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    Une souris blanche
    Mar 28 Jan - 23:27
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    J'aimerais que le cours de Morrigan ne finisse jamais.

    Pas parce que je me suis soudain prise d'affection pour la matière ou l'instructrice, ou parce que pour une raison étrange j'aurais pas envie de profiter de mon jour et demi de repos pour essayer de survivre une semaine de plus aux montagnes de devoirs à rendre qui vont finir par bouffer tout le monde.

    Non, parce que j'ai décidé un truc qui sur le moment avait l'air d'une très bonne idée, mais que plus on approche de l'heure plus ça semble idiot et moins j'ai envie. Et comme ça engage que moi, j'ai une furieuse envie d'oublier et de juste aller dormir ou bosser ou même baiser tiens.

    Mais j'arriverai pas à me concentrer de toute façon si j'y vais pas, alors autant passer un mauvais moment une bonne fois pour toutes. Et essayer de pas remuer le couteau dans la plaie. Surtout. Ca fait mal.

    Et c'est ça qui me fait peur, surtout : lui refaire mal encore. Je crois que je lui ai fait bien assez mal pour une vie ou deux. Alors il faudra que je fasse très, très attention à pas en rajouter une couche.

    A la fin du cours mes affaires volent dans mon sac, et moi hors de ma chaise. Vite, avant de changer d'avis. Je sors du bâtiment Occamy et je trottine de toutes mes petites pattes vers celui des Snidget. C'est pas loin, il me faut pas trois minutes pour y être. Mais quand j'y suis... j'ai pas envie. Je préfère tendre l'oreille pour savoir si les Officiers et les Médics ont quelque chose à dire. S'il avait l'air plus fatigué, plus abattu, plus quelque chose.

    Mais j'entends rien de plus ou de moins que d'habitude. Et je vais pas leur demander, parce que... parce que. De toute façon même si j'entendais un truc faudrait que j'aille voir quand même.

    Et pourtant qu'est-ce que j'aimerais être ailleurs.

    J'arrive en vue de la salle proprement dite. J'essaie de jeter un œil de loin. Il est de dos. Il y a encore un peu de monde dedans. Je me suis trop pressée. C'est maintenant que je risque de changer d'avis, j'ai un prétexte de plus.

    Allez. Tu peux attendre.

    Et... non, je peux pas. Pas dehors. Alors j'inspire un grand coup et je rentre dans la salle. Plus de fuite possible maintenant.
    Re: Une souris blanche
    Mer 29 Jan - 12:26
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    Cours. Mots et mensonges. Théâtre. Depuis la veille, le ton n’y est pas. Je le sais. Je vois bien qu’en dehors de ces moments préparés, les paroles restent bloquées dans ma gorge. Le Domaine s’est retrouvé voilé de gris. Ce n’est la faute de personne, ce n’est que moi et cette impossibilité que j’ai d’oublier, de faire mon deuil, de tourner la page. Je n’ai même plus envie d’y échapper, juste de contempler un monde duquel je me sens plus extérieur, plus détaché à chaque seconde qui passe. Et j’ai beau me raisonner, me dire que j’ai choisi de vivre parce qu’Elle aurait voulu que je me batte, que je puisse servir la Cause à sa place, j’ai du mal à saisir l’intérêt de mon engagement ici. D’autres pourraient faire mieux que mes piteux essais. Et pourtant, je continue. Je me suis levée à la bonne heure, je fais passer de mon mieux le message que je tente de transmettre. Je crée en bois – je n’ai pas l’énergie pour la forge- de petits objets qui m’occupent les mains et me laissent penser. Je mange. Je vis. Pour quoi faire ? Mais qui a dit que la vie devait avoir un but ? Elle est là, c’est tout. Je la subis comme les autres, plus passivement peut-être. J’ai envie de dormir, pour faire passer le temps. Dormir jusqu’à mourir de vieillesse n’est pas un réel suicide, si ?

    Lancelot dirait que si, je pense. Je ne veux pas lui faire du mal. Et j’ai bien vu que Pivoine non plus n’a pas une mine réjouie. Je ne vois pas pourquoi elle l’aurait – le monde étant ce qu’il est – seulement j’aurais aimé que ce ne soit pas de ma faute. J’aurais aimé savoir mentir.

    Les derniers enrôlés de la session quittent la salle. Je ne sais pas s’ils ont remarqué quelque chose, au moins, ils ne m’en parlent pas. Une silhouette entre. Blanche. Je ne lui accorde aucune attention avant que le dernier officier n’ait fermé la porte sur nous. Il doit bien se douter que la selkie a quelque chose à me demander. Je lève alors seulement la tête de la pile de parchemins que j’ai ramassés un peu plus tôt, tend la main vers une chaise devant moi. Lève un sourcil pour l’inciter à parler.
    Re: Une souris blanche
    Mer 12 Fév - 16:33
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    Oh ces cernes. Il a pas dormi, à tous les coups il a pas dormi. C'est souvent, mais là je peux pas m'empêcher de me dire que c'est ma faute. Parce que j'ai manqué de tact. Parce que je fais moins attention à ce que je dis aux gens dont j'attends raisonnablement peu de coups de poignard dans le dos. Je devrais pas. Faire moins attention... et faire confiance. J'ai parlé du ngai-ngai. J'ai parlé de moi. Je lui ai fait mal. C'était vraiment pas une bonne idée.

    Il s'occupe pas de moi au moins. C'est bien. Au moins il m'envoie pas bouler. Mais s'il avait voulu m'envoyer bouler il l'aurait fait hier, n'est-ce pas ?

    Et puis finalement le dernier enrôlé sort et ferme la porte. Mais non fallait pas fermer la porte, qu'est-ce qu'ils vont aller imaginer les gens maintenant ? Qu'on pourrait avoir des choses importantes à dire, ou privées, ou... remarque ça me surprendrait déjà pas de voir mon nom et celui du Baguettier associés dans la gazette de demain, alors un peu plus ou un peu moins.

    Allez cocotte, il faut parler maintenant. Et t'asseoir. Mais je m'assois pas, il fait toujours deux mètres et quelques et je suis déjà bien assez petite sans me rabaisser encore. J'attrape juste le dossier de la chaise. Ca sera bien d'avoir un truc stable sous les mains.

    "Bonjour."

    Le jour a probablement pas été meilleur pour lui que pour moi. Je vais pas lui faire l'affront de lui demander s'il a dormi, ou bien, ou mal, ou si son fiancé a prévu de me balancer dans un de ses népenthès géants de Sumatra pour leur repas mensuel. Allez, on inspire et on se tient droite et on le regarde. Dans ses yeux éteints et morts.

    "Je voudrais essayer de fabriquer un artefact. S'il vous plaît."

    Oui jusque-là ça va. J'aurais rien dit qu'il aurait été presque aussi avancé, c'est parfait.

    "Est-ce que vous me permettriez d'utiliser un des ateliers bois et les cœurs à disposition ?"
    Re: Une souris blanche
    Mar 25 Fév - 10:35
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    Elle ne s’assied pas. Pas de bruit de chaise qui racle, de bois qui grince. Je n’arrive pas à en penser quelque chose. J’attends. Quoi ? Je ne sais pas. Que le temps passe. Que le jour se change en nuit et que je puisse oublier ma peine dans un rêve quelconque qui ne m’appartiendrait pas. Est-ce que le temps passera plus vite si elle le meuble de mot ? Le temps est-il un espace que l’on remplit ? Je ne sais pas. La question aurait pu m’intéresser, je crois ? Et pourtant cela m’est égal. Tout l’est. Elle commence. Une salutation. Je prends sur moi pour hocher la tête. Cela suffira pour répondre. Je n’ai pas envie de parler plus que nécessaire. Les mots, aujourd’hui, sont coincés dans un coton qui étouffe le moindre élan de cœur ou de sentiment. Mécaniques, ils sont dangereux à mes yeux.

    Comme le sont les artefacts. Je devrais probablement lui demander ce qu’elle veut faire, sur quel support, dans quel but, avec quelle magie. Si elle demande mon assistance. S’il y a danger d’explosion ou de mauvais usage par elle ou un autre, de façon consciente ou non. Je n’ai pas envie. J’attends. Je ne sais toujours pas quoi. La suite, je suppose. Pourtant, je ne suis pas suspendu à ses lèvres, loin de là. Bon. Du bois. Des cœurs.

    La forge, j’aurais dit non. Trop d’infrastructure à gérer. Trop de savoir à avoir. Le bois… pourquoi pas. Il a ses dangers. Il est parfois trop flexible, parfois trop dur et l’on ne se méfie pas assez des outils pour le modeler. C’est un risque de travail pour Lancelot. Même ça, je n’arrive pas à m’y intéresser. Je hausse les épaules.

    « Accordé. » … a une exception près cependant. « Vous ne pourrez pas construire de baguette. » Elles ne fonctionneraient pas. Beaucoup de créatures du Domaine – les vélanes en particulier – font partie de ces êtres que les accords magiques privent de catalyseur. Je trouve cette loi particulièrement injuste et infondée. Ce n’est pas une raison pour tenter d’en faire passer en contrebande. On ne risque pas un génocide pour satisfaire quelques personnalités avides d’un pouvoir dont elles n’ont pas besoin au fond. J’ai beau être fatigué, je reste loyal envers le Domaine.

    Elle ne parle pas. C’est tout ? Je ne sais pas. Je n’ai pas envie de le lui demander. J’attends. Si elle a quelque chose à ajouter, une question à poser, une nouvelle requête à formuler, elle le fera bien assez tôt. L’homme a horreur du silence. Moi je l’aime bien. Il a une musique bien à lui.

    Sinon, et bien, elle partira.
    Re: Une souris blanche
    Jeu 27 Fév - 1:54
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    Il attend. Sans broncher, sans remuer, sans ciller presque. Il attend sans rien attendre. Et ça fait mal. Il s'était un peu animé, il vivait presque parfois, par moments, et... et voilà. Il me regarde, ou peut-être qu'il regarde juste le vide devant moi je suis même pas sûre. Alors je parle, parce qu'il faut bien parler, et je reste droite, et je le regarde, et je cherche la vie dans ses yeux mais rien, à nouveau il survit vaguement et rien de plus. J'aurais pensé, j'aurais espéré en réalité qu'il poserait des questions, pour savoir ce que je comptais faire avec ces ingrédients, ou même qu'il refuserait - parce que s'il refusait c'était injuste et je pouvais me draper dans mon indignation... mais rien. Silence.

    Accordé. Accordé comme dirait un militaire. C'est pas un militaire. C'est... je sais même pas ce que c'est, comment le décrire, dans quelle jolie petite case le ranger. Un créateur, un artiste qui se retrouve au milieu d'un camp d'entraînement. Le pauvre, je réalise peut-être pour la première fois. Il a rien à faire là. Accordé, il dit, mais lui ne l'est pas, accordé.

    "Merci." je murmure avec un petit sourire - un joli, gentil, encourageant.

    J'attends un peu, par curiosité, par acquis de conscience, pour voir si ça a marché. Miracle, il reparle : pas de baguette. Quelque chose d'intéressant, d'évident... un pousse-au-crime. Il fallait sûrement ça pour qu'il se fende d'encore quelques mots.

    "Bien sûr." je promets. "C'est pas une baguette."

    Je suis même pas sûre de vraiment savoir ce que je veux. Passer du temps au milieu des bois, les humer, sentir la magie des coeurs crépiter au bout de mes doigts, comme l'air un jour d'orage, et en tirer quelque chose, peut-être.

    "Je tiendrai les comptes de ce que j'utilise, je récolterai ce que je peux pour le réapprovisionnement et je noterai le reste à part."

    On sait tous les deux, normalement, s'il est pas trop cassé, qu'il y aura des choses que je pourrai pas ramasser. Je risque pas de demander au géant à l'entrée s'il veut pas aller me chercher un dragon je sais pas où pour lui arracher le coeur et récupérer les ventricules, par exemple...

    "Oh, parlant de baguettes. Je sais que vous aviez quelques inquiétudes à mon arrivée... Choupette se porte très bien. Elle fait toujours des paillettes quand ça lui chante et des petites blagues quand elle est posée sur du parchemin, mais elle s'est encore jamais amusée quand c'était sérieux. On s'entend bien je crois."

    Je la tire délicatement et lui présente, à plat sur la paume de la main, pour qu'il puisse la voir et, si ça lui chante, la prendre. Elle est cirée, lustrée, comme toujours, sans une trace sur le bois clair. Elle commence à prendre un peu la marque de mes doigts, et ma main a trouvé sa place sur le manche. Par contre, j'ai toujours pas compris ce qu'était censé être l'espèce de gravure dans le bois. Peut-être que comme les nuages, on y voit un peu ce qu'on veut.

    Elle aussi elle fait un peu ce qu'elle veut. Là par exemple, elle commence à tourner toute seule.

    "Choupeeette. J'ai pas dit Pointe au nord." je souris.

    Surtout que c'est pas le nord qu'elle pointe, je calcule rapidement au cas où j'aurais lancé un informulé sans faire exprès, c'est son pôpa. Enfin quelle que puisse être exactement la relation qu'une baguette peut avoir avec son créateur.

    Et de faire trois petites étincelles roses. Ben tiens, elle me l'avait jamais faite celle-là encore.
    Re: Une souris blanche
    Jeu 5 Mar - 20:39
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    Elle sourit, répond, rassure. Je n’étais pas inquiet. Mes mots ne faisaient qu’à servir mon devoir. Pas de baguette pour Pivoine, pas sans supervision. D’autres essaient. Je le sais. Ortie pour ne pas le nommer en construit certainement en cachette. Mais l’enrôlé piquant est trop égocentré pour risquer de donner ses créations. La fleur, elle, pourrait avoir un esprit de parti. Je n’arrive pas à m’y intéresser. Les pensées passent, sans filtre, ne s’arrêtent pas, repartent. Des comptes. Si elle veut. Refaire des stocks. Si elle peut. J’essaie toujours de ne prendre des composants qui ne demandent pas de prendre une vie. Certains, évidemment sont incontournables. Je ne veux pas savoir ce qu’est ce stock de ventricule de dragon. Est-ce terminé ? Je n’ai rien à dire. Elle si. Elle me rassure. Elle essaie. J’ai du mal à ne pas soupirer mon indifférence. La baguette choisit son sorcier. Choupette savait ce qu’elle faisait. Pivoine semblait l’avoir acceptée. Bon. Et ? Elle me la tend. Je la regarde. Elle est en bon état. C’est bien. Un léger sourire triste joue sur mes lèvres. Mes créations me sont toutes chères. Même le cœur brisé j’ai une légère chaleur en les voyant. Les étincelles sont une salutation, un soutien inconditionnel.

    Ma main se bouge d’elle-même, elle se lève jusqu’à ce que ses doigts arrivent au niveau de l’être de bois. Doucement, mes ongles deviennent courants d’air, entourent l’artefact, le font se lever un peu. Je plie le coude, j’emporte le bois devant mes yeux. Je le fais tourner. Les doigts de sa propriétaire ont commencé à patiner le manche. La gravure est toujours là. Le bois est ciré. Je sens son pouvoir qui crépite dans l’air entre nous. Le bout de ma main a disparu, peu importe, elle reviendra, elle le fait toujours. Je repose le catalyseur où je l’ai pris, je redeviens solide.

    Devenir courant d’air, se laisser emporter par la brise, se déliter dans le ciel, comme un nuage disparait dans la chaleur d’un jour d’été, et me fondre dans l’univers. Ne plus être. Ne plus penser. Ne plus se souvenir. Oublier.

    Je secoue la tête.

    Y-a-t-il une corrélation entre ce qu’elle demande et ce qu’elle dit ? Pff. Quelle question. Quel intérêt. Je ne suis pas dans sa tête. Peut-être y suis-je déjà rentré sans le savoir, la nuit, pour des rêves d’Afrique et de fleur. Peut-être pas. Le N’gaï-n’gaï. A-t-elle comprit ? Je ne sais pas. Elle semble penser à autre chose. Je devrais m’en réjouir. Doucement, je sors de ma manche ma seconde baguette, celle qui m’a choisie pendant que je la faisais. Poirier. Je la lui tends. Elle fait des étincelles granny-smith. Un informulé lancé pour répondre au rose de Choupette.
    Re: Une souris blanche
    Mer 25 Mar - 16:35
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    Aha ! Ca a marché. Il a fait un début de sourire, et je crois même que c'était un vrai. Le mien prend de l'assurance. Gloire à Choupette, à ses étincelles et à sa spontanéité. Je me demande toujours si les baguettes sont conscientes, si elles sont vivantes comme j'avais cru comprendre en faisant le devoir du mois dernier. Si... ça voudrait dire tellement de choses.

    Il vient pour prendre Choupette. C'est juste un courant d'air qui effleure ma peau. Elémagie. Air. Il fait ça des fois, mais je peux pas m'empêcher de me demander s'il l'a fait par habitude, pour pas toucher Choupette, ou pour pas me toucher moi. Je sais pas. Je veux pas me poser la question, pour une fois.

    Ca lui va bien, air. Je l'aurais pas vu autre chose de toute façon. C'est un peu triste quelque part de pas imaginer les gens autrement que transparents et impalpables... Je le regarde élever la baguette, l'observer, un peu de vie apparaître, ou en tout cas d'attention, et je continue à me demander. Qu'est-ce que j'aurais comme élément, moi, si je voulais apprendre ? Air aussi peut-être, ou feu. Avec l'héritage de maman, sûrement un des deux. Il faudrait que je me trouve un professeur pour au moins en discuter. Lui ? Encore ? Avec la musique, l'artefact qui va me faire passer du temps dans les ateliers, enfin quand j'aurai trouvé le temps quoi, et que quand il ira mieux ça m'étonnerait pas qu'il supervise un peu ce que je fabrique, après ce que je lui ai fait hier, encore un cours ?

    Si je finis de le casser, c'est son fiancé qui me casse moi.

    Choupette revient dans ma main, sa main à lui revient du néant. Elle refait quelques petites étincelles, dorées cette fois. Je me demande aussi pourquoi il a appris l'élémagie. Pas pour le combat je pense. Est-ce qu'il voulait en faire quelque chose pour sa musique ? Je devrais lui demander peut-être, mais... manquerait plus qu'il ait appris ça en espérant protéger sa famille tiens. Vaut mieux pas en parler.

    Et là... je m'attendais pas du tout à ça. Il sort une baguette. Mais c'est pas celle de d'habitude. C'est un bois de fruitier, pas l'orme qu'il a normalement. C'est logique qu'un baguettier ait plusieurs baguettes mais... on l'a jamais vue, celle-là. Est-ce que je dois y voir quelque chose ? Une baguette cachée. On va exclure le sens sous la ceinture et s'occuper du reste. Difficile de pas y voir une marque de confiance ou au moins une confirmation de pacte de non-agression.

    J'aimerais faire plus mais je sais pas...

    Il me la tend, elle fait des étincelles vert pomme. Je glisse les mains à plat dessous, je le laisse la déposer. Je l'élève vers mes yeux pour l'examiner moi aussi, et machinalement je cherche déjà. Vert pomme. Pommier ? Non, trop facile. Elle est belle. Je suis sûre que c'est lui qui l'a faite. Comme toutes les créations d'Odysseus elle a cette espèce d'harmonie tranquille et de... je sais pas, d'équilibre ? J'ai encore du mal à recréer ça ou à mettre des mots dessus, mais j'arrive à le sentir, à repérer qui a fait quoi. Elle lui va bien, c'est sûr. Les fruitiers défilent. Pommier, poirier, cerisier, prunier... pas d'agrumes, ils sont blancs... le cerisier est plus rouge que ça... poirier peut-être ? Une poire vert pomme ? Et pourquoi pas. Après tout, les poires vertes et les pommes rouges ça existe. On pourrait aussi bien dire vert poire. Je devrais pas la garder trop longtemps... il a pas gardé Choupette si longtemps. Est-ce qu'elle est heureuse, la baguette au bois orangé ? Je... sais pas. Elle a pas l'air très utilisée, pas usée en tout cas. Je pense pas qu'elle soit malheureuse ? Je la repose tout doucement dans la main de son sorcier. C'est sa place, plutôt que dans sa manche.

    "Merci."

    Re: Une souris blanche
    Ven 27 Mar - 17:49
    Odysseus
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    Un simple mot. Rien qu’un, qui brise le silence que Choupette a tissé entre nous. Si elle savait combien elle est humaine, Pivoine, peut-être arrêterait-elle de ne se voir que Vélane, qu’étrangère. J’envoie un courant d’air répondre aux étincelles dorées de ma création. Je ne veux pas penser à ça. Je ne veux pas penser tout court. Juste que le monde s’arrête, ou bien qu’il tourne sans moi. Je suis fatigué. Fatigué de prétendre. Fatigué de me battre pour simplement rester debout. Fatigué du manque de couleur de la vie. Je me sens balloté d’un courant à l’autre, à obéir à des dictats qui me dépassent pour une Cause qui est, certes, la mienne mais heurte autant mes principes que les ennemis. Quelle chance pour que la petite ne soit pas brisée lors des batailles à venir ? Aucune. Pourrait-elle être réparée ? Peut-être. Mais même invisibles, les marques laissées par les fêlures du monde extérieur restent des failles dans les cœurs qui peuvent à tout moment se rompre à nouveau. Je soupire. Je vois bien qu’elle est inquiète, la fleur blanche devant moi. Je n’ai pas la force de la rassurer. Que pourrais-je lui dire ? Ce n’est rien, t’en fait pas, ça va passer ? Mais ce n’est pas rien. Et cela ne passe jamais. Je ne veux pas lui mentir. Lui offrir les banalités que l’on tend à celui qui ne veut pas savoir, ne demande que par politesse. Elle vaut mieux que ça.

    Je caresse sa joue d’un courant d’air qui s’échappe de mes doigts à nouveau impalpables. Je n’ai pas de réconfort à offrir. Rien à dire. Rien à attendre. Dans le même mouvement, je récupère ma baguette et la fait retourner dans ma manche, contre mon avant-bras. Je suis persuadé que cet artefact a une raison d’être qui se dévoilera avec le temps. Je ne sais pas encore quoi. J’attends. Je verrais bien, ou pas, peu importe. Avec lassitude, je sens ma main monter à mon visage, mon pouce et mon index masser mes paupières soudainement baissées. Je devrais dire quelque chose, je pense. Je recule, me retourne, attrape les feuilles des officiers, les range bien en pile sur le bureau. Des mots. Pour quoi faire ? Ils n’ont plus de sens, plus de saveur, plus rien. Elle voulait une permission, elle l’a eue. Je vois bien cependant que ce n’était qu’un prétexte, que c’est autre chose qu’elle veut, qu’elle tente, au mieux, de passer mon mur de glace. J’aimerais l’aider. Je ne le peux pas. Parce que si je la laissais faire, si je la laissais entrer et voir l’étendu du dégât, elle pourrait ne plus servir à rien. Je ne veux pas la blesser. Au fond, je ne lui en veux pas. J’ai moi-même choisi de partager ce petit bout de moi. Ce retour de bâton, je ne le dois qu’à ma mémoire. Je soupire.

    « Que veux-tu ? » Je ne laisse pas le silence s’installer. « Vraiment. » J’ai relevé la tête, descendu mes yeux sur elle, sans colère, sans jugement. La lassitude extrême qui m’habite n’est pas de son fait. J’attends.
    Re: Une souris blanche
    Mar 31 Mar - 16:42
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    ...si je m'attendais. Il a bien le temps de reprendre sa baguette avant que moi je reprenne mes esprits. J'avais compris qu'il m'en voulait pas, je me demande comment j'ai pu vraiment y croire en réalité, comme s'il était capable d'en vouloir à quelqu'un, mais je m'attendais pas à ce courant d'air sur ma joue. Pourquoi de l'air ? Pourquoi le geste et pas la substance ? Pour éviter l'ambiguïté ? Moi je trouve ça tellement bizarre déjà. Il me pose tellement plus de questions qu'il m'apporte de réponses, à chaque fois...

    Il a l'air si fatigué à se prendre les yeux comme ça. Est-ce que c'est parce que j'aurais dû réagir ? Non, je pense pas. Il a toujours l'air si fatigué. Encore plus aujourd'hui, je le sais bien, mais il me fait de la peine quand il est comme ça. Il retourne vers son bureau, je suppose que ça veut dire que c'est fini, qu'il a besoin d'être seul, ou envie, ou bref casse-toi Pivoine. Je commence à reculer, d'un pas d'abord, puis deux pendant qu'il arrange ses copies. Du boulot en perspective ça encore, du sommeil en moins. Et puis il parle. Et il me regarde. Il veut de la franchise. Le problème c'est que j'ai pas vraiment de réponse à lui donner. Je voulais l'autorisation d'utiliser les ateliers. Pour réfléchir à un artefact. Et je l'ai eue. Et donc j'ai aucune raison d'être restée, pas vrai ?

    Si.

    Je voulais qu'il arrête d'avoir l'air de vouloir se jeter par la fenêtre, fût-ce celle du rez-de-chaussée. Je voulais le revoir sourire un peu, comme hier, comme avant que les mots le brisent. Je voulais arrêter de me sentir coupable.

    L'altruisme est si égoïste.

    "Vous aider."

    Je sais pas si le pire c'est de l'avoir dit ou de peut-être y croire vraiment. Je ravance d'un pas, de deux, je m'approche du bureau. Il est toujours beaucoup trop grand, je dois toujours lever la tête, et je me demande ce que je suis en train de faire et je crois que ça vaudrait beaucoup mieux pour tout le monde que je m'arrête là, niveau marche et niveau mots.

    "Je voudrais vous aider à sourire." je dis tout bas.

    Evidemment, j'allais pas me taire quand c'était encore le moment... j'ai le coeur dans les oreilles et je devrais pas. C'est d'avoir parlé vrai ? C'est de lui avoir donné ce qu'il voulait, de la franchise ? Trop de franchise ? Trop d'ambiguïté dans la franchise. Trop. Il est encore temps de l'oublietter peut-être. Mais pourquoi je devrais l'oublietter ? J'ai rien dit de mal pourtant ? Enfin je crois ?

    Re: Une souris blanche
    Ven 3 Avr - 20:19
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    M'aider ? Je la vois qui s'avance, comme pour se donner du courage. Je la laisse faire. M'aider à quoi ? Je n'ai pas besoin d'aide, et celle que je voudrais je ne peux pas l'espérer. Trop de monde à m'interdire ce que je veux pour mon bien.  Elle est toute proche à présent. Elle parle dans un souffle. Elle oublie que l'air sait aussi porter le son et que je l'entends très bien. M'aider à sourire. Cela aurait pu le faire si j'en avais la force mais aujourd'hui n'est pas un bon jour et je n'ai pas envie de récompenser son honnêteté par du mensonge. Alors, je hoche la tête, gravement.

    "Il n'est rien que vous ne puissiez faire."  C'est vrai. Mon sourire me venait de mon épouse, de ses tirades enflammées, des injustices qu'elle voyait partout jusque dans les gestes les plus quotidiens et de cette flamme brûlante qui était en elle et qui refusait tout compromis. Je l'avais aimée comme je n'ai jamais aimé depuis. Comme je n'avais jamais aimé avant. Et, comme une plante, j'avais grandi vers ce soleil. On me l'avait pris. Je dépérissais. Mais l'on m'interdisait de mourir tout à fait. L'UV de l'espoir d'une bataille à continuer me faisait vivoter. Plus ou moins. Je me baissais à sa taille, comme on parle à une enfant mais sans aucun mépris. Il m'est plus facile de parler les yeux dans les yeux.

    "Ne vous inquiétez pas. Les sourires reviendront. Ils finissent toujours par le faire. Il faut laisser le temps au temps et personne n'a encore trouvé le moyen d'accélérer ce genre de choses."

    Un retourneur en donnerait l'illusion mais le temps ressenti était le même. On me disait souvent que ça reviendrait. Que j'aimerais encore. Que je devais avoir confiance en l'avenir, que les blessures du coeur guérissaient un jour. J'en doutais. Je ne me donnais pas la peine de répondre. Pivoine n'en était pas là, elle ne savait pas encore tout et je ne voulais pas la charger de ce fardeau supplémentaire. Je n'avais parlé que pour qu'elle comprenne qu'elle n'était pas seule à avoir souffert. Pas seule à avoir risqué la mort par sa seule existence. Et qu'elle avait de la chance, au fond, d'avoir survécu jusqu'ici.

    "Je vous remercie pour votre sollicitude cependant."  Pour pompeux qu'ils puissent paraître, mes mots étaient sincères. C'était agréable de voir que la jeune femme avait fait tout ça pour me dire que je ne souriais plus. Etrange, mais agréable. Je me relevais, époussetant ma robe sombre.

    "Que savez-vous des basiques de création des artefacts ?" Si elle voulait en faire un, autant que je lui explique comment s'y prendre. On ne savait jamais. Elle pourrait perdre beaucoup de temps à partir dans une mauvaise direction. Et puis, elle n'avait pas l'air d'avoir envie de quitter la salle tout de suite.
    Re: Une souris blanche
    Mar 7 Avr - 21:02
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    Il bouge pas. J'ai dû dire quelque chose de mal. J'ai encore Choupette à la main, ça serait vite fait un petit Oubliettes, il s'y attend certainement pas et ça se passerait très bien, mais... non. Non, ça se fait pas. Et puis il se moque même pas de moi, il hoche la tête et il répond comme si j'avais demandé un truc aussi anodin que ranger une salle nickel. Mais il est pas nickel lui, il est cassé de tous les côtés, et... et en plus si, il a souri, un peu, avec Choupette. Je l'ai vu, de mes yeux vu. Mais Choupette c'est pas moi alors je suppose que...

    ... pourquoi il s'accroupit ? Je suis pas une gamine. Il peut me parler debout. J'ai l'air si près de me jeter dans le lac moi aussi ? Non, quand même, pas possible. Et il me redit la même chose encore, que je peux rien faire, mais avec d'autres mots. Et je me sens mal. Et je me sens coupable, parce qu'hier il souriait - un peu, hein, ça reste m'sieur Odysseus - et que maintenant il sourit plus et je peux même pas arranger ça. Et aussi j'ai l'impression, quelque part, qu'il veut pas que je l'aide, qu'il essaie de me dissuader. Le temps, il lui fait pas beaucoup de bien, à voir son état. Y a que quand il joue ou qu'il fabrique des choses qu'au moins, il a pas l'air d'avoir trop mal. Je dois avoir l'air triste je pense, quand il se relève. J'aurais peut-être vou-dû le pr...

    ...mais. Et pourquoi il me dit merci en plus ? Merci de quoi, de pouvoir rien faire ? De lui avoir fait du mal ? J'aime encore mieux baisser les yeux que chercher quelque chose à répondre, avec un sourire qui passera bien pour des excuses. Oh j'aurais pu pourtant, considérer l'affaire close, lui faire un joli sourire et proposer un café ou je sais pas quoi. Ca aurait sûrement été une bonne idée, même. Mais je veux pas lui mentir. C'est idiot certainement, mais j'ai l'impression que la vérité c'est ce que je peux offrir de plus sincère. Mais je sais pas s'il a besoin de sincérité. Pas sûr. C'est ça qui lui a fait mal hier. Peut-être qu'il aurait plus besoin de jolis mensonges et d'indifférence au mal qu'on peut lui faire. Besoin de se sentir courant d'air pour s'oublier peut-être. Est-ce que c'est si bien que ça, de lui infliger ma sincérité ?

    Mais il doit quand même avoir envie, ou besoin, ou je sais pas, que je reste ou d'avoir quelqu'un à qui parler ou juste d'avoir un prétexte pour rester sur un sujet plus agréable pour lui. C'est bizarre venant de lui à qui il faut aller chercher le moindre mot d'habitude mais... peu importe, ça me va. C'est une fuite pas pire qu'une autre.

    "Surtout de la théorie. J'ai jamais vraiment eu accès aux ingrédients avant de venir sur le Domaine et... je manque de pratique mais il faut bien que je m'entraîne n'est-ce pas ?"

    Je veux pas lui dire pour quoi, vraiment, je voudrais avoir accès à l'atelier bois. Hormis le fait qu'avec mon gabarit, la forge à la moldue, ça va être compliqué...

    "Ecouter et comprendre les composants, mais... il y a une question de volonté de l'artisan, de... d'intention, qui n'entre pas tant en ligne de compte pour les baguettes j'ai l'impression. Elles ont plus de... comment dire. D'indépendance ? Non, peut-être que je prends trop Choupette pour une généralité." Je baisse les yeux sur elle, et elle me fait des étincelles argentées. Quoi que ça puisse vouloir dire. "Mais oui Choupette je sais que t'es exceptionnelle." je plaisante, et je relève les yeux. "Mais disons que... la baguette a ses préférences, mais je ne crois pas avoir déjà entendu ou expérimenté ça pour les autres sortes d'artefacts ? Même si j'en ai peu d'expérience."  Je veux aller trop vite, je cherche mes mots quelques secondes, sourcils froncés. "Un artefact ordinaire, on peut... aider ses composants à résonner ensemble pour atteindre un objectif ? Alors qu'avec une baguette... souvent elle a déjà son idée avant même d'avoir été créée."
    Re: Une souris blanche
    Ven 1 Mai - 16:13
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    Je l'écoute. Je ne sais pas vraiment pourquoi, peut-être parce que j'ai senti dans sa voix le besoin d'être entendue. Parce que je pense qu'il y a plus que l'envie de me faire sourire. Ils ont été tellement nombreux à prendre ce chemin et se casser les dents. Au pinacle du bonheur, déjà, je ne souriais pas tant que cela. La chaleur que je ressentais était trop forte pour s'exprimer d'un simple mouvement des lèvres, tout comme ma peine est trop intense pour se satisfaire de larmes. Hypersensible avaient dit les médecins avant de me bourrer de médicaments pour étouffer les ressentis plutôt que de m'enseigner comment les gérer. Ici, plus de drogue, plus d'échappatoires je dois affronter ma peine, mes souvenirs. Ce n'est pas grave. Pivoine m'a rappelé ce que j'ai perdu. Si, en échange, elle a fini par comprendre que le monde n'a pas à lui permettre ou non d'exister, ce ne sera pas en vain. Malheureusement, j'en doute. Pauvre petite, elle a du être tellement endoctrinée pour penser être la seule repoussée par le monde extérieur - la seule à avoir souffert dans sa courte vie. Tout cela parce qu'elle n'était pas exactement humaine. Qu'est ce que l'humanité si ce n'est un profond besoin d'appartenance à des idées qui ne se mangent pas ? Son mélange, sa différence est une richesse, une force. Un pouvoir. Comme un artefact.

    "Créer un artefact, quel qu'il soit, est, comme tout acte de création, un don de soi. Chaque fabriquant met au moins une étincelle de pouvoir, de volonté, de vie ou même, chez certains artefacts de magie noire, de son âme. C'est cette implication du créateur qui différencie l'artefact de l'objet enchanté dont l'effet est du à une source externe, un sort, qui le force à agir mais ne l'habite pas. Il y a un peu de moi dans chaque baguette que je crée."

    Ma voix est toujours neutre et un rien traînante mais je ne cherche pas mes mots. Je n'en ai jamais besoin pour parler de mon art. Mes années d'études théoriques et mes heures de pratique ont fait de ce genre d'exercice quelque chose de presque instinctif. J'ai été formé par mes créations aussi sûrement que je les ai façonnées de mes mains.

    "Cependant, chez les baguettes, les ingrédients utilisés ont leur propre pouvoir magique, leur propre volonté et il faut donc qu'il y ait un accord entre les différentes parties. Le sorcier peut imposer un cœur dans un bois. Cela lui coûtera plus de puissance et le résultat sera au mieux volatile. Certains fabriquant le font cependant, surtout au marché noir lorsque le choix n'est pas forcément une option." Bref. Je m'égare. Pour le moment, je n'ai pas l'intention de leur apprendre à outrepasser les volontés des ingrédients. Cela viendra plus tard, lorsque l'harmonie sera suffisamment ancrée en eux pour qu'ils n'envisagent la force qu'en dernier recours. Pour le moment, ils sont trop destructeurs pour comprendre. Pivoine y comprit.

    "Ainsi, une baguette a sa propre volonté, que l'on trouve moins dans les artefacts qui utilisent des ingrédients moins typés en magie personnelle. Le métal, le verre, le cuir ont certes des propriétés, seulement elles sont d'un autre calibre. Quant au bois, l'on pourrait se dire qu'il "s'oublie" en dehors des baguettes mais ce n'est pas vrai. Même les moldus savent que l'ébène est dur à sculpter. Ils ne savent pas que c'est pour éprouver la volonté du créateur, voir la compatibilité de caractère, mais cela ne change rien, au final, à la réalité de la chose. Tout comme deux êtres peuvent être attirés l'un à l'autre pour des raisons qui leurs échappent alors que leurs âmes se sont simplement reconnues."

    Deux humains, deux créatures, un humain et son familier. Il y a de milliards de façon de se trouver et j'ai un nouveau pincement au coeur à l'idée de tous ces êtres qui m'ont été arrachés trop tôt. J'aurais voulu les protéger, tellement. Et la culpabilité associée avec la certitude de ma propre lâcheté continue à me blesser chaque jour. Je ne dois pas y penser. J'ai un devoir ici. Aider la demoiselle à s'entraîner, comme elle dit.

    "C'est pour cela, aussi, qu'aucun artefact ne peut, par exemple, faire naître l'amour. Il est possible d'éveiller le désir qui n'est qu'une réaction chimique et physique finalement, mais l'âme est intouchable. C'est aussi pour cela que pour faire un artefact, il faut d'abord définir ce que l'on veut réellement obtenir puis comment s'aider des ingrédients voulus."

    Re: Une souris blanche
    Mar 12 Mai - 14:30
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    Il parle, il parle, il parle. Qu'est-ce qu'il parle, pour quelqu'un de si éteint. C'est bon signe je suppose ? On va pas aller jusqu'à dire que ça lui plaît de faire la conversation, ou un début de cours particulier d'ailleurs plutôt, mais visiblement ça lui déplaît pas. Sa voix traîne, toujours, mais il a pas de soupir à fendre l'âme des pierres. Et j'ai pas besoin de le relancer.

    Par contre je peux pas m'empêcher de tiquer quand il parle de mettre son âme dans un artefact. Je me souviens de ses mots lors de notre première rencontre, je me souviens de cette sensation en écrivant sur le registre. Signer avec plus que du sang. 

    Est-ce que...

    Je me secoue mentalement, je me reconcentre sur ses mots. C'est pas moi qui ai créé ce registre. Son fonctionnement me dépasse sans doute largement, et puis surtout pour l'instant il m'intéresse pas. Pour l'instant ce qui m'intéresse c'est la création d'artefacts. Et qu'est-ce qu'il en parle mieux que moi. En même temps lui c'est son travail... 

    Mettre de son pouvoir et de soi dans l'artefact, ça me rappelle forcément mes lectures sur la biomagie et ma pauvre tentative pour réparer bébé baguette. Ca me parle. Je comprends et je hoche la tête et j'écoute sans l'interrompre. 

    ...pourquoi il me parle d'amour ? Je bronche pas hein, c'est pas la question, mais. Il croit quand même pas que.

    "Vous inquiétez pas pour ça." je marmonne, un peu amère. "Je m'y connais en faux amour."

    A mon grand dam, mais bon on fait avec. C'est pas comme si j'étais là pour ça. 

    "Non, je cherche pas... je veux pas créer quelque chose pour manipuler les gens." 

    Et en même temps, vraiment ? A partir de quel point c'est de la manipulation... à quel point c'est toucher à l'âme ? A quel point une aide devient une altération ? La moindre conversation touche si vite à la philosophie avec lui.

    "Je voudrais essayer de..." Je soupire, je secoue la tête. "Vous me conseilleriez de commencer par quelque chose en particulier ? Ou ça aussi ça dépend de ce que je veux faire ?"
    Re: Une souris blanche
    Ven 15 Mai - 14:52
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    "Je doute que vous soyez venue me voir sans une idée même vague de ce que vous voudriez tenter." Il n'y a aucun reproche dans ma voix, je ne cherche pas à l'acculer ou à me forcer à me révéler son secret si elle ne le désire pas. Je ne suis pas de ceux qui ont besoin d'aller au fond des choses. Je tiens juste à lui exprimer cette certitude, qu'elle sache que, malgré tout, je ne suis pas dupe et que c'est consciemment que je la laisse se brûler les ailes si elle le désire. Elle a été prévenue. Les baguettes ne sont pas disponibles et il est impossible de faire naître l'amour. Je pense qu'elle a bien compris ce dernier point. Sa voix charriait des intonations que j'aurais aimé ne jamais entendre chez une femme aussi jeune. Où sont passés les idéaux de jeunesse protégée des désillusions, les rêves d'amour parfait, d'harmonie totale ? Ici, tous les jeunes ont dans les yeux quelque chose d'une innocence brisée, perdue, ou déchirée. Nous leur apprenons à se battre. Qui leur apprendra à réparer ? A reconstruire ? Avons-nous raison de nous lancer dans une telle entreprise ? De quel droit ? Elle disait que nous devions faire les choses une après l'autre. Qu'il fallait avoir confiance en eux pour trouver d'instinct la voie vers la guérison. Nous en discutions parfois longtemps. Je n'en parle plus, j'ai trop peur qu'il ne s'agisse que d'une utopie de plus. Je soupire.

    "Le bois est le meilleur matériel pour commencer. Il est fragile et parfois peu puissant mais il est plus facile à modeler et se pliera plus facilement à vos ambitions. Ensuite, en fonction de ce que vous voulez faire, des morceaux de tissu peuvent s'imprégner de l'essence d'une personne. L'organique, cheveux, ongles, sang, fonctionnent assez bien. L'important est que vous posiez bien sur le papier ce que vous voulez accomplir pour commencer. Ensuite, vous déterminez la forme que cela doit prendre pour être efficace. Un détecteur par exemple doit avoir une composante visuelle ou sonore sinon, il ne peut afficher ce qu'il détecte. A contrario, un artefact servant à dissimuler quelque chose n'a pas besoin de changer et peut être d'un seul tenant. Une fois que vous avez le but et la forme finale, il faut trouver son coeur. Quel ingrédient, quel mécanisme pour arriver au résultat attendu. Parfois il est utile de faire plusieurs essais et il ne faut pas avoir peur de se tromper au début. C'est aussi pour cela que l'on préconise d'utiliser, pour commencer, des ingrédients sans grande valeur pécuniaire et facile à se procurer. Je vous conseillerais également de ne pas chercher quelque chose de trop compliqué pour votre premier essai. Ne tentez pas de multiplier les effets. Un artefact pour un effet. Il faut apprendre à marcher avant de pouvoir courir."

    Je m’interromps soudain, la regarde, un peu perdu entre mon rôle de professeur qui vient si bien recouvrir ma peine au point que j'oublie de la ressentir et la présence de cette jeune femme seule avec moi dans ma salle de cours. Lui donne-je vraiment ce qu'elle est venue chercher ou bien fais-je fausse route ? Je l'ignore. Je n'ai jamais aimé chercher les signes, les sous-entendus, les insinuations. Curieux venant d'un artiste, je sais mais la musique véhicule tellement plus de choses que les mots seuls. Je ferme doucement les yeux, un peu fatigué.

    "Je ne vais pas trop vite ?"

    Re: Une souris blanche
    Jeu 21 Mai - 18:59
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    "J'ai des pistes." j'avoue. "Mais rien de vraiment... gravé dans le marbre."

    Je voulais tester, voir ce que je pouvais faire, ce que j'étais capable de faire. Si j'avais une épiphanie face aux matériaux. Mais avec ses explications, j'ai vite confirmation de ce que je soupçonnais déjà : fabriquer un artefact comme on crée une baguette, en laissant faire les ingrédients, c'est s'y prendre à l'envers. Alors je me tais et j'écoute, attentivement. Je sais que je me souviendrai de ce qu'il dit même sans prendre de notes. Pour l'instant. C'est simple. Logique. Clair.

    Et puis d'un coup il s'arrête et il regarde dans le vide. Cette fois c'est pas moi ! J'ai rien dit, j'ai rien fait, j'ai juste écouté... peut-être que je l'ai fixé trop fort ?

    ...ah non ça va. Je crois. Enfin non, il ferme les yeux, mais ça va. Il a presque l'air... je sais pas, perdu on dirait ? C'est bizarre. Presque comme s'il avait eu une absence ?

    "Non," je réponds lentement, "j'ai tout compris. Enfin je crois ?" Je prends deux secondes pour résumer mes pensées. "D'abord prévoir ce qu'on veut faire, réfléchir aux moyens d'y arriver, faire des essais et utiliser des matériaux simples pour commencer. Prévoir un tissu ou de l'organique pour..." Je m'interromps, je réfléchis quelques secondes. "...qu'est-ce que c'était cette mousse argentée où vous m'avez fait appuyer le doigt, pour la petite fleur ? C'était comme pour l'organique ? Pour qu'elle marche qu'avec moi ?"

    J'aurais encore des tas de questions, sur les artefacts eux-mêmes, mais aussi sur la façon d'incorporer un peu de soi, magiquement, qui me rappelle forcément la biomagie mais que j'ai pas réussi à faire encore... mais est-ce que c'est vraiment une bonne idée de parler si longtemps debout, dans une salle de... oh non c'est vrai, elle est fermée ! Je me retourne le temps d'avoir confirmation, et je reviens aussitôt vers lui. Je bous. 

    "Mais regardez-moi, je vous monopolise encore." je m'excuse - platement, avec un petit rire nerveux parfaitement ridicule et involontaire. "Je suis désolée. Mais si vous avez un peu de temps pour mes questions, est-ce que vous seriez d'accord pour qu'on sorte ?"

    Je lui aurais bien proposé un café mais j'ai eu peur que euh... voilà.
    Re: Une souris blanche
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