Elle répondit à son sourire par le sien, juste heureuse de sentir qu'ils se comprenaient à un niveau plus profond que les mots et les langues. C'était agréable, cette sensation de ne pas avoir à s'expliquer, à expliciter. De voir une intelligence qui suivait la sienne. Le monde étudiant de Dublin - et celui des pigiste de la même ville - lui avait fait oublier que cela pouvait être être possible. Malgré tout, la complicité ne dura que quelques secondes car une ombre se dressa entre eux. Il avait pris l'habitude de sécher les cours. Elle ne l'avait jamais fait. Jamais. L'idée même de désobéir, de rompre les règles, de mettre son frère en danger d'une nouvelle correction la pétrifiait. Elle frissonna et pâlit.

"Ne vous inquiétez pas, j'ai assez de temps pour lire en dehors des heures de cours pour ne pas avoir besoin de sécher." Elle tenta un sourire, encore une fois sincère mais manquant de joie réelle. Elle ne lui en voulait pas. LUI seul était responsable mais Sa voix, Sa silhouette, Ses violences étaient toujours en elle. Toujours. Et à jamais. Elle ne pouvait pas seulement y penser. Bref, elle avait la chance d'apprendre facilement et de pouvoir travailler ses langues tout en lisant. Lui aussi détourna le regard et reprit le cours de la visite. Elle termina son thé, pour reprendre des couleurs. Savait-il à quel point le test de stress n'était rien par rapport à ses souvenirs? Certainement pas. Elle hocha la tête, remettant son masque de petite poupée parfaite. Son sourire à présent était normal. Elle tira ses cheveux en arrière, le laissant lui indiquer où se mettre ou bien lui passer les artefacts dont il avait besoin. De son côté, elle inspira profondément.

“Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon oeil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.”

Comme une prière.

Son sourire à nouveau sembla se figer, cet instant particulier où elle tentait de le conserver mais un souvenir, une pensée, venait la troubler tout de go. Un autre que lui moins observateur n'aurait pas pu le remarquer, mais ils conversaient régulièrement maintenant et il s'était habitué à ses expressions, ses sourires, ses regards. Plus, peut-être, que l'attention qu'il portait à d'autres depuis son arrivée. Comme bien souvent, la question de savoir ce qui l’avait troublé lui traversa l’esprit et lui brûla les lèvres, mais il se retint à la dernière minute. Ils ne parlaient pas vraiment d’eux, jamais aussi directement. Souvent, les questions étaient assez détournées pour qu’ils puissent protéger ce qu’ils voulaient taire et ne révéler qu’une infime partie de la vérité. Pas protection. Par pudeur. Par habitude. Peut-être encore par méfiance, d’une certaine façon. Bien qu’il se sente aussi à l’aise avec elle, il était conscient qu’ils ne se connaissaient pas encore, pas entièrement.

Il la dirigea vers la chaise, s’agenouillant à nouveau afin de s’assurer que le masque serait bien en place et que l’artefact lui permettrait d’observer ses réactions correctement. Il lui offrit un sourire alors qu’elle récitait un texte qu’il ne reconnaissait pas mais qui sonnait comme une prière, et qu’elle avait énoncé d’une voix aussi claire et assurée. Il ne pouvait la rassurer, pas avec l’exercice, mais son sourire parlait pour lui. « Je vais te placer ce masque sur les yeux. Il t’isolera complètement du reste de la pièce. J’entegistrerais tes réactions et c’est moi qui mettrait fin à l’exercice. » Il lui expliqua simplement. Elle n’entendrait plus rien, ne verrait plus rien non plus, son sens du toucher serait également impacté. La plupart des personnes réagissaient très mal à cet état d’isolement complet au point que les crises d’hystérie ou états de stress avancés n’étaient pas rares si le masque était gardé un certain temps. Cela dépendait grandement des personnes, de leur état mental du moment également. Si le test semblait anodin, Lancelot savait qu’il devait tout de même se montrer attentif. Doucement, il lui plaça le masque sur le visage, repoussant presque par réflexe une mêche de cheveux qui s’était égarée. Comme le masque n’était pas encore activé, elle pû sans doute le sentir, mais le geste ne dura que quelques secondes avant qu’il ne passe sa baguette sur l’objet et que le test commence.

La dernière chose qu'elle vit fut le médicomage a genou devant elle, lui mettant le masque. Sa dernière sensation fut de sa main sur ses cheveux, remettant une mèche en place. Et puis plus rien. Au début, les premières fractions de secondes peut-être, ce ne fut rien. Ne rien voir, ne rien entendre, c'était comme lorsqu'ils se cachaient, petits et qu'il ne fallait surtout pas faire de bruit. Et puis, alors que la sensation s'évanouissait, rien ne vint la remplacer. Pas de sensation de la chaise sous elle, elle avait l'impression de flotter dans l'espace. Elle voulut lever la main pour enlever le masque, rien. D'un coup, elle prit conscience d'être seule avec elle-même. Totalement immobile. Totalement coupée du monde extérieur. Totalement vulnérable. IL pouvait arriver d'un moment à l'autre, elle ne pourrait pas se défendre, elle ne pourrait pas protéger son frère, elle ne pourrait pas s'enfuir. Immédiatement son rythme cardiaque s'accéléra, elle se couvrit de sueur, ses mains tremblant sous l'effet conjugué de l'adrénaline et de la terreur. Elle eut envie de hurler. Elle se mordit la lèvre ou du moins elle tenta, elle n'avait aucun moyen de savoir si elle le faisait vraiment ou non, ou même de savoir si le sang aller l'arrêter. Elle ne sentait rien, du nez, de la langue, elle était perdue, elle...

...tu es dans une infirmerie, assise sur une chaise, tu n'es pas seule, Lancelot est là, il ne te laissera pas te faire. Je ne connaîtrais pas la peur. Inspiration. Son coeur ne voulait pas la laisser faire et la panique était toujours là. Elle se construisit une image mentale. Comme lorsqu'IL revenait de soirée, saoul et en colère contre on ne savait quoi. Qu'elle se cachait sous le lit. Ne pas faire de bruit. Ne pas le provoquer. Etre sage. Elle était toujours sage. Elle était une princesse qui ne faisait pas de vague, qui ne se faisait pas entendre, qui était toujours parfaite, comme IL voulait qu'elle soit, qui avait toujours de bonne notes, comme IL fallait qu'elle ait, qui ne voyait jamais personne d'autre que son frère, qui n'oubliait jamais d'où elle venait, à quoi elle servait. Inspiration. Car la peur tue l'esprit. Elle tenta de se rappeler de la pièce. Le paravent dans un coin, les outils du médicomage, son sourire, sa main sur sa joue. C'était réel. C'était où elle était. Elle ne risquait rien. Elle s'imagina fermer les yeux, être dans l'oeil de la tempête. Elle se força à se dire qu'il y aurait l'anneau du trou noir là, celui avec la lumière. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. Son souffle commence à se calmer. Son coeur bat toujours la chamade. Mais elle fait de son mieux. S'il la laisse assez longtemps, elle finira par contrôler son rythme cardiaque. A redescendre. Il le faut. Elle ne veut pas le décevoir.

L'artefact, en sa forme, était nouveau. Mais Lancelot avait déjà observé de nombreuses fois les effets de sorts permettant d'isoler complètement une personne de son environnement, connaissait bien les signes qu'il observerait en regardant Aubépine. Il était toujours agenouillé, proche sans pour autant l'être trop, sa main posée sur le siège pour ne pas la gêner. Comme il s'y était attendu, les premières secondes furent silencieuses, normales. Comme fermer les yeux pour s'endormir... et réaliser qu'on dormait déjà et qu'un cauchemar avait commencé, qu'on était coincé. Il avait fait ce test également. Involontairement, pendant sa capture, puis volontairement plus tard en essayant d'en contrer les effets pour ne jamais plus se faire surprendre. La panique que ressentait la jeune femme était sans doute liée à son cerveau qui s'emballait pour essayer de contrer le vide, son pouls accélérant soudainement, sa respiration aussi. Ses mains se mirent à trembler.

Les doigts du médicomage tressautèrent lorsqu'il réalisa qu'il voulait lui prendre la main, comme pour la rassurer. En plus d'être inutile, puisqu'elle ne sentirait pas le geste, il ne souhaitait pas lui infliger une sensation dont elle ne pouvait se débarasser si elle le souhaitait. Les principes d'un chevalier. Alors il attendit, l'observant, la plume sur le bureau notant les symptômes au fur et à mesure qu'ils apparaissaient. Si la panique continuait de façon constante sur plusieurs minutes, Lancelot savait qu'il mettrait fin à l'exercice qui ne pourrait lui apprendre rien de plus.

Cependant, et comme bien souvent, Aubépine le surprit. Malgré son état fébrile, la jeune femme semblait déterminer à contrôler ces signes qu'elle ne ressentait même pas. Une profonde inspiration, de longues secondes d'attente, une autre inspiration. Si quelqu'un était entré dans la pièce à ce moment précis, il aurait réussi à surprendre l'homme qui était toujours sur ses gardes tant il ne la quittait pas des yeux. Peu à peu, sa respiration devint plus régulière. Son pouls était encore rapide, mais il semblait aussi être mieux maîtrisé.

Il attendit encore. De longues minutes, pour être sûr. La descente fut longue, mais la volonté prit le dessus et les résultats qu'il obtenait ne mentait pas: quoi qu'elle ait fait, elle avait réussi à maîtriser l'agitation qu'elle avait été forcée à endurer. Il ne pouvait qu'être impressionné, sentiment comme toujours caché derrière le sourire en coin qu'il abordait alors qu'il enlevait le masque, doucement à nouveau pour ne pas trop la surprendre.

"Comment te sens-tu?" Demanda-t-il en premier en se relevant et en consultant rapidement le long rouleau de papier indiquant les différentes informations qu'il avait relevé avant que le rouleau n'aille se placer sur son bureau avec le reste de ses dossiers, et qu'il se tourna à nouveau vers elle.

J'affronterais ma peur. Je la laisserais passer sur moi, à travers moi. Et, d'un coup, tout lui revint. Ses mains serrées sur les accoudoirs, la chaleur de la panique, son pouls erratique, la lumière de l'endroit. Lui, toujours là, proche, pas trop, ses yeux dans les siens. Il ne semblait pas avoir bougé. Combien de temps cela avait-il duré ? Quelques secondes ? Des minutes ? Des heures ? Elle n’en avait aucune idée et cette désorientation supplémentaire n’était qu’une pierre de plus au chaos de ses pensées. Elle décida de se concentrer sur le regard du médicomage. Non, autre chose. Sa plume. Mes ses yeux revinrent bien vite sur l’homme à ses pieds –là où tout homme devrait être aurait dit Mère. Il n’avait pas l’air mécontent. Alors, elle sourit.

"Heureuse de vous revoir" fit-elle avec son masque personnel bien en place alors qu'il se relevait. Ses pupilles étaient encore dilatées et elle, éblouie par la lumière soudaine. Elle inspira. Cette fois, elle ressentait son coeur qui battait encore la chamade et le tremblement léger de ses mains qu'elle posa sur ses genoux pour les bloquer. Elle inspira encore. La pièce était telle que dans son souvenir. On ne l'avait pas déplacée. On ne lui avait rien fait de spécial, elle avait juste été bonne pour une grande frayeur. Test de stress hein. Elle refusait d'imaginer ce que cela ferait à son frère, lui si instinctif, si impulsif, si facilement violent. Elle avait envie d'en parler. Elle savait qu'elle ne pouvait pas. C'était important que Lancelot ait ces données. Elle baissa les paupières. Il y faisait toujours moins sombre que pendant l'exercice. "Toutefois je ne vais pas tenter de me lever tout de suite." Sa voix, douce, montrait bien qu'il n"y avait ni reproche, ni colère, ni auto-apitoiement mais la simple évocation d'un fait. Elle savait parfaitement que ses jambes ne la porteraient pas. Elle le sentait. Et mine de rien, c'était merveilleusement rassurant. Son sourire se fit plus franc. Elle commençait à se calmer petit à petit. Et à se rendre compte qu'elle n'avait aucune envie de laisser la place à une autre personne. Leurs discussions matinales lui avaient manquées.

"Puis-je vous demander un verre d'eau pour terminer de calmer ma respiration ?" Allez, d'autres attendaient. "Et je serais hors de vos pattes. Vous devez avoir beaucoup d'autres enrôlés à voir." Une hésitation, légère. "Dois-je vous promettre de ne rien révéler à mes collègues ?" Elle ne voulait pas être oubliettée. Autre question. "Je suppose que vous en avez encore pour plusieurs jours de travail ?" Sous-entendu, la vraie interrogation, la plus importante : "quand est ce que nous pourrons reprendre nos conversations". Mais il n'appartenait pas à Aubépine de le prononcer à voix haute. Ils étaient encore sur de fausses raisons qui les rassuraient, tous les deux. Ou du moins, qui la rassuraient, elle.

À nouveau, il lui laissa l'espace nécessaire pour se regrouper, ne pouvant s'empêcher un léger signe de tête alors qu'elle lui indiquait ne pas vouloir se lever tout de suite - sage décision qu'il aurait sans doute suggérée si elle avait tenté quoi que ce soit -, et un sourire un poil amusé à sa première phrase, son sourire habituel lorsqu'ils conversaient.

Elle n'était pas fâchée, il en était quelque peu soulagé, son ton indiquant simplement une situation de fait. Elle aurait pût l'être, cependant; ça n'aurait pas changé le fait qu'il devait procéder à ce test, qui serait assez important pour les prochains cours où les Instructeurs devraient forcément mettre les enrôlés dans ses situations assez drastiques et où leur stress et capacités seraient mis à l'épreuve. Certains enrôlés, pris de cours par la surprise que provoquait leur isolation, s'étaient montrés brusques. Jamais au point de vraiment inquiéter Lancelot, juste assez pour que parfois, son ton doive être plus ferme pour leur faire comprendre que s'énerver contre le messager n'aurait aucun sens et qu'ils feraient mieux de sauvegarder leur énergie pour plus tard. (Et que Lancelot était plus que capable de les faire sortir de l'infirmerie si nécessaire).

"Ce serait plus facile s'ils découvraient les tests de la même façon que tu les as découverts, oui." Il indiqua, lui fournissant un verre d'eau facilement invoqué d'une geste du poignet sans que la formule ne soit même murmurée, par habitude. Les sorts informels lui étaient étrangement plus faciles quand il était occupé à autre chose - il en usait parfois dans les serres alors qu'un point de conversation se faisait particulièrement intense - et il ne se rendait presque pas compte qu'il en abusait parfois. "Plus juste aussi, afin d'éviter de fausser les résultats. L'intérêt pour moi est de les rencontrer sans qu'ils ne soient préparés." Il la regarda un moment, comprenant - ou supposant, plutôt - que la question s'appliquait sans doute notamment à son frère dont il avait appris l'existence au début de la visite, et dont elle semblait proche au vu de ce qu'elle lui avait dit. Il ne pouvait lui interdire de parler, mais il espérait qu'elle comprenait pourquoi il souhaitait qu'elle le fasse.

Il aurait pût la retenir, aussi. Il avait remarqué que la conversation sur ses habitudes alimentaires n'avait pas encore eu lieu, et qu'elle était essentielle. Il l'avait repoussé à la fin de la séance pour éviter de trop la troubler pendant les différents exercices, ses remarques l'ayant déjà un peu sonné. Il hésita un moment, secouant légèrement la tête. Ils pourraient en discuter à un autre moment, une fois qu'il eut fait les recherches nécessaires afin d'aborder le sujet de la meilleur façon possible, sans devoir se presser parce qu'un autre attendait. Pas pendant un de leurs matins, cependant, pendant un temps plus formel avant que les cours ne débutent afin de s'assurer qu'elle commencerait à se soigner avant de devoir fournir un effort plus intense. Sa décision prise, il hocha la tête. "Le reste de la semaine, peut-être plus si des retardataires arrivent ou si certains essayent d'y échapper." Il expliqua simplement, sachant que la question n'était pas anodine.

Il pouvait facilement se persuader que les serres seulement lui manquait, mais il ne souhaitait pas se prétendre aussi dupe.

D'habitude, leur séparation venait presque naturellement. D'autres occupations, une nécessité de partir, un temps escompté déjà mis en place dés le début. Pas cette pause qui s'étirait où l'un d'eux devait prendre la décision de montrer la porte à l'autre, qui faisait qu'il aurait voulu trouver mille et uns prétexte pour que la conversation continue. Il avait à nouveau croisé les mains sur son torse et s'était adossé à son bureau tout en la regardant. Voulu lui demander si elle continuait de lire aux plantes, se tut en reconnaissant une diversion bien trop évidente, un sourire un poil plus cynique sur ses lèvres alors qu'il secouait légèrement la tête. Allons bon. L'enfermement ne lui allait vraiment pas. "C'est tout pour aujourd'hui." Il se décida enfin, avec un léger signe de tête. "Nous devrons reparler de certains de tes résultats, mais plus tard, une fois que j'aurais approfondi certaines d'entre eux." Indiqué car il voulait être le plus transparent possible, car sa santé lui était importante et qu'il semblait juste à ses yeux qu'elle sache qu'il resterait professionnel.

Elle hoche la tête. Elle s’en doutait mais surtout, il lui fait confiance, c’est ce qu’elle entend. Il préfère lui expliquer que la forcer, la laisser choisir plutôt que l’en empêcher. Elle n’a pas de difficulté à promettre. Si Sycomore lui demande, elle lui expliquera simplement qu’il s’était s’agit de tests qu’elle ne peut pas lui décrire pour ne pas fausser les résultats. Cela faisait partie du champ des possibles. Etre jumeau, ce n’est pas tout se dire, c’est ne rien se cacher. L’autre étant plus important que soi-même, il y a par essence des choses qu’il vaut mieux garder pour soi. Tant qu’on est sincère et honnêtes dans ce que l’on tait et dans ce que l’on dit. Tant qu’on reste simplement avec l’autre. Après tout, même l’esprit humain est doué pour se mentir à soi-même. Une vieille maxime française disait « ne demande pas à ta main droite ce que fait ta main gauche. » Une sagesse millénaire bien souvent oubliée. Elle attrapa son verre d’eau, commençant à le vider par petites gorgées. La magie du médicomage était naturelle, simple, et ne donnait donc pas l’impression d’une menace. Aubépine aimait ça. Sept ans dans le monde moldu lui avait fait comprendre à quel point elle se reposait sur sa magie, à quel point c’était une part importante d’elle. Alors que Sy semblait préférer faire les choses de son corps, elle aimait sentir les sorts travailler à sa place. Une fois encore, complémentaires. Elle sourit…et se leva.

« C’est entendu. Je suis évidemment à votre disposition lorsque vous aurez du temps libre pour discuter de ce que nous n’avons pas pu évoquer ici. » même si elle se doutait bien du sujet – elle était bien contente d’avoir pu éviter CETTE discussion pour cette fois-ci, au moins – elle aurait plaisir à le revoir puisque les serres seraient vides jusqu’à la fin de la semaine. « Je continuerais à lire aux plantes, pour les faire patienter durant votre absence. Merci pour votre temps, Docteur. Au revoir. » Une petite révérence, et elle sortit, pieds nus, rapidement suivie par ses chaussures qu’elle acciota de la porte jusque dans son sac. Elle n’avait pas promis de ne rien dire. Pour elle, son hochement de tête valait tous les serments du monde. Une fois la porte fermée, elle soupira. Au moins, c’était fait. Elle se mordit la lèvre. Allons. Elle allait mettre une jupe pour cacher ces vilaines jambes et elle retournerait au travail.