| | 217 43 ans Baguette, artefacts et enchantements Sang mêlé Nirimage Elemagie (Air) Instructeur | Les chaises étaient proprement rangées derrière les bureaux-établis. Passant parmi les rangées, je sortais au hasard d’un panier une baguette de bois, non sculptée, à peine tournée pour avoir vaguement une longueur comprise entre 26 et 28 centimètres. Coupée en deux dans le sens de la longueur, elle laissait voir une rigole creusée en son centre avec un nœud à la base de la tige en bois. Différentes couleur d’essence se mêlaient au chêne verni miel du mobilier. Au-dessus, quatre petites boites en plastique transparent laissaient apparaître quatre poudres blanches, apparemment identiques. Dans quelques minutes, j’accueillerais les enrôlés. Ils prendraient chacun place où ils voulaient, le hasard (ou le bois, qui savait) choisissant pour moi le degré de difficulté du travail à accomplir. J’avais cependant encore un peu de temps devant moi. Arrivé au fond de la pièce, je rangeais tranquillement les squelettes restants, notant rapidement sur un carnet la place des différentes essences, pour m’en rappeler plus tard. Puis, je lissais ma longue robe brune et retournai à ma place, devant le grand tableau noir.
« L’Association Magique, sentir la matière. » Cela faisait maintenant un mois que j’obligeais les jeunes à comprendre le bois à baguette. A leur faire manipuler les essences, à les tester, les reconnaître, au point qu’ils étaient à présent capable de différencier assez rapidement le tremble de l’acacia, l’acajou du noyer, ou encore la vigne du noisetier. Mais il fallait aller plus loin et rapidement. Le bois, en plus des baguettes, était un matériau souvent utilisé, que ce soit par les moldus et les sorciers et il importait que ces hommes et ces femmes qui allaient avoir entre leur main charge d’âme, soient à même de sentir la magie émaner ou non des objets qu’ils pouvaient être amenés à rencontrer. Or on ne comprend bien que ce que l’on crée, que ce que l’on vit. De cela, j’en suis persuadé.
Trois heures sonnèrent.
« Entrez »
D’un geste du bras, je demandais gentiment à la porte de s’ouvrir, ce qu’elle fit. Le bruit d’une classe qui entre et s’assied s’amplifia puis s’atténua. Ils avaient essayé, au début, de parler pour couvrir mes cours. Ils avaient découvert assez vite que ma patience surpassait la leur. Depuis, je n’avais plus besoin de demander le silence, celui-ci se faisait naturellement.
« Devant vous, une baguette en construction. Sans cœur. Sur la table, quatre cœurs différents. Nous avons étudié les mois derniers à sentir la magie des bois. Cette fois, votre tâche sera de trouver le cœur qui correspond à votre bois. Inutile cependant de copier sur votre voisin. Tous les cœurs peuvent fonctionner et vous avez tous un bois différent. Il convient donc d’analyser le bois en question, de comprendre les poudres que vous avez devant vous, de trouver la bonne méthode pour remplir la baguette du cœur choisi. Vous pouvez faire autant d’essai que vous le souhaitez. Une fois que vous êtes sûr de vous, vous remettez l’autre moitié de baguette par-dessus et incantez la formule suivante. » Je fis un dessin de nœud gordien dans les airs de ma propre baguette « Confundantur » J’appuyais à dessein sur les deux u, accentuant du même coup le mouvement de poignet et trois baguettes (une devant, une derrière et une au-dessus) fusionnèrent avec un bruit sec qui se perdit dans l’acoustique de l’endroit. Au moins il y avait un bon son ici.
« Je reste ici pour répondre aux questions si vous en avez mais je ne vous dirais pas quel bois est le votre ni ce qu’il y a dans les boites. Vous avez, si vous le souhaitez, des produits chimiques disponibles sur le plan de travail de l’estrade et un grimoire de sorts divers. Une encyclopédie des cœurs de baguettes plus ou moins célèbre et d’autres ingrédients magique est également en libre service dans la bibliothèque mais je n’en ai qu’un exemplaire pour deux. »
- Instructions HJ:
Pour ce cours, vous devez donc décrire votre arrivée et prendre un numéro de bureau (celui d'après le joueur d'avant même si vous n'arrivez pas forcément en jeu dans cet ordre). Une fois fait, vous pouvez, au choix, lancer un dé pour tenter de trouver l’essence de bois qui vous est donnée, lancer un dé pour savoir ce qu’il y a dans les 4 boites, lancer deux dés –un pour chaque- ou décider d’y aller sans dés. Si vous lancez un dé, selon le résultat, je vous donnerais un nom de bois et/ou des noms de cœur, en sachant qu’en fonction de votre réussite, ces données peuvent être bonnes ou fausses. Si vous ne lancez pas de dé, je vous laisse soit me demander par mp de vous décrire le bois ou les poudres, soit rien me demander mais, dans tous les cas, c’est à vous de deviner de quoi il s’agit, sachant que j’ai un plan avec les réponses et que donc vous pouvez tomber juste, ou pas, selon votre résultat. Vous pouvez décrire les méthodes que vous voulez, interagir avec des pnjs ou des collègues – avec leur permission pour les PJ, évidemment – faire autant d’essais que prévu. Si quelque chose brûle ou explose, partez du principe que Odysseus répare les dégâts et vous redonne les mêmes ingrédients, sans réaction particulière. Votre poste s’arrête lorsque la baguette est terminée et que vous avez récité l’incantation. Vous avez un maximum de 1000 mots pour ce post. Amusez-vous bien !
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| | 246 23 ans Intelligence Sang mêlé Demi-Vélane Intelligence | Aujourd'hui, épreuve de baguettes. J'aime pas les épreuves. Je comprends pas vraiment ce principe de noter les performances des gens en fait. Soit c'est bien fait, soit c'est raté, et si c'est raté faut recommencer, c'est tout. C'est sûrement parce que je suis jamais allée à l'école que je vois les choses comme ça.
Je m'installe au premier bureau libre venu, comme d'habitude, je regarde le bois sur le bureau, cherchant déjà à déterminer ce que c'est. Mais j'écoute, oh oui j'écoute, et je lève vite la tête du bureau pour écouter encore mieux, en scrutant l'instructeur, mortellement attentive. Les baguettes, j'ai décidé de m'y atteler sérieusement. Très sérieusement. Encore plus qu'au reste. Pas à cause de l'instructeur, même pas à cause d'une affection soudaine pour l'artisanat et encore moins pour me faire pardonner maladresses et autres premiers échanges un brin compliqués. Mais une baguette... juste une baguette... si on nous apprend à en faire après tout, y a bien une raison, pas vrai ?
Booon bon bon. On va commencer par le commencement : mémoriser le sort. La formule est simple, le geste... je l'imite aussitôt, du bout du doigt, la main vide, sans rien, surtout pas avec Choupette - encore heureux. Je le répète. Ca devrait aller.
Deuxième étape, le bois. Je soupèse le bébé baguette, j'étudie les veines, les noeuds, le grain, toutes ces choses auxquelles j'avais absolument jamais prêté attention jusqu'aux premiers cours d'Odysseus. Je la plonge dans l'eau pour tester sa densité et éliminer certaines possibilités, je teste la flexibilité, la dureté. A la fin, je pense que c'est du prunellier. Je crois. En tout cas je vois pas d'autre probabilité convaincante pour l'instant.
Alors je passe à la suite : j'essaie de me concentrer un peu sur la magie du bois. Ca c'est encore une autre histoire. Choupette, sagement posée sur l'établi à côté de moi, a pas l'air d'avoir prévu de m'aider. Encore heureux, je me dis. Choupette et ses initiatives, je m'en passe bien quand il est question de trucs sérieux. Et comme, le reste du temps, elle reste tranquille... bref. Je sépare les godets de poudre en arc de cercle, je ferme les yeux, et bébé baguette en main je passe lentement devant. Des fois ça suffit. Des fois non. Et là il se passe rien. En tout cas je sens que dalle. Je suis pas surprise outre mesure, c'est pas la première fois.
Les poudres c'est toujours compliqué. Pas d'analyse visuelle ou olfactive possible, enfin pas avec celles-là en tout cas, et je pense que si les goûter était une bonne idée on serait au courant. C'est très fourbe, le coup des poudres. Le bois c'est la partie facile de l'examen en fait, et pourtant je suis déjà pas douée en botanique. Là il faut faire des potions simples, tester des réactifs, mélanger des trucs, et Cléopâtre sait que je suis nulle dans tout ça. J'ai le niveau d'un gamin de onze ans je crois, et encore. Je me lève pour aller chercher un bouquin sur les coeurs, quelques tubes à essais pour les tests.
C'est sans surprise et avec beaucoup de frustration qu'une bonne heure et une trentaine de tests plus tard, je suis pas plus avancée. Y a des trucs qui ont pété deux ou trois fois, j'ai un bout de mèche roussi, plus beaucoup d'ego après qu'Odysseus est intervenu à chaque fois pour remettre les choses en ordre, bref je suis fixée sur aucun des quatre échantillons. Pour un peu je croirais que c'est de la craie, de la farine, du sucre et du sel, et qu'il s'est bien foutu de ma gueule en me mettant mes godets, vu que je prends toujours la même place. J'en ai maaarre. Je repasse une dernière fois devant les poudres avec le bébé baguette, et comme il se passe toujours rien je me demande si une autre possibilité ne serait pas, par hasard, que le prunellier n'est content avec aucun des quatre coeurs proposés. Ca serait possible. Mais je pense pas qu'on aurait un bois qui ne voudrait aucun coeur. Pas un jour d'examen. Quoi que.
Après réflexion, je tente un dernier tour : je mets les quatre godets en cercle, la baguette au milieu, et je la fais tourner sur elle-même. Après tout Choupette a décidé toute seule comme une grande il paraît, peut-être que celle-là voudra faire pareil ? Quand elle s'arrête, elle pointe entre deux récipients. J'écarte les deux autres, je dispose ces deux-là face à face, et je relance. Cette fois c'est plus clair : je garde cette poudre-là.
Je prends une minute pour souffler, rattacher mes cheveux qui se sont un peu détachés, et loucher tristement sur ma mèche roussie. Faudra que je la coupe un peu plus haut ce soir. Maintenant reste la bonne question : comment faire tenir de la poudre dans une demi-baguette ? Comment la verser au bon endroit, comment ne pas en mettre partout autour, et surtout comment déterminer la bonne quantité ?
Je transvase un peu de poudre dans un des tubes à essai et je verse délicatement dans le sillon du bois. Je racle soigneusement ce qui dépasse et je le remets dans le godet. Choupette aurait pu s'en charger, mais j'ai pris l'habitude de faire un maximum de choses avec les mains. Pour économiser les baguettes. Certaines habitudes sont dures à faire partir. Et puis d'ici à ce que Choupette décide que non, elle aime pas ce coeur... Par acquis de conscience, je la range hors de vue et je retente une ultime fois, avec l'autre moitié de bébé baguette, de déterminer s'il y aurait un semblant de réaction envers une des poudres, mais toujours rien. C'est tellement frustrant de faire les choses au pif. J'aime pas faire les choses au pif. On va espérer que c'est pas du pif du tout mais juste bébé baguette qui a décidé, en tournant tout à l'heure, que c'était ce coeur-là et pas un autre.
"Confundantur." je murmure en traçant le symbole avec Choupette. |
| | 213 30 Infanterie Sang mêlé animagus Infanterie | Il est silencieux, impassible, lorsqu'il entre dans la salle de classe et prend place derrière un bureau. Cormoran gardait son calme coutumier, mais dans son esprit, tout était en désordre. Il était dans un bâtiment inconnu. Première mauvaise nouvelle. On devait lui apprendre à fabriquer des baguettes. Seconde mauvaise nouvelle. Il avait déjà cassé une batte de quidditch sur un cognard, il cassait régulièrement des verres et des assiettes parce que ses grandes mains maladroites ne savaient pas gérer leurs assortiments de doigts. Et on lui demandait de manipuler des baguettes magiques. Il allait provoquer une catastrophe, il en était certain. Avec un peu de chance, il se contenterait de transformer les deux moitiés de baguettes en petit bois pour un feu de cheminée. Un beau barbecue en perspective...
Cormoran prit place derrière un bureau, voûté sur sa chaise, les mains jointes devant lui. Furtivement, il chercha du regard les quelques personnes qui lui seraient familières. Andromeda? Sycomore? Aubépine? Son attention revint vite vers les paroles d'Odysseus. Il fallait utiliser ce qu'il avait enseigné lors d'un cours précédent. Un cours qui avait eu lieu avant son arrivée à Rementor. Troisième mauvaise nouvelle. Cormoran soupira, et s'affaissa sur le bureau, le visage caché dans ses mains, avant de se redresser et de prendre une grande respiration. Il était calé en botanique. Il devrait pouvoir s'en sortir. Lorsqu'Odysseus termina ses explications, il fouilla ses poches et trouve un élastique avec lequel il attacha rapidement ses cheveux. Mieux vaut éviter qu'un poil de grand sorcier chevelu ne se mêle au coeur de la baguette. Qu'est-ce que cela pourrait donner? Une baguette très efficace pour casser des objets fragiles?
Avec précaution, il examina la baguette. Le bois ressemblait à du chêne. Du chêne très clair. Serait-ce du chêne blanc? Possible, mais il ne pouvait en être certain. En tout cas, le chêne était un gage de solidité, de sagesse, de dignité, de résilience. S'il ratait son coup, peut-être que l'explosion ne serait pas trop catastrophique.
Le coeur, à présent. Là, Cormoran était dans son domaine: les créatures. Mais réduites en poudre, l'identification est plus difficile. Cependant, un des godets présentait de jolis reflets rouges, une couleur rappelant des flammes. Il se pencha pour l'examiner de plus près. L'éclat du reflet n'etait pas assez éclatant pour que la poudre provienne d'un phénix, ou d'une autre créature directement liée au feu et aux flammes. Le lien était plus lointain. Toujours penché sur sa table, il compara longuement les poudres, permutant les godets, fronçant les sourcils en scrutant les coeurs... Soudain, il se redressa et se leva, manquant de renverser sa chaise alors qu'il va consulter une des encyclopédies. Nul besoin de l'emmener avec lui, il avait juste besoin d'une confirmation quant au test à effectuer pour identifier un extrait de pitiponk. Il feuilletta l'ouvrage, puis le referma, et revient confirmer son soupçon. Des ongles de pitiponk pilés. Des créatures des marais, faites de fumée. Des petites vermines qui aiment égarer les promeneurs. Le contraire de la sagesse et de la solidité prodiguées par le chêne. Une baguette contradictoire, donc.
Comment concilier ces deux aspects? Il y avait la méthode évidente, qui consistait à verser la poudre sur la demi baguette et d'assembler le tout. Mais il pressentait un désaccord entre les deux essences, et soupçonna que l'assemblage ne prendrait pas. Peut-être en diluant la poudre pour en faire une sorte de pâte? Cela emprisonnerait le pitiponk. Mais cela risquerait de noyer le coeur, lié à l'élément du feu...Retenant son souffle, Cormoran décida d'opter pour la méthode "évidente", et versa un peu de poudre dans le sillon. C'était trop simple. Il manquait quelque chose. Les pitiponks étaient faits de fumée, et portaient une lanterne...
Lumos
Cormoran approcha la pointe de sa propre baguette vers le sillon, ajoutant à la poudre de pitiponk la lumière avec laquelle il égarait les voyageurs.
Nox
Non, c'était encore trop simple. De plus, rien ne s'était produit. Il lui fallait une flamme. Cormoran produisit une petite flamme bleue. Une de ces flammes à travers desquelles on pouvait passer sa main sans danger. Pas de danger de déteriorer le matériau avec ça. Il dirigea la flamme sur la baguette, et il crut cette fois-ci percevoir quelque chose. Oui, il avait vu juste. Ou venait-il de transformer son ébauche de baguette en vulgaire bâton vide de toute substance et tout juste bon à servir de cure dents?
Cormoran se redressa, inspira, et referma la baguette avant de saisir la sienne et d'effectuer le geste compliqué qu'Odysseus avait montré.
Confundantur
A présent, il ne lui restait plus qu'à croiser les doigts. Rien n'avait explosé, rien n'avait été brisé. Cormoran croisa les bras, se détendit et sourit. |
| | 101 22 ans Infanterie Sang pur Occlumens Infanterie | Ortie avait commencé à s'intéresser aux baguettes avec l'approche de l'achat de sa première baguette. Il s'était rengorgé de l'explosion contenue dans une coque d'écorce comme d'une couronne conçue sur mesure. Puis nécessité avait fait force de loi, et avec l'appel des combats, il avait fallu trouver des armes – les concevoir. Le jeune homme n'avait pas donné dans les débats philosophiques, dans les questions sur pourquoi une baguette choisit son sorcier, sur les détails et les broutilles et les théories. Pas quand la guerre l'appelait et vibrait dans tout son être.
Le cours de baguettes, de ce fait, le laissait toujours agité et divisé. Les notions théoriques étaient importantes. Mais la perspective de concevoir un outil, allié et arme à la fois éperonnait systématiquement son impatience et un enthousiasme qu'il n'aurait jamais avoué.
Distrait par la perspective de créer la baguette demandée, Ortie écouta les consignes... plus ou moins. Son attention tournait déjà autour de ce bout de bois qu'il n'avait pas choisi. Il n'aimait pas ne pas choisir. Certains bois ne lui plaisaient pas, certains cœurs ne lui parlaient pas. Un œil et une oreille dirigés vers le nœud dessiné dans les airs par Odysseus, il fit tourner le bois devant lui entre ses doigts. La tendresse souple (molle, sans un cœur adapté) coula entre ses doigts en veines d'un miel doux, trop timide pour s'affirmer en traits bien distincts. Le Selkie pinça les lèvres en tentant de se remémorer les bois clairs et lumineux – un effort qui dura au moins une minute complète. Irrité que l'information se dérobe, il décida cependant vite que peu importait : le nom du bois ne changerait rien au tempérament que le bois dégorgeait à même sa peau.
Écartant les moitié de bois, il se pencha sur les boîtes avec une concentration inflexible, pas même détournée par le son d'un départ de feu, plus loin. Les quatre boîtes le défiaient de leur uniformité de poudres blanches. Avec un claquement de langue, Ortie éleva chacune d'entre elle à la lumière, fit crisser sous ses mains gantées les poudres pour en estimer la finesse et le bruit, s'aventura à une brève inspiration au-dessus de chacune d'entre elles. La première brillait, iridescente et légère, d'une finesse remarquable. La seconde charriait des reflets de flamme discrets mais présents. La troisième chanta sous ses doigts, la blancheur de farine bruissant d'un bruit lugubre. La quatrième, la plus grossière, scintillait au travers d'éclats bleus. Et aucune ne faisait partie des cœurs les plus évidents.
Le brun grogna plus fort. Il n'aimait pas travailler avec des cœurs qu'il ne connaissait pas. Pas qu'il tienne tellement compte des noms des ingrédients, d'habitude, mais... Son regard tomba sur le titre du cours : « L’Association Magique, sentir la matière. » Sentir la matière. Pas analyser la matière, théoriser la matière, chipoter et pinailler la matière. Sentir la matière. Au diable l'encyclopédie sur les ingrédients magiques, donc. Ortie ôta ses gants. Il réfléchit un instant à un sort approprié et, après un moment, murmura tout doucement la formule qui protégerait sa peau sans lui faire perdre trop en sensation. Puis il reprit en main la demi-baguette, les yeux dans le vague alors qu'il en parcourait les veines discrètes et la souplesse. Puis il retesta chaque poudre.
Une fois imprégné de chacun des éléments, il referma soigneusement et écarta la poudre qui bruissait tristement. Elle n'irait pas avec le soleil du bois, décréta-t-il... ou pas en une association qu'il ait envie de produire. La bleutée donnait l'impression de sourire, mais associée au miel de la baguette, il décida qu'elle serait plus adaptée à des sorts lancés sur des bords de mer que sur le front d'une guerre. Enfin, il considéra la poudre fine de verre poli et celle aux reflets de feu discret. Spontanément, il aurait choisi la seconde. Logiquement, il se pencha donc sur la première pour voir. Quelque chose entre le verre et la nacre étincelait dans les reflets – pas la promesse d'un cœur de paillettes et de superficialité, mais quelque chose avec lequel il puisse travailler.
Pour se donner le temps de la réflexion, il revint au bois souple, puis aux produits devant lui. Il ne fit rien pour affiner ou peaufiner la forme de la future baguette : pour quoi faire, d'abord ? Elle tenait en main. En revanche, il appliqua à gestes soignés encore qu'énergiques une huile nourricière pour préserver la souplesse du bois et sa vivacité verte. Ceci fini, il considéra d'un œil concentré les poudres.
Il n'aimait pas ces poudres – pas pour le cœur qu'elles deviendraient, mais pour leur forme. Mais la métamorphose existait pour une raison. Prélevant une pincée de la poudre irisée, il la fit tourbillonner devant lui et décida dans la foulée qu'il n'était pas question de l'utiliser telle quelle. D'un mot et d'un coup de baguette, le fin tourbillon s'assembla en un petit cristal, long et fin... et ne remplissant pas la rigole, réalisa-t-il dès qu'il attrapa en douceur sa création pour tenter de la placer. Si la finesse du cristal se logeait bien dans le creux, les sillons se poursuivaient de part et d'autre. Pinçant les lèvres, il attrapa un tube à essai, une nouvelle pincée de poudre et scruta les produits chimiques mis à leur disposition. S'il pouvait trouver une forme de solvant liquide avec lequel produire une pâte de poudre qui puisse infuser le bois... Dans les bouteilles et les flacons, une étiquette qui semblait convenir attira son œil. La ramenant à son bureau, il en ajouta quelques gouttes à sa poudre, mélangea, rajouta encore une ou deux gouttes et, enfin, s'estima satisfait. Il versa une coulée du liquide épais obtenu dans le sillon de bois miel, plaça la poudre cristallisée au niveau de la garde pour l'équilibre et l'enfonça d'une légère pression. Puis il badigeonna le creux de l'autre moitié d'une fine couche de son mélange avant de réunir et aligner les deux moitiés.
"Confundantur."
Les U sonnèrent plus sec, accentués d'un regain d'accent danois et d'un coup plus net de baguette. |
| | 257 25 ans Intelligence Sang pur Animagus (chat du bengale) Intelligence | C’est peu après Cormoran qu’Aubépine (accompagnée de son frère) se glissa dans la pièce, évitant le trépignement discret d’Ortie, faisant attention à ne pas rentrer dans Cassiopéa qui suivait non loin, et se plaçant non-près de Pivoine qui ne lui revenait toujours pas. Les jumeaux prirent leur place devant deux bureaux côte à côte et la jeune femme fit un geste de tête discret au grand Occamy qui s’attachait les cheveux. Son masque était bien en place, le visage aimable d’une femme bien élevée, portant sur la figure le sourire de circonstance, comme si rien, jamais, ne devait rider sa peau pâle. Le bois devant elle, les poudres blanches, le contenu même du cours, cela aurait pu l’inquiéter. Elle n’était pas très manuelle, pas très douée pour marier les essences ou les ingrédients. Elle le voyait en potions, en cuisine et en artefacts. Les matériaux de base, végétaux ou animaux l’intéressaient vaguement plus, et encore. Sa véritable force était dans sa mémoire, son travail et sa puissance magique brute. Des baguettes, elle en avait toujours eu. Des vraies, construites avec soin et choisies pour elles. L’actuelle, magnifique dans son bois sombre aux volutes gris clair n’en était qu’un exemple de plus. Cependant, elle écouta attentivement les consignes, prenant des notes et, comme les autres, répétant en l’air le mouvement simple closant à jamais un bois et un cœur. Un peu ailleurs, elle resta ainsi un moment, murmurant pour elle-même la formule à prononcer, copiant inconsciemment l’accent de son professeur. C’est un coup de coude de sa moitié qui la ramena à la réalité. Elle avait tendance à se laisser distraire ces derniers temps, chose que Sycomore ne manquait pas de relever à chaque fois. Il allait falloir qu’elle se surveille. Bon. Elle se concentra sur son bois.
Il était sombre, dur et élastique, avec quelque chose de lisse en lui. Elle le caressa doucement dans le sens des veines puis en transversale. Sans réfléchir, et parce qu’elle passait beaucoup de temps dans des serres ces derniers temps, elle chercha des traces d’écorce, de fleurs et de fruits qui auraient pu la mettre sur la voie. Bien entendu, le très obsessionnel professeur d’artefact n’avait rien laissé. Elle ne s’en formalisa pas. Ils avaient tout le temps pour créer leur arme – l’examen était censé durer toute la journée. Elle espérait tout de même qu’il y ait autre chose de prévu parce que huit heures pour mettre un truc dans un machin, même pour une néophyte comme elle, cela paraissait long. D’un autre côté, le grec n’était pas connu pour sa vivacité. Elle se frotta les yeux, commençant, de mémoire, une liste d’arbre à baguettes et éliminant au fur et à mesure ceux qui ne convenaient pas. Tous les bois clairs, barrés. Tous les bois souples, barrés. L’ébène et l’acajou, barrés. Les bois rugueux, ceux avec des veines marqués, les fragiles, les inflexibles, barrés. La liste se réduisait à peau de chagrin. Elle regarda le bureau de son frère et vola, avec un sourire, un tube à essai contenant un réactif spécifique. Deux bois supplémentaires sortirent de la liste des suspects. Restaient l’If et le Cornouiller.
« Des bonbons ou des sorts ? Qu’est-ce que tu nous prépares ? » Murmura-t-elle au bout de bois toujours inconnu. L’if avait mauvaise réputation, le Cornouiller était connu pour ses blagues. Elle ne sentait pas de puissance brute sortir de la tige. Pas plus qu’elle n’avait l’impression de toucher un être facétieux. Elle ferma les yeux, inspira, posant sa paume sur l’inconnu. If. Cornouiller. Elle haussa les épaules.
Pour se changer les idées, elle se tourna vers les poudres dans les quatre petits bocaux. Doucement, à l’aide de sa baguette, elle en préleva quelques spécimens dans différents tubes à essai pour les analyser. Certains semblaient en kératine. Ongles ou cheveux. D’autres avaient la finesse des ailes, d’autres d’ivoire, os ou dents. Elle attrapa des post-it qu’elle plaça devant les réserves, au cas où et attrapa une encyclopédie qu’elle posa entre elle et Sycomore. Doucement, elle feuilleta les créatures magiques. Si elle pouvait trouver toutes les poudres, cela pourrait aider son frère, lui qui détestait les bestioles qui pourtant l’adoraient. Elle continua ses travaux, agrandissant les grains pour mieux les voir, les ensorcelant pour trouver leur nature cachée…
Puis, une fois les quatre pots identifiés, elle attrapa le bois creux et le posa au-dessus des quatre petits tas encore intacts. L’un se mit à faire comme un éclair bleuté qui éclata d’un coup. Surprise, Aubépine leva la tête pour voir Cormoran faire naître une flamme bleue. Elle soupira. Penser aux autres c’était trop demander ? Elle se concentra à nouveau, tentant de se mettre des œillères et recommença. Même chose. Agacée, elle fusilla du regard le géant qui, pourtant, ne manipulait plus aucune flamme. Pfeu. Un autre éclair. Une poudre semblait décidément impatiente d’entrer dans la rigole. En penchant plus la tête, repoussant sa longue tresse de l’autre côté, il lui sembla entendre l’écho d’un rire.
Cornouiller et dents de pixie hein. Elle plaignait celui qui recevrait ce mélange.
Restait le plus dur, l’association. Les autres semblaient tous faire des choses complexes, transformant les poudres. L’éclat du cristal d’Ortie était comme un rayon vert de magie. Cormoran avait fait brûler quelque chose… quant aux explosions de Pivoine, elle décida de ne pas s’en préoccuper.
« Colores » fit-elle, teintant la poudre d’un bleu pailleté de vert comme l’était la créature originelle. « Rictusempra » l’éclat de rire s’intensifia. Vraiment, cela n’était pas sérieux. Comment pouvait-on capturer une essence de farce comme celle-ci ? Ah tiens, elle avait une idée. Elle se lança alors dans l’élaboration d’un sort complexe qui tisserait les billes de poudre comme un bracelet dans lequel il lui sembla deviner l’ombre d’un chat. Qui commandait qui ? Etait-elle celle qui modifiait la matière ou celle-ci la manipulait-elle ? Et au fond, quelle importance ? Elle roula puis plaça le pseudo-bijou irisé dans le centre du bois, referma celui-ci et lança l’incantation.
« Confundantur. » |
| | 47 24 ans Médicomagie Né moldu Aquamage Médic | Examen en cours de baguette aujourd’hui. Ca ne me stresse pas plus que ça, j’ai été attentive depuis le début, je pense que je vais m’en sortir pas trop mal. Et puis j’aime toujours les cours d’Odysseus, ils sont toujours informatifs, et bien délivrés. Se pourrait-il que je fasse du favoritisme depuis qu’il ai décidé de m’aider avec mon élément ? Tout à fait. Cependant, même avant cela, il avait toujours évoqué chez moi le respect et le calme. La journée s’annonce plutôt bien pour moi, jusqu’ici. Je ne suis pas trop anxieuse, et l’idée de me retrouver dans une pièce fermée avec plein d’autres gens ne semble pas trop me déranger. Du coup, pour moi, les conditions sont optimale. Je me sens bien, en paix avec mon élément, et de plutôt bonne humeur. Comme quoi, même quand on est cliniquement déprimée, il y a toujours des hauts.
Depuis mon arrivée au domaine, la vie a été un peu moins sombre. Avoir quelque chose d’important à faire de mes journées a beaucoup aidé, et ma santé mentale en est très reconnaissante. Je suis mieux dans ma peau, plus joyeuse, et même plus souriante. J’ai toujours de mauvais; voire très mauvais jours de temps à autre, mais globalement le paysage se découvre petit à petit.
Je jette un coup d’oeil à ma montre à gousset, accrochée à une longue chaîne autours de mon cou. Il sera trois heures dans cinq minutes. Je mets le marque page dans mon livre et le ferme, avant de me mettre en route pour la salle de classe, qui est dans mon bâtiment. J’arrive pile à l’heure et m’engouffre dans la salle de cours en dernier, afin de ne pas avoir à me frotter aux autres inutilement. Non, ce n’est pas parce que je suis anti sociale et que je déteste tout le monde. Je n’aime juste pas les contacts inattendus, et non nécessaires avec des inconnus (c’est totalement différent si c’est quelqu’un proche de moi).
Je regarde curieusement les objets placés en face de moi alors qu’Odysseus explique comment se déroulera l’examen. Le silence se fait pour quelques seconds, puis chacun se met au travail, moi compris.
Je commence par le bois. Je le pèse, je lui fait faire trempette un moment, j’observe sa réaction dans l’eau, son changement de couleur. J’en brûle un petit peu, et je jauge la fumée du regard, et je termine par en renifler l’odeur. Oui, c’est sans aucun doute du Noyer. Je ne sais pas exactement quel typ de noyer, mais je pense que connaître le type d’arbre devrait être suffisant pour de pas faire foirer toute l’opération. On croise les doigts.
Identifier les poudres semble être un défi pour tous le monde, mais j’ai la chance d’avoir travailler dans un magasin de potion, et d’avoir passé des heures chaque jours à mélanger différents trucs pour différents résultats. J’arrive plus ou moins à reconnaître le contenu de chaque coupelle, mais la connaissance brute ne suffit malheureusement pas. Je ferme les yeux. Il est temps de faire appel à mon élément, et de lui demander conseil. Je ferme les yeux, les mains au dessus des coupelles. Je me concentre sur mon élément, sur sa tranquilité, son mouvement. Je lui demande poliment de m’aider, de me montrer la voie.
Ploc.
Une goutte d’eau, singulière, s’écrase sur le bois du bureau. J’ouvre les yeux et elle est positionnée à côté des os de joncheruine. J’espère que mon instinct sera bon. Je prends une longue inspiration, puis souffle lentement par la bouche.
“Confundantur.”
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| | 135 25 ans Infanterie Sang mêlé Nirimage Infanterie | Cendre a toujours eu en horreur le retard. Celui des autres lui importe peu, du moment qu’il ne l’impacte pas, mais le sien propre lui est intolérable. En conséquent, elle a toujours pour objectif d’être à un rendez vous au moins dix minutes plus tôt. Et, par crainte des imprévus, prévoit-elle toujours au moins le double. Il n’est pas encore 14h30 que l’Occamy foule déjà le couloir pavé qui mène à la salle des enchantements. Porte close, silence absolu. Il n’est pas rare qu’un instructeur, l’apercevant, lui propose d’entrer avant tous les autres, sous prétexte de lui épargner l’inconfort d’un siège en roc. Elle refuse toujours. À vrai dire, elle a toujours trouvé en ces instants de solitude pré socialisation obligatoire un bien-être certain, qui lui serait volé si elle se devait de partager son espace avec un enseignant. Le couloir lui convient, vingt minutes durant. Après celà, les plus prévenants - toujours moins qu’elle - commencent à affluer, au compte goutte, jusqu’aux deux dernières minutes suffocantes. Elle s’assoit à même la pierre, appuie son dos contre le mur, vite rejoint par son pariétal. L’endroit est calme, il n’y a que le vent qui s’engouffre dans les arbres, alors elle ferme les yeux pour profiter du temps qui lui reste, sereine en dépit de l’épreuve qui l’attend. Une épreuve qui lui sied guère d’ailleurs, qu’une part d’elle appréhende. Elle n’a jamais été très douée dans ce domaine. L’impératif d’une situation se montre plus formateur que n’importe quel cours, même un prof l’approuverait, mais ça n’octroie aucun talent particulier. Galérienne tu étais, galérienne tu resteras.
15h. La porte s’ouvre, elle veille à laisser le plus gros de la classe entrer. Table 7. Le chiffre de l’esprit, de l’absolu, de la recherche, de la solitude, du mysticisme, de la chance. Quelle curieuse coïncidence. Quoi qu’elle ne parierait pas sur la chance, celle-ci a tendance à lui faire défaut aux pires instants, ce devoir-ci ne devrait pas faire exception.
L’objectif est simple. L’énoncé, un véritable supplice. Son regard s’attarde sur les ingrédients posés devant elle. Poudre. Poudre. Poudre. Poudre. Bois. Son être à plus envie de fuir en courant que de faire mumuse avec les godets. Pwah.
Par souci de facilité, Cendre se penche au préalable sur les poudres. Après tout, elles viennent d’une faune qui, normalement, lui est familière, elle compte sur cet argument pour tirer des conclusions aussi rapides que pertinentes. Elle saisi le premier récipient, analyse d’un coup d’oeil son contenu. Forme, reflets, couleurs, dimensions, odeur. Du gros sel bleu, voilà tout ce à quoi ça lui fait penser. Du gros sel bleu, du petit sel rouge, de la poudre de cheminette, et de la poudre d’os. Poudre d’os ? De la corne ? L’occamy garde la dernière substance en main, énumère mentalement les créatures disposée à fournir leurs cornes pour créer des baguettes. Elle se saisit d’une pincée, quelques grains s'agrippent à sa chair, acérés. Dents ? Griffes ? Epines ? Nundu ? Jackalope ? Boullu ? Monstre du fleuve blanc ? À la lumière, ils semblent un peu translucide. À moins que ce ne soit que ce qu’elle souhaite voir ? Elle met le bol sur le côté. L’étendue des possibles est effrayant. Second bol. Un éclat grenat qui roule entre ses doigts. Le corail serait plus rugueux. Des écailles aussi. Son manque de déduction lui déplait, et elle ne supporte pas d’agir à l’instinct. Réfléchir avant d’agir, ça lui évite toujours de faire des conneries. Cendre se lève, repousse sa chaise sans un bruit pour aller emprunter l’un des ouvrages mis à sa disposition. Elle le parcourt une fois assise seulement, quittes à perdre une heure autant profiter d’un peu de confort. Mais même après sa lecture, elle se sent perdue. Miser sur une inspection des poudres, au final, n’était peut-être pas l’idée la plus pertinente.
Et pour le bois ? Cendre saisit délicatement l’une des deux demi-baguettes posées sur la table. Elle inspecte les stries, les veines, analyse la couleur, la courbe et détermine son poids. D’une légère pression, elle teste sa souplesse. Au fur et à mesure de ses observations, son idée s’affine, mais les bords restent flous, dilués par sa méconnaissance encore flagrante, son manque d’instinct. If ? Cyprès ? Au moins ici n’hésite-t-elle qu’entre deux arbres.
Dernière étape. Qui combiner ? Quel est le risque d’erreur ? Le nombre de possibilités est immense, entre ce qu’elle a cru déduire, ce dont il s’agit véritablement, comment transformer la poudre - tout le monde le fait, elle doit le faire aussi non ? - et comment refermer la baguette. Elle constate du nombre de possibilités et l’infini commence à la convaincre que le hasard sera peut-être la seule solution viable. Son oeil s’attarde sur l’horloge. Elle est l’une des dernières, elle a sensation d’avoir gâché son après midi pour du vent. Autant en finir. L’if est rare, partons sur le principe qu’il est difficile à obtenir, il s’agira donc de cyprès. Et pour la poudre blanche et bien … un truc pointu, une créature marine. De toute façon rien d’autre ne lui semble avoir de sens.
Cendre finit par glisser un peu de poudre d’ElleNeSaitQuoi dans la fente de la demi-baguette. Et puisque CréatureMarine a peut-être soif dans cet état réduit de poudre informe, elle concède à la soulager. Un aquamenti dans un tube à essai, quelques gouttes soigneusement versées. Ca fait s’agréger la substance, elle ne saurait dire si c’est bon ou mauvais signe mais après tout, foutu pour foutu … La française rassemble enfin le morceau de bois et son jumeau, prononce la formule.
- Confundantur.
Au moins pour elle, ça n’a pas brûlé.
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| | 56 27 ans Infanterie Sang mêlé Félang Infanterie | Pfff.
J'aime pas les cours d'artefacts. J'aime pas l'prof. Il est chiant. Il est moche. Il est visqueux. Et j'me fais chier, mais chier. Encore heureux on manipule beaucoup parce que sinon j'aurais arrêté d'venir. 'fin j'crois qu'le dernier qu'a essayé il a eu des problèmes, donc... ptet pas, en vrai. Mais on peut dormir. Sycomore y fait beaucoup ça, dormir en cours. Personne l'a encore trucidé, et pour une raison qui m'échappe il arrive encore à suivre quand par hasard il ouvre les yeux.
Bref.
Faire une baguette, il a dit. Au moins c'est pas faire un automate ou un truc qui fait des paillettes ou je sais pas quelle connerie inutile. Bon en vrai on fait pas masse de trucs inutiles, mais pfff. Une baguette au moins c'est toujours utile, pas comme euh... d'aut' trucs.
Bon bref, bois. J'ai pas b'soin d'y passer trois heures, c'est d'l'acajou. Ma main à couper qu'c'est d'l'acajou. Ca a une couleur d'acajou, un poids d'acajou, des veines d'acajou, et si j'avais l'nez assez fin ça aurait aussi une odeur d'acajou.
Ca c'est réglé, maintenant qu'est-ce qui irait bien avec d'l'acajou. J'en sais rien. Aucune idée. 'fin si j'sais, j'ai quelques idées en tout cas, mais j'suis pas avancée avec c'que j'ai sous l'pif : quat' poudres, aucun moyen d'faire la différence à l’œil. Y en a bien qu'ont des r'flets, mais on ira pas loin.
Ah, ça pète déjà quequ'part. Un malin qu'a essayé d'sniffer sa poudre ? C'est arrivé une fois à Castelo, son cerveau avait pas trop-trop aimé. Il est resté un peu débile mais comme il était d'jà bien atteint, on a pas trop vu la différence. Odysseus passe dans l'rang pour éteindre. Alors lui il a pas intérêt à m'approcher si j'fais péter un truc, j'suis encore capable d'lancer un Aguamenti, merci bien ! T'façon moi j'vais rien faire péter parce que j'sais c'que j'fais.
Alors voyons voir... j'pèse tout l'monde, j'note, y en a une qu'est vachement plus lourde qu'les autres tiens, deux autres plutôt légères, et une qui pèse presque rien. J'prends un peu d'la première poudre, un gros bocal rond que j'referme histoire d'pas m'en prendre plein la gueule, et hop un p'tit sort pour faire léviter les grains, leur donner une forme... nope, c'est pas ça. Pas la bonne texture, les bons r'flets, les bonnes réactions au sort. Pas ça. Pas ça non plus. Ca défile vite à chaque coup d'baguette, à chaque sort. Pas ça, pas çaaa... j'sais t'jours pas c'que c'est exactement, mais c'qui reste ça ira sûrement pas avec d'l'acajou. Allez hop, on ramène la poudre dans son godet, au suivant.
Ah, ça ça m'plaît d'jà mieux. Ca fait des jolis r'flets bleus d'princesse à la con, mais ça m'plaît mieux quand même. Ca tourne, tourne, tourne, ça continue à tourner quand j'arrête d'touiller pis ça part un peu dans tous les sens comme des feux follets. C'était la plus légère des quatre. J'la sens bien.
Ca pète encore, du même côté. Pfff. Pombero s'rait bien content d'voir ça tiens.
J'recommence avec les deux autres, y en a une j'vois tout d'suite c'que c'est, et ça ira vraiment pas, la dernière j'hésite un peu. Elle s'rait bien aussi j'pense. Va falloir faire un autre test. Terrible. Et ra-di-cal.
"Aguamenti minor."
Goutte-à-goutte, donc. Vaaalà. Y en a une qui s'dissout aussi sec, mais l'autre elle flotte et elle t'emmerde. J'la garde. Ailes de billywig, a priori. Ca ira bien avec l'acajou.
Maint'nant faut mett' ça dans la baguette. Comment ? La poudre volante c'est pas top et j'vais pas monter la formule des barrettes d'billywig comme ça à blanc, j'suis pas payée pour ça. En vrai c'est bien ça qui m'prend l'plus de temps, décider quoi faire de c'te poudre à la con. Un solvant ? Ouais parce que d'l'eau c'est mieux ptet dans une baguette, ouaiiis. Pour faire floc-floc à chaque fois qu'tu bouges, pis quoi encore. T'façon ça s'dissout dans quoi, les ailes d'billywig ? Pas l'eau, mais encore ? Acide ? Base ? Alcool ? Alcane ? Bordel complèt'ment imprononçable et qui dépasse largement mes compétences en potions et en chimie moldue ?
Au bout d'un moment j'en ai marre, alors on compacte. Encore. Et encore. Et encore encore. Jusqu'à avoir une p'tite barrette d'ailes de scarabée à la con, que j'peux mettre dans ma baguette.
"Confundantur !"
Et ça pète encore. Putain mais comment ils font pour faire péter des trucs en cours de baguettes ?! J'admire, franch'ment.
"Eh, note la formule, qu'on réessaie chez Pombero !" j'lance à la responsable. |
| | 217 43 ans Baguette, artefacts et enchantements Sang mêlé Nirimage Elemagie (Air) Instructeur | Il y a différentes sortes de cacophonie. Celle, harmonieuse d’une nature qui se répond, celle violente d’une foule en colère qui scande son message, celle studieuse d’une fournée de jeunes adultes concentrés sur un travail qui les rend sourds aux paroles qu’ils prononcent. La salle de classe est de ce dernier acabit. Ce n’est pas optimal, surtout pour moi qui ne crée jamais mieux que dans ma sphère privée, seulement c’est le mieux que je pouvais obtenir et, pour cette raison, je n’interviens pas, concentré sur trois tâches personnelles bien précises : ne pas aider ceux qui font des erreurs flagrantes, éteindre et protéger des incidents, observer et noter les comportements. Noter. Comme si j’avais la moindre légitimité à décider de ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. Je retiens un soupir, renvoyant une nouvelle fois un morceau de bois à un enrôlé visiblement déterminé à faire exploser les siens. La Cause le veut. C’est ce que je me répète. Il est vrai que je suis le plus à même d’enseigner l’art des baguettes et des artefacts. Mes études m’ont doté d’une théorie très forte et mes essais d’une pratique…disons suffisante pour ce que j’ai à faire. Si c’est tout ce qu’ils peuvent avoir, il serait criminel de ma part de les envoyer au front sans leur avoir transmis ce que je sais, aussi insuffisant soit-il.
Finalement, le brouhaha change. Ceux qui ont fini s’ennuient, discutent entre eux ou commentent les essais de ceux qui sont toujours au travail. Certains essaient des sorts sur leurs baguettes. Au vu des cœurs très peu puissants que j’ai fournis, ils peuvent à peine ensorceler des mouches. Elles fonctionnent cependant et certains semblent fiers d’avoir eux-mêmes créé ces artefacts. Certains peuvent l’être légitimement, d’ailleurs puisque je vois des baguettes que je n’avais pas prévues. Le bois choisit. Ces dernières sont de toute façon encore moins efficaces que les autres. Celle d’Aubépine mise à part, curieusement. Pourtant, la protégée de Lancelot n’a jamais montré, jusqu’ici, de talent particulier pour ma matière. Pivoine et Jaguar, de leur côté, ont réussi leurs coups, je ne sais comment car elles s’y prenaient bien mal. Cassiopéa a détruit la sienne, se retrouvant avec un tas de cendre brûlées. Je prends deux minutes pour préparer celle qu’elle avait tirée en choisissant son bureau et la fait voler jusqu’à elle. Elle pourra ainsi faire l’exercice suivant. Pluie, elle a une baguette standard, tout comme Cormoran qui est la preuve que grande taille ne veut pas dire balourdise. Le résultat d’Ortie est décevant pour ses capacités. Je ne le lui ferais pas remarquer, je pense que sa fierté peut s’en charger à ma place. Cendre, de son côté semble avoir des difficultés de coeur. Si j'avais été un autre, j'aurais pu sourire à cette pensée qui est si proche de ce que j'ai pu comprendre de la jeune femme. Mais je me tais. Au fond, son résultat est parfaitement satisfaisant.
J’attends encore un moment, que les derniers s’aperçoivent que je me suis levé, et fassent silence. Petit à petit, les voix s’éteignent et ne restent entre nous que nos respirations asynchrones, un murmure que je prends le temps de savourer avant d’attraper ma baguette et lancer le sort prévu…
« Corintermis »
Une sorte d’onde de choc part de moi et englobe toute la salle alors que les petites baguettes se brisent en deux, chacune ne tenant plus que par quelques fibres de bois. Les vraies, bien plus puissantes et plus résistantes, ne sont aucunement touchées, ce sort ne pouvant pas détruire un artefact bien constitué, juste briser le cœur d’un composant pas encore totalement unifié. Je me force à ne pas penser à ce que je viens de faire, cet acte de destruction gratuit, purement humain. Des murmures de désapprobation s’élèvent mais je les fais taire en posant ma baguette et en levant les mains.
« Votre devoir, pour la prochaine fois, sera de me réparer votre baguette. Vous avez deux semaines pour ce faire, pouvez faire toutes les recherches que vous voulez à la bibliothèque ou auprès de mes collègues, travailler en groupe ou bien le faire seul. Je serais le seul à ne pas vous donner de réponses. Des essences de bois et les cœurs que vous avez utilisés, étiquetés, seront en libre-service à partir de demain dans l’atelier près de la forge. Si vous avez besoin d’outils, venez m’en parler, je vous en prêterais. N’oubliez pas qu’un simple sort de réparation ne fonctionnera pas, vous aurez certes une coquille de baguette mais nous voulons par-dessus tout récupérer sa fonctionnalité, son pouvoir. Bon courage. »
Et sur ses simples paroles, j’ouvris la porte, indiquant par-là que le cours était terminé. - HJ et instructions:
Coucou à vous. J’espère que ce cours vous a plu. Comme celui-ci était optionnel, le « devoir » l’est aussi même s’il est évident que vos persos, eux, n’ont pas eu le choix. Pour le rendre, vous avez deux possibilités :
- M’envoyer un mp avant le 05 mars 2020 irl avec ce que fait votre personnage, les solutions qu’il trouve, s’il réussit ou non l’exercice (je vous laisse juge) etc. Le mp doit faire au moins 500 mots et n’a pas de limite supérieure
- Faire un topic avec un camarade, lequel doit, avant le 05 mars 2020 irl contenir au moins 4 posts (deux de chacun d’entre vous) – vous êtes libres de le continuer après ou de faire plus si bon vous semble.
Ne marcheront pas :
- Un réparo tout simple
- Du scotch ou de la colle ou tout moyen non magique.
Je n’ai, à ce jour, aucune idée préconçue de comment réparer une baguette. Je laisse ça à votre imagination. Soyez créatifs mais restez logiques envers vos personnages. N’oubliez pas que si Odysseus « note », c’est le personnage qui juge vos personnages et ce ne sera en aucun cas une évaluation de vos « dons » de rôlistes ou de la qualité de votre travail à vous. Parfois, il est très drôle de voir son personnage se planter complètement. Si vous voulez lancer des dés pour pimenter les choses, vous pouvez le faire dans le topic dédié. Si vous voulez participer au TP mais n’avez pas pu le faire au cours, vous pouvez. Envoyez un mp à Odysseus que je vous décrive votre baguette. Cependant, celle-ci sera de qualité moyenne. Si vous avez participé au cours mais ne voulez pas participer au TP, vous pouvez. Si vous avez participé au cours et voulez participer au TP…et bien allez-y aussi. La correction et les notes d’Odysseus seront communiquées a partir du 05 mars 2020 irl. Si vous avez un souci avec le délai, c’est négociable, venez m’en parler. Je reste à votre disposition si vous avez des questions. Bon courage et bon jeu !
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| | 217 43 ans Baguette, artefacts et enchantements Sang mêlé Nirimage Elemagie (Air) Instructeur | Bonjour à tous ! Voici donc les notes des Cours et Devoirs que vous m'avez rendu. Pour rappel, ce ne sont en AUCUN cas des jugements de vos textes. J'ai adoré vous voir galérer et lire vos réactions. Vous êtes géniaux. J'ai tenté d'être objective en intégrant les idées, les pistes, l'originalité des idées de vos persos, le travail fourni par eux etc. Si vous le désirez, le rp de devoir reste ouvert mais ne sera pas noté pour le reste. Les points ont été mis pour ceux qui ont fait plus de 2 réponses. Vous trouverez ledit rp ici et les deux réponses reçues par MP ci dessous. - Devoir de Pivoine:
Bébé baguette est cassé. Cassé complètement, avec des fibres, des bouts en balade, des éclats, et des échardes partout. Choupette va bien. Elle fait un nuage d'étincelles rouges pour protester et je jurerais l'entendre couiner des insultes mais elle va bien, la gravure dans le bois va bien, pas de nouvelle fissure autour. Ca va aller. Je le lui murmure en caressant le bois, et aussitôt je me sens bien bête. Je veux bien qu'elle ait des préférences, un esprit troll et même des idées bien arrêtées sur le nom que devrait porter son utilisatrice, mais qu'elle puisse avoir peur ou besoin de réconfort on va ptet pas pousser Moineau dans Ortie. Maintenant, il faut réparer bébé baguette. Réparer le bois, réparer le coeur, réparer l'essence. Mais si c'était si simple, tout le monde le ferait et on n'aurait pas besoin de baguettiers. Ou beaucoup moins. Je vois d'ici que les deux semaines vont pas être de trop pour arriver à quelque chose... surtout qu'on est déjà noyés sous les autres devoirs. Et en effet, treize jours plus tard, j'ai toujours rien trouvé qui puisse être applicable. J'ai tenté, pourtant. Pas sur bébé baguette évidemment. J'en ai fabriqué une autre, sans m'embêter à chercher les mêmes composants parce que je sais très bien que j'arriverai jamais au même résultat, m'sieur Odysseus nous a assez répété que chaque baguette était unique. Par contre, j'ai utilisé la même méthode pour intégrer le coeur à la baguette, à savoir juste verser la poudre dans la gouttière, parce que ça je pense que ça aura de l'importance. J'ai testé Corintermis, dans un isoloir à sorts pour pas risquer de faire péter tout ce qui est vaguement magique et un peu fragile dans la bibliothèque. Je pense que quelqu'un quelque part me regarderait avec une ombre dans les sourcils pour me reprocher de créer quelque chose dans le seul but de le détruire, mais d'abord c'est un entraînement à la création donc c'est utile, et ensuite on l'a déjà fait précisément avec bébé baguette premier alors on va pas faire de sentiment sur bébé baguette deux. Bébé baguette deux a donc subi tous les outrages auxquels je pouvais penser. D'abord il a été brisé par le même sort que la première du nom évidemment, et ensuite j'ai tenté plein de choses. Un sort de repousse d'abord, esthétiquement très joli parce que le bois a fait plein de petites feuilles, mais autrement inefficace. Je m'y attendais, c'était de la pure botanique. Une série de sorts pour essayer d'expliquer à deux morceaux qu'ils constituaient deux baguettes différentes, dont les variantes successives n'ont eu strictement aucun effet visible. Un sort d'association dérivé de ceux qu'on utilise pour lier deux miroirs ou pour les Portoloins n'a pas vraiment d'effet visible mais fait de l'électricité sous mes doigts. Je creuse la piste deux ou trois jours, encouragée, avant de conclure dans un soupir que chercher à lier deux objets inertes différents et deux moitiés d'un même objet magique, c'est vraiment trop différent. Une douzaine de tentatives diverses ne rencontre pas davantage de succès. Les derniers jours d'août sont tendus, intenses. Je suis persuadée d'avoir fait la plus grosse et peut-être dernière bêtise de ma vie. J'ai peur de ce que j'ai préparé, de ce que j'ai appris, de ce que ça peut me valoir. J'ai eu du mal à dormir avant et j'ai à peine dormi depuis. Pourtant une épiphanie me réveille brusquement - j'avais visiblement plongé en plein sur mes notes -, soudain persuadée d'avoir enfin mis la main sur quelque chose de si évident que j'avais même oublié jusqu'à son existence : les feuilles. Celles qui ont survécu à leurs séances de torture sont restées bien vertes. Il reste de la magie dans le bois. Le lien n'est pas totalement rompu. Il est juste blessé. Il est vivant. Me voilà donc au milieu de la dernière nuit avant le rendu, sous les lumières de la bibliothèque, le nez dans un grimoire sur les greffes de plantes magiques, mon cours de soin sous la main au chapitre "fractures ouvertes des os longs", et plus loin s'empile une collection de bouquins inutiles sur la réparation d'artefacts hors baguettes. Sans conviction, je tente quelques sorts de réparation de fractures sur bébé baguette deux ; évidemment ça marche pas, mais d'un côté je pense que si on me lançait un sort de greffe végétale pour recoller un bras ça marcherait pas très bien. Il y a un mot dans le livre sur les greffes qui me fait tiquer. Biomagie. Biomagie. On en a parlé en cours. Où ça bon sang... Je cherche, je fouille, j'éparpille mes feuilles et je trouve pas et ça m'éneeerve ! Je me lève d'un bond, je vais vers les étagères, je vais bien trouver ça quelque part ! Un dictionnaire médical haut comme moi et daté d'avant ma naissance - pourquoi se contenter d'ouvrages simples et généraux n'est-ce pas - finit par me rafraîchir la mémoire. Biomagie. Réparer les tissus. Reproduire une structure. Refaire les liens. Réparer une rune effacée. Infuser le pouvoir. Ca marche aussi pour la magie ! C'est ça, c'est ça qu'il me faut ! Je vais chercher un bouquin cité comme référence pour la chose et l'épaisseur comme les premiers mots me découragent d'office. Il faut des années d'études. Et ça crève. Et j'ai aucune chance d'y arriver. Mais a priori ça devrait pas me tuer. Normalement. Je regarde bébés baguettes un et deux avec hésitation, puis la fenêtre. Je crois qu'il fait un peu moins sombre dehors... Désolée ma belle, va falloir y aller sans filet cette fois. Mais pas sans préparation. Mes notes d'accompagnement pour le devoir sont presque à jour déjà, par chance. Bébé baguette deux est posé dessus. J'ajoute rapidement mes intentions pour bébé baguette premier, concluant sur un "j'espère pouvoir rendre le devoir à l'heure" qui résume assez bien mon état d'esprit. Il fait définitivement moins noir dehors... J'enchante rapidement une plume pour qu'elle chante comme l'oiseau d'où elle vient, dix minutes avant le premier cours de demain. Il faudra bien une oie pour me réveiller si j'en crois ce que j'ai lu. Je rassemble une dernière fois les éclats de bébé baguette premier, au plus près de sa structure originelle, et j'inspire lentement, à fond, pour me calmer. Allez.Avec l'impression de faire quelque chose de terrible et d'interdit, je choisis une petite cassure bien visible. Rentrer dans la matière, projeter mon pouvoir dedans... j'ai aucune fichue idée de comment faire en pratique mais ça doit pas être si compliqué, non ? A force de travaux pratiques et de manipulations botaniques je sais comment est fait le bois, comment il fonctionne. La magie c'est plus compliqué, il y a des pistes évidemment, de la théorie, des choses à savoir qui se font ou qui se font pas... mais le lien c'est quelque chose qu'il faut ressentir. Et ça, aucun manuel pourra l'expliquer mieux que la pratique. Est-ce que c'est parce que je suis complètement crevée ? Est-ce que c'est parce que mes pensées se baladent beaucoup trop à force de fixer deux morceaux de bois disjoints sans rien voir ni ressentir ? Est-ce que c'est parce que quand on écrit qu'il faut des années d'entraînement pour maîtriser un pouvoir on veut bien dire ce qu'on écrit et que donc c'est un peu comme si j'essayais de faire une opération à coeur ouvert en ayant vaguement survolé L'Anatomie humaine pour les nuls ou que je prenais mon premier cours d'occlumancie face à Morrigan ? Je sais pas. Mais s'il se passe quelque chose, je vois rien. J'en pleurerais. J'aurais voulu réussir. J'aurais voulu au moins avoir cette idée plus tôt pour aller chercher du côté des médics, ou même demander au Fiancé à la Noix qui s’y connaît forcément mieux que moi, mais trop tard. D'un sort, j'efface le dernier commentaire sur mes notes - pas la peine d'ajouter la pitié au ridicule - et j'ajoute les derniers mots. Conclusion de la quinzaine : j'ai tenté plein de trucs mais j'ai pas réussi le devoir. J'ai des pistes. J'ai une baguette cassée dont les deux plus gros bouts ont des feuilles qui fanent pas. Peut-être que Lancelot pourrait la bouturer ou la greffer ou en faire deux bébés arbres à baguettes ou je sais pas. Si on admet que les baguettes sont vivantes, postulat un peu hasardeux mais qui, dans mon état, me semble pas plus farfelu qu'un autre... peut-être qu'il faudrait voir si un médic ou autre individu capable d'utiliser la biomagie saurait réparer bébé baguette premier et sa nombreuse fratrie, lui.
- Devoir d'Aubépine:
L’aube étendait ses rayons à travers les feuilles d’un arbre non loin. Assise contre la serre numéro une, comme à son habitude, Aubépine lisait, partagée entre l’espoir fragile de voir arriver le médicomage et la peur d’être à nouveau déçue. Depuis leur « dispute », Lancelot avait recommencé à venir s’occuper des plantes pendant qu’elle travaillait non loin. Elle avait récupéré sa bulle d’oxygène et craignait qu’on la lui prenne à nouveau. Elle n’eut pas longtemps à attendre, le pas familier de l’homme faisant bruisser les feuilles commençant déjà à quitter les branches. L’automne n’était pas loin. Elle se leva à son approche, essuya les bribes de nature accrochées à ses vêtements, pris ses affaires. « Tu pourrais entrer et attendre à l’intérieur, tu sais. »« Je n’oserais pas. » Son ton était doux, tout comme son sourire. Les serres, c’était un peu le jardin du botaniste. Et si elle n’avait pas eu la moindre hésitation à envahir sa chambre lorsque le besoin s’était fait sentir, pénétrer sans lui dans ce monde de verre et de chlorophylle lui semblait presque sacrilège. C’était ainsi. « Je considère que tu participes à la vie de ces lieux autant, sinon plus que tes camarades. Je suis sûr qu’ils t’accueilleraient sans sourciller. » Comme pour lui donner raison, la serre les salua d’un bruissement de feuilles auquel la jeune femme répondit d’une caresse sur la plante d’entrée. Elle n’était pas prête, encore, à dévoiler ce genre de pensée et c’est donc tout naturellement qu’elle s’installa à sa place habituelle en changeant de sujet. « J’ai un devoir un peu complexe aujourd’hui, puis-je emprunter la table ? »« Sans problème, j’ai également un sujet un peu complexe à traiter. Quelle matière ? »« Baguette. »Tandis qu’ils parlaient, la serre s’organisait. Ils déposaient leurs affaires, laissaient leur place aux plantes, sortait leurs ingrédients, échangeaient un tabouret contre une chaise, un encrier et une plume, sans se parler, sans se regarder, avec une aisance venue de longues séances à travailler tous les deux. « Thé ? » Elle hocha la tête alors qu’il lançait les préparations avec sa nonchalance habituelle et les informulés qu’il aimait tellement. Elle ne fit pas de remarque, l’admirant tout de même de loin, sans le dire. Souriant aux sauts de conversations et à cette familiarité entre eux qui n’appartenait qu’à l’aube. « Avec grand plaisir, merci. Nous devons réparer une baguette qui aurait implosée. », continua-t-elle sachant qu’elle ne l’ennuierait pas à parler de son camarade Snidget. La relation entre les deux instructeurs continuait à être mystérieuse mais la jeune femme avait sagement décidé de ne pas s’en mêler. Elle sortit donc de son sac un nombre certain de livres, la baguette éventrée gardée dans un cube pour ne pas perdre de son cœur poudré, ainsi que ses notes. Par habitude, elle avait laissé libre la place habituelle de la tasse de thé « Je suppose qu’Odysseus n’a pas fourni de pistes particulières sur la façon dont vous devez procéder ? » Elle entendit sans le voir le sourire en coin qu’il arborait en posant la question. Comme toujours, cela l’amusa mais c’est le plus sérieusement du monde qu’elle défendit le baguettier tandis que se posaient autour d’elle, thé, coupelle et assiette de fruits frais. « L’instructeur en artefacts » hors de question de l’appeler par son « prénom », ça aurait été trop familier « préfère nous faire sentir la matière et réfléchir par nous-même avant de nous donner les clefs de son art. Il nous fournit tout un tas d’ingrédients et nous a permis de demander de l’aide à nos camarades tout comme à tout instructeurs, lui exclus. » Tout en parlant, elle ouvrit un dictionnaire de latin et attrapa un quartier de pomme qu’elle coupa en deux, puis en cinq, puis en deux, à nouveau. « Mais ce n’est pas pour cela que je suis ici, bien entendu. »« Apprendre par le biais de vos erreurs plutôt que de vous cantonner à une méthode fixe, et espérer être surpris dans le processus. » Aubépine n’était pas certaine que l’homme triste soit capable d’espérer quoi que ce soit mais se tu prudemment. Cela ne la regardait pas. « Je ne vais pas vous déranger dans vos travaux ? » Il s’était approché d’elle au fur et à mesure de son installation, posant un pot de miel sur la table, lui caressant la main au passage, l’air de rien. Elle se sentit rougir et retourna à son latin. Précautionneusement, elle se saisit de son tube, l’ouvrant sur un parchemin vierge pour ne pas en perdre un grain. « Au contraire. J’ai un cas compliqué à élucider, et l’ambiance des serres me permet de ne pas être trop frustré par mon immobilité actuelle. Tu ne me dérangeras pas. » Elle hocha la tête sans rien dire. Ses yeux cherchaient déjà la traduction approximative de la formule utilisée. Cœur-brisé. Logique. Elle avait donc bien compris sur le coup. Comment réparer un cœur brisé, là était la question. Si elle s’était longuement intéressée aux relations humaines, elle-même ne s’attachait que peu et n’avait quasiment pas été blessée par les sentiment. Même l’abandon récent du médicomage l’avait plus mise en colère qu’autre chose. La détermination prenait tout. Elle frôla le bois du bout des doigts. Elle ne trouvait pas l’artefact déterminé. Il était plus du genre inerte, à manger de la glace à même le pot en pyjama négligé devant une comédie romantique. Une chose était sûre. Réparer ne donnerait rien. Il fallait souder à nouveau, donner de la structure, rétablir le lien entre les deux entités. En un sens, c’était politique. Tout était politique. Elle fronça les sourcils, attachant ses cheveux en un chignon haut et rapide avant de reprendre ses réflexions, inconsciente du regard pensif qu’attachait l’instructeur sur le haut de sa colonne vertébrale. Pensive, elle attrapa l’un des petits bouts de pomme qu’elle avait préparés et le porta à ses lèvres. C’était vraiment nul cette habitude de manger quand elle réfléchissait ou qu’elle était anxieuse. Voilà d’où venaient ses kilos en trop. Du grignotage. Elle repéra un morceau de fruit du dragon, qu’elle fit négligemment voler jusqu’à son compagnon de travail. Elle aussi savait utiliser les informulés. Doucement, elle ramassa la poudre qui s’était échappée. Et y ajouta quelques gouttes d’eau infusée prélevées de sa tasse de thé, espérant ainsi faire une pâte qui donnerait ce « corps » dont elle avait besoin. Un peu comme un plâtre. Et maintenant ? elle ne savait pas trop. Elle jeta un coup d’œil à Lancelot qui avait repris une activité de botaniste sur son établi. Puis secoua la tête, remis en place une mèche dérangée par le mouvement, retourna à sa baguette, ferma les yeux, tentant de sentir le pouvoir de l’objet. « D’où vient la magie… » la question était rhétorique, posée à mi-voix, plus pour elle-même que n’importe qui d’autre mais il y répondit quand même. « C’est une question ardue qui n’a pas encore été résolue. Cela dit, les théories actuelles hésitent entre un lien avec notre énergie vitale, celle qui nous permet tout simplement de nous mouvoir, de penser, et qui serait donc innée et un transfert venant de notre environnement direct. Ou les deux. » Elle s’était tournée vers lui pour l’écouter. Il se tourna vers elle. « Laquelle te semble la plus juste ? » Elle réfléchit. D’instinct, aucune des solutions ne lui convenait mais réfuter d’emblée les arguments d’un aîné, surtout plus instruit qu’elle l’ennuyait un peu. Elle baissa la tête. Elle lui devait d’être honnête, ce qui ne l’empêchait pas de chercher ses mots. « Si le second est vrai, alors cela voudrait dire que la puissance magique dépend de l’endroit où l’on se trouve, que certaines régions contiendraient du pouvoir et d’autres non. A l’époque actuelle, on le saurait déjà et la géopolitique mondiale se serait construite autour de ces points de pouvoir. Or, je n’ai pas remarqué que ma puissance magique changeait en fonction des lieux où je me trouvais. » Elle prit une gorgée de thé, tentant d’humidifier sa bouche sèche. « Si c’est le premier…cela dépend d’une définition de la vie je suppose ? Beaucoup de créatures ont un élan vital mais pas de magie. Je n’ai pourtant pas l’impression qu’ils vivent moins que nous. » Bien que ce ne soit pas à proprement parler une histoire de sang, cette théorie – totalement en accord avec la pensée mondiale dominante cela dit – ressemblait bien trop à une excuse pour écarter certains groupes de personnes. « Si c’est les deux… » un équilibre délicat, donc, entre une magie innée et un pouvoir extérieur présent partout. Elle soupira. Elle n’aimait pas ce genre d’exercice. Et si le coeur sorti ne devait pas re-rentrer ? Après tout, un coeur brisé ne se réparait que rarement avec le même compagnon, de ce qu’elle avait pu remarquer. Elle devait faire fausse route. Elle se mordit la lèvre et attrapa un nouveau morceau de pomme. Les objets n’ont pas de conscience. Même la fameuse intelligence artificielle chère aux moldus n’était qu’un enchantement complexe. Un algorithme. Elle avait beau ne pas y comprendre grand chose, elle en savait assez pour savoir que ce n’était pas comme l’intelligence émotionnelle. Et pourtant une baguette choisissait son sorcier. Et pourtant l’Instructeur leur faisait sentir la matière. Peut-être était-ce qu’elle n’était pas appariée à sa création ? Non, le snidget les aurait fait choisir un artefact au lieu de les faire fabriquer. Il n’était pas du genre à faire les choses pour rien derrière son discours hippie. Elle attrape un nouveau livre sur les liens entre ingrédients magiques. Un lien de potion. Elle déteste cette discipline, ça lui rappelle trop la cuisine. Prise d’une soudaine nausée, elle repousse son quartier de pomme à peine entamé. « Qui a scellé la baguette ?» La voix de son compagnon de travail surprit la jeune femme dans des pensées floues. Elle releva la tête, répondant sans réfléchir. « Moi » Elle regarda à nouveau l’exercice, continuant à voix haute, comme si s’entendre allait donner du corps à son raisonnement. « Si l’artefact possède un peu du pouvoir du sorcier qui le crée, alors peut-être puis-je l’utiliser pour tisser le sort, faire comme une couture…» encore quelque chose de féminin qu’elle ne maîtrisait absolument pas. C’était Sycomore qui cousait, tricotait, s’occupait du foyer. Elle n’était pas douée de ses mains comme lui. Elle se concentra. Tentant de visualiser comme des fils d’araignées qui prolongeraient le grain du bois. Quelque chose picota le long de ses doigts. Elle se concentra davantage. Rien. « Comment répare-t-on un coeur brisé, là est la question».« Je doute qu'il ait la réponse à cette question lui-même. Quant à ma réponse, elle tournerait plutôt autour d'alcool pour oublier ou de temps pour réparer, mais je ne pense pas que ça te soit très utile. Je suis généralement plus doué pour réparer les corps.» Il avait une voix douce qu’elle n’avait encore jamais entendue, malgré la dérision et l’ironie habituelle. Surprise, elle n’osa lever les yeux de peur de surprendre une douleur qu’elle ne voulait pas lui imposer. Le deuil était quelque chose de profondément personnel. Elle avait beau l’apprécier, l’admirer, le respecter de tout son être, elle ne se considérait pas comme assez proche pour le consoler. Et puis...elle n’était pas certaine de savoir comment l’on faisait. Son éducation avait été tout sauf tendre et attentive. « Je pensais à un coeur de baguette.» Précisa-t-elle alors bêtement, parfaitement consciente qu’il l’avait compris mais cherchant un moyen de...de quoi au juste ? Elle ne savait pas. Dédramatiser n’était pas le terme. Changer la conversation ? Pas vraiment. La remettre en contexte peut-être. Sûrement. « La formule qu'il a utilisée peut se traduire par coeur brisé. Certains sorts peuvent être annulés si on trouve leur opposé ». Ce qui n’était clairement pas le cas ici, donc. Elle se voyait mal traduire au hasard l’équivalent de “réconciliation” ou “seconde chance” en latin. C’était bien trop romantique pour être intelligent. Nouveau soupir. Peut-être l’alcool et le temps était tout ce qu’il fallait au final. D’un murmure et d’un geste de sa baguette, elle transforma son thé en vodka et en versa généreusement sur le bois, le parchemin et la table. L’odeur d’alcool la fit tousser un peu. La poudre vira au rouge. Il se passait quelque chose, c’était déjà ça. « Tempus fugit» fit-elle avec le geste approprié du sort qui servait à accélérer un peu certaines tâches comme des temps de séchage ou de pose. La baguette trembla. Elle eut un léger sourire. Avait-elle trouvé ? Le picotement dans ses doigts se fit plus fort encore. Elle frotta son index contre son pouce pour diminuer la sensation de démangeaison lorsque, soudain, une flamme verte s’éleva jusqu’à ses sourcils, sans toucher aucune plante. Ce fut comme un flash de lumière. Lorsqu’elle s’éteignit, de la baguette ne restait qu’une petite ligne de cendres. [/color] « Mchet. Wfet. Maadech fiha. Maadech tqoumelha qiama.»* Laissa-t-elle échapper entre ses dents d’un ton peu amène. Elle avait été fière de son travail de création. Elle savait dores et déjà que des yeux clairs d’une fleur blanche allaient la regarder d’un air moqueur. « Je peux vous aider ?»Autant se sentir utile puisqu’elle venait de rater l’exercice dans les grandes largeurs… *Elle s’en allait. Elle est terminée. Il n’y a plus rien a en espérer. Elle ne verra plus le dernier jugement = les carottes sont cuites (arabe/tunisie) Pivoine : Cours 12/20 Devoir 15/20 "Un bon début mais faites attention à mieux analyser les produits"Cormoran : Cours 17/20 Devoir 13/20 "Bonne baguette, attention à la finesse quand vous travaillez seul"Ortie : Cours 17/20 Devoir 16.5/20 "Très bien"Cassiopea : Cours ... Devoir 13/20 "Prenez confiance en vous, les baguettes répondent à la volonté et vous avez de bonnes bases."Pluie : Cours 12/20 Devoir ... "Bonne idée d'avoir utilisé votre élément mais méfiez vous des retours de flamme"Cendre : Cours 11.5/20 Devoir 14.5/20 "Bon travail, continuez comme ça, vous êtes sur la bonne voie."Jaguar : Cours 12.5/20 Devoir 13/20 "Attention à ne pas pécher par excès de confiance. Sinon, bon travail"Aubépine : Cours 18.5/20 Devoir 11/20 "Excellent travail de construction. Vous avez fait fausse route sur le devoir. Essayez d'être moins littérale." |
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