Ce soir était particulier. Ce soir, le sommeil avait vaincu Sycomore à 18h. Il en avait sécher le sport, mais c’était chose habituelle . Il avait cependant surtout séché le repas et n’avait donc pas pris soin de bien nourrir sa soeur qui en avait profiter probablement pour en sécher le repas, trop heureuse de n’avoir personne sur le dos pour surveiller l’état de son assiette. Il faudrait donc doublement insister demain pour qu’elle rattrape cet impair.  C’est cette pensée qui l’avait traîné en dehors de son sommeil . Nourrir Aubépine. Un coup d’oeil mal réveillé à sa montrer lui avait permis de déterminer l’heure céans. 3h. Grognement. Il ne dormirait probablement pas plus cette nuit. Cependant, une chose attira son oreille. Des bruits dans la salle commune. Au début, il eu du mal à y croire . Il passait la quasi totalité de ses nuits dans la salle commune et n’y avait presque jamais rencontré personne. D’autant que le ou la malotru n’avait pas pris ses précautions. Lui lançait toujours un sort d’insonorisation. Toujours. Sinon, la musique classique aurait retenti et réveillé tout le monde en plein milieu de la nuit . C’était donc anormal. Sycomore se redressa , passant rapidement sa chemise et fouillant une bonne dizaine de minute pour mettre la main sur sa baguette. Il n’en n’avait pas eu besoin aujourd’hui aussi cette dernière avait sagement dormi … dormi où avait été son interrogation pendant ce petit moment.

Une fois trouvée, il avait lentement marché jusqu’à la salle commune, rasant presque les murs . Le type, un grand type, se tenait devant la cuisinière cuisinant ce qui semblait être un truc infame. Enfer. Damnation. Il avait utilisé les oeufs qu’il destinait au déjeuner de sa soeur , deux oeufs cocotes au chèvres frais. Il avait peut être piqué dans le bacon et le chèvre frais. Et les pommes de terre . Furieux, le jeune homme se glissa derrière l’homme avec une agilité féline, pointant posant sa baguette entre les deux omoplates. Avec un peu de chance, ils n’auraient pas à utiliser ces fichus baguettes et ils pourraient régler ça au poings. Il gagnerait et condamnerait le type à être de corvée de pluche pour la peine. Comment ose-t-il alors qu’il y a des plats tout fait dans le frigo !

OK. Baguette, très mauvais choix. Il le savait, la baguette pour se battre, se défendre ou attaquer, c’était tout sauf pratique. Il aurait du commencer par l’assommer, il ne se souvenait plus de ce qu’en disait le règlement mais il s’en fichait bien. On venait d’entrer et de souiller son sanctuaire, l’affront était énorme, il devait être réparé, c’était impératif.  Et le pire, c’est que cela continuait, à en juger l’odeur acre de brûlé qui commençait à se dégager du fond de la poele qui avait continuer à chauffer durant l’affrontement et la bataille des regards. La colère de Sycomore gonflait un peu plus chaque jour et il était en train d’insulter Cormoran dans toutes les langues qu’il lui avait été donné de connaître, intérieurement. D’un geste bref, il avait tendu le bras pour sauver sa pauvre poele, la passant elle et son contenu sous l’eau froide , terminant d’achever l’espèce de poêlé infâme que l’homme avait préparé. Dans un français impeccable, il lui rétorqua, assassin

«Tu as gâché mon fromage, mes pommes de terre et mes oeufs. Je cuisine avec moi, demain ? De la terre ? La nourriture, c’est précieux, en faire n’importe quoi est une hérésie. Tu ne trouvais pas qu’il y avait assez de plat préparé dans le réfrigérateur? Il ne t’es pas venu à l’esprit d’aller chercher TES ingrédients dans la réserve TOI MÊME ?!»

Cette histoire ferait une heureuse, Aubépine, qui n’aurait pas à se confronter dans dix heures à cette nourriture qu’elle avait en horreur. Il en était persuadé, s’il ne cuisinait pas pour elle, elle se trouverait encore et toujours une excuse pour ne rien porter à sa bouche. Elle maigrissait de jour en jour et il n’y avait bien qu’elle pour croire que la maigreur extrême était pratique dans la cause et à la dernière mode parmi les sorciers. La baguette de Sycomore git un peu plus loin, il n’y porte plus aucun intérêt. Il est contrarié, cette question le turlupine vraiment. Qu’est ce qu’il va bien pouvoir faire à manger. Il ne cuisine que la nuit, c’est qu’il y a cours ma journée, et il est probablement hors de questions qu’il aille crapahuter en pleins milieu de la nuit jusqu’au réserve. Et quand bien même, il n’avait pas prévu de plat de secours,  . Elle ne mangerait pas deux fois de manière rapproché un même plat, donc impossible de récupérer un plat tout fait. Elle lui sortirait l’excuse «Mais j’ai déjà goûté .» Ou encore «C’était trop gras, tu sais ?». Il se maudissait de prendre toujours juste ce qu’il fallait d’ingrédients, se préservant ainsi de tout oubli ou gâchis. Il aurait du prévoir, il aurait du savoir. Mais ce n’était pas des «il aurait dû» qui feraient miraculeusement apparaitre les oeufs manquant , le lard et les pomme de terre. Il fallait une idée, là, maintenant tout de suite.  Ignoré , Cormoran. Oublié, l’affront. Sycomore se tourne, commence à ouvrir tous les placards, espérant trouvé miraculeusement un paquet de quelque chose oublié là.

Ca y est. C’est bon. Il est en pétard. Vraiment. Hurler sur ce type au nom de piaf n’avait en rien calmer sa véhémence et ses humeurs. Faire le point sur sa maigre pèche dans les placard non plus. Tant pis , pour la première fois de sa vie, Aubépine aurait le droit à du recyclage. Il s’imaginait déjà en train de batailler avec elle et à se retrouver à la faire manger comme une enfant , devant sa moue boudeuse et furieuse d’être traitée ainsi. Avec un peu de chance, elle serait tellement vexée par le comportement de son frère qu’elle finirait pas obtempérer. De toute façon, le timing était trop court et il ne réussirait pas à lui faire un plat satisfaisant caloriquement parlant avec la fin de riz et l’oignon trouvé dans un fond de placard. Un curry nature et puis quoi encore. Au pire, il attraperait deux trois légumes pour améliorer le tout… Non, ça ne serait pas suffisant. Elle le trouverait trop lourd et en vrai, il doute que son estomac tienne le choc avec un plat aussi consistant s’il pouvait en croire les libres qu’il avait apporté et qu’il consultait régulièrement sur le sujet. L’idéal aurait été de la faire manger en petite quantité pendant la journée. Sauf qu’il se voyait mal lui courrir après entre chaque intercours et batailler pour espérer qu’elle avale un douzième de salade. Il fallait s’adapter .

Sycomore rumine. Maintenant, il fixe Cormoran , le détaillant de son regard furieux, beaucoup trop expressif. Au moins , le type a compris comment le faire sortir de ses gonds et c’était probablement une des seuls raisons possibles au monde pour le mettre dans cet état. Il était tout penaud le géant, s’excusant, comme quoi il allait chercher à nouveau les ingrédients … Le timing est mauvais, on a dit. Il parla ensuite de son ersatz d’omelette… Par Merlin, qu’est ce qu’il ne comprenait pas dans «Tu ne trouvais pas qu’il y avait assez de plat préparé dans le réfrigérateur?». Il a de quoi nourrir un régiment de Cormoran dans ce foutu frigo , pret à l’emploi. Alors quoi, en plus d’assassiner les poeles, il ne savait pas se servir d’un micro onde ?! D’un mouvement, Sycomore s’accroupit devant le frigo, inspectant son contenu. Bon, au vu du type et de sa tentative , ce n’était pas du genre à manger végétarien. Exit les ravioles aux aubergines maisons. Il fallait du consistant , mais du consistant compatible avec Aubépine … Ah. Sourire en coin. Trouvé. Il lui faut deux gestes pour sortir une boite de poulet au curry et au noix de cajou , épicé et son riz basmati légér au légume. D’ailleurs, il y avait plus de légume que de riz, à cause du soucis relevé plus haut. Deux autre gestes pour verser deux portions dans une poêlé qui réchauffe le contenu à feu doux dans une poele avec un peu de beurre et deux derniers pour mettre la platrée dans une assiette posée devant Cormoran avec fourchette

«Voilà, ça t’aurait économisé la réparation d’une poêle et le gâchis de nourriture. Ca marche aussi avec le micro-onde, à moins que tu sois un vrai sorcier incapable de s’en servir et loupant ses sorts pour réchauffer la nourriture. A partir de maintenant, tu laisses mes ingrédients tranquille.»

Sycomore se retourne, va faire chauffer un peu d’eau, espérant que le thé finisse par avoir raison de ses humeurs

«Ce serait bête de perdre un enrôlé pour cause d’intoxication alimentaire. En tout cas pas chez les occamys, il en va de mon honneur.»

Sycomore surveille d’un oeil son eau chaude qui frémit plus lentement qu’il ne le voudrait. En attendant, se concentrer sur elle et pas sur le type derrière lui permet de ne pas aggraver son état psychique, même s’il continue de le maudire intérieurement sur des dizaines de générations. Sauf qu’au vu du contexte actuel, il n’est pas sûr que Cormoran ait l’occasion de se reproduire donc la malédiction n’aura que peu d’effet. Enfin la bouilloire chante , annonçant que son oeuvre est faite. Le jeune homme sort une boite à thé en ferraille d’un des nombreux placards , puis une tasse et une soucoupe en porcelaine décorée d’une frise de motif dorée , affreusement kitch , certes mais qui est il pour critiquer les goûts esthétiques en matière de vaisselle de Grand Mère. Il lui faut un peu de temps pour sortir aussi une théière bien assortie, avec ces mêmes motifs floraux qui se répartissent en bande tout autour de la panse de l’objet . D’un geste précis, il y ajoute la boule à thé maintenant pleine d’un thé noir parfumé . Patiemment et en silence, il compte quatre minutes, portant le tour sur la table, ignorant presque son «invité». Alors la préparation du thé fait son oeuvre, le coup un instant du reste du monde pour se recentrer. Il ne voit même pas son camarade réparer ses bêtises et sauver héroïquement la poêle d’une mort certaine d’un coup de baguette magique. Aucune remarque non plus lors de son remerciement. Sycomore finit par déclarer d’une voix claire

.«240.»

Ça n’a de sens que pour lui et c’est le top qui annonce que le thé est près . Il ne sert qu’une tasse, Cormoran n’ayant pas trop une tête à boire de thé. Quoi que l’imaginer avec une tasse de grand mère en train de boire le thé avait quelque chose de comique, tout en dichotomie. Il faudrait raconter ça à Aubépine, ce genre de comique de situation, de mariage mal arrangé , de paire mal assortie à tendance à la faire rire ou à au moins lui arracher un sourire en coin à travers son masque. Surtout que cette tasse là n’était pas la kitche et chargée de la collection. En plus, à en juger l’écusson à l’arrière des tasses, c’est de la vrai porcelaines , de Limoges, de Karlovy Vary ou de Meissen selon approvisionnement et dessin à l’arrière. Choisir entre un monogramme, les deux épées affrontées et les armoiries. Choix épineux mais aux décors tout aussi anciens et chargés. Cormoran qui continue, s’interroge du pourquoi de la cuisine , se faisant presque de fausses idées qui font lever les yeux au ciel au barbu. Il trempe ses lèvres dans le breuvage brûlant et repose la tasse dans sa soucoupe.

«Aubépine pèse 39 kilos pour exactement 1 m 54 . Son objectif ultime est de probablement faire un chiffre rond avec 30 kilos . Quoi qu’il en soit, le corps médical la considère en dénutrition. Elle préfère ne rien avaler. Je n’ai qu’une seule carte à mon jeu pour combattre ça. Elle ne peut pas me refuser ma cuisine. Seulement, lui resservir deux fois un même plat de manière trop rapproché lui donne une excuse pour refuser. Tu viens de détruire une futur recette d’oeuf cocotte au fromage de chèvre. Il faut que je l’accompagne aussi sinon, elle ne veut pas manger donc je cuisine pour deux. Tant que j’y suis, je prépare suffisamment pour les enrôlés Occamy, mis bout à bout. Vyasa prend sa part aussi. Ca m’occupe la nuit. C’est tout.»

Un silence

«Tu aurais préféré une histoire de gâteau d’anniversaire , sûrement.»

Bah. Le thé avait fait son oeuvre, redonnant une quiétude méritée à Sycomore qui était redevenu calme, malgré ses envies de meurtres précédentes. Et puis surtout, au vu de l’étrange activité nocturne de la cuisine des Occamys, il n’est pas le premier et ne sera probablement pas le dernier. Il est fort probable qu’au bout de quelque mois , tous le domaines sauras qu’un des enrôlés Occamy cuisine de nuit et que c’est l’une des raisons pour laquelle il dort en cours la journée. Il sera toujours tôt d’aviser à ce moment là, après tout. En même temps, si on le «dénonce» , les occamys se retrouve à un régime total. Après tout , il peut peut être continuer à les tenir, Vyasa compris, par leur estomac. L’homme commence à manger, Sycomore sirote avec calme la fin de son thé, perdu dans ses pensées . Il caresse la poche de sa chemise puis en sort son carnet et son petit crayon, les posant sur la table. Il l’ouvre, commence à relire ses dernières notes. Le type réagit, ce qui le fait relever le nez de son carnet . Il suréagit même, ce qui fait lever un sourcil circonspect à Sycomore, pas convaincu de la réaction. Il manque de rétorquer que c’est juste de la cuisine, qu’il a suffit de suivre la recette du livre et que n’importe quel péquin de base en est capable que le type ne termine pas sa phrase. Ah non, mais c’est pas vrai, c’est une manie de maltraiter la grammaire ici ? Entre la Selkie qui ne répond pas aux questions de base et lui qui finit pas ses phrases, elle va aller loin la rébellion. Alors il se permet de demander immédiatement

« Tu n’arrives pas à croire que quoi ?!»

Parce qu’il y a pleine de possibilité pour finir cette punaise de phrase. Qu’un curry aux noix de cajou pouvait être si bon. Que le poulet pouvait être si gouteux. Que des gens laisses des plats moisir au frigo par ignorance. Ou en plus dépréciatif mais non, ça ne collerait pas avec le reste de la phrase. Cormoran se rattrape, termine mais visiblement ce n’était pas la fin de la première phrase. Un non dit qui travaille Sycomore qui se contente de grommeler mécontent, écoutant à moitié la suite tandis qu’il renchérit , attirant son attention par un détail . Nouveau sourcil circonspect, crayon de papier en suspend au dessus du carnet recouvert de nombres et de symboles surlignés, entourés ou barrés.

«… Tu as vécu chez les moldus ?»

Le ton est surpris, interrogateur. Il faut dire que Sycomore se croyait, avec Aubépine, assez rare comme espèce. Des Sangs purs qui s’étaient perdue et planqué longtemps; très longtemps chez les moldus au point qu’il craignait que le secret s’évente par ses références, ses oublis et des paroles.  Peut être que Cormoran n’était pas sang pur mais il faut avouer que si dans les écoles, le sujet était une marotte (se vanter d’être sang pur, se moquer des sangs mêlés et fustigés les nés moldus interdit d’éducation, erreur de la nature dans la bouche des professeurs) , au domaine, c’était plus ou moins tait. Mais lui, catalogué sang pur, se devait à une certaine prudence pour ne pas éventer le secret et mettre en danger ceux qui les avaient aidé.

Un autre planqué alors. Il ne pensait pas qu’ils étaient si nombreux et en même temps, c’était assez logique. Une fois assimilé, un sorcier n’était pas différent d’un moldu en apparence. Ils avaient tous, une tête , deux bras et deux jambes. Sycomore l’écouta et jugea bon de ne pas continuer sur cette voie. Être sang pur au domaine revêtait une certaine culpabilité , parce qu’ils étaient issus de la classe privilégié et n’avait donc en théorie aucune raison de de rebeller. En théorie. En pratique, c’était toujours assez différents, en fonction des accointances et des situations familiales. Mais aurait il été seulement Sycomore et Aubépine si leurs parents avaient été sang mêlé ou né moldu. Est ce que cela aurait empecher Père d’être Père, un tyran familiale dans toute sa splendeur. Est ce que cela aurait empêcher Mère d’être Mère , maligne et habile déformatrice du système pour se protéger des divers tyrans de son entourage. Il écoutait cependant. En tant qu’Officier, il serait peut être obligé de composer avec Cormoran dans son équipe. Connaître les raisons de son engagement, ses forces et faiblesses pourraient être des informations très précieuses. Il hoche donc doucement la tête. Quelque chose lui disait qu’à l’avenir , une connaissance poussée des moldus pourraient être utile , les sorciers ne s’en méfiant jamais.

Il lève un sourcil quand l’animagie arrive sur le tapis. Cheval de trait , hein .

«La forme animal prise est souvent liée au patronus, tu n’en a pas lancer pour vérifier avant de commencer le rituel ?»

Il est un peu surpris. Théoriquement, Animagus n’est pas un statut qu’on acquiert à la légère. C’est très compliqué, il en sait quelque chose , ils se sont loupés plusieurs fois avant d’y arriver avec Aubépine. Heureusement, ils ont obtenu une forme plus discrète et parfaitement invisible , même si Aubépine se transformant en Aubéchat pouvait réellement se prendre réellement pour un félin. Mais bon, ça , à la limite, c’est une autre histoire et plus propre à sa soeur, trop sage en formule humaine ayant tendance à se lacher sous sa forme animal. Sycomore sent bien qu’il est censé renchérir dans le sujet mais il n’a pas envie . Que la moitié du domaine sache qu’il cuisine de nuit et dort le jour, ce n’est pas grave. Qu’il se transforme en chouette est pour l’instant su par le corps enseignant parce qu’ils ont son dossier, par Aubépine parce qu’Aubépine et Pivoine parce qu’au bon moment au bon endroit. Il ne faudrait que ce savoir s’ébruite plus alors il ne dit rien, se contentant de réfléchir à une suite de discussion.

«De toute façon, je doute qu’il y ait des mangemorts cavaliers et qu’il fasse attention à un cheval qui broute , tout imposant qu’il soit. Mais c’est sûr qu’on ne confiera pas les missions d’infiltration sur ce critère.»

Il reprend sa réflexion sur carnet, pensif , tapant de l’index gauche

«Ta connaissance du monde moldu sera par contre un atout, elle te permettra de te fondre dans un décor qu’ils ne maîtrisent pas en cas de fuite. Tu seras peut être l’un de ceux qui s’en sortiront le mieux quand le Domaine tombera. Parce qu’il tombera, ce n’est qu’une question de temps. On est trop nombreux statistiquement pour garder un secret, il y a forcément une ou deux taupes parmi nous. Alors il faut profiter de la bulle d’air que nous propose cette période pour nous entrainer.»

Il se redresse .

«Il y du sorbet au fruit maison en dessert . J’ai récupéré des vieux abricots de saison et des pèches . Je n’ai pas encore trouvé comme faire pour le chocolat, il faudrait que je demande une sorbetière au domaine. J’aurais du y penser en faisant ma malle.»

Sycomore lève un sourcil circonspect. Justement, s’il ose, si ton patronus est , au pif, un canasson, il y a peu de chance pour que tu te transforme en hippocampe ou en baleine. De toute façon, les gros animaux sont apparemment extrêmement rare, à en croire la littérature sur le sujet. Comme les animaux minuscules d’ailleurs. La magie du patronus aime le juste milieu. Nouvelle assertion, nouveau levage de sourcil. Si sa mémoire est bonne , les chevaux de trait, on ne monte pas dessus , on les attelle à des chariots. A voir si Cormoran apprécie l’exercice mais il en doute. Il serait drôle d’essayer pourtant. Comme il serait drôle de se pointer avec des cakes salés, vu que môssieur n’est pas un bec sucré. Sérieusement, on ne refuse pas sa glace. Surtout son sorbet poire. Même quand on fait partie de la crème de de Scottland Yard ou de l’IRA. Et surtout si ce n’est pas du tout ce qu’on était venu chercher. Sycomore fixe son esprit sur l’idée d’avoir une sorbetière. Il faudrait l’enchanter ou la modifier magiquement, quand même il réussissait à s’en procurer. Et puis le sucré/salé n’était pas un problème, son livre de cuisine le plus récent contenait bien une recette de glace au basilic, au sésame ainsi que poivron et tomate avec une touche fromagère. Bon, après, c’est à se demander c’est on se trouve toujours face à une glace ou vers un autre hybride de la cuisine nouvelle. De toute façon, il lui faudrait une sorbetière pour réaliser ses projets culinaires futurs, peu importe les saisons à venir ou les avis contradictoires. Il regretta un court instant celle qui avait rendu l’âme avant leur départ pour le Domaine et qu’il n’avait pas pu remplacer. Il avait soupçonné Aubépine de sa mort prématurée (plus de sorbetière, plus de glace, plus de glace, plus de truc sucré et crémeux à finir sans pouvoir y réchapper et donc risquer de grossir.). En tout cas , elle n’avait pas pleurer son décès électrique contrairement à lui qui l’avait regardé un long instant, penaud, avant de la démonter pour la science et accessoirement voir si c’était réparable. L’obsolescence programmée, foutue concept moldu, avait décidé que non. Mais au moins, il s’était retrouvé avec la bestiole en pièces détachées devant lui. Trève de plaisanterie.

«Il me faut un sorbetière.»

Ce n’était plus une proposition, c’était presque … un ordre. Restait un soucis . A qui il était censé demandé l’objet en question, magiquement modifié en plus. A qui. Qui dans le domaine était capable de lui fournir l’automate tant désiré. Le prof. Lui, il pourrait lui fournir ça . Sauf qu’Odysseus a des heures pas très bien placées dans l’emploi du temps. Genre des heures où lui, Sycomore, dort dans un coin en attendant que le cours se termine à moins d’être secouer par un camarade désireux de se faire bien voir. En tout cas, c’était pas le prof qui viendrait le réveiller. Tout ça pour dire qu’il serait peut être malvenu de lui demander un truc au vu de son manque d’assiduité. Sycomore fixe longuement Cormoran. Bon lui , il a l’air un peu plus sérieux que lui, il a pas du se faire mal voir du prof .

«Tu ne veux pas aller lui demander ? A Odysseus. Ma sorbetière.»

Oui, l’objet n’existe pas encore mais il est déjà à lui.