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Dies Irae
Ven 24 Juil - 2:14
Sycomore
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Feat. Pivoine

La colère. Chez Sycomore , elle était silencieuse et discrète, presque imperceptible mais pleine de conséquences. Elles n’étaient pas orageuses et dangereuses comme celle de ton père , il n’y aura pas de sa part de sortilèges interdits et de tortures psychologiques , ce n’était pas son genre. Lui était plus prompt aux yeux furieux et à l’opposition silencieuse. Il avait désapprouvé Aubépine et comme signalé à un chevalier à la charrette très surpris, c’était à ce jour la première fois que l’opposition avait été si flagrante et pleine de conséquence. Il n’avait à ce jour aucun autre moyen de montrer son courroux que cette grève qui avait semblé à certaines personnes de sa brigade, maintenant que le frigo était désespérément vide et les boites en fer d’habitude débordante de sablés maison aussi , comme une idée stupide et une réaction puérile. Ce n’était finalement qu’une minorité de concerné, le reste avait passé son chemin comme à son habitude, face à ce non évènement. Finalement tout passe, dans ce domaine. Les têtes gouvernantes, les événements , les petites entorses à la routine mais la routine vainc toujours, victorieuse pour continuer à avancer. Lui avait retrouver un début de sommeil quelque peu apaisés avec moins de séance de veille tardive. Parce qu’il avait beau dire mais la cuisine ne permettant plus de démêler les habituels noeuds de son cerveau et que sans ce démêlage nécessaire, ses carnets ne pouvaient plus se remplir. Parce que quelque chose en lui, sans qu’il ne sache quoi, lui avait dit que le Croquemitaine ne viendrait pas , pas pour l’instant. Qu’il pouvait donc s’endormir en paix, sans avoir à veiller tout au long de la nuit , le dessous de son lit ou de celui de sa soeur. Il ne sortirait pas comme un diable en boite sans prévenir. Deux personnes avaient cependant  échappé à cette grève innopinée. Asphodèle parce qu’il s’était fait une raison, dire «non» à Aliocha était de plus en plus compliqués, d’autant que le bougre savait exactement sur quelle ficelle tirer pour obtenir ce qu’il souhaitait. Et Pivoine. Parce qu’elle ne va pas bien et que les gens convalescents méritaient bien un traitement de faveur.

Ce n’était pas la première fois qu’il venait comme ça, avec une collation pour elle qu’il déposait sur la table de nuit . Ce n’était souvent que trois fois rien , un thermos de thé aux épices et quelques gâteries, des petits gâteaux individuels sucré, toujours plus recherché. C’était un signe, un signe qui signifiait son inquiétude. Il n’avait pas loupé un seul jour de visite mais jusque là , Pivoine n’avait pas ouvert l’oeil en sa présence. Alors quelques habitudes s’étaient installées. Sycomore qui vient, en fin de journée, profitant de l’heure du dîner pour trouver une infirmerie presque vide de ses habitants. Sycomore qui pose un des petits gâteaux sur le bureau de Lancelot en offrande silencieuse, parce qu’il est censé avoir repris le relais pour sa soeur et parce qu’il accepte ses visites intempestives. Il s’installait alors dans un fauteuil installé non loin du lit de la malade, lui posant un échantillon de sa fournée et une tasse de thé fumant à proximité. Puis il lui parlait, par monosyllabes ou par petite phrase en chuchotant presque. Il n’était pas sûre qu’elle entende alors il lui parlait de ce qui lui passait par la tête. Des cours, de la vie, de ses observations. Le genre de conversation qu’il aurait du avoir avec Aubépine finalement.

Ce soir ne dérogea finalement pas à la règle. Il avait posé un thé au jasmin et un petit mi cuit au chocolat tenu chaud magiquement par un sort de son cru. Il s’était installé dans son fauteuil, avait entendu , avant de murmurer.

«J’ai revu un camarade d’école au Domaine. Un demi vélane , comme toi .»

Il marque une pause doucement, joue avec ses doigts sur ses genoux , comme s’il pianotait sur un piano … ou autre chose.

« A croire que son pouvoir est plus efficace sur moi que le tiens, même si je ne sais pas bien pourquoi.»

artemis | www
Re: Dies Irae
Sam 25 Juil - 23:28
Pivoine
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Je sais pas depuis combien de temps je suis là.

Je sais même pas quel jour on est.

Il me le dit, bien sûr. Lui. A chaque fois que je lui pose la question. Mais je sais pas quand il me l'a dit pour la dernière fois. J'ai dormi depuis. Un sommeil lourd, qui tire vers le bas, qui enfonce dans les oreillers, dont on se réveille en nage et crispée comme jamais.

La maladie est pas seule en cause, bien sûr.

Bien sûr.

Mais elle aide bien.

Parfois je me prends à espérer, à rêver que toute cette histoire n'était qu'un délire de fièvre.

Et puis je vois ses yeux et je me dis... c'était pas un délire. Pas que.

Et le peu que je suis réveillée, quand je comprends plus rien à mes cours - je décroche tellement vite -, je réfléchis. Doucement. Tout doucement. Pas après pas. Prudemment, comme on a peur de se brûler.

Je suis tellement paumée.

Et puis avec mes cours, tous les jours quand je me réveille, il y a autre chose à manger, un autre thé à boire. Pas besoin de chercher très loin qui a cette idée saugrenue de me noyer sous les muffins, les sablés, les cookies et les gâteaux non identifiés.

J'aimerais juste comprendre pourquoi.

Il vient tous les soirs. Hier - c'était hier je crois oui - j'étais réveillée. J'ai pas bronché, j'ai fait semblant de dormir. Pas envie de parler, pas envie de rien. Envie de couler, de disparaître... d'oublier. Il a posé son bagage sur la table de nuit et dit quelques trucs, de petits riens. Comme si une endormie avait pu entendre quoi que ce soit. Il a pas vraiment bronché, pas tenté de me toucher ou quoi que ce soit. Et puis au bout d'un moment, il est juste parti.

C'était gentil.

Et je comprends pas pourquoi il est gentil avec moi. Il devrait me prendre de haut... comme sa pimbêche de sœur. Me couler des regards d'aconit et de belladone. Mais... il est toujours sur le fil. Des signaux contradictoires encore, toujours. Je crois qu'il est bizarre. Enfin non. Je sais qu'il est bizarre. Je sais pas s'il est juste bizarre. Ca dépend des jours, des répliques... des moments.

Il veut quelque chose.

Ils veulent tous quelque chose.

Mais quoi ?

Ni le Médicomage ni l'elfe - Blinky, elle s'appelle Blinky - n'auraient laissé entrer de poison. Pas d'autres que les leurs. Et quel intérêt pour eux de m'empoisonner après avoir fait tout ça pour me sauver ? En plus ça marquerait mal, si tôt après le bal, de perdre une enrôlée...

Il y a des poisons qui ne tuent pas.

Est-ce que la vérité est un poison qui tue ?

Est-ce que c'en était seulement ?

Du bruit encore, la porte qui s'ouvre. On vient, on est le soir et je ferme les yeux. Je suis pas sûre d'avoir envie de le remercier. De lui demander pourquoi. De vouloir comprendre, ou de faire comme s'il n'y avait rien à comprendre.

Du poison, vraiment ?

Le thé d'avant-hier n'avait pas de goût. Celui d'hier était si fort que j'ai failli vomir rien qu'à le sentir. J'y ai pas retouché. C'est la fatigue. La fatigue et le mal-être. J'ai jamais eu de problème avec son thé avant. Les gâteaux sont mieux passés. Ils passent tout seuls, les gâteaux.

Et puis lui aussi il est trop intelligent pour m'empoisonner ici.

Et pendant que je réfléchis, que je pense, que j'ai les yeux fermés, il me parle. Un demi... un ? Qui serait arrivé tout récemment alors, dans la semaine ? Il l'aurait revu avant sinon ! Il faut que je le voie, que je...

La suite me ferait sursauter si j'étais pas très occupée à faire semblant de dormir. Il est réceptif. Plus réceptif à lui qu'à moi.

Ils sont plus charmants que nous oui. Mais ça marche que si on est potentiellement intéressé... les filles comme moi me font rien, à moi. Peut-être qu’ils charment aussi les hommes, eux ? Maman m’en a pas parlé, mais... ou alors il est juste... réceptif.

J'attends quelques secondes, et puis j'ouvre un œil.

Ouh que c'est dur.

Il est là, Sycomore. Comme d'habitude. Avec ses états d’âme.

"Hey." je lui dis.

Ma voix ressemble à rien. Je me racle la gorge, je souris un peu. Ca tire. J'essaie de sortir ma main des draps. Mon bras pèse une tonne.

"Les garçons... ils ont un pouvoir plus puissant."

Un fait. Pas les récits de maman.

"Merci pour le thé... les gâteaux."

Parce que quand même.

"Tout. Ca va ?"

Parce que c'est important.
Re: Dies Irae
Dim 26 Juil - 6:35
Sycomore
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Feat. Pivoine

Elle bouge. Sycomore se redresse d’un coup, hésitant, l’aidant comme il peut à se mettre à l’aise. C’est la première fois qu’elle bouge. Qu’elle réagit aussi. S’il avait su, il lui aurait parlé d’Asphodèle beaucoup plus tôt, ça l’aurait sortie de sa léthargie. Prévenant, avec des gestes calmes, il tente de la mettre assise adossée au lit. Ce sera sûrement beaucoup plus simple pour manger aussi et un contact humain sera sûrement plus agréable qu’un souffle de magie la soutenant. Par réflexe, il remet le drap pour que le lit soit toujours fait. Il la fixe un moment, l’oeil inquiet avant de répondre, hésitant.

«C’est plutôt à moi de te demander si ça va, Pivoine. Moi, je suis sur mes deux pieds et je n’ai pas besoin des services du chevalier à la charrette. Alors j’imagine que ça va.»

Et personne ne la torturé à coup de poing ou de baguette mais ça, il ne peut pas lui dire. Ça, c’est encore secret , trop secret , trop dangereux. Savoir ça mettrait Pivoine en danger, irrémédiablement et il a bien compris depuis l’adolescence que le croque mitaine n’aimait pas les demi vélanes, que ce soit Asphodèle ou l’amie d’Aubépine brusquement disparu. Les vélanes et leurs «bâtards» comme ils disaient sont corrupteur , prêtes à semer le trouble dans le coeur des «valeureux» sang purs. Avec le recul, Sycomore s’était demandé plusieurs fois , au vu de rapport de force entre les vélanes et les sorciers sang purs , si ces derniers étaient vraiment valeureux ou juste complètement lâche, répondant à une croyance idiote, comme ont pu le faire avant eux les moldus.

«J’ai cru comprendre que mes deux derniers thés ne t’ont pas plu. Je m’en excuse. J’avoue que la première fois , j’avais joué la sûreté et t’avait apporté le même thé que la première fois où nous nous sommes rencontrés. J’ai pensé que du thé russe aux épices t’irait mais il était trop fort. Tu ne dois pas avoir l’habitude donc. Celui aux fleurs étaient peut être trop léger. Alors, je me suis dit qu’un thé au jasmin serait un bon compromis. Je ne voudrais pas que tu te lasses. C’est terrible de se lasser d’un thé.»

Il avait dit ça comme s’il avait déclamé une vérité générale ou un résumé de cours, très sérieux.

« Du coup j’ai demandé à Asphodèle - c’est le nom du demi-vélane dont je te parlais - de te mettre les cours de côté. Vous n’êtes pas de la même brigade mais de la même spécialité, et j’imagine que les emplois du temps sont fait de tel sorte à ce que vous soyez tous plus ou moins au même niveau. Ce sera toujours ça de pris. Je t’apporterais le tout quand tu seras en meilleurs état. Asphodèle, c’est le poireau du diable. Son surnom me fait beaucoup rire même s’il est un peu triste sur les bords. Pivoine et Sycomore, c’est plus poétique . Sycomore, c’est l’arbre de la réhabilitation et de persévérance. La Pivoine, ça dépends et du coup il va falloir que tu choisisses. Une Pivoine seule signifie la honte et le remords tandis que deux pivoine réprésente l’amour. La pivoine blanche elle symbolise le bon rétablissement. Tu te moques de moi si je dis que j’ai trouvé un bouquin de symbolique en fouillant la bibliothèque et que j’ai trouvé ça là dedans ? »

Il lui sert doucement une tasse de thé et la tient, attendant un ordre ou une réaction de sa part pour au mieux lui tendre et au pire l’aider à la boire.

artemis | www
Re: Dies Irae
Dim 2 Aoû - 22:34
Pivoine
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Houlà, doucement, va pas trop vite. Voilà. Mieux.

Attends il fait quoi là ?

Ne me touche pas.

J'arrive à sortir ma main, à l'interposer pour lui dire que non, non. Ca va. Je peux me redresser toute seule. J'y arrive presque, en tirant sur les bras et les jambes, à m'adosser aux oreillers. Je suis pas en sucre. Juste en os, en viande, en tendons et en sang.

Et j'imagine que ça va. Ca veut dire "non, ça va pas", ça. C'est une bouée qu'on ose pas lancer. Qu'on fait semblant de pas oser lancer. Qu'on lance pas, en attendant d'entendre "mais allez, lance-la ta bouée !". Mais comme, d'une part, il a très bien relevé que contrairement à lui j'étais dans un lit à l'infirmerie depuis Merlin sait combien de temps, et d'autre part je me demande si son "ça va pas" caché aurait pas un lien avec le fameux Asphodèle, je relève pas. Ca viendra bien assez tôt dans la conversation.

Et puis au pire hein, est-ce que j'en ai quelque chose à faire ?

Je devrais, je crois. Personne l'a obligé à m'amener tout ça. Ni à s'excuser à rallonge sur les thés des deux derniers jours, d'ailleurs.

Peut-être qu'en vrai j'en ai un peu quelque chose à faire, qu'il puisse aller pas bien.

C'est bizarre.

"T'en fais pas." je lui dis, en forçant un vague sourire. "C'est la fatigue. Mon organisme a fait un peu n'importe quoi ces derniers temps, mais ça va mieux."

J'arrive pas vraiment à concevoir qu'il puisse mal faire un thé en fait. Ou quoi que ce soit de culinaire. A bien y réfléchir, je crois pas qu'il m'ait déjà fait manger ou boire quelque chose de mauvais.

Et encore il parle, il parle, il parle. J'ai surtout retenu qu'il a demandé à un nouveau, qui a jamais mis les pieds en cours et va rien y comprendre parce que ça a commencé y a trois mois et qu'il débarque au milieu du truc, de me filer ses notes. Mais pas à n'importe quel nouveau. A Asphodèle, qui certes est en Intelligence, qui certes est demi-Vélane comme moi - comme moi ! - mais qui surtout fait de l'effet à Sycomore, hibou de son état et inséparable pot-de-glu de sa soeur.

Je le laisse parler.

Et puis quand il s'arrête enfin, je commente doucement :

"La pivoine a beaucoup de significations. Ce serait pas drôle si je te donnais la réponse... il va falloir jouer aux échecs encore un peu."

Je me sens sourire presque sans me forcer. Comme quoi tout arrive. Et puis ça m'amuse un peu de le laisser courir sur la piste d'un nom que Choupette a presque - presque - choisi pour moi. M'sieur Odysseus m'avait parlé d'un nom en lien avec la guérison, je me souviens. Ca fait déjà des siècles... et je l'ai pas vu m'sieur Odysseus. Je sens mon sourire s'envoler. Il m'en veut ? Pour le bal ? Ca me serre un peu la gorge une seconde, et je me focalise sur la discussion.

Sérieusement.

Maintenant Sycomore me sort donc honte, remords, amour, bon rétablissement sous couvert de réhabilitation et de persévérance arboricole. C'est fou tout ce qu'on peut faire dire à un arbre et à une fleur qui ont rien demandé. Au moins j'ai le bon rétablissement. Je refuse le reste. J'en fais une boule de papier et je le lance dans une cheminée mentale.

"C'est gentil pour les cours. Cassiopeia me les amène déjà tous les jours mais si tu veux...."

Si tu veux quoi, au juste ? Te sentir utile ? Avoir un prétexte pour lui parler, à cet Asphodèle ? Que je compare ses notes à celles du petit truc mignon qui sont sur ma table de nuit pour voir s'il est pas trop paumé ?

"Il va déjà avoir trois mois de cours à rattraper le pauvre." je murmure. "Il vaut mieux qu'il se concentre là-dessus..."

Je tousse un peu, je vais pour prendre l'eau sur la table de chevet, et puis je vois le thé. Je prends le thé.

"Pardon. Merci."

Il sent bon le jasmin. Il est bon. Et j'arrive même à pas en foutre partout en buvant. On progresse.

"Il est parfait, merci beaucoup."

Pivoine qui remercie un consanguin, on aura tout vu. Peut-être que je pourrais m'habituer à l'appeler Sycomore ?

"Oh d'ailleurs, ça me rappelait quelque chose de grec... les champs d'asphodèles. C'est... un genre de paradis il me semble ?"

Je peux pas laisser passer ça.

"Parle-moi de lui un peu ?" je demande, doucement.

Et de toi, si tu veux.
Re: Dies Irae
Mer 26 Aoû - 18:56
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Feat. Pivoine

Elle ne veut pas qu’il l’aide alors il s’arrête. Il aura suffit d’une esquisse d’un geste de Pivoine pour que les mains du barbu se retire sans un mot ni une insistance à ce sujet. Il n’aime pas être touché , il a de très bonnes raisons pour ne pas apprécier le contact , même s’il existe quelques exceptions à la règle, dont une qui annihile toutes ses réactions de défense. N’en parlons pas. N’en parlons plus. Il parle trop. Sa longue tape contre ses dents, il grimace. Ça ne lui ressemble pas, il est plutôt peu bavard avec le tout venant, même avec mes connaissances, souvent parce qu’il ne trouve rien à dire. Il comprend parfaitement l’intérêt social de parler sur du vide, du rien mais il a beaucoup de mal. Parler du thé à Pivoine lui permet de mieux cerner ses goûts pour la prochaine fois. Lui faire savoir qu’un autre demi-vélane (et probablement encore d’autres d’ailleurs) qu’il connaît «d’avant», d’avant ici, d’avant le domaine, signifie qu’il a une vague idée de la problématique hybride du point de vue des sangs purs, bien qu’a-priori , même s’il doit bien avoir quelques idées reçues qui se baladent dans son esprit , quelques bêtises sûrement. On a beau renier complètement une éducation, il y a toujours quelques restes qui se baladent , quoi qu’on fasse.

Voilà qu’on cause maintenant signification et interprétations. Il va falloir qu’il choisisse. Il lève un sourcil peut convaincu.

«Disons que je ne te vois ni être honteuse, ni avoir du remords.»

Elle va être furieuse et grogner , voir s’énerver. Si cela arrive, ce sera paradoxalement une bonne nouvelle. Si elle s’énerve et qu’elle réagit , cela signifie qu’elle va définitivement mieux et qu’elle pourra quitter sous un temps proche l’infirmerie. Et puis, taquiner Pivoine pour la voir partir au quart de tour est un plaisir qui ne se refuse pas. Il hausse les épaules quand elle lui signale que la dénommée Cassiopeia s’occupe déjà de cette mission. Et bien tant pis, elle les aura en double, après tout, des notes sont personnelles et il est fort probable qu’Asphodèle et Cassiopeia ne notent pas tout les deux exactement la même chose. Avoir deux exemplaires permettra un début de synthèse du cours exact. Il ne faut pas non plus perdre de vue que cette transmission de note permet aussi à Asphodèle de se sentir utile dans ce grand désordre , euphémisme, post-bal. Et comme un Asphodèle utile est un Asphodèle heureux, ça lui va très bien.

«Je crois au contraire que ça lui fait plaisir de t’aider. Et puis, ça vous fera un sujet de discussion quand vous vous croiserez. Parait-il que tu es la preuve que je ne repousse pas tout le monde invariablement.»

Il y croit à moitié et ça s’entend dans sa voix, plus qu’il ne devrait. Il n’est pas convaincu du tout du rôle de Pivoine dans sa socialisation avec le monde mais, en même temps, il n’a aucune envie de contredire frontalement Asphodèle sur des broutilles (oui, les relations humaines sont des broutilles.) Il se souvient avoir vaguement pencher la tête à la réflexion. Passons. Parler de lui est compliqué, entre ce qu’il veut bien laisser paraître , ce qu’il peut dire sans compromettre la sécurité de sa soeur et la sienne, même si, par chance , il n’a pas croisé d’autres élèves de Durmstrang jusqu’ici si on omet un certain poireau du diable. En même temps , les pays de l’Est et leurs divers contexte géopolitique historique, aussi bien moldu que sorcier, ne prête pas trop à la dissidence d’habitude. C’est à dire que le goulag puis la prison russe n’ont jamais été une promenade de santé et qu’à une époque, on pouvait s’y faire envoyer pour … rien. Parler d’Asphodèle par contre…

«La prairie de l’Asphodèle, c’est là que demeurent les âmes qui n’ont commis ni faute ni actes vertueux ou héroïque permettant de les distinguer de la masse. C’est une conception de l’Au-dela assez triste et injuste et qui ne nous correspondra plus dès lors qu’on a posé un orteil au Domaine. Lui, il est ….»

Il hésite.

«Lumineux. Maladroit. Franc. Il va probablement se faire manger à la première mission. Mais il est courageux et plein de bonne volonté.»

Un silence.

«Il faudra bien que quelqu’un reste pour témoigner de notre existence quand on sera tous mort, après tout.»

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Re: Dies Irae
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