Citation :

La salle de duels:
Plus on est de fou, plus on rit! En l’occurrence, plus on est de fou, plus le combat devient intéressant, pensait la salle de duels. C'est pourquoi elle fut plus que ravie alors qu'un deuxième enrôlé chercha à prêter main forte au second. La plante ne l'avait toujours pas lâché, bien serré autour de sa cheville, prête à obtenir ce qu'elle voulait: de l'attention. Alors que le sort la frappa, elle s'immobilisa donc, mais ne relâcha pas sa prise. En entant l'enrôlé protester, la salle de duels se mit à trembler... D'amusement, comme un petit rire. C'était un bon début! 

Mais ce n'était que le début. Doucement d'abord, puis de plus en plus fort, une bourrasque provenant du dôme ensoleillé se mit à souffler, créant comme une mini-tornade sur le sol. Prenant de l'élan, la bourrasque se précipita sur Merle et Turaco, les entraînant tous les deux avec elle. Ils furent projetés dans les airs sans sommation, bien que Turaco ait la chance d'être retenue par la plante pétrifiée. Merle, lui, fût envoyé au plafond - se cognant la tête sans que ça fasse très mal, la bourrasque n'était pas très précise, pardon pardon - puis baladé de droite, à gauche, de droite, à gauche, comme un morceau de paille dans ce vent puissant.

Citation :

La pièce de musique est presque triste que les deux sorciers aient trouvés un moyen de dénouer leurs chaussures aussi facilement. Elle est tentée, pendant un très court instant, de faire passer son mécontentement par les instruments qui la composent. Un léger soufflement s'empare d'une flûte, et on ne saurait dire s'il s'agissait d'une protestation contre le froid ambiant ou d'un petit bruit de tristesse face à la blague ratée. Les lacets s’agitent là où ils ont été séparés, comme tentés d'essayer de se retrouver, avant d'abandonner. Tant pis. La partie glace du patin est encore là pour prendre le relais.

Et c'est le cas, puisque la fine pellicule qui recouvrait le sol s'est désormais accentuée pour devenir une vraie couche de glace, aussi glissante que possible. Même les instruments commencent à doucement se recouvrir, même si la glace est alors plus fine, comme une plaque de caramel posée sur un gâteau et recouverte de sucre glace. La salle est plutôt fière de sa comparaison, oui, même si les instruments protestent un peu et grognent de leur participation involontaire.

Spoiler:

Le froid est une douleur chaude, qui semble s'élever en volutes glacées du fond de mes os, à travers ma chair pour s'échapper en buée invisible de mon corps vidé de toute substance, de toute pensée. Je ne claque pas des dents. Ma mâchoire est comme bloquée par la sensation. J'ai sommeil et je sais que si je m'y abandonne, il y a une petite chance pour que je ne me réveille pas. Serait-ce interdit que de simplement se laisser succomber ? Probable. Et le piano, infortuné dommage collatéral n'avait pas mérité qu'on l'abandonne. Quelque part, une flûte fit écho à mes pensées et mon collègue me répondit, piteux, vivant, combattant la sensation de toute sa vitalité. Je hochais la tête, premier mouvement depuis que j'avais coupé mes lacets. Si je restais et survivait, je risquais de perdre des doigts. De ne plus jamais pouvoir jouer. Je ne pouvais prendre pareil risque. Avec regret, je transforme le bas de mon corps en coussin d'air qui permet de léviter le haut quelques centimètres au-dessus de la patinoire. Obéissant, je me dirige vers la porte qui se claque à mon approche et refuse de s'ouvrir.

"Alohomora", tente-t-il sans y croire vraiment.