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    A cour.s.t
    Mar 2 Juil - 20:18
    Aubépine
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    257
    Aubépine
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    Comme tous les lundis à la même heure, Aubépine s’était installée près de son frère, saluant son professeur (le professeur – le possessif était stupide) du même sourire poli qu’elle réservait à tous. Si elle s’était inquiétée, au début, que leurs rencontres aurorales pouvaient avoir un effet sur les moments professionnels, elle avait rapidement été rassuré. Il était tout aussi capable qu’elle de faire la part des choses. Elle s’était donc glissée sans difficulté dans son rôle d’élève, posant des questions quand elle le jugeait pertinent, toujours plus intéressée par les implications des connaissances qu’elle recevait que par les plantes en elle-même. On ne se refaisait pas.

    Cette fois cependant, l’installation de la salle lui avait semblé différente des autres fois, signe que la théorie allait laisser place à autre chose. Son frère l’avait remarqué aussi et les jumeaux avaient pris grand soin de s’installer à l’écart des catastrophes ambulantes de la promotion, dans un coin où ils pourraient regarder leur exercice de travers sans être dérangé. Aubépine avait choisi le pochon de Sycomore qui en avait fait de même pour elle et ils avaient commencé.

    Elle avait fait de son mieux. Elle avait lancé un sort de bouclier autour du sac mystère, se rappelant de la peur des spores du professeur lors de leur première rencontre et, de base, toujours prudente lorsqu’il s’agissait de « surprises ». Elle ne les aimait pas. Dans la vie, elle préférait contrôler son environnement. La peur avait été son quotidien depuis sa naissance. L’on ne changeait pas après un mois dans un environnement qui essayait de se faire croire idyllique.

    Cela n’avait pas suffi. Rapidement, elle avait commencé à se sentir mal. La chaleur montait doucement derrière des yeux un peu écarquillés par la fièvre. Elle avait froid. Elle avait pris la veste de son frère et l’avait posée sur ses épaules. Mais ce n’était pas son état qui l’avait inquiétée. Si elle était touchée… elle avait posé une main fiévreuse sur le front de son jumeau. Il était frais comme la rosée. Elle toussa, réprimant un haut le cœur, se mordant la lèvre. D’un sort, elle avait fait venir des livres, indifférente aux protestations ou à l’état de ses camarades. Qu’ils se débrouillent. Ils ne mourraient pas, le médicomage ne le permettrait pas. Pas tous. Par contre, elle se savait blanche comme la craie, des cernes marquées au coin des yeux, les lèvres vaguement bleues et Sycomore n’avait pas bougé. Il ne s’inquiétait pas. Il ne disait rien. Ce n’était pas normal ! Elle avait remarqué, elle, que les symptômes n’étaient pas les même pour tous. Sy avait quelque chose. Quelque chose de grave où il aurait réagi. Elle lui avait parlé à voix basse en plusieurs langues. Elle avait même tenté le tchèque, la langue de l’amour et le russe, la langue de la violence. Rien. Alors, elle avait regardé sa plante à lui. Elle avait cherché. Son estomac vide s’était rebellé, elle avait lutté pour garder le contrôle de ses mains tremblantes, l’esprit clair, contre les attaques de paniques qui faisaient vaguement siffler ses poumons. Elle avait lutté et elle avait trouvé, elle en était sûre. Il lui avait fallu un effort sur-humain pour appliquer le remède à son double d’âme. Et c’est alors que les convulsions avaient commencées…
    Re: A cour.s.t
    Mer 3 Juil - 9:53
    Lancelot
    Lancelot
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    A cour.s.t T8s9
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    Il s’était préparé pour un cours mouvementé, tout aussi bruyant et complexe qu’avait été le premier. En théorie, rien n’aurait dû d’ailleurs différer: blessures, précipitation, jurons, peut-être quelques insultes lancées dans sa direction. Si les enrôlés souhaitaient devenir violents, le médicomage se savait prêt à répliquer immédiatement pour les transférer hors de la salle jusqu’à ce qu’ils soient capables de se comporter comme il faut. Si leur colère pouvait éventuellement être légitime puisqu’aucun d’entre-eux n’auraient envisagés être empoisonnés ou brûlés juste après le repas du midi, elle n’excusait pas leur incapacité à se sortir du pétrin dans lequel il les avait placé.

    Il était impassible, comme à son habitude. Il salua les visages familiers alors qu’ils entraient dans la pièce d’un léger sourire, écoutant leurs bavardages d’une oreille distraite, plus pensif qu’amusé. Son regard accrocha brièvement celui d’Aubépine alors qu’elle entrait accompagné comme à son habitude de son frère. Son visage ne laissa rien transparaître de la familiarité qui s’était installée entre eux ces deux derniers mois, de leurs discussions. Ici, tous ces signes étaient brouillés pour ne laisser que l’apprentissage qu’il essayait d’instiller à tous. Elle le comprenait tout autant que lui, et il était reconnaissant de cela.

    Le cours commença. Il connaissait le contenu de chaque pochon, savait donc lequel était le plus dangereux, modifié pour que les effets s’accélèrent au fur et à mesure de l’exercice. Avec une pointe d’ironie, il constata que la main de Sycomore se dirigea vers l’un d’entre eux pour le passer à sa soeur. Sa première pensée fut qu’il aurait espéré quelque chose de plus accessible pour elle, avant de retenir un sourire en imaginant la réaction qu’elle aurait eu s’il avait formulé cette pensée à haute voix. De la voir aussi prudente le rassura quelque peu, même s’il savait que ce ne serait pas suffisant: les protections magiques se contenteraient d’atténuer les effets.

    La suite le laissa plus perplexe. Les symptômes se manifestèrent très rapidement - elle n’était pas la seule dans cette position, mais Lancelot aurait été hypocrite de prétendre qu’il ne la surveillait pas du coin de l’oeil. Sueurs froides qu’il pouvait percevoir d’ici, pâleur de son teint, la couleur changeante de ses lèvres. Son métabolisme ne devait pas lui rendre les choses plus faciles, son corps absorbant le poison comme une éponge. Bien entendu, la plante avait été modifiée pour que sa piqûre ne soit ni létale, ni n’entraîne de conséquences graves. Dans la nature, il aurait été bien plus fulgurant; ici, il lui faudrait encore plusieurs heures avant de créer des dégâts que Lancelot n’aurait pu contrer.

    Il la pensait assez intelligente pour comprendre les mécanismes plus délicats qui la menaçait, mais plus le cours avançait, plus son attitude le perdait. Les titres dont elle s’était saisie ne contenait pas les bonnes informations. Son erreur de n’avoir pas prévu cette éventualité, sans doute. Il aurait pu pousser un juron lorsqu’il comprit ce qui se passait, d'agacement, d'aberration. De colère, peut-être.

    Il n’y avait rien qu’il pouvait faire pour le moment, même si quiconque l’aurait observé aurait juré que ses yeux s’étaient assombris et que sa mâchoire refusait de se détendre. Il ne pouvait qu’observer les symptômes se rajouter les uns aux autres, noter mentalement les différentes variations et attendre. Attendre le symptôme de trop. Lorsqu’elle commença à convulser, l’un des signes les plus importants avant la perte de connaissance, il fut près d’elle immédiatement. Du coin de l’oeil, il pouvait voir Sycomore retrouver partiellement sa mobilité. Il ne ressentit aucune culpabilité d'être soulagé de ne pas l’avoir dans les pattes.

    “Retournez à votre exercice.” Il indiqua sèchement aux curieux qui cherchaient à voir ce qui se passait. “Si vous n’en êtes pas capable, mettez vous sur le côté. Il vous reste encore une vingtaine de minutes, je ne veux pas vous entendre.”

    Alors qu’il parlait, ses mains s’activaient déjà. Le premier sort lancé servait à l’immobiliser, ralentissant son métabolisme et la vitesse à laquelle le poison s’attaquait à son système. Il sortit une fiole de sa poche, enserrée d’un pochon l’isolant de la lumière et de la chaleur, l’ouvrant rapidement et écartant délicatement les lèvres d’Aubépine afin de lui faire boire la préparation. Pas assez pour annuler les dégâts actuels, mais assez pour la maintenir dans un état stable. “Est-ce que tu m’entends? Est-ce que tu peux bouger tes mains, tes jambes?” Il s’adressait uniquement à elle, son attention entièrement dirigée vers la jeune femme, ses doigts enroulés autour de son poignet pour surveiller son pouls.
    Re: A cour.s.t
    Mer 3 Juil - 10:29
    Aubépine
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    Elle lui avait dit qu’elle n’avait jamais expérimenté de douleur physique. Peut-être était-ce faux, il y avait quelque chose de presque familier dans cette habitude de supporter les symptômes de l’empoisonnement. C’était normal. Naturel. Il devait s’en sortir en premier. Et, lorsqu’elle se sentit tomber, alors que tous ses muscles commençaient à bouger en même temps, que son cœur battait un rythme irrégulier, que sa vue se brouillait, elle ne pensait qu’à une chose. Pourvu que le remède qu’elle avait administré à son frère fonctionne. Car c’était lui qui méritait d’être guéri, s’il ne devait y avoir qu’un des deux. Parce qu’il la protégerait. Il le faisait toujours. Elle était au sol. Elle… elle avait froncé les sourcils ou essayé, il y avait comme un noir de quelques secondes, un battement de paupières dans sa mémoire. Elle eut un nouveau haut le cœur. Elle avait chaud. Chaud jusque dans les oreilles. Il y avait des bruits. Elle entendait des sons mais ne les comprenait pas. C’était totalement alien comme langage. Rien de connu, rien de familier, mais une voix. Elle était en colère la voix. Comme lui. Elle sentit les tremblements commencer, tant de peur que de réaction à la piqure ressentie un peu plus tôt. Le chat en elle voulait ronronner, pour ne pas se faire gronder. Elle voulait voir. Ses pupilles cherchaient seulement elle ne faisait plus la mise au point. Et puis, elle sentit son corps s’immobiliser et ses muscles endoloris se calmer un peu. Merci, dirent ses yeux et son visage, polis mais plus masqués que jamais par la douleur et la maladie. Ses poumons cherchèrent un nouveau souffle. Elle ouvrit les lèvres, on y glissa quelque chose. Surprise, elle eut un nouveau haut le cœur ; Qu’est -ce qu’on la faisait manger encore. Mais il y avait des yeux bruns au-dessus d’elle. Pas du tout les yeux de Sycomore et elle ne les voyait pas clairement. Le chat avala. Elle aussi. Il fallait avaler. Elle toussa. Un filet de sang se mêla à un peu de bave.

    La voix parlait encore. Disait des sons. Elle entendait les sons. Elle ne les comprenait pas. Elle sentait la main sur son poignet. Elle se força à sourire. Un sourire doux, tendre et sincère. Sans au-revoir, sans tragédie, elle ne pensait pas mourir. Elle était fatiguée, simplement et son corps réclamait l’inconscience mais la voix n’avait pas l’air de vouloir qu’elle se laisse faire et puis Sy n’était pas encore là, cela voulait dire qu’il ne pouvait toujours pas bouger. Réalisant cette évidence, elle tenta d’un coup de se lever, de toute la force de sa volonté, bandant les muscles de son ventre pour redresser son torse, y arrivant quelques secondes avant de retomber dans l’oubli total.

    Aubépine n’avait pas fermé ses yeux mais la lumière en eux s’était éteinte avec la conscience. La poupée de porcelaine était devenue chiffon. Son pouls, erratique au début semblait s’être calmé un peu tandis que son état restait stationnaire, sans s’aggraver, ni s’arranger. Ses lèvres entrouvertes pouvaient laisser deviner une syllabe. Sy. Car rien ni personne ne pouvait couper ce lien si particulier qu’elle avait avec son jumeau.
    Re: A cour.s.t
    Jeu 4 Juil - 12:28
    Lancelot
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    A cour.s.t T8s9
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    Une réaction qu'il jugeait trop en retrait pour être directement liée à ses mots. Son front se plissa soucieusement alors qu'elle tenta de se relever brusquement, ne la relâchant pas pour autant, ne cherchant pas à la repousser non plus. La fièvre l'avait sans doute rendue confuse et son empressement à se relever fut tout de suite expliqué par le mot qu'elle murmure ensuite. Lancelot se retint à nouveau de soupirer, se contentant de retenir la poupée de chiffon qu'était devenue Aubépine avant qu'elle ne se cogne contre le sol.

    Le reste était presque routinier. Ordonner une nouvelle fois aux enrôlés de se concentrer sur leurs tâches respectives, entourer Aubépine d'une bulle protectrice permettant de la garder immobile et de limiter la fièvre que le poison avait crée, et envoyer Circa à l'infirmerie afin de récupérer l'Elfe de maison qui devait s'y trouver. Elle arriva rapidement. Des instructions courtes et rapides furent distribués à chacun quant à leur investissement avant de laisser les blessés les plus légers à l'Efle, formée pour les prendre en charge, et de conduire les quelques cas les plus complexes à l'infirmerie, Aubépine en tête dans sa bulle de protection. Aucun regard en direction de Sy dont l'immobilisation se dissipait peu à peu, Lancelot ignorant royalement tout agressivité qui pouvait être montrée à son égard.

    Il lui fallut seulement quelques heures pour soigner la plupart des blessures qui n'avaient pas déjà été traitées. Pour l'instant, aucun visiteur n'était admis à l'infirmerie afin de privilégier le calme; en plus d'Aubépine, un cas de brûlures sérieuse (qu'avaient-ils tous à mettre leur nez ou mains directement dans ces foutus pochons?) mais rapidement pris en charge par le biais de cataplasmes et d'onguents pour réparer la peau.

    La situation d'Aubépine n'était pas inquiétante en soit, mais elle resta inconsciente plus longtemps qu'elle n'aurait dû, accentuant le pli soucieux qui s'était crée sur le visage du médicomage. Elle avait été placée sous perfusion pour la réhydrater et essayer d'enrager sa fièvre, qui s'était dissipée après quelques heures. L'antidote qui lui avait été administrée permettait de renouveler son sang sans devoir la transfuser et de la libérer des derniers symptômes du mal qui l'avait handicapé. Il n'y avait plus qu'à attendre, ce qu'il fit depuis son bureau surplombant l'infirmerie. Il ne dormirait probablement pas cette nuit, mais il avait l'habitude, et il n'aurait pu dormir en sachant que des patients nécessitaient des soins et une surveillance accrue cette nuit-là.

    Malgré les demandes, les visites extérieures furent refusées. Il ne s'inquiéta pas de l'identité de la personne en question, il avait sa petite idée, mais sa présence n'aurait fait que créer une gêne qu'il ne souhaitait pas gérer pour le moment. C'est au petit matin que la jeune femme montra les premiers signes de réveil, Lancelot alerté par un grognement de Circa qui s'était placé près de la bulle stabilisatrice et surveillait les lieux comme il aurait surveillé son territoire.

    Dans un autre contexte, il aurait pu lancer une boutade sur son long sommeil et les contes de chevaliers et de dames en détresse, mais son air était toujours bien sérieux alors que ses yeux papillonnèrent et commencèrent à s'ouvrir. Il paraissait beaucoup moins souriant que d'habitude. "Tu es à l'infirmerie. N'essaie pas de te relever pour le moment." Il lui indiqua, ses doigts à nouveau sur son poignet pour contrôler son pouls même si d'autres instruments s'en occupaient déjà. "Est-ce que tu peux faire bouger légèrement ta main et ton bras?" Un simple test de réaction pour s'assurer qu'elle pouvait l'entendre et qu'elle avait recouvré le contrôle de ses membres depuis les convulsions.
    Re: A cour.s.t
    Jeu 4 Juil - 13:41
    Aubépine
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    Je suis le premier réveillé. On n’est pas dans la bonne forme. On n’est pas chat. Et c’est l’heure de la chasse bientôt. On ouvre des yeux qui voient bizarre. Trop-de-pattes est là, et puis il est plus là. J’aimerais me transformer mais on ne peut pas alors je tente de réveiller l’humaine en moi. Allez, debout. C’est l’heure de la chasse et on est encore couchés. Tous les matins je la réveille. Les humains ne savent pas chasser. Mais là, c’est plus dur.

    Syneska. C’est sa première pensée, son premier battement de cœur conscient. Son frère. Elle bat des paupières, lutte contre la gravité pour les ouvrir. Déjà, elle ne « sent » pas sa présence. Cela ne veut rien dire, elle ne le sent pas toujours, elle n’est pas extralucide. Parfois, elle aimerait bien. Elle est tombée en cours, elle s’en souvient. Elle est clairement à l’infirmerie puisqu’elle n’est pas sur le sol. Il s’est donc passé du temps. Elle ouvre les yeux. Il y a une silhouette penchée sur elle. Des boucles brunes. Des yeux clairs. Ce n’est pas lui pourtant, c’est l’autre lui.

    Avant de réfléchir, avant de penser, elle lui offre le même sourire qu’à sa perte de connaissance. Sans masque, doux, tendre, heureuse de le voir. Mais la conscience lui revient vite et elle remet cette indifférence polie qui est la sienne. Et elle le regarde. Il n’a pas l’air content. Elle pâlit. Des souvenirs d’un autre homme mécontent, aux yeux bruns cette fois, à la main leste et au verbe haut lui reviennent. Et ses phrases. Elle sent son cœur s’agiter. Au moins son frère n’est pas là pour prendre des coups à sa place. Elle sera sage, elle va le calmer. Déjà, elle n’essaie pas de se lever même si l’inquiétude pour son frère est forte. Elle n’a pas pu voir si son remède a fonctionné. Mais elle sait une chose. Si elle s’en est sortie, alors les autres aussi, et les autres, ça inclue Sy.

    Elle a un tressaillement d’inquiétude lorsque les doigts de l’homme viennent lui toucher le poignet. Mauvais souvenirs. Mais ses gestes à lui sont posés et sans violence. Cela ne veut rien dire. Il a toujours l’air mécontent. Et il y a des gens qui explosent juste d’un coup. Elle en connaît. Docilement, elle remue légèrement la main et le bras libre pour ne pas le déranger dans sa prise de pouls. Elle a encore un peu mal au fond de la gorge et un froid dans les bronches mais, l’un dans l’autre, elle se sent plutôt bien. Elle voudrait juste que l’orage éclate un bon coup. Elle n’aime pas le voir en colère. Il lui fait peur. De toute façon, elle se doute bien de ce qu’il va lui dire. Ils ne comprennent jamais, les tous-seuls, ceux qui n’ont pas de double-d ’âme. Elle hésite. Le confronter ? Laisser passer la tempête ? Tenter de la prévenir en donnant directement ses arguments ? Elle est bonne manipulatrice en général seulement elle n’est pas sure de vouloir manipuler celui-là. Après tout, ces poisons étaient les siens. Elle ne lui en veut absolument pas, il les éduque et c’est ce qu’on lui demande. Par contre, elle n’est pas sure d’être absolument d’accord pour qu’on lui en veuille d’être éduquée. Et puis si c’était à refaire, elle savait pertinemment qu’elle ferait exactement la même chose.

    « Vous n’avez pas l’air bien, Lancelot Rementorovitch. » Le ton, poli, était un parfait ersatz de son éducation où la dame s’effaçait au profit de l’homme et où il était impossible de se plaindre ou de s’écouter si l’on avait pas d’abord pris soin de l’Autre. Au vu de ce qu’elle pensait qu’on allait lui reprocher, cette goutte d’eau et le formalisme qu’elle avait utilisé pour le désigner, utilisant son prénom/pseudo et son « nom patronymique » dans la plus pure politesse slave, devait suffire à faire éclater l’orage.
    Re: A cour.s.t
    Jeu 4 Juil - 15:42
    Lancelot
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    Un sourire. Un joli sourire; dans son agacement, sa première réaction aurait été de secouer la tête comme si ce sourire était là pour l'amadouer, comme si elle essayait de diminuer la froideur et l'agacement qui s'était affiché sur son visage. Peut-être le faisait-elle, mais même si c'était le cas, il n'était pas là pour passer ses nerfs sur elle. Il était déçu. ll aurait espéré mieux. Il savait que cela se reproduirait, et il souhaitait comme à son habitude trouver une solution rapide à un problème qui se présentait devant lui tout en sachant que rapide ne serait pas au rendez-vous. Il ne dura pas longtemps de toutes façons.

    Elle pâlit, ne se releva pas. Ne chercha pas à bouger ou à le repousser, pas par des gestes tout du moins. Mais ses mots démontraient une certaine distance qui lui fit hausser un sourcils et secouer la tête.

    "Est-ce que cela te semble si surprenant?" Il répondit d'un ton plutôt neutre et d'autant plus inquiétant qu'il apparaissait rarement aussi détaché, surtout avec elle. Son pouls était stable, ses vitaux un peu bas, mais il savait qu'ils s'amélioreraient dans les heures à venir. "Tu te retrouves à l'infirmerie dans un état plus qu'inquiétant alors que l'exercice t'était accessible et que tu n'avais pas de raisons particulières d'échouer. En tant qu'instructeur, c'est plutôt vexant et décevant. Pero no es el punto en este momento." L'espagnol lui avait échappé alors qu'il se relevait pour vérifier la perfusion magique qu'il avait placé au niveau de son bras pour la réhydrater et surtout lui donner les nutriments dont elle avait besoin pour combattre au mieux les dernier symptômes et se remettre au mieux.

    "Je vais devoir te garder en observation pour le reste de la journée et la nuit. Sans doute demain, également, selon ton état. J'aviserais à ce moment-là."
    Re: A cour.s.t
    Jeu 4 Juil - 17:27
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    « Je comprends. » Elle l’avait dit simplement, sans sourire, sans tristesse, ni rien qui puisse passer pour de la pitié ou du remord. La simple évocation d’un fait. Elle sentait sa froideur, sa sécheresse. Il l’avait dit. En tant qu’instructeur. C’était ainsi qu’il se plaçait, c’était ainsi qu’il devait se placer. Il n’y avait aucune raison pour que leurs apartés aient un effet quelconque sur les leçons. L’Espagnol lui avait par ailleurs échappé et cela l’agaça fugacement. Dans l’état de fatigue dans lequel elle était, malgré son masque calme, ses émotions se voyaient fugacement dans son regard. Elle ne cherchait ni à esquiver ce qui allait suivre, ni à se cacher. Elle hésita, ce qui se vit à son tour. Un silence plana. Rien à voir avec ceux qui traînaient parfois dans les serres. Il était froid et il lui serrait la gorge. Elle avait beau se dire qu’elle s’en fichait, elle savait que ce n’était pas le cas. Elle était fatiguée, séparée de son frère depuis trop longtemps. Comment avait-il supporté son état ? Avait-il fait des bêtises ? Elle devait sortir au plus vite pour s’occuper de lui. Elle regarda l’homme près d’elle et la bulle de tristesse revint immédiatement. Elle avait du mal à nier qu’il y avait plus. Elle soupira.

    « Je vous ai déçu, vexé, je m’en excuse. Ma plante était de forme oblongue, aux petites fleurs noires rappelant un chausson avec une langue plus clair et un capuchon, clairement carnivore. Leur morsure donne de la fièvre, des vertiges et des vomissements accompagnés de convulsions. Je chercherais les moyens de s’en soigner dès que possible. Je… » elle se mordit la lèvre. « Je dirais bien que je suis désolée. Mais d’abord, même si c’est vrai, je ne pense pas que cela changera quoi que ce soit et ensuite je ne suis pas certaine de ne jamais recommencer. Sycomore est… » comment pouvait-elle expliquer ça à quelqu’un qui n’avait pas vécu ce partage profond depuis avant même la naissance, quelqu’un qui n’avait pas été élevé par Lui, n’avait pas entendu ses reproches même d’exister. Elle avait pris à son frère des éléments dont il aurait eu besoin avant sa naissance. Des nutriments. C’était pour ça qu’il était si maigre, si…enclin à certaines activités dites féminines. Elle ferma les yeux. « Il est moi. Il est une partie de moi. Il est… » elle secoua la tête. « Cela n’excuse rien et je ne m’en cherche pas je ne sais pas pourquoi je me justifie, je crois que je me déçois de vous décevoir.. » Pathétique. Elle était pathétique. « J’ai beaucoup réfléchi avant de le faire. Je me suis mise en situation j’ai imaginé que nous étions que tous les deux, tous seuls. Dans ce cas là, il est plus important que moi pour toute mission que nous pourrions avoir. Je lui aurais dit mes information, il est celui qui dirige les autres. Il est plus fort et plus apte à survivre que moi. De nous deux il aurait pu continuer le combat. Alors je l’ai soigné lui. Je n’aurais pas pu nous soigner tous les deux. Il ne pouvait rien faire. J’ai du faire un choix. Si vous êtes capable, en cas d’urgence absolue, de vous faire passer avant ceux que vous aimez, alors… » inspiration « alors vous êtes plus sage que moi. »
    Re: A cour.s.t
    Jeu 4 Juil - 18:02
    Lancelot
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    Il soupira.

    Il l'avait écouté alors qu'elle parlait longuement. Il avait noté qu'elle avait au moins analysé sa plante, comprit les symptômes qui l'avait si durement maltraité. C'était un début, insuffisant, mais un début tout de même. Lancelot était intransigeant envers la plupart mais encore plus envers ceux dont il était proche; rien ne servait de nier que c'était le cas aussi. Puisqu'elle s'était montrée astucieuse, studieuse et inventive par le passé, il avait espéré qu'elle appliquerait les mêmes principes pendant son cours, pendant tout exercice, vraiment. Il n'aurait pas dû, sans doute. Une erreur de sa part que de n'avoir pas pris en compte l'autre variable qui était pourtant si présente dans la vie de la Dame. Le blâme reposait aussi sur ses épaules, mais ce n'était pas une discussion où il comptait pointer du doigt et voir là où la culpabilité pèserait le plus.

    Il comprenait. Ce n'était pas la question. Et à nouveau, elle plaçait sa propre valeur très basse, comme elle l'avait fait auparavant. Le soupir venait surtout de là. "Si tu penses réellement que ta vie et ta contribution ont si peu de valeur au point que tu décides de la gâcher dès l'un des premiers obstacles, pourquoi donc t'entêter à être ici, te forcer à apprendre et à participer à ce projet?" Des mots durs, mais dénués de méchanceté. Il aurait pu appuyer plus, mais il ne le fit pas. Il ne voulait pas lui faire mal. Il ne voulait même pas vraiment la faire réagir, au fond. C'était son libre arbitre, elle le posséderait toujours, et il ne serait pas celui qui prétendrait lui enlever. "Je n'évaluais pas ton frère aujourd'hui sur cette plante. Je ne vous évaluais pas tous les deux comme une seule unité. C'est peut-être la façon dont tu vous considères, et c'est ton choix, mais je ne suis pas d'accord sur le fait que ton choix était censé ou intelligent. Sur le terrain, le résultat le plus probable aurait été ta mort, et la paralysie totale de ton frère sans qu'aucun de vous d'eux ne puisse y faire quoi que ce soit."

    Il prit une pause. Il s'était assis auprès d'elle sur une chaise placée là à cet effet. Circa continuait de circuler entre les lits, s'arrêtant de temps en temps pour frotter sa tête ou sa queue mouvante contre le genoux de son porteur avant de disparaître à nouveau. "Il n'y a rien d'honorable selon moi à se laisser dépérir quand des gens tel que ton frère tienne à toi. Quand tu pourrais aider cette rébellion pour ta force et vivacité d'esprit indépendamment de la présence de ton jumeau. Il n'y a rien d'honorable à se sacrifier pour les autres à mes yeux. C'est un choix de facilité. C'est mon point de vue, et je ne te demande pas de l'adopter. Mais il me semble important que tu le comprennes néanmoins, car je ne peux pas envisager que cette situation se répète sur le terrain."
    Re: A cour.s.t
    Jeu 4 Juil - 20:31
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    « Parce que, sans moi, Sycomore ne serait jamais venu. Et que la Cause a besoin de lui. » ELLE a besoin de lui. Celle qui les a sauvés. Surtout elle, de ce qu’IL avait prévu pour elle. Elle l’avait su. Elle n’aurait jamais dû mais elle avait sû. Elle l’avait caché à son frère, toutes ces histoires d’éducation sexuelle qu’IL voulait lui infliger, raison pour lesquelles ils avaient passé tant de vacances dans la famille maternelle où un oncle était censé avoir pris en charge les cours. Où personne ne l’avait fait, Merlin soit loué. Elle trembla un peu à ce souvenir. Elle était presque certaine que ce serait trop tard. Qu’ELLE avait succombé quand ils n’étaient pas rentrés après leurs études. Elle avait à peine murmuré, cependant, ne voulant pas interrompre l’Homme de l’Aube. Cela n’expliquait pas tout, et pourtant. Elle aurait baissé la tête si elle avait été debout. Allongée, elle regarda la plafond, pensive, sans cesser de l’écouter, sans insolence, laissant les mots tourner dans ses oreilles. Elle réfléchissait, analysait son point de vue. Evidemment, ce n’était pas la première fois qu’on leur disait de ne pas faire passer l’autre en premier. Elle eut un léger sourire, une fois qu’il ait terminé.

    « Ce n’est pas une question d’honneur, je ne me sacrifie pas en Vestale devant le feu sacré, j’ai tenté de faire un choix logique. A deux dans la jungle, sans autre personne autour de nous, sans équipe pour nous aider, je ne pouvais pas nous soigner tous les deux. C’était lui ou moi. Dans ce cas-là, au vu de nos savoirs respectifs et de nos forces et faiblesses, il avait plus de chance de survivre seul à la suite de la mission que moi. Il fallait donc le faire survivre en premier. S’il y avait eu d’autres personnes pour le soigner, je les aurais laissé faire. S’il était question qu’il aille quelque part sans moi, malgré les risques, j’aurais laissé faire. Si nous étions sur un champ de bataille et qu’il était en danger mais entouré d’autres personnes pouvant le sauver, j’aurais laissé faire, d’autant plus si j’avais moi-même charge d’âme. » Elle soupira. « Et si j’avais été seule, je me serais soignée moi. Les autres étaient seuls, j’aurais dû partir du principe que nous l’étions. Chacun seul dans son coin. » Elle réalisa soudain ce qu’il voulait lui dire. Pourquoi il était déçu. « Ma prémisse était mauvaise, et a faussé mon raisonnement. J’aurais dû réfléchir autrement. » Elle ne savait pas si elle serait jamais capable de considérer que son frère n’était pas près d’elle. Elle savait pourtant que ce serait le cas. Qu’ils avaient décidé lors de leurs discussions silencieuses de se séparer un peu pour donner plus à la Cause. « Je vous remercie d’avoir pris le temps de m’enseigner cela, Lancelot. » Elle était sincère. Sans réfléchir, elle bougea un peu la main, cherchant la sienne pour la serre, dans un geste simple de reconnaissance profonde. Ils devaient comprendre qu’ils étaient plus qu’un corps. Ils étaient deux corps, deux esprits, pour une âme.
    Re: A cour.s.t
    Jeu 4 Juil - 22:35
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    À son tour de l'écouter silencieusement. D'écouter son raisonnement, sa voix encore faible mais tout de même réfléchie, cette même détermination qu'il ne pouvait voir dans son regard pour le moment du fait de son état, mais qu'il perçevait tout de même. Ténue, mais présente.

    Elle essayait de le convaincre de sa bonne foi, comme si elle redoutait elle-aussi les conséquences d'une dispute sur le reste de leur temps, leurs matins, la complicité qui s'y était doucement installée. L'air de Lancelot était toujours grave alors qu'il la regardait, mais il ne semblait plus aussi désapprobateur ou déçu. Ses sourcils étaient moins froncés, son visage plus neutre. L'agacement qu'il avait ressenti semblait s'être dissipé alors qu'il comprenait qu'elle était sincère lorsqu'elle affirmait que dans une autre situation, s'ils n'avaient pas été seuls, elle aurait pris une autre décision. Lancelot n'eut pas besoin de lui faire remarquer qu'ils n'avaient pas été seuls non plus, cependant.

    (Et puis, il n'avait pas strictement précisé qu'aider ses camarades n'était pas possible. Simplement, il n'avait pas pensé que quelqu'un négligerait entièrement son propre exercice pour effectuer celui de quelqu'un d'autre.)

    "La cause a besoin de vous deux. Vous possédez chacun des atouts que l'autre n'a pas, et si vous vous complétez à bien des niveaux, vous êtes tout aussi utile séparemment. Autrement, vous n'auriez pas été acceptés ici." Il précisa doucement, peut-être en vain, alors que sa main frêle bougeait sur les draps. Il le justifierait comme un réflexe, pour l'appaiser, mais il n'y eut aucune hésitation alors que la sienne, plus rugueuse du fait des heures passées à travailler la terre, vint la recouvrir. "Je pense que ce que j'espère au moins t'apprendre par la suite, c'est qu'il aurait été plus adéquat de te préserver pour pouvoir mieux le soigner. Ses effets étaient ralentis par rapport aux tiens, ce que tu ne pouvais pas savoir au vu de l'état de tes connaissances actuelles, mais ce que j'espère te faire reconnaître au fil du temps." Un fin sourire. "Parfois, perdre du temps pour se dégager de son obstacle permet de mieux appréhender celui de ceux qu'on cherche à protéger."

    Il y eu un grognement sourd de la part du fauve qui tournait toujours, et Lancelot n'eut aucun mal à le traduire comme une accusation d'une pointe d'hypocrisie, que le médicomage ignora après avoir légerment levé les yeux au ciel et secoué la tête, plus détendu. "No es lo mismo." Il murmura à la bête. Sa main tenait toujours celle d'Aubépine.
    Re: A cour.s.t
    Jeu 4 Juil - 23:11
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    Il avait posé sa main sur la sienne. Et quelque chose se passa alors, comme une tension qui la quitta soudainement. Ce n’était pas la détente totale qu’elle ne ressentait que dans les bras de son frère, quand elle se savait parfaitement protégée, elle-même et sans rien à craindre mais c’était…c’était différent, agréable, chaud et rugueux. Elle avait déjà remarqué que ses mains étaient celles d’un manuel mais jamais à ce point. Pensivement, sans vraiment y prêter attention, elle caressa du pouce ce qu’elle put atteindre. Elle ne cherchait rien en particulier. Elle l’écoutait. Attentive et sérieuse, pas vraiment d’accord, ou plutôt si. Elle connaissait son utilité. C’était de canaliser son frère. De le stabiliser. Comme cette fleur qu’il avait créée pour ses remèdes. C’était quoi déjà ce mot ? Ca..Car…un peu comme une caravelle. « Caralheira » Elle se souvenait. Elle avait même réussi à reprendre son accent, pensait-elle, malgré la fatigue. Elle tourna la tête, et le vit sourire. Le sien vint en écho. Il était doux, fatigué mais réel. Elle sentait bien qu’elle avait perdu son masque quelque part dans la bataille seulement elle n’avait pas envie de le remettre tout de suite. Elle se détourna, ferma les yeux, l’entendant parler espagnol.

    «No es lo mismo.» Répéta-t-elle pour savourer ces sons qu’elle connaissait encore si mal. Elle disséqua les quelques mots et, surprise d’elle-même, les comprit. Ce n’est pas pareil. Pas la même chose. Elle sourit à nouveau. Ce n’était jamais pareil, quand on était face à ce genre de choix. Raison et sentiments. Un bien beau livre de Jane Austen. « Aprender a sonreír es aprender a ser libres. » Apprendre à sourire, c’est apprendre à être libre, disait Octavio Paz, un prix Nobel de littérature moitié andalou, moitié mexicain dont elle étudiait des extraits pour se familiariser avec la langue. C’était vrai. Elle se sentait libre en le voyant sourire. Malheureusement, il y avait autre chose qui ne quittait jamais son esprit. Son frère.

    « Puis-je lancer juste un sort ? Sycomore ne sera pas rassuré tant qu’il n’aura pas vu mon patronus lui donner le mot de passe. » Et Sycomore inquiet, c’est une cocotte-minute, une bombe qui peut exploser à tout instant. Soudain inquiète, elle serre ses doigts autour de la main abandonnée comme si elle pouvait, de sa poigne affaiblie le protéger tout entier d’un accès de violence idiot. Elle cherche son regard, ne voit aucun œil au beurre noir. « Il n’a blessé personne en reprenant connaissance ? » Son frère est le seul dont elle supporte la violence, cette colère qu’il tient de Lui, qu’il fait de son mieux pour retenir mais qui sort parfois d’un coup comme un orage en fin d’été et qui n’a jamais été utilisée à autre chose qu’à la protéger elle. « S’il vous plait. »
    Re: A cour.s.t
    Ven 5 Juil - 10:10
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    Elle semblait à la fois vulnérable, fatiguée mais plus détendue aussi. Des barrières de protection pour le moment au sol; pour tous les deux. Il ne se serait pas permis d'être aussi proche et transparent non plus, dans d'autres circonstances. Pas de cette façon tout du moins. L'effet de la fatigue qu'il sentait lui même courir le long de ses muscles et son dos. Pour la première fois depuis qu'il l'avait ramenée à l'infirmerie, il pensa au fait qu'il n'avait pas dormi, qu'il n'avait rien mangé d'autres que les quelques biscuits et fruits que l'Elfe assistante avait poussé sur son bureau. Circa aussi avait faim, comme toujours lorsque son porteur ressentait ce besoin de se nourrir, mais l'animal et Lancelot avaient tous deux l'habitude de ces jours où le travail se devait de prendre le dessus. Il se rattraperait ce soir, pensa-t-il distraitement, ramené au présent par la caresse de doigts fins sur sa main et des mots qui transformèrent son visage en une moue plus surprise qu'il ne l'aurait pensé en entendant les sonorités familières qui lui étaient retournées.

    "Paz." Il reconnut la tournure assez facilement, un nouveau sourire s'affichant sur son visage. Différent des autres, traduisant ce sentiment de mal du pays qu'il cachait si bien pourtant aux yeux des autres. Plus que la langue en elle-même, c'était cette sensation d'appartenir à un endroit, d'en connaître tous les secrets, d'y être accueilli qui lui manquait quelque peu. Il avait fait la jungle sienne dans l'ancienne maison où sa famille avait vécu pendant tant d'années, et même s'il n'avait aucun droit à se sentir déraciné - un arbre mort n'a plus de racines solides, c'était un principe simple -, le manque se faisait parfois ressentir. "Où est-ce que tu as appris ça?" Par ça, il entendait plus que la simple citation mais bel et bien la prononciation plutôt travaillée qui avait teinté la répétition des phrases et bien sûr, le sens de leur conversation qui se perdit un peu au milieu de cette curiosité soudaine du botaniste.

    L'inquiétude trouva à nouveau chemin sur son visage. Lancelot l'écouta jusqu'au bout, même s'il secoua doucement la tête presque par réflexe. "Je doute que tu sois en état de lancer quoi que ce soit et un sort de patronus prendrait le peu d'énergie que tu as récupéré." Il répondit simplement. "Sycomore va bien. Lorsque j'ai quitté la salle avec les blessés, il venait d'ingérer un antidote pour le débarrasser des derniers effets secondaires de son exercice. Il a essayé d'entrer plusieurs fois, mais l'accès lui est refusé pour le moment pour que tu puisses récupérer. Binky, l'Elfe qui s'est chargé de distribuer les antidotes, ne l'a pas trouvé particulièrement impressionnant ou agité, mais elle a l'habitude d'être ici." L'Elfe l'avait déjà assisté alors que ses patients se trouvaient être capricieux ou peu docile, elle était donc bien habitué aux sautes d'humeur des uns et des autres. Lancelot n'aurait pas cependant permis qu'on lui manque de respect.
    Re: A cour.s.t
    Ven 5 Juil - 14:02
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    Le sourire de l’expatrié. Elle le voit, elle pense. Elle se dit qu’elle lui a fait plaisir, peut-être, par cette petite blague, cette surprise qu’elle aurait peut-être dû garder pour plus tard, lorsqu’elle en saurait assez pour parler, pour tenir une discussion. Elle n’a jamais eu de patrie, pas vraiment. Pour un Russe, elle était Russe, puisque tout le monde slave l’était et qu’au moins 50% de son sang l’était, du plus pur d’ailleurs. L’autre moitié était tchèque, pur aussi, mais ne se considérant pas comme Russe. Et pourtant c’était là bas, dans la famille maternelle qu’elle avait pu se retrouver et souffler un peu. Durmstrang avait été trop proche de la main paternelle pour qu’elle y voit autre chose qu’une dépendance de la maison. Finalement, elle ne se reconnaissait nulle part. Home is where the heart is. Sa maison était avec son frère. Elle n’avait besoin de rien d’autre et, pendant quelques années en Irlande, ils avaient été presque heureux si la guerre, la clandestinité et la peur ne les avait pas accompagnés à chaque battement de cœur.

    Alors elle ne sait pas si elle a bien fait. Il n’a pas l’air fâché, il n’a pas l’air offusqué, il a l’air triste, de cette tristesse presque heureuse que l’on voit habituellement sur le visage d’Odysseus. Elle ne veut pas penser aux rumeurs qui circulent. A ces histoires de bagues que son frère lui a rapportées. Non, elle ne veut pas penser. Elle préfère réfléchir, analyser, traduire. Elle garde ses doigts dans les siens, continue sa caresse inconsciente. Ses lèvres s’agitent sans un souffle, cherchant ses mots, ceux qui dans d’autres langues s’écoulent si facilement.

    « Una…hija…chica ? Una chica tiene sus secret… secreta ? Una chica tiene sus secreta, Messer Caballero.» Et pourtant ce n’était rien d’amoral, de cache ni même de spécialement secret, justement mais, au-delà de la fatigue, de leur proximité, ou bien à cause d’elle, peut-être, elle voulait continuer à le taquiner, a sortir de ces rôles de Médicomage/Patient, d’Instructeur/Enrôlés. Elle acceptait son savoir, elle l’admirait pour cela plus qu’elle ne l’admettrait jamais. Mais il était important, primordial pour elle qu’il la voit comme son égale. Même si elle ne l’était pas vraiment. Elle ne savait pas pourquoi c’était aussi nécessaire mais elle l’acceptait. Elle ne lâcha pas la main. Ferma les yeux en signe d’acceptation. Au fond, elle savait qu’il avait raison, qu’elle n’aurait pas l’énergie pour accumuler la joie qu’il fallait à l’apparition de la chouette argentée qui portait leurs messages. Elle rouvrit les paupières, le regarda encore, sans le voir, avec intensité. « S’il vous plait, remerciez Binky pour moi. » Ce calme apparent qu’on lui rapportait ne la calmait pas du tout. S’il ne cassait pas tout tout de suite, c’est qu’il se préparait à une catastrophe de plus grande ampleur encore. Elle inspira, cherchant une solution à ce problème. Elle devait absolument le rassurer, le calmer. Et en même temps, elle ne voulait pas qu’il vienne à son chevet, car cela voulait dire que lui devrait s’en aller. Elle se rendit compte, d’un coup, qu’elle était en train d’avoir envie d’une présence plus que de celle de son jumeau et cela la fit soupirer. Un soupirant soupire, non ? Elle se mordit la lèvre. « Ecrire un mot ? En dicter un à une plume enchantée ? »
    Re: A cour.s.t
    Ven 5 Juil - 14:38
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    Ils ne s'étaient toujours pas lâchés. Ça aurait dû être inconfortable, c'était tout le contraire. La main de Lancelot était considérablement plus chaude que celle d'Aubépine, immobile alors qu'elle la caresse doucement, presque sans s'en rendre compte. Il ne voulait pas la relâcher et s'éloigner, était quelque peu soulagé que les autres enrôlés ne demandaient pas son attention pour le moment. Souhaitait continuer cette conversation ou même rester silencieux alors qu'elle se reposait. Était bien trop fatigué pour se sermonner de ces pensées et leurs implications, et voulait simplement qu'elle aille mieux.

    Un léger rire alors qu'elle parla à nouveau, le visage de Lancelot tout aussi réjoui même si elle cherchait ses mots, hésitait un peu sur la prononciation. L'amusement et cette taquinerie qui revenait sans cesse entre eux rendait l'atmosphère tout aussi plaisante que lors de leurs têtes à têtes, brouillait la distance entre eux malgré son état. La dispute qu'ils avaient évité semblait déjà presque lointaine. "Una chica tienes sus secretos." Il corrigea avec un hochement de tête. "Hija aurait pu correspondre, mais il désigne le plus souvent une relation mère-fille, a daughter more than a young woman as herself." Passant aisément d'une langue à l'autre pour expliquer les nuances. Il ne prétendait pas en connaître autant qu'elle, bien sûr. Il avait déjà pu constater qu'elle pouvait converser dans un arsenal de langues aux sonorités diverses. Lui-même parlait un nombre important de dialectes et nuances latines en plus de son espagnol natale, du portugais et l'anglais, et du français rudimentaire et tactique qu'il savait devoir perfectionner. "No te quitaré tus secretos. Je ne souhaite pas t'enlever tes secrets." Il dit avec un fin sourire, signifiant qu'il comprenait sa réserve et attendrait qu'elle veuille bien se livrer, si elle le souhaitait. "Mais si tu as besoin d'aide pour converser, tu sais à qui t'adresser."

    Un regard transperçant qui transmettais son agitation, malgré la phrase polie qu'il lui fût transmise. Il ne voulait pas qu'elle s'agite et hésita, presque prêt à revenir sur sa requête ou proposer de tenter de rassurer son jumeau lui-même, conscient cependant qu'il n'avait ni l'énergie ni l'envie de gérer cette variable supplémentaire ou de devoir repousser l'enrôler au risque d'inquiéter encore plus sa soeur. Par chance, elle devisait déjà une autre méthode qui était beaucoup plus satisfaisante. "C'est plus raisonnable, oui." Il hocha la tête, fit glisser sa baguette le long de son bras pour la pointer vers son bureau, lançant le accio non formulé qui leur fit parvenir plume, encre et parchemin ainsi qu'une surface en bois pour rendre l'écriture plus facile. Il dû pour cela lâcher la main qu'il tenait, à contrecœur. Il devait faire son tour de ronde, il le savait bien. "Circa peut se charger de jouer les messagers."

    Grognement du fauve, mi-agacé, mi-amusé, et qui se laissa tomber lourdement non loin du lit de la jeune femme alors que Lancelot se levait. "Je te laisse écrire ton mot tranquillement." Il signifia avec un léger sourire avant de se diriger vers la salle attenante où il disparut pour le moment.
    Re: A cour.s.t
    Ven 5 Juil - 15:45
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    Il avait ri cela avait suffi à parfaitement finir de tranquilliser la jeune femme. Il avait ri et ils avaient repris leurs bêtises, oubliant l’infirmerie comme elle oubliait régulièrement, à l’aube, qu’ils étaient dans des serres. Le « où » avait tellement du d’impact, face au quand, à ces moments qui n’appartenaient qu’à eux, qui rendait la journée différente. Elle ne pensait pas plus belle, non, mais peut-être plus légère. Ces moments, c’était sa soupape. Elle avait dit au Professeur Morrigan qu’elle voulait devenir elle-même. Elle avait l’impression qu’avec lui, c’était possible. Qu’elle l’était parfois. Et qu’elle était appréciée pour cela. S’il avait fallu qu’elle y pense, elle ne l’aurait pas compris. Elle ne l’aurait probablement pas cru. Mais elle n’y pensait pas, ni alors, ni maintenant. « Le titre, plus que l’objet » précisa-t-elle pour montrer qu’elle avait compris, souriant, comme souvent à son changement de langage. Elle adorait ça, changer de langue au milieu des phrases, jouer à trouver le mot le plus juste possible, peu importe le dialecte, pour caler sa façon de penser aux idiômes du monde. Avec Sycomore, cela avait toujours été un jeu. On disait que les jumeaux inventaient souvent leur propre langage. Eux étaient nés avec quatre langues maternelles. Celle du Père, redoutée, celle de la mère, aimante, et les deux de la gouvernante, pour rire et se moquer. D’autres étaient venues après, bien sûr mais grâce à cela, ils n’avaient jamais eu besoin de créer des sons, ils avaient ce dont ils avaient toujours eu besoin. Cependant, la méfiance, la guerre et surtout cette paranoïa qui avait rythmé leur vie leur avait inculqué le gout du secret, celui-là même que le médicomage semblait accepter si bien. Et les jumeaux avaient de nombreux codes, mots de passe et pièges pour communiquer en silence, par écrit.

    « No te quitaré… tus secretos. » secretos. Elle n’était pas vexée de s’être trompée, d’avoir été reprise. Au contraire. Son accent cette fois était un peu de lui, un peu de Pluie mêlés. « No te quitaré » je ne t’enlèverais pas. Trop tard pensa-t-elle avec un fin sourire en pensant à son frère probablement comme un lion en cage devant la porte. La répétition l’aidait à retenir. Dans son état, elle ne marqua même pas un mouvement de recul en voyant la baguette. Il pouvait la tuer d’un mot à n’importe quel moment. Le craindre était devenu stupide. « Les animaux aiment Sycomore. Ils voient en lui ce qu’il tente désespérément de cacher au monde. » Elle avait pour son frère le même sourire que celui qu’elle avait offert à Lancelot un peu plus tôt. « Je me demande si ce sera de même pour Trop-de-pattes. » Le surnom qu’Aubécha donnait au tatouage lui avait échappé, elle ne le remarqua même pas. Doucement, elle rapatria sa main qui lui semblait bien inutile, maintenant qu’elle n’était plus recouverte. La fatigue, certainement. Elle prit la plume, la trempa dans l’encre. Les signes lui vinrent naturellement.

    Citation :
    ♭82 ♮88 #90 ♭79

    Elle s’appliqua, cependant, pour ne pas trembler, utiliser son écriture habituelle. Il surveillerait ça. Il surveillait toujours tout. Dans un coin, elle pu apercevoir la silhouette imposante du professeur d’artefact qui arrivait, un plateau à la main, à hauteur du botaniste qui revenait de sa ronde. Elle retint un soupir. Intrus, fit le chat en elle. Et qui ramène à manger, en plus. Là, tout de suite, elle le détestait.
    Re: A cour.s.t
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