Pour une fois, le cours de botanique n’aurait pas lieu dans les serres. Cela faisait à peu près un mois que les enrôlés se succédaient dans les grands bâtiments pour tenter de combler leurs lacunes en matière de plantes. Si Lancelot était patient, il avait surtout été exigeant: ceux qui en connaissaient le moins avaient eu la possibilité de prendre des leçons particulières avec lui ou d’aider aux serres, sur leur temps libre, afin de rattraper le niveau des plus doués. Ces échelonnages, bien que nécessaires, n’avaient pas été de tout repos pour le botaniste.

Aujourd’hui, Lancelot avait donné rendez-vous aux élèves dans sa salle de classe, tout aussi foisonnante de plantes que les serres mais dégagée pour l’occasion. Une longue table en bois avait été installée au centre de la pièce afin que les élèves des spécialités Médic et Infanterie puissent s’y placer confortablement. Des chaises et fauteuils épars l'entouraient. À huit heures pile, la porte de la salle s’était ouverte, Lancelot attendant déjà les enrôlés assis à son bureau, une tasse de thé à la main. À huit heures trente tapantes, la porte s’était refermée, ne laissant aucune possibilité d’arrivée pour les retardataires. Le visage du botaniste était sérieux mais aimable.

“Bien. Bonjour à tous.” Lancelot leur adressa un léger signe de tête. “Le cours d’aujourd’hui sera un peu particulier. Vos connaissances en botanique commencent tout doucement à s’améliorer, mais elles ne sont pour le moment pas suffisant pour vous permettre de vous défendre à proprement parler sur le terrain. Si vous vous retrouvez isolés en pleine nature, le danger viendra à la fois des Mangemorts que vous pourrait rencontrer mais également de votre environnement. Malheureusement, le camp adverse n’attendra pas que vous soyez prêts pour vous mettre face à vos lacunes. Aujourd’hui, je vais donc tenter de remédier à ça dans le cadre d’un exercice pratique. Nous nous concentrerons sur l’aspect d’identification des plantes et leur utilité.”

L’homme agita sa baguette. Des petits pochons recouverts d’un tissu violet sombre apparurent devant chacun des élèves présents, clairement opaques et épais. Ils étaient noués par un cordon magiquement fermés d’un vert vif.

“Dans chacun de ces pochons, vous trouverez un spécimen particulier. Il se peut que vous l’ayez déjà rencontré, ou non. Le hasard déterminera votre choix, vous êtes libres de choisir le pochon que vous souhaitez, de prendre celui devant vous ou un autre, ça n’a pas d’importance.” Un nouveau sourire léger sur son visage. “Je vais vous demander d’identifier le spécimen qui se trouvera à l’intérieur, ainsi que ses effets et la façon de le neutraliser. Pour cela, vous aurez la possibilité de consulter les ouvrages qui se trouvent dans la bibliothèque au coin de la pièce, et d’invoquer le matériel que vous souhaitez. Je ne vous serais d’aucune aide pendant cette leçon, considérez que vous êtes seuls, même si vous pouvez vous entraider si vous le souhaitez.”

Un éclat de mystère brillait dans les yeux de Lancelot. Il n’avait pas haussé la voix; si certains avaient choisi de parler pendant ses explications, ils ne les avaient pas repris. C’était leur choix, et les conséquences tomberaient. “Soyez curieux, mais prudents. Réfléchissez bien. Faites preuve d’inventivité, si vous le pouvez. Ne paniquez pas et gardez votre sang-froid. Ce sont les conseils que je peux vous donner pour cette leçon. Dès que vous sentez prêts, vous pouvez choisir votre pochon et l’ouvrir.”

Spoiler:

Je suis toujours très emballée par les cours de botanique, j’apprécie Monsieur Lancelot, il nous apprend des choses fortes intéressantes. C’est une matière qui m’a toujours intéressée, c’est une matière que j’ai appris à apprécier parce que je savais qu’elle me serait utile. Et aujourd’hui, pour être une médic digne de ce nom, je devais être très douée dans cette matière. Je suis arrivée assez tôt, une quinzaine de minutes avant le début du cours. Par habitude, je salue notre instructeur, enthousiasme comme toujours, regardant la salle. Nous n’avons pas l’habitude d’être dans une salle comme celle-ci. Habituellement, nous étions dans les serres. J’aime bien les cours dans les serres.

J’ai tout de même hâte de voir ce que Lancelot nous réserve aujourd’hui! J’ai l’impression que ça va être une activité agréable et amusante!

Une fois ma curiosité passée, je salue les autres gens présents dans la salle et même ceux qui arrivent après moi. J’aime bien leur dire bonjour. Le matin, il arrive bien souvent que les gens ne soient pas tout à fait réveillé, que les gens sont un peu de mauvaise humeur, mais je trouve qu’un simple « bonjour » avant la venue d’un cours ou tout simplement leur parler quelque peu avant le début d’un cours peut amener une certaine bonne humeur autour de moi. Je ne crois pas quel les gens en soient mécontents.

Je m’assis donc vers le centre de la table, pas directement au centre, je ne veux pas donner l’impression que je suis au « centre de l’attention » ou quelque chose du genre, mais je veux tout de même bien entendre les explications de l’instructeur. Du coup, j’étais légèrement décalé de deux chaises vers la droite.

À huit heures trente, le cours commence. Je suis enthousiaste, comme à mon habitude. Je suis prête. J’écoute sagement les explications, je suis absolument ravie par cet exercice! Ça va être tellement génial! Je me tortille fort légèrement sur mon siège, j’ai vraiment hâte de commencer. Je regarde les pochons avec intérêt, me demandant lequel je pourrais bien prendre. Cela me dérange pas le contenu, je sais que je serais en mesure de faire de mon mieux pour identifier son contenu, que je ferais mon possible afin de donner les meilleurs réponses possibles. Je suis motivée!

Les explications terminées, je prends un pochon. Je souhaitais prendre celui devant moi, cependant, il semblerait qu’une personne ait décidé d’en faire autrement. Je suis obligée de prendre celui du centre.

Ah bah tant pis. Peut-être que j’aurais un meilleur choix que les autres.
Ou pas.
Mais tout va bien aller. Il n’y a aucune raison de s’inquiéter!

Ortie n'avait rien contre les plantes... en règle générale, donc tant qu'elles ne l'embêtaient pas, ne dépassaient pas le ratio de verdure auquel sa vie de citadin l'avait habitué, ne montaient pas plus haut que des herbes de jardin bien élevées n'auraient dû et ne squattaient pas les baignoires. Il aurait même été prêt à admettre que les végétaux constituaient un assaisonnement agréable et grandissaient en arbres à baguettes bien pratiques.

De là à dire que l'enrôlé arriva au cours du jour avec enthousiasme, il y avait cependant un goufre. Il arriva à l'heure. C'était déjà ça. Et sans trop râler, même si la façon dont il considéra avec suspicion l'intégralité des plantes des environs en dit long sur le peu de foi qu'il plaçait dans les satanés machins verts. Satanés machins verts auquel il allait falloir se confronter.

Après avoir consciencieusement poké (non, la leçon sur le fait de poker des trucs inconnus n'était pas passée, malgré les efforts louables de Vyasa) le pochon devant lui pour tenter de deviner ce qu'il pouvait contenir - ou à défaut quelle quantité de plante il pouvait contenir, le brun décida de l'échanger avec celui d'à côté juste pour ne pas utiliser celui devant lui, retâtonna du bout des doigts sur le tissu des fois que, et, enfin, se résigna à ouvrir son pochon.
Pas question pour autant de mettre les doigts dedans pour en sortir son specimen. Attrapant de la main gauche le tissu coloré, il retourna le petit sac au-dessus de la table, baguette prête à neutraliser le machin s'il devait mordre ou s'enfuir ou quoi que ce soit.

Aujourd’hui, Lion est de bonne humeur. Elle se pavane dans les couloirs, comme la reine qu’elle pense être. Elle prend son temps, traînasse, ennuie une ou deux malheureuses personnes qui ont la malchance de croiser son chemin, souffle un baiser en direction d’Arcturus qui a l’air d’avoir très envie de se pendre, de disparaître ou de l’égorger, elle a du mal à lire son expression inexpressive.  Elle ne comprend pas Lion, elle lui fait l’honneur d’un baiser volant et l’officier n’est pas content, alors que quand même, certain tuerait pour cet honneur, Lion en est certaine. Des rabats joie, jamais satisfaits, voilà ce que sont tous les hommes qui pullulent dans les couloirs, comme des petites mycoses désagréables toujours en train de râler. Lion-ci, Lion-ça, Lion me tire pas les cheveux, Lion s’il te plaît vise pas le nez cette fois, gnagnagna. Tant pis. Si personne ne veut lui donner de l’amour, c’est pas grave, elle s’aime déjà assez pour deux, cadeau de elle à elle.

Elle est en forme. Elle sent que cette journée va être extraordinaire. Même si elle doit se taper un cours de botanique. Pas le pire, loin d’être le mieux, mais pas de quoi fantasmer non plus, les plantes c’est pas vraiment son truc. Par contre le prof, disons que ça peut s’arranger. Différence d’âge, différence d’âge… C’est dans la tête tout ça. Si seulement son cours n’était pas aussi barbant. Elle soupire, que les hommes sont ennuyants. Et voilà Lion qui débarque comme une bombe dans la salle de classe, en battant des cils comme la grande sauterelle écervelée qu’elle est. Une grande table est installée au centre de la pièce et le visage de la Kényane s’éclaire encore plus. Des travaux pratiques, que c’est exotique. S’il y a des choses intéressantes à faire, ses trois neurones arriveront peut-être à se concentrer assez longtemps pour ne pas faire exploser toute la salle. Ou lâcher une armée de plantes sur ses camarades. Ou un truc catastrophique du genre.

Elle repère la voisine idéale et se glisse silencieusement derrière la trop gentille et adorable Polaris, telle une louve derrière une brebis. Son sourire est carnassier. La voilà qui commence à tripoter les jolis cheveux de la rousse pour la saluer, sans rien dire, tout est parfaitement normal. Au passage elle donne un petit coup de pied sous la table à Ortie qui avait l’air aussi joyeux qu’une tombe –bien qu’elle n’est jamais vraiment compris cette expression, c’est très bien les tombes- histoire de dire bonjour, en jeune fille civilisée. Elle aime mettre les gens à l’aise Lion, c’est dans sa nature. Ecouter attentivement les instructions aussi. Ou pas. Elle ré-émergea de son état de surexcitation au moment de choisir un petit sac qui devait probablement contenir une plante –brillant esprit de déduction vous en conviendrez. Lancelot leur conseilla d’être curieux et prudents. Quelle charmante idée. Dommage que la prudence ne soit pas une des qualités principales de Lion. L’intelligence non plus. Un de ces neurones fait déjà la grève alors qu’elle s’empare d’un petit sac violet. C’est doux, voilà la seule chose qui lui vient à l’esprit alors qu’elle tire sur le cordon et colle son nez dedans pour sentir l’odeur de la supposée jolie fleur. Intelligence et prudence on a dit.

Le coup de pied le fit tressaillit et siffler. Lion. Evidemment. Qui avait récupéré du roi des félins sa démarche fluide, ses griffes... et son arrogance. Foudroyant du regard sa charmante (non) camarade d'infanterie, il lui adressa un sourire vénéneux avant de revenir au TP.

La plante ne jaillit pas du petit pochon pour l'attaquer. Elle ne suinta pas de l'acide, du venin ou jus du pus puant. Juste des spores. Plissant le nez, Ortie commença à brosser la poudre colorée avant de suspendre son geste : si le truc n'était pas dangereux, il perdait son temps ; et s'il l'était... autant ne pas contaminer toute la classe par mesquinerie. Quoi que... Du coin de l'oeil, il aperçut Lion, le nez dans son pochon, et bugua. Le nez dans son pochon de plante potentiellement dangereuse. La vision lui fit bien perdre une dizaine de secondes, avant qu'il ne reporte son attention sur son specimen : quatre feuilles en ogive vert pâle sur une tige un peu sinueuse, une fleur blanche cotonneuse, striée de violet et d'un cœur rouge. Et un trou sans fond quelque part, vu la quantité de pollen ou de poudre ou quoi qu'elle avait foutu partout.

Et il n'avait aucune foutue idée de ce dont il pouvait s'agir.

Tant pis. Il y avait de la documentation, des ressources, il se débrouillerait. Au lieu d'accioter à lui l'un des manuels, cependant, il se dirigea vers l'étagère à pied pour profiter de l'occasion et faire un croche-patte à sa camarade de l'Infanterie (c'est elle qui avait commencé, et ça lui apprendrait à mettre son nez dans son TP, d'abord) pendant que le professeur regardait ailleurs. Le geste manquait d'énergie, mais l'intention était là. Lever le bras vers l'épais tome qui l'intéressait lui demanda un effort improbable. La faute à l'ennui, décida-t-il, alors qu'il ramenait le bouquin à sa table pour feuilleter les pages parcheminées, faisant défiler les pages et les schémas.

Il cilla et revint en arrière quand il se rendit compte qu'il ne lisait plus et tournait les pages par réflexe depuis déjà quelques specimens. Pesta un peu mais pas trop non plus – pas l'envie, ou pas l'énergie. Posa son coude sur la table et sa tête dans sa main. Relut. Dodelina de la tête alors que ses muscles et son esprits décidaient que le moment était bien choisi pour lentement se transformer en plomb. Regarda la plante en fronçant les sourcils alors que, lentement, très lentement, une suspicion essayait de se former au fond de son esprit embourbé.

Avant le cours, Lion s’est amusée à me jouer dans les cheveux. En vrai, ça ne me dérange pas tant cela. Pour la saluer, je m’étais tout simplement tournée vers elle afin de lui faire un petit câlin avant de la laisser poursuivre. Je n’avais pas envie de lui parler particulièrement, j’étais plutôt soucieuse pour les pochons qui se trouvaient devant nous.

J’ai sorti de mon pochon la plante. Elle est plutôt longue, je suis un peu déçue de ne pas la reconnaître, il semblerait que mes études en botanique ne soient pas encore assez poussées. J’ai pris le temps de la sentir, son odeur est fort plaisant

Non,j’ai rien dit, je fronce les sourcils, je n’apprécie pas tant que ça, la finale n’est pas du tout agréable.

Allez. Tant pis pour l’odeur, c’est le temps de me mettre au travail! Je veux vraiment réussir, je veux vraiment trouver cette plante, trouver son effet ainsi que son antidote. Je devrais être capable! Je suis Ortie qui se déplace vers la bibliothèque. Je prends quelques ouvrages. En vérité, l’exercice me fait peur, je ne veux pas échouer, je tiens vraiment à réussir, après tout, je veux être Médic, ce n’est pas pour rien!

Je regarde dans les livres à la recherche de mon amie la plante, je lui cherche un nom rapide… Mmmh, pour l’instant, elle s’appellera, Mmh… Appelons-là Georgette! Bah, pourquoi pas! Ce n’est pas le plus beau des prénoms, mais c’est le premier qui m’est venu alors en tête.

Georgette est assez amusante, la tige est incroyablement longue. Une partie de celle-ci est bleue alors que l’autre extrémité est vert. Elle fait une fleur qui ressemble à une goutte d’eau, mais de couleur mauve. Ses racines sont plutôt petites, rassemblées autour d’une espèce de… Enfin. C’est une plante tout de même particulière. Je dois admettre que je ne sais pas trop dans quelles catégories chercher. J’essaie d’appliquer une certaine méthodologie, je veux rester logique, bien que j’ai un léger mouvement de panique au départ : j’ai si peur de ne pas trouver.  

Pourtant, je me ressaisis de nouveau. Je m’applique. La classe est plutôt calme, ça m’aide grandement pour travailler. Il m’arrive parfois de froncer les sourcils, des fois j’ai du mal à bien lire tout ce qu’il y a sur la page que j’ai sous les yeux. La classe est de plus en plus calme, tout le monde doit chercher comme moi la réponse à sa question.

D’ailleurs, je ne peux m’empêcher de jeter un petit coup d’oeil à Ortie qui n’est pas très loin de moi. J’ai cette impression qu’il s’ennuie, on dirait presque qu’il va s’endormir. J’ai envie de l’encourager, que tout va bien aller, mais je crois que c’est mieux pour lui s’il se concentre sur sa tâche. Je souris doucement, je me remets à ma propre recherche.

La jeune femme entre dans la salle de classe et arque un sourcil en voyant que toutes les plantes qui s'y trouvent normalement ont été déplacées pour faire de la place au centre. Centre qui est d'ailleurs déjà peuplé de beaucoup trop de gens dans un petit espace à son gout. Althariaa soupire discrètement et trouve un endroit plus tranquille autour de la grande table. De loin, elle salue Polaris d'un léger sourire. Elle aurait pu aller la rejoindre, une place était toujours libre près de la jolie rouquine, mais celle-ci est au coeur de la foule et, plus important encore, la tornade Lion est assise cotée d'elle. Alors, vraiment, non merci.

Tout en se disant qu'elle préfère largement les cours dans les serres où ils sont moins entassés comme des sardines et où elle peut préserver facilement son espace vital, Althariaa lance un bref regard aux autres enrôlés présents. Ceux près d'elle lui sont plus ou moins inconnus, mais ils ont la qualité d'être discrets. Enfin, Lancelot débute le cours.

Les premières paroles de l'instructeur lui arrachent un léger sourire. Elle se demandait justement quand viendrait la première évaluation de botanique. Voilà des années maintenant qu'elle n'en a pas eu, ces derniers remontant à la fin de son master en botanique médicale de l'université magique, et il s'agit de l'occasion pour tester de nouveau ses connaissances de manières concrètes. Car bien qu'elle sache avoir une avance en la matière sur ses collègues de par son ancienne profession, elle ne tient rien pour acquis. C'est également l'occasion de peut-être prouver sa valeur à Lancelot, qu'elle observe en silence depuis les dernières semaines.

Althariaa écoute attentivement les instructions données par la voix douce et calme de leur instructeur, puis tourne son attention vers les pochons que ce dernier a fait apparaître sur la grande table. Alors qu'à son signal les autres enrôlés se jettent plus ou moins sur les différents pochons, la Marocaine attend. Elle se fou un peu de quel pochon elle héritera et préfère laisser les autres choisir avant elle. Lorsque tous semblent avoir pris le leur, la jeune femme tend le bras et attrape l'un des derniers qui restent. Il semble avoir été un peu écrasé par les autres pochons et les mouvements des enrôlés, aussi Althariaa craint vaguement pour l'état de son échantillon, mais ne s'inquiète pas pour sa capacité à l'identifié malgré tout.

Baguette dans une main et pochon dans l'autre, elle tire sur le cordon.

Résultat du dé:

Althariaa défait le cordon vert, mais garde le pochon fermé pour l'instant. Elle ne l'ouvre ensuite qu'un peu pour humer le parfum que la plante dégage et puisqu'elle n'en reconnait pas l'odeur, fait glisser la plante hors du sac. Celle-ci se compose d'une grande tige verte au sommet de laquelle trône un petit bulbe rose. Le plus intéressant néanmoins reste les racines spiralées d'un bleu vert sombre se terminant également par un bulbe. Quelque chose de volatile - du pollen? des spores? - sort également du pochon avec la plante, et Althariaa n'a pas le temps de l'examiner avant qu'il se dissipe.

"Marhabaan hunak ya sughirty ...."

Le spécimen n'en est pas un avec lequel elle est familière ou qu'elle reconnait, mais le type de racine lui rappelle une certaine branche d'espèce de plantes aquatiques. Ses sourcils sont froncés sous la concentration, mais un petit sourire vient néanmoins soulever le coin de ses lèvres. Elle aime le défi que cette plante lui pose et elle aurait été déçue de piocher un spécimen qu'elle connait bien et dont elle aurait pu immédiatement réciter toutes les propriétés de mémoire.

Sans se lever, la jeune femme pointe sa baguette en direction des bibliothèques de la salle de classe et s'assure que personne ne convoite le volume qui l'intéresse. Puis, suivant son premier instinct pour le vérifier, elle fait venir à elle un large et lourd ouvrage sur les plantes aquatiques magiques. Peut-être est-ce une sorte de fleur? Ou encore que le bulbe rose est en fait un flotteur. À l'odeur et au touché, elle ne parvient pas à déterminé si cette plante à pu pousser dans une eau douce ou salée, mais l'ouvrage l'aidera surement. Elle feuillette rapidement les sections jusqu'à trouver celle qui l'intéresse, mais s'arrête alors en fronçant davantage les sourcils.

Althariaa avait attribué le bourdonnement indistinct des voix de ses camarades à sa concentration, mais plus le temps passe et plus les bruits semblent ténus. Sa vision devient également étrange, les contours devenant flous, comme un appareil photo hors focus. Elle se redresse alors, cligne des yeux puis les frottes de ses mains, mais les symptômes restent les mêmes et son coeur s'accélère sous une montée d'adrénaline et un début de panique. La jeune femme baisse néanmoins les yeux vers la plante et l'examine de plus près, réalisant du même coup que même les sensations de ses doigts sont affectées puisque les textures des feuilles lui semblent désormais étranges, comme floues elles aussi. Pour que quelque chose l'affecte aussi généralement, Althariaa soupçonne qu'elle a dû entrer en contact direct avec une quantité importante de... poison? Elle n'a qu'à peine touché son spécimen, aussi elle pense aussitôt à la matière volatile qui s'en est échappée.

"Tu es une farceuse, hmm?"

Bien qu'elle n'ait que murmuré pour elle-même, sa voix est laborieuse. Althariaa s'arrête alors un instant, les mains à plat sur les pages, et se concentre sur sa respiration pour calmer les battements de son coeur. Ce n'est pas la première fois qu'elle est affecté par les propriétés magiques d'une plante, aussi elle parvient assez rapidement à retrouver son calme. Elle reste encore un moment ainsi, analysant les sensations dans son corps, notant leurs évolutions et subtilités. Après tout, aussi bien prendre sa contamination comme l'opportunité d'en apprendre plus sur son spécimen.

Reprenant ses recherches, la Zouwu se met à feuilleter l'ouvrage pour retrouver la famille de plantes que son spécimen lui évoque, puis cherche méticuleusement pour une mention d'effets paralysants. L'exercice se révèle laborieux, avec les effets qui ne cessent de s'accélérer, mais Althariaa continue obstinément ses recherches. Finalement, les effets de cette plante rendent le défi de l'identifier d'autant plus difficile, mais étrangement plus intéressant également. Elle doit d'ailleurs se dépêcher à trouver les réponses qu'elle cherche, principalement la manière de contrer les effets de cette plante, sinon elle deviendra simplement incapable de se soigner elle-même.

Traduction de l'arabe:

Résultat du lancer de dé:

CLOTURE DU COURS

Lancelot s'était placé en observateur. Il aurait pu souligner que pour une fois, il laissait les autres faire le travail à sa place, mais cette position était celle qu'il adoptait souvent par défaut lors de ses conversations avec d'autres, sachant parler pour ne rien dire, lancer une boutade charmeuse pour donner au change. Bien entendu, les cours étaient différents. Les cours étaient le lieu où il dévoilait le plus de ses connaissances en espérant que quelques graines viennent germer ici et là et que, s'ils en avaient besoin un jour, il saurait se souvenir de ce l'Instructeur avait tenté de leur enseigner.

Ici, pour ce cours, il était parfaitement silencieux et se contentait de suivre du regard les actions des uns et des autres, impassible. Presque impassible. Oui, il leva un sourcil lorsque Lion décida de mettre sa tête dans le pochon qu'il savait le plus douloureux parmis tous ceux qui se trouvaient à cette table. Oui, ses lèvres se soulevèrent légèrement en un très fin sourire lorsque Ortie prit toutes les précautions possibles pour sortir sa plante. Action inutile malheureusement, mais douée d'un sens pratique qu'il se devait de saluer. L'attitude presque cajoleuse d'Alathariaa, le soin que prenait Polaris lorsqu'elle manipulait son spécimen, un autre sourire tout aussi discret pour les deux jeunes femmes qui respectaient les plantes presque autant que lui. Il n'y eu pas de coup d'oeil approbateur, mais Lancelot nota mentalement toutes ces étapes préliminaires dans un coin de sa tête pour la notation. La partie préliminaire comptait autant pour lui que le reste.

Puis virent les symptômes. Une pointe de panique chez Polaris qu'il pouvait percevoir, qu'il aurait tenté d'appaiser un autre jour, mais pas aujourd'hui. Elle devrait aussi apprendre à croire en ses propres capacités. Le croche-pied d'Ortie qui cette fois provoqua un secouement de tête désapprobateur de la part du médicomage (même s'il était intérieurement fort amusé que les enrôlés décident de perdre du temps au vu des symptômes qui attaquaient leurs systèmes nerveux actuellement, et qu'Ortie luttait clairement contre la fatigue). Althariaa se démarqua par son calme et sa précision, les ouvrages choisis l'éguyant sur la piste du spécimen qu'elle avait pioché. Prometteuse à la fois en botanique et en médicomagie, comme Lancelot l'avait pensé initiallement.

Plus le cours avançait, plus une énergie nerveuse se fit ressentir. Lancelot suivait tout cela du regard, adossé à son bureau, tantôt impressioné, tantôt montrant une pointe d'agacement, ou de déception. Il était intransigeant et favorisait le sens critique et l'ingénuosité par-dessus tout. Néanmoins, il n'était pas cruel, loin de là. Lorsque le cours fut terminé et qu'il indiqua à tous de poser leurs spéciemens sur la table pour les ranger d'un coup de baguette, sa voix était calme, neutre. "C'est terminé. Bravo à Ortie et Althariaa notamment pour avoir trouver leur remède. Les effets que vous avez ressentis devraient s'estomper rapidement. Quant aux autres, vos recherches n'ont pas été assez efficaces, il vous faudra donc travailler là-dessus." Un regard pointé mais bienveillant envers les concernés. "Il s'agissait de votre premier test, ne vous découragez donc pas. Je vais vous demander de tous venir me voir afin que je vous administre un antidote. Pour ceux dont les blessures semblent trop importantes, vous m'accompagnerez à l'infirmerie."

Il se tourna vers le tableau qu'il pointa de sa baguette, faisant apparaître des indications. "Vous n'êtes bien entendu pas exemptés de devoirs. Pour ceux qui ont réussi, je vais vous demander de me fournir un essai - court, mais allant à l'essentiel - sur la manière dont vous pourriez mieux vous protéger du specimen que vous avez rencontré. Pour les autres, votre devoir sera bien entendu de continuer vos recherches sur la plante en question et de me fournir un devoir détaillé sur ses propriétés et comment les contrer."

Spoiler: