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Discours de bienvenue
Sam 1 Juin - 20:09
Mr Le Directeur
Mr Le Directeur
46
Grand Manitou
Le grand moment. L'heure H. Le jour J. La minute M, pourquoi pas.

Mr Le Directeur, dans son bureau, relisait ses notes. Ses notes sur les enseignants, sur les enrôlés. Sur les contenus des rêves, des entretiens, des examens médicaux, de l'invasion pure et simple des subconscients. Sur l'esprit de rébellion d'Ortie, sur la passivité totale d'Odysseus vis-à-vis de sa condition nouvelle. Sur les relations, pré-existantes ou se développant, entre les uns et les autres. Il fit un petit tas avec les notes, et posa le tas sur son bureau. C'était ça, c'était tout. Jusqu'à Rêve du contraire, c'était l'armée avec laquelle il avait pour mission de réduire à néant le Monde Magique Britannique. Rien n'était jamais impossible, bien sûr, mais... c'était loin d'être gagné.

Il fit un signe de main et un tiroir s'ouvrit. Par magie, mais pas par un sort. Le tiroir était poli, c'était tout. Le Directeur ramassa sa pile de documents et les rangea. Le tiroir se ferma, et étant d'une loyauté à toute épreuve, ne se rouvrirait que pour son "Maître". Le Directeur le considéra un instant, puis laissa son regard vagabonder dans la pièce. La porte, le porte-manteau, les fauteuils, le bureau, Smeagol... le mobilier représentait une force conséquente, mine de rien. Pas une qu'il pouvait engager dans la guerre, du moins pas pour l'instant, mais tout de même. Il soupira. Se leva. Il fit un signe de tête à Smeagol et un signe du menton à la porte, qui s'ouvrit. Il la remercia d'un geste de la main et s'enfonça dans les couloirs.

C'était le jour J, l'heure H. La minute M était passée, bien entendu, parce que la ponctualité était la politesse des Rois, et que Le Directeur n'était donc pas concerné. Aucun de ces crevards n'avait encore fait quoi que ce soit pour mériter sa politesse. Et puis, en arrivant en retard, il s'assurait que tout le monde soit déjà dans la salle, déjà à l'attendre. Une douzaine de petits merdeux, sans compter les enrôlés. Que de monde à qui adresser la parole. Arrivé devant la porte, il constata que tout le monde n'était pas là. Il manquait, surprise surprise, une personne à l'appel. Mr Le Directeur sortit un petit étui de sa poche, en argent gravé, et l'ouvrit. Il en tira une cigarette qu'il alluma d'un claquement de doigts. Il avait à peine commencé à tirer dessus que des pas résonnèrent dans le couloir. Le retardataire. Il le regarda tranquillement passer devant lui, sans rien dire, tout en fumant sa clope, et attendit encore quelques moments après qu'il soit entré. Il ne pouvait décemment pas le suivre directement. Ça jaserait. Et puis, il avait commencé une clope, il fallait la finir.
Aaah, mais c'était bien là le problème de Mr Le Directeur. Une fois qu'il avait commencé quelque chose, il devait le finir. Rementor ne faisait pas exception, peu importait le personnel avec lequel il devait travailler.

Il entra dans la salle d'un pas calme, mesuré, et jeta un œil à la ronde. Les enseignants tenaient les enrôlés en laisse, bien comme il fallait. Ils étaient parqués par Brigade, et attendaient. L'estrade leur faisait face. Il monta dessus de ce même pas lent et mesuré qu'il avait en entrant. Une fois sur l'estrade même, il fit craquer son crâne, ses épaules, ses coudes, ses poignets, et toutes les jointures de tout ses doigts, une à une. C'était une façon comme une autre d'imposer le silence, fût-il malaisant. Il se racla la gorge tout en invoquant un sortilège d'amplification, sans baguette ni paroles.

"Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, et le reste, bonsoir et soyez les bienvenus à Rementor. Je sais ce que vous pensez, je m'y prends un peu tard, mais comme ça c'est fait, tout le monde y passe en même temps, c'est quand même beaucoup plus pratique pour moi que de vous rencontrer les uns après les autres." Il scanna la pièce du regard, s'arrêtant sur certains visages beaucoup trop familiers à son goût. "Même si ça n'a pas empêché certains d'entre vous de prendre l'initiative.

"Le Domaine de Rementor est, à partir de maintenant et jusqu'à la fin de vos jours, votre Domaine. Vous y vivrez en communauté et en bonne harmonie, car les gens que vous côtoyez au quotidien seront, plus tôt que tard, les mêmes en charge de vous sauver la vie sur un champ de bataille. Alors j'ai testé et je le déconseille : coucher avec la copine du second d'escouade la veille de l'attaque, c'est une très mauvaise idée."


Quelques rires disparates, balayés d'un revers de main.

"Je suis sérieux ! Et vous feriez mieux de prendre tout cela au sérieux, vous aussi. En venant ici, de votre plein gré, en adoptant un nouveau nom, en signant le registre, et en passant la visite médicale, vous vous êtes effectivement engagés dans une armée dont le but est de libérer le Monde Magique de l'emprise ténébreuse qui l'étouffe. Vous savez de quoi je veux parler. Vous savez de qui je veux parler. Et vos enseignants, plus que quiconque, savent la terreur et la brutalité à laquelle vous allez devoir faire face. Écoutez bien ce qu'ils ont à vous dire, car tous ont fait une erreur, une seule erreur, une erreur fatale, l'erreur de trop, et il vous incombera de ne pas la commettre à votre tour. Montrez-leur que vous valez mieux qu'eux, à ces vieux cons !

"Bien entendu, ce que nous faisons ici est soumis au secret le plus absolu. C'est pourquoi il est interdit de quitter le Domaine. Il suffirait d'un Imperius, voire..."
Son regard balaya à nouveau la salle, son nez se retroussant de dégoût par endroits. "... un vulgaire Endoloris, et la plupart d'entre vous nous vendraient au plus mauvais ! Oooh, certains d'entre vous auront des missions en extérieur, des missions cruciales, bien sûr, mais uniquement après un entraînement rigoureux pour résister à ce genre de méthodes. Pour les autres, je vous promets que les salles de cours concernées sont insonorisées.

"Si vous vous blessez dans l'exercice de vos fonctions, en cours, en sport, ou en courant comme un débile d'une salle à l'autre, je ne veux pas le savoir, c'est votre problème. Vous vous relevez et vous continuez. Si vous ne pouvez physiquement pas vous relever, je ne veux toujours pas le savoir, c'est le problème de Lancelot. Vous le connaissez, il s'est occupé de l'examen médical à l'arrivée dans le domaine. Il sait tout de vos corps, y compris comment les réparer. Il connait même votre point G, mais si vous n'êtes pas Odysseus, il s'en fout royalement."


Il leva la main immédiatement, au cas où, pour prévenir tout velléité de rire.

"Moi, je suis Mr Le Directeur. C'est sous ce nom que vous me connaissez. C'est sous ce nom que vous m'adresserez la parole, si vraiment vous n'avez aucune autre alternative. C'est sous ce nom que je vous enverrai mourir au combat pour restaurer un semblant d'ordre et de justice dans le Monde Magique. Tout comme vous, j'ai renoncé à mon passé, à mon identité, à ma famille et à mes amis pour me dévouer, corps et âme, à ce projet. À NOTRE VICTOIRE PROCHAINE ! Et rien, vous m'entendez, RIEN ne viendra entraver cela. Je ne saurais le tolérer.

"Alors marchez droit, apprenez à casser du Mangemort, et vous pourrez aller tuer quelques mages noirs. Si vous avez le droit à des hobbies, rien d'autre que la victoire ne doit accaparer votre attention première."


Une dernière fois, son regard balaya la salle. Il leva un sourcil.

"Je sais que certains éléments peuvent prêter à confusion, entre les lits confortables et les repas chauds, mais c'est une guerre, ici, pas une colonie de vacances. Soyez intelligents, et rendez-moi fier d'avoir tout misé sur vous."

Il esquissa un sourire.
Re: Discours de bienvenue
Dim 2 Juin - 0:36
Aubépine
Aubépine
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Assemblée générale. Ils étaient tous entassés là, séparés par brigades, une bande de jeunes adultes encadrés par douze instructeurs tant hommes que femmes. Devant eux, Lancelot semblait égal à lui-même lorsqu’il y avait des réunions obligatoires. Nonchalant, pas vraiment intéressé, entouré des deux femmes qui complétaient le triumvira (ou triumuliera ?) des Zouwu. L’asiatique, Zhurong et l’américaine, Nyamata. De là où elle était, perdue entre les épaules de ses camarades – elle n’avait pas voulu utiliser sa petite taille pour aller devant, elle préférait se fondre dans la foule – elle ne voyait pas tous les détails des expressions de ses supérieurs hiérarchiques. Tout au plus, si elle se penchait, pouvait-elle remarquer les chaussures du Professeur aux créatures magiques, Vyasa (elle les connaissait par cœur maintenant, elle pouvait même en décrire les odeurs…) ou les talons de la brune Morrigan. La brigade Occamy était beaucoup trop loin à son gout. Dans la multitude, elle aurait aimé sentir les bras de son frère contre son dos. Elle ne les connaissait pas ces gens. Elle était bien trop exposée. Musashi, lui, disparaissait totalement dans la foule. En levant les yeux au ciel, elle croisait aussi le regard triste du fabriquant de baguette, Odysseus qui du haut de ses deux mètres semblait toujours planer au-dessus d’eux. Qu’il éclipse Kerana et Soumaworo, solides sur leurs jambes ne voulait rien dire. Des trois, ce n’était pas Ulysse le plus dangereux, ça, c’était certain. Et puis, tout au fond venaient les Selkies, reconnaissables par la chevelure de feu de l’instructrice de…euh…elle confondait sans cesse l’extraction et l’infiltration. Enfin l’un des deux. On disait qu’elle était froide. Et Irlandaise elle aussi, comme Morrigan. Elle faisait un contraste curieux avec Ishtar, toujours tirée à quatre épingles et le crâne miroir de Pombero. Elle avait eu le temps d’apprendre à reconnaitre chacun et de retenir presque leurs matières. Certes, elle n’avait pas de notes écrites et ne s’inquiétait pas des rumeurs sur les amours d’un tel ou une telle (elle s’y pencherait plus tard) mais c’était un début. Et le Directeur n’était toujours pas là.

Il y eut le retardataire habituel, puis encore une attente. Retenant un soupir, la jeune femme vérifia une nouvelle fois que sa robe rouge foncée un peu bohème ne s’était pas froissée et qu’elle la couvrait bien des épaules aux pieds, le décolleté ne donnant pas une vue trop plongeante aux géants autour d’elle puis, rassurée sur son apparence, elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille et s’immobilisa. La rumeur l’avait prévenue. Le Directeur arrivait.

Impassible, avec, sur son visage, le sourire poli de circonstance, impeccable dans sa tenue de fête, immobile dans la foule, Aubépine ne révéla rien des pensées que les mots du propriétaire du Domaine leur avait réservés. Elle ne sourit pas à ses tentatives d’humour, ne se laissa pas emporter par les quelques murmures outrés lors des insultes voilées, elle ne hocha pas la tête aux moments importants. Elle écoutait, avec sérieux et attention, retenant la substance du discours. Il y avait toujours plusieurs couches à ce genre d’exercice. La rhétorique pour convaincre, le sens pour persuader et l’essence qui était le centre même du message à passer. Elle aurait des retours sur le premier, peut-être sur le second mais pour le noyau, elle préférait ne s’en remettre qu’à elle-même. Et ce qu’elle retenait surtout c’était que, malgré quelques excursions à l’extérieur, ils étaient coincés ici à vie. Ses yeux cherchèrent le regard de son frère alors que ses mains applaudissaient une conclusion en apothéose.
Re: Discours de bienvenue
Dim 2 Juin - 13:20
Lancelot
Lancelot
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Soins et survie en milieu naturel
Sang mêlé
Arcamagie
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Comme il leur avait été demandé, les instructeurs avaient réunis tous les enrôlés de leur brigade respective dans la salle de réception du Domaine. Les consignes avaient été strictes et fermes, surtout venant du médicomage qui avait signifié d’une voix calme et, de façon surprenante, d’autant plus dangereuse qu’il ne tolérerait aucun retardataire. Il n’y avait cependant pas eu besoin d’agiter une sanction à la fin de sa phrase; tous souhaitait entendre ce que le Directeur avait à dire. Tous étaient curieux de rencontrer la personne responsable de leur présence ici. Même le corps enseignant montrait une certaine impatience, jetant pour certains des regards discrets vers la porte ou l’espace situé devant eux, restants impassibles pour les autres.

Lancelot était de ceux-là. Il avait fait un effort de présentation, ce qui signifiait l’ajout d’une veste bien taillée par dessus son habituel combo de chemise et de veston, et pas de terre sur ses mains ou ses habits. Ou de sang, mais c’était tout de même plus rare. Ses traits étaient figés en un masque neutre, sa posture détendue et nonchalante sans pour autant se montrer impertinente, l’esquisse d’un sourire au coin de ses lèvres lorsqu’il croisait le regard d’un de ses collègues.

(L’agitation et l’impatience se trouvait sur sa peau, pattes de velours s’agitant le long de son torse, son abdomen, remontant vers son épaule, faisant le tour de son cou avant de se poser là où les battements mesurés du coeur de l’homme le rassurait, avant de recommencer le même cheminement. Lancelot y était trop habitué maintenant pour que cela le trouble.)

Enfin, les murmures annoncèrent l’arrivée de l’homme à la tête de tous, et le discours commença. Lancelot écouta, son attention clairement dirigée sur les mots prononcés, le sens qu’ils révélaient, qu’ils cachaient aussi, s’accordant un sourire sardonique lorsque son nom fut mentionné, d’abord pour son rôle en tant que médicomage du Domaine puis pour la nature de ses relations avec Odysseus. Il crut sentir quelques regards dans sa direction.

(Il ne tourna pas la tête pour observer sa réaction.)

Croisant les yeux inquisiteurs - et étais-ce de la confusion? - de Vyasa, Lancelot se permit même un sourire un poil plus outrancier et un regard pointé alors que le discours continuait, amusé à l’idée de l’image mentale qui avait sans doute traversé l’esprit de l’Instructeur chargé des créatures magiques.

Les mots ne l’avaient pas surpris. Rien de ce qui avait été dit ne lui avait pas été signifié auparavant, ou n’avait pas effleuré son esprit. À nouveau, la nécessité d’accepter une situation de fait, le feulement d’indignation que lui seul pouvait percevoir, le grognement de rébellion qu’il tut immédiatement avant que les griffes d’un tel maux puisse se planter au plus profond de son âme. Il avait un but et une mission, et la volonté de la mener à bien afin d’aider le monde pour lequel il avait tant combattu auparavant. C’était bien assez.

Il faudrait que ça le soit.

Lorsque les applaudissements se turent, Lancelot se tourna vers sa brigade pour leur adresser un léger signe de tête. Ils pouvaient rester, converser, tenter même d’approcher Monsieur le Directeur s’il le souhaitait - il ne le conseillait pas, mais ils étaient libre d’essayer, après tout. Son rôle pour la journée était terminé et ses ouailles pouvaient tout à fait trouver le chemin de leurs dortoirs sans son aide. Après quelques mots échangés avec les autres instructeurs de sa brigade, ses pas le firent se diriger naturellement vers Odysseus. « Votre chambre ou la mienne? » Demanda-t-il sans préambule en souriant avec le même amusement habituel. « Nous aurons certainement plus d’intimité que dans les serres ou l’atelier. »
Re: Discours de bienvenue
Lun 3 Juin - 0:07
Odysseus
Odysseus
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Discours de bienvenue X5ed
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Baguette, artefacts et enchantements
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Ils étaient tous là. En silence, j’avais compté les têtes brunes et blondes, attendant qu’ils se soient mis en rang pour ne pas les mélanger. Beaucoup se ressemblaient et pourtant je me souvenais de chaque baguette que j’avais distribuée. Il y avait la silhouette voilée de Corneille dans un coin, et d’autres divers. Arcturus dont j’appréciais le calme et l’amour des arts manuels. J’avais aimé lui enseigner le feu et la forge. J’aimais chaque élément. Profondément. De par mon éducation d’Elemage, évidemment mais aussi parce qu’ils faisaient partie de ce qui ne changeait jamais, ce qu’on ne pouvait pas transfigurer. Ils étaient la base de toute puissance autour de nous. Certains auraient dit « la force ». Je n’étais pas de ceux qui hissaient la Guerre des Etoiles au rang de religion mais je comprenais le principe que les américains n’avaient de toute façon pas inventé. Ils n’inventaient jamais rien Ils ne faisaient qu’optimiser et déformer ce qui existait déjà à des fins de profit.

L’heure n’était pas à la politique. En silence, droit dans ma longue robe anthracite, j’attendais l’arrivée de Monsieur le Directeur. Des bruits de pas attirèrent une attention polie. Pas la mienne. Jamais l’homme avec qui j’avais partagé plusieurs jours ne se serait laissé aller à une telle démarche. Il ne se montrait jamais pressé et c’était l’une des choses que j’appréciais chez lui. En toute chose, même dans ses éclats pourtant violents – on l’avait ressenti le soir du 20 mai – il y avait un calme certain, une maîtrise qui pouvait être dirigée vers le bien comme vers la destruction avec la même maestria. Je l’admirais autant que je le craignais, pour ses qualités et ses défauts mêlés. Seul, son penchant pour le sarcasme et les remarques acides me dérangeaient parfois quelque peu. Je n’étais que rarement d’humeur à rire des autres. D’autres pas, plus posés et je ramenais mes yeux clairs sur l’estrade. C’était lui cette fois. Je laissais mes camarades de brigade faire la police et m’écartait un peu pour ne pas gêner la vue des enrôlés. Mon dos n’avait rien de passionnant. Le reste de mon être non plus, en réalité. Il commença à parler, et je sentais son humour même si ses blagues ne réveillaient en moi aucun éclat de rire. Je ne me souvenais plus de la dernière fois que j’avais fait plus que sourire. Impassible, j’écoutais le son de sa voix, admirant la qualité de ses propos. Il savait exactement quoi dire, et comment, pour amener l’autre là où il le voulait. Emphase, jeux de mots, décalage, propos choquants ou faits pour rester dans l’esprit de ses interlocuteurs. Et même une plaisanterie un peu osée au sujet de ma relation avec le médicomage. J’ignorais les regards posés sur moi, ne montrant aucune autre émotion que cette impassibilité triste qui était la mienne. Que ce soit vrai ou non, cela ne les regardait pas. Je refusais de laisser ma vie privée ou intime être le sujet de spéculations et de cancans.

Le seul moment où j’eu une quelconque réaction fut à l’annonce de cette erreur que nous aurions tous commise, nous les instructeurs. De ce moment décrit comme de terreur et de souffrance. Je ne savais que trop bien que cela avait été le cas pour mes camarades. J’en rêvais encore le soir, lorsque la mauvaise porte s’ouvrait à moi ou que j’en passais une autre qui criait dans la nuit. Ma mort, cependant, avait été douce. Je l’avais voulue comme une délivrance, un moment où ma peine me serait enlevée, où mon fardeau serait remis sur d’autres épaules. La lumière me l’avait refusée. On m’avait dit non.

Les applaudissements m’arrachèrent à ma contemplation songeuse. Il avait terminé. Il ne m’avait rien appris de nouveau, évidemment, mais les enrôlés, eux, ou du moins les intelligents, devaient avoir eu beaucoup de choses sur lesquelles réfléchir et leur laisser le reste de la journée pour ce faire était une bonne chose. Je revins donc au Domaine, au moment présent et, par habitude, fit glisser mon regard sur la foule pour croiser les yeux du botaniste. Feuille contre pluie. L’autre s’approcha. Je le laissais faire.

« La tienne. » Malgré le thé qui y était sans cesse présent et qu’il s’obstinait à m'offrir en préambule de leurs autres…travaux. Je jetais un coup d’œil à mes ouailles et mes collègues qui semblaient très bien gérer les choses par eux-même. « Après toi ? » fis-je enfin, habillant ces deux derniers mots d’un signe de la main.
Re: Discours de bienvenue
Lun 3 Juin - 10:32
Arcturus
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Discours de bienvenue Z9v8
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Le Directeur se faisait soigneusement attendre, mais ça ne te gênait pas vraiment. Pour patienter, ton regard de mer parcourait la foule présente, tes collègues enrôlés comme les instructeurs, reconnaissant plus d’un visage, même si plusieurs t’étaient encore inconnu. D’humeur complaisante comme à ton habitude, tu t’étais reculé derrière tes camarades plus petits afin d’éviter de leur bloquer la vue, finissant non loin d’Odysseus dans le processus. Ton attention s’attarda un instant sur lui, avant de retourner à ses vagabondages. Le fait d’être rassemblé par brigade faisait en sorte que tu étais non loin de Muguet et Corneille, mais tu ne manquais pas de remarquer Polaris, Moineau et d’autres, eux-mêmes sagement parqué comme les snidgets l’étaient.

Tu soufflas lentement l’air de tes poumons avant qu’un homme que tu n’avais aucune peine à reconnaître se présenta devant l’assembler afin de commencer à parler. Tu n’oubliais pas l’épisode de l’âtre avec Corneille lors de votre première réunion. Il ne t’avait pas fait bonne impression.

Pour autant, tu laissais tout cela de côté afin de l’écouter, d’essayer d’en tirer le plus possible, car il ne faisait aucun doute que des non-dits se cacheraient parmi le discours de l’homme et qu’il ne se donnerait certainement pas la peine de vous en expliquer les détails.

Pour le moment, tu retenais quelques points : Votre Domaine jusqu’à la fin de vos jours.

Chouette.

Ne pas coucher avec la copine du second d’escouade la veille de l’attaque… Logique.

Ça tordit légèrement les coins de tes lèvres, sans pour autant te tirer un de ces rires dont tu étais pourtant peu avare. De toute façon, le Directeur reprenait déjà du sérieux, ses propos se faisait plus dans l’ordre des choses avec votre présence en ces lieux.

Tu n’avais pas besoin des instructeurs pour savoir ce que ça faisait. Et le fait qu’ils soient mort et toi non, ne te faisait pas sentir meilleur qu’aucun d’entre eux. Au contraire, ils avaient abandonné leur repos pour revenir se mettre les pieds dans la guerre, pour vous enseigner ce qu’ils savaient, pour vous aider à être meilleur, à pouvoir faire le poids. Tu n’aurais pas cru ça possible avant d’arriver ici, et pourtant, ils étaient là, parfois plus ou moins ravi face à la tâche, mais définitivement prêt à l’exécuter. Cet homme était plus souvent qu’autrement déplacé avec ses mots.

Oh, tu savais ce qu’il cherchait à faire. Peut-être que ça marchait avec d’autres. Certainement, même, si tu te fiais à l’expression de certains visages, mais pour ta part, tu te contentais de froncer légèrement les sourcils. Tu te passas de regarder Odysseus à la mention de sa relation avec Lancelot. Que ça soit vrai ou non, ce n’était pas important, mais tu n’appréciais pas pour autant qu’il en soit fait mention.

Bordel, t’avais juste envie que ce discours se finisse pour aller faire autre chose de ton temps.

L’idée de mourir t’enchantait pas beaucoup, encore moins pour ce type. Tu ne ferais rien pour Mr Le Directeur. Oh, tu allais te battre, peut-être mourir, mais ça ne serait jamais pour cet homme. Tu avais tes propres raisons de te battre, de marcher sur ta nature pour faire de toi un tueur légalisé par des fadaises telles « C’est la guerre » qu’on louangerait plus tard si vous parveniez à défaire les ténèbres qui grugeaient ce monde.

Pensais-tu que c’était possible ?

Pas vraiment.

Mais tu allais quand même tenter. Parce que ne rien faire, c’était échouer pitoyablement avant même d'avoir commencé et tu en avais assez de ça. Tu n’échouerais plus jamais par défaitisme.

Tes mains claquèrent une contre l’autre à quelques répétitions pour suivre les applaudissements que la fin du discours avait déclenché, puis ton regard se porta sur tes instructeurs, attendant d’hypothétiques consignes. Comme rentrer au dortoir. Bien. Tu te dirigeas en compagnie des autres vers la sortie, absorbé dans tes réflexions.

Oui, tu avais besoin de réfléchir à tout cela, peut-être même entendre un peu ce que les autres avaient pu penser de tout cela. Tu avais ton propre avis, certes, mais tu appréciais toujours d’entendre celui des autres, la lumière différente qu’ils pouvaient donner à des mots, à des sens.
Re: Discours de bienvenue
Lun 3 Juin - 12:31
Vyāsa
Vyāsa
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Discours de bienvenue Uq87
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Aujourd’hui, c’est la journée où t’es croisé berger et que tu guides la marmaille dans la salle de réception.

Ouais, il ne faut pas déconner. Morrigan gère mieux ce genre de trucs que toi, ce qui ne t'empêche pas de balancer un poétique « Allez, on bouge son cul, plus vite c’est fait, plus vite on sera de retour et vous pourrez faire… Ce que vous faites, là, peu importe ce que c’est. Putain de merde, je ne veux pas savoir. »

Allez, hop hop hop. Les dragons étaient plus coopératifs que ces loustics. Mais quand même, vous arrivez à bon port, histoire d’attendre le Dirlo qui semble avoir la ponctualité où la poule à l’œuf -ne me faites pas dire où ! Usez deux secondes de votre imagination ! -, ce que tu pourrais moyennement lui reprocher, sauf que toi, tu as une horloge qui te grogne dessus, alors ça ne devrait pas trop chier.

Bordel. Que rien n’arrive à cette horloge où t’auras tout intérêt à vivre durablement dans ta salle de classe.

Enfin, il se pointe, grimpe sur son estrade. Tu le vois à moitié, noyé derrière plus grand, pas loin de Morrigan. Sauf que tu t’en fous.

Le Dirlo commence. Et tu écoutes. Ses propos sont souvent rudes, à travers quelques traits d’humour qui arrachent quelques rires. Ensuite, il se fait plus sérieux, plus mordant. Ça ne te choque pas, t’es trop brusque toi-même pour commencer à aller le reprocher à d’autres, même si tu l’emmerdes profondément de te désigner comme étant un vieux con. Ces gosses sentent encore la pisse et le talc pour la plupart, il ne faut pas déconner. Vas y avoir un sacré taf à faire. Après si ça motive les enrôlés de leur montrer qu’ils sont meilleurs, grand bien leur fasse. Qu’ils commencent par être sérieux en cours et tu passeras peut-être une belle première année. Ou peu importe le temps. De la façon que le Dirlo parle, t’as les pieds ici pour le restant de tes jours prise deux.

Et merde, ça ça te fait chier.

Tu souffles légèrement, sans un mot, alors qu’il est question de faire subir des sortilèges interdits aux enrôlés. Il y a des gens qui ne devaient pas savoir à quel point ils en chieraient avant d’arriver ici. Pendant quelques secondes, tu te demandes si toi-même vendrait la mèche si tu étais capturé… Mais encore faudrait-il te récupérer vivant, ce qu’ils n’avaient pas réussi à faire, aux dernières nouvelles, ces connards de fils de pute de mangemorts.

Mais nah. Pas question de vendre Rementor. Autant mourir, cette fois pour de bon.

Enfin, tu retournes un peu à ce que l’homme sur l’estrade raconte… Pour tourner la tête vers Lancelot en haussant lentement un sourcil, inquisiteur… Pour obtenir une réponse qui semble… fort éloquente. Tu gardes quelques secondes de plus ton regard dans le sien en un échange muet qui ne vous appartient qu’à vous avant de détourner ton attention du médicomage, sourire en coin aux lèvres.

Bon, la suite sonnait badass, pour motiver un peu les culs d’enrôlés qui ne connaissaient pas le mot « motivation » et qui pouvait encore se fourvoyer sur l’enfer dans lequel ils avaient mis les pieds.

Pas compliqué, tout ça. Fallait bosser fort pour valoir quelque chose sur le champ de bataille, buter des types qui avaient choisit le camp des ténèbres, essayer vaguement de survivre -et au pire, vous serez toujours remplaçable – pour en buter plus et rendre Mônsieur Le Dirlo fier.

Eh bah, on commençait quand ?

T’applaudis. Pour la forme. Clap. Clap.

Puis marmonna un truc dans le genre « M’faut un café. »

Et de rajouter plus fort afin que les enrôlés puissent entendre.

- Café frais à la salle commune. C’est à prendre ou à laisser, mais ne vous attardez pas ici.

Et tu sors toi-même des lieux pour te diriger vers le bâtiment des Occamys. Faire du café, assez pour tout le monde. Parce que tu déconnais jamais avec le café.
Re: Discours de bienvenue
Dim 9 Juin - 16:09
Polaris
Polaris
36
Médic
Le discours du Directeur. Par ce qu’il semblait qu’il en fallait bien un. Je ne suis pas à l’aise, je ne saurais expliqué exactement pourquoi. Peut-être était-ce parce que nous étions regroupés par brigade, faisant que j’étais aux côtés d’Aubépine, peut-être… Ou était-ce parce que je trouve ça étrange, si étrange comme mise en scène? Probablement un peu des deux. Tout cela pour dire que je ne me sens pas super bien. J’étouffe, c’est une impression, en réalité, je ne sais pas. Je ne sais pas grand-chose à vrai dire. Je me demande de quoi le directeur va parler.

Malaisée, voilà comme je me sens à vrai dire.

Je n’ai pas le choix d’être ici. Pour rien au monde j’avais voulu être en retard, et justement, j’ai réussi à me présenter dans la salle à une heure décente. Je n’aurais pas voulu que l’on me réprimande à cause de cela. Par contre, même si la majorité des enrôlés étaient à l’heure, le directeur, lui, ne l’était pas. Probablement qu’il avait des choses beaucoup plus importante à faire qu’un simple discours. Dans ce cas-là, il n’avait pas à faire une telle chose. Je ne sais pas. Je n’apprécie pas les gens qui se font attendre. Je suis impatiente, je me balance sur mes pieds, je retiens tous mes soupirs. Je patiente en jouant avec la jupe marine aux motifs d’étoiles et de lunes. J’échappe l’un de mes soupirs. C’est long. Cependant, il semblerait que mon soupir ait encouragé le directeur à pointer le bout de son nez.

Enfin.

Je l’écoute, comme tout le monde, après tout, nous sommes ici pour cela. Il nous donne l’impression que nous ne sommes pas importants. Au lieu de rencontrer tout le monde, il préfère nous attrouper afin de le faire d’un seul coup. Sympathique. Je tique déjà. Il a beau être le directeur, je ne le trouve pas correct de dire de telles choses.

Notre domaine. Jusqu’à notre mort. Je dois respirer, garder mon calme. Combien de temps allons-nous rester en vie dans ce cas? Je suis perplexe, ça me stresse tout cela. Je ris jaune. Je chasse cette blague de mauvais goût, me concentrant sur la suite du discours.

Il a beau avoir quelques paroles censées, mais il reste que le directeur à un humour de mauvais goût. Ça me déplaît grandement. Je grimace, j’ai envie de lâché une exclamation, mais cela ne servirait absolument à rien. Je suis moins enthousiaste soudainement. J’ai seulement envie de quitter la salle. J’ai l’impression qu’il se moque de nous et ça, je trouve ça difficile à concevoir.

Je ne veux pas que l’on se moque de nous allons qu’on s’est rallié à cette cause que nous trouvons juste et qui est difficile. Nous souhaitons faire que notre mieux, je ferais de mon mieux pour soigner tout le monde, les garder en vie. Je veux que les gens vivent.

Les dernières paroles du directeur prennent enfin fin. C’était douloureux à entendre tout cela. Je.. J’ai besoin d’air encore une fois. Assimiler tout cela, me dire que ça va bien aller. J’ai bien envie d’en discuter avec des gens, mais il semblerait que la demoiselle à mes côtés ne semble pas avoir apprécié ce qu’elle vient d’entendre également.

Je dois sortir. Je la bouscule légèrement dans ma précipitation, je lance un rapide :

- Désolée.

Je me faufile entre les enrôlés afin de trouver la sortie. L’air frai va me faire du bien encore une fois.
Re: Discours de bienvenue
Jeu 13 Juin - 14:07
Pivoine
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Quand on arrive dans un endroit qu’on connaît pas, avec des gens qu’on connaît pas, des dynamiques qu’on connaît pas, y a plein d’attitudes possibles. Je les classe en deux grandes familles : essayer de comprendre comment ça marche, mettre les mains dans le cambouis jusqu’à la gorge ; ou rester sur son opinion première, tout admettre ou tout rejeter en bloc. Une sombre histoire de se hâter lentement, couplée à un respect un peu résigné de la hiérarchie et à un instinct de survie à géométrie variable, m’amène généralement à préférer la première attitude. Même si au fond, au fond. C’est le monde que je veux plier à m’accepter, pas… cet endroit. Quoi qu’il puisse être exactement, parce que les explications c’est pas ce qui nous étouffe.

Pendant deux semaines, j’ai pas fait de vagues. J’ai sociabilisé, tranquillement, pris la température, tendu l’oreille, partagé des banalités et recueilli les confidences qui se mêlaient à celles des autres. Commencé à me faire ma propre opinion avec ce que j’ai vu, ce que j’ai entendu. J’attends de la coupler avec les discours officiels suivants.

Celui d’aujourd’hui, par exemple. Tout ce qu’il y a de plus discouresque et de plus officiel. J’avoue que je suis assez curieuse de savoir quelle sorte de connard exactement est M. le Directeur.

Oui, là pour le coup mon opinion est déjà à moitié faite. Son intervention dans la cheminée des Selkie avait le mérite d’être claire, les quelques échos que j’ai eus également et peut-être davantage encore. Monsieur le Directeur de Rementor est un connard, ne fait aucun effort pour le cacher, et c’est précisément ce dernier point qui fait que j’ai qu’une demi-opinion sur lui. Il peut être un connard assumé mais intelligent, qui œuvre pour un bien supérieur, le genre de chef cruel mais grand qu’Aurèle et certains résistants évoquaient parfois avec une hargne qui ressemblait à de l’admiration, ou juste un connard assumé. Dans tous les cas je préfère encore ça qu’un type d’allure sympathique qui s’avère être un ignoble bâtard après coup. Au moins on s’attend à tout dès le départ.

Pas que je m’attende à être dorlotée hein. J’ai déjà pris assez cher là-bas. Parlant de ça, le confort d’ici il est quand même vachement suspect. Mais bon. On est pas morts encore donc je suppose que c’est pas juste un piège et qu’on peut en profiter d’une fesse et d’une demi-oreille. Pas plus, pour l’instant. Vigilance constante.

Discours enfin. Noyée dans la foule, j’écoute. J’enregistre. Je retiens qu’on est pour l’essentiel bloqués ici et je me demande comment on est censés aller casser du Mangemort si on reste ici neuf jours sur dix et que juste "certains" vont sortir. Mais soit, marche ou crève ça je comprends. Je sais que je vais en chier vu ma constitution et mes lacunes – et ma spé qui va sûrement m’envoyer à l’extérieur dans les premiers, wuuuh trop bien j’ai toujours adoré m’entraîner à résister au Doloris –, c’est pas que ça m’enchante mais c’est logique. Ca me va. Si ça me permet de survivre. Si ça nous permet de gagner. De vivre enfin.

A la fin du discours j’applaudis comme les autres, avec un enthousiasme mieux feint je pense. Pourtant, je me pose toujours la même question.

Quelle légitimité il a, lui, pour nous envoyer à la mort ?
Re: Discours de bienvenue
Ven 14 Juin - 0:33
Muguet
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Le Directeur se faisait attendre. Ça ne l’étonnait même pas. De ce qu’il avait expérimenté et entendu par ailleurs, l’homme était tout à fait du genre à donner une heure pour les autres, tous les autres, et à les pourrir s’il ne la respectait pas, mais à n’en faire qu’à sa tête. Même s’il semblait apprécier et respecter les Elfes de maison, il était au moins aussi hautain et méprisant que certains sang-purs – Grand-père, par exemple, pour ne pas le citer – mais sans le vernis de bonnes manières qui allait avec. Et, vernis ou pas, ça manquait. On pouvait arguer que ce n’était que de l’hypocrisie, des codes surannés et de la politesse factice, mais les bonnes manières avaient leur utilité. Eviter de s’entretuer pour un mot plus haut que l’autre par exemple.

D’ailleurs, celles de Muguet lui permirent de faire taire son puma intérieur qui siffla de colère lorsque le Directeur traversa la salle jusqu’à l’estrade. Si l’humain n’aimait pas le Maître de maison du Domaine, le félin, lui, le détestait cordialement. Et le fait d’avoir dû attendre sagement au milieu de ses camarades n’avait pas arrangé son humeur. Il n’avait rien contre ses compagnons de Brigade - outre le fait qu’ils étaient un peu trop proches – mais attendre, c’était bon pour la chasse. Pour le reste, il avait déjà donné, et il avait dû retenir une fâcheuse envie de faire les cent pas pour s’occuper.

Au moins, le clou du spectacle était à présent arrivé, même s’il se faisait encore désirer. Muguet détourna son regard du Directeur qui cherchait sans doute à faire monter la tension en martyrisant ses articulations une à une pour s’intéresser aux autres spectateurs. Ça lui permettait tout à la fois de calmer l’agacement de son félin, de guetter les réactions des personnes qui l’entouraient et de ne pas rester pendu aux lèvres du Directeur jusqu’à ce qu’il daigne enfin prononcer un mot. Ce qui ne l’empêcha pas d’ouvrir grand les oreilles pour ne pas perdre une miette desdits mots quand ils se firent enfin entendre. Il ne se formalisa pas du ton employé et du dédain qui le sous-tendait parce qu’il s’y attendait et concentra donc son attention sur le sens du discours plutôt que sur la forme. En revanche, il était prêt à parier que sa voisine bouillait intérieurement, elle qui ne supportait pas la moindre entorse à la justice, aussi prit-il la main de la Corneille dans la sienne pour la serrer gentiment et l’inciter au calme.

Il sentit le puma se crisper à l’idée de passer le restant de ses jours enfermé au Domaine mais il repoussa l’analyse détaillée à plus tard. De toute façon, ils étaient en guerre, leur espérance de vie était plus que réduite. Et s’ils finissaient par vaincre, les survivants n’auraient plus rien à faire au Domaine qui n’aurait plus de raison d’être, donc ils verraient bien. Pour la suite, s’il haussa un sourcil à la mention de l’erreur fatale commise par les Instructeurs, le reste le laissa de marbre. Extérieurement. Aussi bien les traits d’humour douteux, que l’idée de valoir mieux que d’autres – il en était revenu depuis longtemps – ou la mention de la relation de deux des Instructeurs les plus connus – sérieusement, qu’est-ce que ça pouvait bien faire que le Médicomage et le Baguettier s’envoient en l’air ensemble ? ils faisaient bien ce qu’ils voulaient de leur temps libre et de leurs culs ; il n’y avait qu’un voyeur sans gêne pour s’y intéresser – ne faisaient à son avis que créer une atmosphère malsaine dont ils se seraient tous bien passés. Ils n’étaient certes pas en « colonie de vacances » mais ils étaient censés travailler ensemble dans un but commun et se faire confiance. Pourtant rien dans ce discours ne l’incitait à vouloir travailler avec le Directeur ou à lui faire confiance, si tant est que leur première rencontre eût pu lui laisser une chance.

Par politesse, il applaudit deux ou trois fois après que l’orateur eut terminé, un sourire qui avait tout d’un rictus plaqué sur les lèvres. Et une fois les formalités accomplies, il se tourna vers Corneille.

« On y va ? »

Il avait besoin d’air.
Re: Discours de bienvenue
Ven 14 Juin - 9:45
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Une ombre.

Elle n’avait rejoint la salle avec personne. Elle s’était placée un peu à l’écart, autant qu’elle puisse dans le groupe de Selkie qui formait sa brigade, à l’arrière du reste. C’était idiot, elle n’était pas bien grande, Cassiopeia. Elle ne verrait rien. Il y avait bien eu quelques regards, quelques propositions de la faire avancer qu’elle avait poliment refusé avec un secouement de tête, un léger sourire timide et ses yeux se rivant tout de suite sur le sol. C’était la porte qui l’avait fait se mettre ainsi, plus proche de la sortie pour pouvoir y accéder plus vite une fois que le discours serait fini. Il n’y avait pas de possibilité de distance entre eux, les rangs avaient été bien formés par leurs instructeurs, mais elle la ressentait tout de même. Comme toujours. Parce qu’elle ne savait pas comment s’y prendre.

Quelques murmures ici et là, des têtes se tournant pour discuter alors qu’ils attendaient, des regards échangés. Les yeux de la brune étaient toujours rivés au sol. Au milieu d’une foule, elle ne s’était jamais sentie très à l’aise, trop peu habituée. Son coeur battait un poil trop fort contre sa cage thoracique, son souffle était un poil trop court. Nerveuse pour rien, se demandant encore pour la énième fois ce qu’elle faisait ici. Ce n’est pas qu’elle n’était pas courageuse, Cassiopeia. Elle pouvait l’être. Mais elle n’avait rien à apporter à une rébellion comme celle-ci. À part peut-être quelques codes déchiffrés dans de vieux livres, si tant est que quiconque en ait besoin. De jolis sorts qui étaient aussi jolis qu’inutiles. Une timidité presque maladive. C’était presque certain qu’ils n’avaient pas besoin de ça. Elle avait été appelée par erreur, même si partir du principe qu’une erreur avait été faite la mettait mal à l’aise, tant tout semblait avoir été préparé dans ce Domaine.

Son impression ne fit que s’accroître alors que le Directeur - Monsieur le Directeur, elle corrigea elle-même dans sa tête avec le respect qu’elle devait à une forme d’autorité - s’avança devant la foule réunie et commença à parler. Les mots résonnaient dans sa tête, et son coeur battait de plus en plus vite. Elle se força à respirer profondément plusieurs fois.

Ce n’était pas tant la surprise de se retrouver au milieu d’une guerre, dans le camp de ceux qui devraient se battre sans savoir si ça serait suffisant. Elle était intelligente, Cassiopeia, sous ses airs de petite fille sage. Elle savait que les leçons de son père depuis son enfance l’avaient préparé à une éventualité, au besoin de survivre. Savoir se cacher, savoir se glisser comme une petite souris là où elle serait protégée, s’entourer de personnes bien plus capables qu’elle de se battre et donner au change. Il avait essayé, tout du moins, mais la jeune femme n’avait jamais été très douée pour ces deux derniers conseils. Se rendre essentielle aux yeux des gens pour les forcer à lui faire une place…

Sa tête tournait.

Elle la secoua. Se força à écouter, se concentrer, respirer. S’il y avait bien une chose qu’elle savait faire, c’était ça, Cassiopeia. Écouter, analyser, replacer les mots dans un ordre différent afin de leur donner le vrai sens, celui que les gens cachaient bien souvent. Ici, pas vraiment de sens cachés. Une volonté, une direction, une nécessité tout au plus, des mots brusques pour servir de piqûre de rappel. Ils venaient tous d’endroits différents, ils avaient tous vécus des choses différentes. Tous n’avaient sans doute pas la même notion de cette nécessité: le discours sonnait à ses oreilles comme un rappel à l’ordre. Maintenant que vous êtes tous là, les festivités vont pouvoir commencer, et vous n’allez pas aimer ça, mais vous n’avez pas le choix. Même, vous en avez besoin pour devenir ce que je souhaite vous voir devenir. C’était clair et limpide.

Et juste, aussi. Elle trouvait ça juste, Cassiopeia. Ils étaient ici en dehors des conflits, dans un lieu protégé où une éducation que beaucoup n’aurait pas pu recevoir leur serait donnée, par des instructeurs compétents, confirmés, qui avaient l’expérience de ce qu’ils devraient vivre, entourés d’une magie… Elle n’avait jamais vu ça, cette puissance, cette praticité. Blanchis, nourris, soignés, avec assez de distractions pour les garder en bonne santé, protégés du quotidien de la guerre jusqu’à ce qu’ils soient prêts à y mettre les pieds. Un environnement presque familier, pour elle, sur le concept tout du moins. Une chance que beaucoup de résistants auraient voulu posséder, un lieu qui semblait presque hors du temps où ils pouvaient attendre d’être prêts avant que la montre ne se déclenche à nouveau.

Étonnant, que cela la calme un peu alors que les pensées tournoyaient tout de même à grande vitesse dans sa tête. Peut-être parce qu’elle avait l’habitude de ce genre de directive, de situation. Qu’il suffisait de suivre, de réussir, et on passait à l’étape suivante. Comme une énigme ou un puzzle. Elle ne savait pas bien où sa pièce à elle devait se placer, elle doutait encore qu’elle en ait une, de place, mais elle comprenait pourquoi les autres étaient là. Elle applaudit avec eux, doucement, attendit que quelques-uns s’en aille avant de se faufiler à son tour vers la porte sans rien dire.

Comme une ombre.
Re: Discours de bienvenue
Dim 16 Juin - 1:06
Sycomore
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mstivý

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Un discours . Vraiment ? Sycomore regarde ses mains avec attention pour s’isoler du reste de sa tablée, du moins mentalement. Visiblement, cet étrange tête pensante du domaine avait été à la même école que toutes les autres têtes pensantes que le monde avait pu porter et le discours galvanisant présent depuis la nuit des temps avaient été obligatoires. Franchement, si les discours galvanisants avaient la moindre chance de vaincre Yaroslava et le maître des ténèbres ou d’entamer le moral de ses sbires, cela ferait un sacré bail que la résistance n’aurait pas été nécessaire. Il ne s’agissait pas de se faire remarquer dès le début , sauf pour certains points. Le plus important était de se fondre dans la masse. Seulement, si se fondre dans la masse avait pu se faire perché sur l’épaule d’Aubépine, il aurait préféré. Sycomore s’était ,jusqu’à maintenant, fait un devoir de s’ostraciser seul des Occamys. L’attachement était un ennemie ici et il trouvait déjà suffisant d’en avoir un énorme assit à quelques pas.

Un homme fait son entrer, Sycomore relève la tête pour l’observer, circonspect. Au vu de la réaction des instructeurs, l’homme semble être le directeur. Il s’attendait à voir un vieux barbu comme le monde sorcier sait si bien en produire mais rien de tout ça. L’homme est même plutôt “jeune”, il doit avoir la quarantaine, pas plus. L’odeur du tabac titille le nez de Sycomore qui renifle. Cette odeur, il ne pensait plus la sentir dans ce monde sorcier . Dernière interrogation. La magie sans baguette. Beaucoup de chose étranges. Ou beaucoup de choses loupées loin du monde sorcier . Après tout, il avait bien sept longues années à rattraper. Le discours commence enfin . Bienvenue . Sérieusement. Si c’était pour leur souhaiter bienvenue, il aurait pu s’en passer. Mais il continue . Syc a un moment d’arrêt lorsqu’on lui annonce que le domaine sera le sien jusqu’à la fin de ses jours. Non, hurle-t-il dans sa tête . Si c’est effectivement le cas, cela signifierait qu’il est mort dans deux trois ans. Ou qu’il a échoué. Il n’a pas trente ans devant et compte bien revenir à des activités plus sages un jour. Les tentatives d’humours , voulues ou non ne le font pas rire du tout. Pas le choix. Impossible de faire demi tour. Il ne préfère plus entendre parler , surtout quand la visite médicale vient sur le tapis. Pour lui, c’est tout sauf un bon souvenir, s’il avait pu s’esquiver de cela, il l’aurait fait. Il y a un moment de panique . Pourquoi l’avoir choisi lui . Son regard revient sur la ligne d’horizon puis cherche sa soeur à la table des Zouwus. On ne l’a pas choisi lui. On l’a choisi elle puis après on s’est dit que lui pouvait toujours servir. C’est sûrement ça. Ça ne peut être que ça. Personne n’a besoin d’un gros cerveau dans une armée. On ne demande pas aux soldats de réfléchir, pas même aux officiers. On leur demande d’appliquer des ordres et des directives, c’est tout.

Le discours se termine , Sycomore se redresse sans un applaudissement , préférant se diriger vers la porte et s’eclipser de cette ambiance. Il n’est pas le seul, une rousse déjà s’eclipse à toute vitesse, comme si elle avait pris conscience de la réalité et que ses tripes se rappelaient à son bon souvenir.Il n’applaudira pas . Par ces mots, monsieur le Directeur vient de déclarer officiellement une guerre. On applaudit pas au début d’une guerre à moins d’être inconscient de ses conséquences. Comme , lui semble-t-il, les trois quarts de salle.

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Re: Discours de bienvenue
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