour voir si elle me suivait mais ce furent deux chaises que j’installais en bas de l’estrade. Les jeunes n’aiment pas les regards. Au-dessus, l’on n’aurait vu que nous, en dessous, nous étions invisibles, derrière le mur d’enrôlé qui regardaient les danses.
    Re: Le Grand Bal
    Ven 3 Jan - 15:25
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    La réponse de Moineau, contre toute attente, brisa net la mauvaise humeur du brun. Un rire lui échappa, dénouant une part de la tension qui s'accumulait dans la raideur de son dos. Des paillettes dans sa vie, vraiment ?

    "Chiche."

    L'oeil du brun s'éclaircit, une étincelle y pétillant alors que, du bras qui n'était pas passé dans celui de son cavalier, il sortait sa baguette. Le bois argenté dansa en une brève arabesque, son propriétaire articulant tout bas un sortilège mineur qu'il n'aurait vraiment jamais pensé utiliser un jour. Lorsque la pointe de sa baguette acheva sa circonvolution juste au-dessus d'eux, une pluie de paillettes cuivre et or assorties aux teintes choisies par Moineau se dispersa dans un nuage chatoyant.

    Rangeant sa baguette comme si de rien n'était, Ortie accorda tout juste une oeillade aux paillettes temporaires que le temps se chargerait de dissiper et de faire disparaître.

    "C'est peut-être le vrai Vy qui se fait passer pour son frère jumeau bénéfique. Mais pas très bien. On devrait lui dire de sourire."

    Ou pas. Plus intéressé par le contenu des verres visibles que par qui écraserait les pieds de qui, le brun se saisit d'un premier verre, le tendit à son complice, et en récupéra à son tour un, dont il prit une première gorgée en examinant la salle. Le goût de l'alcool, discret et doux, réchauffa brièvement sa gorge.

    Sans s'en donner l'air, le Selkie dénombra les têtes qu'il connaissait dans les rangs et les danseurs. Arcturus avait l'air de se comporter bien avec Cassiopeia – heureusement pour lui. Pivoine et Ardoise dansaient sous l'oeil de... c'était qui, lui, déjà, à côté d'Aubépine. Oh, il s'en foutait, au fond.
    Une partie de ces gens lui était inconnue, ou méconnue, mais faire des efforts pour être physionomiste n'avait jamais figuré en tête des priorités d'Ortie. Par contre, quelqu'un brillait par son absence d'autant plus outrageuse qu'il était celui à avoir déclaré le Bal obligatoire.

    "Le premier à repérer le Directeur a gagné le droit de l'arroser de paillettes" lança-t-il, sarcastique et irrépentant.

    Ou à s'abstenir, s'il tenait à sa vie...
    Re: Le Grand Bal
    Sam 4 Jan - 20:05
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    La question qui vient chatouiller son oreille interne flirte avec son angoisse. Elle la séduit pour la dompter. Cendre opine brièvement. Elle ne se fera prier pour s'éloigner du centre bouillonnant de la salle de réception, trop animée à son goût. Si elle pouvait même la quitter, trouver le refuge de la vie nocturne, d'un muet réconfortant face à la fièvre qui règne à l'intérieur des murs du domaine, ce serait avec plaisir. Mais elle soupçonne l'interdit d'une excursion nocturne, conjointe à l'obligation de présence. Peut-être aurait-elle vraiment du se casser le pied, d'un moyen ou d'un autre, de sorte de s'éviter ce calvaire.

    Elle suit Odysseus dont le pas claque sur le plancher. Il semble aussi tendu qu'elle, mais plus nerveux que mal à l'aise. Peut-être ne devrait-il pas passer sa soirée avec elle, elle n'a pas l'intuition idéale pour remonter le moral d'autrui. Et son calme n'est que rarement communicatif.
    Cendre voit ses doigts qui pianotent sur sa cuisse. Son regard vers le couple qui ne le remarque même pas. Est-elle de trop ? Qu'il le dise, elle trouvera comment réconforter son propre malaise ailleurs, en la charmante compagnie d'un verre rempli.  
    Il lui tire une chaise. La sorcière le remercie d'un mouvement discret du chef, puis elle s'assoit. Derrière la foule, sous l'estrade. La musique la prend en pleine poitrine, les violons gagnent sa tête quand les vents frappent son myocarde. Ils auraient pu la transporter, si elle était changée en souris, cachée dans un coin.

    De sa position, elle s'attarde sur la scène qui se joue devant ses yeux. Des rangées de chaises pour reposer les pieds et mollets fatigués, pour recueillir les confidences de cœur lourds, d'âmes saoules, mots bas et palabres enflammées. Plus loin, les danseurs qui valsent, les robes des dames fouettent le sol quand les galants hommes les font tourner. Une main, puis l'autre, droite et gauche, une paume au creux des reins puis la caresse d'un baisemain. Sur le visage, c'est un sourire arboré, le plaisir d'une danse, plus que tout le plaisir d'oublier.

    Tout ça sonne faux. Cendre à la sensation d'une comédie pour dissimuler les coulisses d'une affaire plus sombre. Un grand rideau, de la musique, de l'alcool, au dehors le reflet d'aurores boréales qui lui font croire à d'autres horizons. Tout ça pour quoi ?
    L'occamy jette un coup d'oeil à son partenaire de désillusion. Il en sait peut-être plus.

    - Qu'est ce qui mérite que cette .. réception, soit obligatoire ?

    Une annonce ? Le directeur brille par son absence, si personne ne s'en plaint, elle ne peut pas pour autant juger qu'il s'agisse d'une bonne nouvelle.

    Cendre fait tourner sa boisson dans son verre. Un cul sec la tente, pour anesthésier ses papilles, endormir son esprit. Mais il faudrait qu'elle se lève pour retourner chercher de quoi se désaltérer. Prenant son mal en patience, elle se contente de fixer l'alcool qui pétille encore dans une prison de verre. Inutile de justifier sa question, elle aimerait quitter les lieux, mais plus que ça, une curiosité certaine explique qu'elle ose la poser.

    Re: Le Grand Bal
    Jeu 9 Jan - 12:06
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    Elle aurait aimé poser sa main sur sa joue, ramener à elle les pensées du médicomage dont elle voyait bien qu’elles étaient ailleurs. Elle n’osa pas. Imposer un contact à un homme était le comble de la mauvaise éducation. Le faire en public était ridicule. Malgré sa blague sur une réservation pour le bal entier (elle attendait d’y être pour décider si elle y croyait ou non), ils n’étaient pas déclarés. Elle n’était pas sûre d’ailleurs qu’il y ait quoi que ce soit entre eux à officialiser. Elle n’avait pas envie de se poser de question, juste de profiter d’une bonne danse avec un bon partenaire.

    Lorsque les yeux de l’instructeur retrouvèrent les siens, elle avait son masque bien en place, un regard chaleureux et satisfait, un sourire poli. Rien de ce qu’elle pensait ne filtrait à l’extérieur. Ses barrières balbutiantes étaient en place.

    Et puis elle devait bien s’avouer que danser avec un tel cavalier était plaisant. Il était très bon, il conduisait bien, leur couple était harmonieux et leurs pas sans effort, cachant dans une facilité apparente ce qu’elle savait être – pour elle, du moins – des années de pratique. Son amusement se fit plus réel encore à la remarque sur Murène. Elle aimait cet humour caustique, caché sous de l’indifférence qui faisait transparaître un esprit critique et porté vers la dérision. La meilleure arme contre le monde.

    Elle retint un éclat de rire.

    Pas en public.

    Il avait ce pouvoir de lui faire oublier la prudence la plus élémentaire (rire était interdit) et de la remplir d’amusement. Jusqu’ici, seul Sycomore avait cet effet sur elle et il l’utilisait peu. Son frère avait un humour grinçant qui, s’il lui plaisait beaucoup, ne menait pas aux éclats mais aux débats. Les bêtises de Lancelot l’amusaient. C’était étrange. Elle n’avait pas l’habitude. Elle baissa les yeux, se mordant la lèvre inférieure pour réfréner son hilarité. Cela ne dura que deux temps et elle était redevenue elle-même. Toutefois, dans son regard, on pouvait lire clairement « elle a bon dos la Cause » sur un ton plus que ravi.

    En réalité, elle appréciait la jalousie qu’elle sentait suinter dans les paroles du botaniste.

    « Quelle conduite me conseillez vous donc de tenir envers ce jeune homme, Sire Chevalier ? Mes oreilles et mon cœur ont soif de votre sagesse. »

    Pas besoin d’y mettre du ton, le seul fait d’utiliser de tels mots montraient bien la légère ironie de ses propos pourtant très sérieux et l’amusement qu’elle trouvait dans ce genre de bêtises. Encore un test. Prudent. Pour trouver la limite.
    Re: Le Grand Bal
    Sam 11 Jan - 15:46
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    Elle ne peut s'empêcher de sourire encore plus lorsqu'elle entend le rire d'Arcturus, contente de l'avoir fait rire même en ne sachant pas vraiment pourquoi. Ça n'a pas d'importance; elle avait surtout peur qu'il s'ennuie, sachant que sa compagnie n'était pas toujours des plus intéressante. Mais il s'incline et lui propose sa main, et Cassiopeia sait que son sourire en révèle bien trop et que ses yeux pétillent malgré toutes les règles qu'on lui a appris. Ses sourires de tous les jours sont plus discrets, comme des mécanismes mis en place pour tenir les gens à distance, un petit sourire qui ne veut rien dire, un joli sourire sans intérêt qui achève de la faire fondre dans le décor. Elle est gentille, Cassiopeia, se disent probablement les autres avant d'oublier promptement qu'ils ont aperçu la jeune femme. Mais ce sourire là... Il n'est pas juste gentil ou poli, loin de là. Elle n'a pas vraiment envie de faire semblant qu'elle n'est pas ravie d'être ici, d'être indifférente quand elle ne l'est pas le moins du monde.

    Elle s'amuse bien trop pour ça.  

    Alors elle s'incline à son tour, bien comme il faut en baissant légèrement la tête et en faisant jouer les pans de sa robe qui convient parfaitement à la situation avant de glisser sa main dans celle d'Arctu, sans la relâcher par la suite. "Avec plaisir." Elle est presque trop impatiente que la musique finisse et que la prochaine danse se lance et si elle était une autre personne, aurait probablement sautillé sur place. Une légère coloration s'afficha sur ses joues alors qu'elle le faisait mentalement, devant se mordre légèrement la lèvre pour retrouver un semblant de contenance. 

    "Tu t'en sors très bien, tu sais?" Elle ajouta doucement, réussissant la tâche difficile de relever la tête pour observer Arctu alors qu'elle lui parlait. Leur proximité rendait la chose étrangement plus facile, même si elle manquait de rougir à nouveau si elle le regardait dans les yeux pendant trop longtemps. "Et pour les règles de danse, elles sont plutôt faciles. Tu dois juste éviter que je me cogne contre quelqu'un, car le danseur protège généralement sa partenaire des obstacles ou des maladresses, et il faut suivre ce qu'on appelle la ligne de danse - le sens dans lequel vont les différents couple, à l'inverse des aiguilles d'une montre. Les couples les plus confirmés sont à l'extérieur du cercle pour que le public puisse les voir, alors que les débutants restent à l'intérieur du cercle afin de leur permettre des mouvements moins amples." Elle récita avec attention, fronçant légèrement les sourcils de concentration pour se rappeler des mots exacts sans se rendre compte que ses hésitations et gênes habituelles avaient donc disparues alors qu'elle parlait. "Oh - et la bibliothèque ou toute pièce annexe est interdite." 
    Re: Le Grand Bal
    Dim 12 Jan - 4:55
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    Une personne rafraîchissante. Comme une boisson fraîche en plein cœur de l'été, comme une bonne douche froide lorsque les esprits sont trop échauffés, comme une salle de torture consciencieusement conçue. Une personne rafraîchissante. Je ris sincèrement, touchée par la pureté d'un compliment aussi simple que celui-là qui sort de la bouche d'un homme comme Vyasa. Un homme auquel il est difficile d'arracher le moindre commentaire bienveillant, et que je trouve pourtant profondément gentil et touchant.

    - Merci pour le compliment. Ce que j'aime dans ces évènements ? Eh bien...

    Il y aurait tant à dire. L'ambiance, la musique, les boissons, les petits fours, les sourires sur les visages des jeunes gens, les rires qui éclatent parfois, le monde qui grouille avec insouciance, le danger qui se cache derrière les lourds rideaux, les faux-semblants qu'il nous faut déchiffrer, l'adrénaline qui s'insinue dans mon cœur à mesure que les minutes passent, l'aura de joie qui inonde les salles, le plaisir de passer un moment avec un ami qui nous est cher, la danse, ce que l'on apprend des petits détails que beaucoup d'autres ne perçoivent même pas... Le jeune homme qui replace sans cesse sa cravate par là-bas, la jeune fille trop timide pour inviter sa voisine à danser, celui qui tente tout ce qu'il peut pour attirer l'attention et cet autre qui préférerait disparaître plutôt que d'être aperçu par quiconque...

    - J'aime tout ce qui sort de l'ordinaire.

    C'est un bon résumé, il me semble. Un résumé dont nous devrons tous nous contenter pour le moment. Livrer le fond de ma pensée serait à la fois dangereux, insensé, profondément ennuyant et long. Et tout cela est presque entièrement balayé lorsqu'il accepte ma proposition, à condition que je ne lui écrase pas trop les orteils au cours de cette danse.

    - D'habitude, j'écrase jusqu'au dernier orteil de mes partenaires, mais je dois être capable de faire une exception pour cette fois.

    Je le suis sur la piste de danse, le laissant m'entraîner, me guider, tracer un chemin vers ce sourire que j'attends encore de voir s'épanouir sur son visage. Je ne suis pas une si mauvaise danseuse ; j'aimais même danser, autrefois. Avant que ce ne soit un autre type de danse qui s'installe dans ma vie - celle de la mort et de la souffrance. La musique est douce et entraînante à la fois. Je place mes mains correctement, et nous entamons cette valse - est-ce vraiment une valse ? Je suis sûre que même Vyasa va finir par s'amuser, au moins un peu.
    Re: Le Grand Bal
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