Cormoran avait eu des difficultés à sortir de sa solitude, et ce bien avant son arrivée au Domaine. Il en avait discuté avec Aubépine, le jour où - il n'en revenait toujours pas d'avoir fait une chose pareil - il l'avait attrapée par la peau du cou et l'avait appelée "petit chat".
Et depuis, il s'était efforcé d'être plus sociable avec les autres enrôlés. Et de fil en aiguille, il s'était retrouvé à accepter un défi stupide. Un Occamy, de l'infanterie comme lui, s'était engagé à effectuer un de leurs entraînements sportifs en caleçon à petits coeurs. Mais il ne le ferait qu'à une condition: que Cormoran accepte de passer toute une journée les cheveux tressés. Et il était hors de question qu'il s'en tire à bon compte avec une tresse simple. Cela ressemblerait trop au catogan qu'il façonnait en attachant sa tignasse avec un lacet pour éviter de l'avoir devant ses yeux.
Non! Il devait arborer une vraie tresse, une tresse de jeune fille à la chevelure soyeuse. Selon son co-brigadier, cette coiffure irait à ravir avec sa voix grave et ses mollets velus.

Cormoran avait d'abord pensé à se dégonfler. Il n'avait, après tout, rien à perdre. Cependant, la perspective de voir l'autre énergumène en caleçon orné de coeurs serait plus que bénéfique au moral de la brigade. Si les Occamy manquaient cette occasion de voir ce sous vêtement ridicule, la déception serait telle que leurs performances en sorcellerie en pâtiraient. Il s'était donc résolu à relever ce défi idiot.

Seulement, un autre problème s'était posé. Cormoran ne savait pas faire de tresses. Il avait bien essayé, mais finissait toujours par tout défaire, tant le résultat laissait à désirer. Il s'était mis en quête d'une enrôlée qui voudrait bien l'aider. Quelqu'un avait suggéré Cassiopeia, de la brigade Selkie. Celle dont Aubépine lui avait parlé. Il l'avait cherchée, pour la trouver dans la salle des duels.

D'ordinaire, Cormoran n'aimait pas aborder les gens, surtout ceux qu'il ne connaissait pas et davantage encore lorsqu'il s'agissait de leur demander un service. Mais ces derniers temps, il s'était surpris à sortir de sa réserve. Etait-ce le fait d'avoir osé inviter Andromeda au bal, et d'avoir obtenu contre toute attente une réponse positive, qui l'avait enhardi? Quoi qu'il en soit, il courut presque jusqu'à Cassiopeia et se plaça devant elle.

Cassiopeia? Désolé si je te dérange, mais il paraît que tu peux m'aider. Est-ce que tu sais faire les tresses de jeune fille aux cheveux soyeux?

La salle commune des Selkies n'était pas vraiment le lieu idéal pour s'entraîner à lancer des sorts, chose que Cassiopeia avait découvert à ses dépens ce matin là. Le problème n'était pas tant le bruit - bien que la maison ait toujours été très silencieuse, elle s'était vite fait à l'ambiance de sa brigade, aux chamailleries des uns et des autres (Ortie ou Moineau bien souvent pointés comme responsables). Assise dans un coin, elle s'amusait beaucoup à regarder les autres enrôlés évoluer autour d'elle, les débats plus ou moins animés et le relatif esprit de camaraderie qui semblait s'être développé entre eux. Plus que dans d'autres lieux du Domaine, Cassiopeia se sentait dans son dortoir presque acceptée. 

Non, le problème venait du fait qu'à tout moment, un sortilège pouvait fuser pour une raison ou pour une autre, rendant difficile la pratique des sorts de métamorphose auquel la jeune femme s'adonnait régulièrement pour se vider l'esprit. Elle ne souhaitait pas vraiment que ses créations se transforment en dangereux hybrides ou prennent feu et viennent blesser quelqu'un. Elle ne voulait pas prendre le risque que ses camarades cessent de l'apprécier.

Bien entendu, la bibliothèque où elle se réfugiait souvent ne pouvait pas non plus convenir pour ses exercices. Elle se sentirait trop mal de déranger les livres et les autres enrôlés studieux (bien que ces derniers n'apprécient pas beaucoup la particularité qu'avait les bibliothèques de ne jamais fournir exactement le livre demandé, mais un ouvrage que le meuble jugeait plus pertinent ou adapté). 

C'est ainsi qu'elle s'était retrouvé en salle de duel. Elle s'était nichée dans un coin après s'être assurée qu'elle n'empiétait pas sur les pistes d'exercice, le dos contre le mur, une multitude de petits objets posé au sol devant elle. De cette position, elle aurait dû se rendre compte qu'elle n'était pas seule et que quelqu'un se dirigeait vers elle, mais son attention était trop concentré sur la broche en forme d'oiseau qu'elle tenait dans la main.

Tapotant du bout de sa baguette, murmurant l'incantation d'une voix légère, la broche se mua en une petite boule de plumes grises qui arrachèrent une petite grimace à la Selkie, bien que l'oiseau piailla et sautilla dans sa main. Elle essayait depuis une bonne semaine déjà de changer les couleurs des plumes et la taille du petit-être, sans parvenir à des résultats satisfaisants. 

C'est à ce moment précis que la voix de Cormoran résonna au dessus de sa tête, la faisant tressaillir légèrement. L'oiseau s'envola de sa main pour venir se poser sur le bras de l'enrôlé d'infanterie, content de sa soudaine liberté. Cassiopeia, quant à elle, mit un moment à réaliser que oui, Cormoran lui adressait la parole, à elle, pas à quelqu'un d'autre (bien qu'elle regarda autour d'elle pour s'en assurer). Et resta donc muette pendant une longue minute devant la question qui lui était posée, avant de plisser légèrement les sourcils.

Ce qu'elle aurait voulu dire, "Ne t'en fais pas, tu ne me déranges pas! J'étais juste en train de m'entraîner, désolée pour l'oiseau. Je peux peut-être t'aider. Qu'est-ce que tu entends par 'tresses de jeunes filles aux cheveux soyeux', exactement?" Ce qu'elle dit fut cependant beaucoup plus proche d'un bafouillement de: "Je... Je sais faire des tresses. Enfin-, oui, je suis capable de faire des tresses, mais... Des tresses de jeunes filles aux cheveux soyeux? Tu veux dire-, autre chose qu'une simple tresse?"

En entendant l'enrôlée bafouiller de la sorte, Cormoran se souvint de la description qu'Aubépine en avait faite. Petite, brune, discrète, passe son temps à croire qu'elle est nulle. Cela expliquait son hésitation à lui répondre.

Un tout petit oiseau, qui n'était plus un bijou depuis quelques instants, se posa sur son bras. Les objets transformés en oiseaux se comportaient-ils de la même manière que les véritables oiseaux? D'ailleurs, de quel type d'oiseau s'agissait-il? Cormoran connaissait mal les différentes espèces d'oiseaux. Il s'agissait d'un petit passereau, sans doute un insectivore, mais il lui fut impossible d'en savoir davantage avec certitude. Il s'accroupit, avec précaution pour ne pas effrayer l'oiseau.

Oui, en quelque sorte, expliqua-t-il. En fait, j'ai fait un pari avec les gars de ma brigade. Il faut que je passe la journée avec une tresse. Mais pas une qui fasse trop...
Il grimaça en cherchant ses mots.
...je crois qu'il faut pas que ça fasse trop normal pour un mec. Sinon c'est trop facile. Il m'en faudrait une, euh...tu sais, comme les filles avec des longs cheveux, celles qui démarrent en haut du crâne et qui finissent avec des rubans, ou j'sais pas...
Son vocabulaire lié au champ lexical de la coifure était limité. Mais comment pouvait-il en être autrement? Il n'était ni coiffeur, ni papa d'une petite fille amatrice de tresses. Quant à ses soeurs, elles n'avaient aucune raison de discuter de cela avec lui, surtout depuis le jour où il avait renversé une boule puante sur la brosse à cheveux préférée d'Anne, pour se venger du poil à gratter qu'elle avait éparpillé dans ses chaussettes.

Désolé, j'y connais rien! admit-il en souriant. Je sais même pas faire les tresses, c'est pour ça que je te demande. Ca te dérange pas?
Il jeta un regard rapide aux objets disposés devant Cassiopeia. Il lui apparut évident qu'il la dérangeait, effectivement.
Ou je repasse plus tard? hasarda-t-il. T'as l'air au milieu de quelque chose de...d'ailleurs, il est sympa ce petit oiseau!
Il désigna du doigt la boule de plumes sur son bras, en prenant soin de ne pas le toucher pour ne pas l'effrayer.

Cassiopeia écouta. S'il y avait une chose qu'on ne pouvait lui reprocher et pour laquelle elle était douée, c'était bien celle-ci: il lui était très facile de rester silencieuse et d'attendre que la personne qui s'adressait à elle ait finit de parler, sans jamais en être agacée. Elle le préférait même, rendant les choses plus faciles pour elle. Elle aurait voulu pouvoir communiquer sans avoir à prononcer un mot, bien trop traîtres, tout en sachant que l'alternative était que quelqu'un ait accès à ses pensées, ce qu'elle trouvait tout autant terrifiant. Elle attendit donc sagement que Cormoran lui expose son problème et réussit même un de ses petits sourires alors qu'elle secouait la tête en regardant sa création, toujours perchée sur l'enrôle d'Infanterie, et qui les observait tous les deux d'un air inquisiteur.

Il lui fallut une autre pause avant de réussir à formuler la phrase qui lui venait en tête, imparfaite à son tour. "Je... Je n'arrivais pas à grand-chose de toutes façons." Calmement, elle pointa sa baguette sur l'oiseau et murmura sa formule - un simple reverto - qui le retransforma immédiatement en un petit bijou inanimé. "Ça ne me dérange pas de t'aider. Je ne suis pas une experte mais je-, je me débrouille, niveau tresses. Enfin, je crois." Elle était sincère. Bien qu'il lui aurait été plus facile de prétendre qu'elle était occupée pour éviter de devoir parler et bafouiller comme elle le faisait, Cassiopeia n'était pas du genre à refuser d'apporter de l'aide à ceux qui la lui demandait, surtout lorsqu'il s'agissait de tâches qu'elle savait être simples pour elle. Les tresses en faisaient partie. Elle observa Cormoran, se mordillant la lèvre et évitant de trop le regarder dans les yeux, portant son attention sur ses cheveux.

"Je pense que-, ça serait plus simple si tu t'asseyais sur le sol, pour que je puisse..." Une nouvelle pause, un léger rougissement, la jeune femme secouant la tête. "Enfin, je vais devoir d'abord te les démêler et les séparer correctement pour pouvoir faire ça. Si ça ne te dérange pas, bien sûr." Elle ajouta précipitamment. "Ils sont très jolis. Je pense que plusieurs petites tresses qui se rejoignent rendront très bien, et-, ajouter des rubans ou des fleurs ensuite, c'est assez simple. Mais je t'avoue que j'ai l'habitude de les faire de la façon moldue et pas avec des sorts, donc je dois le faire à la main."

Pour joindre le geste à la parole, elle tourna sa baguette vers l'un des objets toujours au sol, le transformant après quelques sorts en une brosse à cheveux à l'aspect robuste mais aux poils doux. Et, pris d'un élan de courage dont elle faisait peu preuve, elle se permit un autre sourire et l'esquisse d'une plaisanterie. "Tu es sûr d'être toujours partant?" La plaisanterie aurait été plus drôle si la brosse ressemblait à un engin de torture et ne semblait pas crée spécialement pour être la plus agréable possible pour les cheveux de la personne concernée, mais c'était une pointe d'humour qui méritait tout de même d'être notée.

Elle bredouillait, comme s'il l'impressionnait. Cormoran n'en était que peu surpris. Il faisait souvent cet effet aux gens. Sa taille, sa carrure et ses traits tirés lui donnaient l'air antipathique par défaut. Il s'efforça de sourire, pour montrer à la jeune femme qu'il n'avait aucune mauvaise intention à son égard. Bien au contraire! Elle acceptait de lui tresser les cheveux, ce qui allait permettre à la brigade Occamy de voir un autre enrôlé en caleçon.
Merci beaucoup! dit-il, enthousiaste. Et n'aies pas peur de me faire une coiffure qui ne me va pas. C'est...un peu le but, en fait
Il sourit, et s'assit sur le sol, comme l'enrôlée le lui avait demandé. Il fit courir ses doigts dans ses cheveux pour les démêler, anticipant la demande de Cassiopeia.
Normalement, y'a pas trop de noeuds. En plus, je ne suis pas encore sorti aujourd'hui, donc ça devrait aller.
Elle lui parlait d'ajouter des rubans et des fleurs. D'accord. Le pari allait être plus que relevé, avec ces accessoires. Mais ne serait-ce pas un peu trop? Il se fichait des remarques des enrôlés. Mais il risquait d'abîmer les accessoires en s'entraînant. Un accrochage ou un sort perdu étaient vite arrivés, après tout. Et il n'avait jamais été très soigneux avec ses affaires. La plupart de ses vêtements ne restaient pas longtemps sans aucun accroc. Il jugea que si sa coiffure se défaisait un peu, elle serait en harmonie avec le reste de ses vêtements.

Bien sûr que je suis toujours partant! Vas-y, et n'aies pas peur de tirer dessus s'ils sont trop emmêlés, j'ai l'habitude!
L'absurdité de la situation lui fit lever les yeux au ciel en souriant. Il était là, dans le bâtiment Selkie, à se faire tresser les cheveux par une presque inconnue qu'il avait dérangée pendant ses exercices de métamorphose. Le bâtiment Selkie...
Il maintint son expression joyeuse, dissimulant la crainte qui venait de naître dans un coin de son esprit. Andromeda était dans cette brigade. Elle risquait de le voir avec des tresses, des rubans et des fleurs. Et elle lui dirait que non, finalement, elle préférait aller au bal avec un autre. Ou peut-être que ce pari stupide la ferait rire. Oui, elle trouverait certainement la situation très drôle. Sans même s'en rendre compte, Cormoran croisa ses doigts...

D'abord légèrement voûté, Cormoran se redressa afin de limiter le risque de mal de dos. Il s'imaginait mal aller voir les médicomages en leur expliquant qu'il s'était abîmé la colonne vertébrale en se faisant tresser les cheveux dans le but de forcer un coéquipier à se promener en caleçon devant toute la brigade. Lancelot serait capable de le donner en pâture à une de ses plantes pour le punir de sa stupidité. Murène se dirait que finalement il était peut-être bien demi-géant. Il fit bouger ses épaules, cherchant une posture confortable, puis se tint tranquille. S'il était capable de tenir le coup pendant les séances de sport pour l'Infanterie, alors il devait pouvoir rester assis sans bouger pendant une séance de coiffure.

Cormoran craignait de briser le silence qui s'installait tandis que Cassiopeia manipulait ses cheveux. De quoi pouvait-on bien discuter avec une presqu'inconnue qui s'occupait de vos cheveux? De cheveux, peut-être, mais la conversation allait vite tourner en rond, tant il se fichait des histoires de mode et de coiffure. S'il avait été de ceux qui aimaient les conversations capillaires, il n'aurait pas boudé les salons de coiffure depuis son adolescence. Il chercha donc d'autres sujets de conversations. Les dragons, peut-être? Le quidditch? L'animagie? Pendant qu'il réfléchissait à ce qu'il pourrait dire pour aider celle qui lui rendait un service à mieux supporter sa présence, il réalisa qu'il était en train de fredonner une chanson entendue à un festival moldu. Il toussa, puis arrêta. Mais maintenant, il en battait le rythme sur son genou avec sa main. Il fallait qu'il se sorte cette chanson de la tête. Lorsqu'il la fredonnait, il avait tendance à secouer ses cheveux. Et c'est justement ce qu'il fallait éviter, en cet instant précis...

Cassiopeia le sauva. Alors qu'il allait répondre à sa question, l'enrôlée s'embourba dans ses propres paroles. Elle se justifiait de sa simple curiosité tout à fait normale, comme elle se serait justifiée d'une remarque impolie.
Passe son temps à croire qu'elle est nulle, avait, après tout, prévenu Aubépine.
Hey relax!
Cassiopeia ne pouvait pas voir son sourire. Il espérait qu'elle le devinait.
Je vais pas te manger, tu sais. J'suis pas un dragon! Et pour répondre à ta question: c'est Aubépine. Enfin, non, pour les tresses, y'avait une fille qui m'a dit de venir te voir, mais j'ai oublié son nom. Mais Aubépine m'a dit que tu étais animagus toi aussi
Il rit doucement, faisant de son mieux pour garder le haut de son corps immobile.
J'étais tombée sous sa forme animale, un jour où je me baladais sous la mienne. Et, euh...une chose en amenant une autre, elle m'a parlé de toi.
A présent, il lui fallait expliquer que leur manière de considérer leur forme alternative était similaire, et différente de la manière dont Aubépine gérait la sienne. Elle lui parlait, la percevait comme une autre créature qui vivait en elle. Lui, il restait lui-même, sur ses pieds ou sur ses sabots. Mais il changeait, aussi. Il devenait plus orgueilleux, mais aussi plus tenace et moins enclin à la nostalgie. Peut-être que Cassiopeia avait une autre manière de gérer cette dualité...

Elle détestait la façon dont elle appréhendait les quelques secondes de silence avant que Cormoran ne réponde, qu'elle puisse se concentrer sur les paroles d'une question qu'elle avait après tout posé. L'appréhension qui s'étira jusqu'à ce que le jeune homme se taise, et qu'elle doive à nouveau faire entendre sa voix. Elle essayait tant bien que mal de se détendre, et les gestes lents et répétitifs de ses mains, précautionneux, aidaient un peu. Mais c'était toujours la même chose et malgré toute la bonne volonté du monde, chaque nouvelle phrase amorcée faisait remonter ce mélange de timidité et ce sentiment insuffisance dont elle ne se départait pas.

Mais Cormoran semblait gentil, ne s'était pas moqué de ses bégaiements, et son explication arracha un léger sourire à la jeune femme. Aubépine, donc. Elle appréciait beaucoup Aubépine. La jeune femme qui partageait avec elle sa spécialité était polie, sûre d'elle, déterminée et studieuse, des traits de caractère que Cassiopeia reconnaissait pour certains, auraient voulu partager pour d'autres. Elle avait été patiente avec elle lors de leur rencontre et de la chasse qui avait suivit, malgré le manque d'entraînement de la jeune Selkie.

Même si elle rougit un peu de savoir que ses mésaventures avaient été divulguées, elle comprenait -ou espérait qu'Aubépine ne les avaient pas transmises méchamment ou pour se moquer. "Elle a essayé de te chasser, toi aussi?" Elle demande doucement, et, miracle, sans buter sur ses mots ou devoir pauser dans sa phrase. "C'est comme ça que je l'ai-, rencontré. Enfin, si on peut appeler ça une rencontre. J'étais..." Elle ne pouvait pas réussir à chaque fois, pris une inspiration, se concentra sur les mots qui s'alignaient dans sa tête. "Je m’entraînais. Je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de me transformer avant, une ou deux fois seulement depuis... Depuis que j'ai appris."

Ces informations, Aubépine les connaissait déjà, et Cassiopeia ne les considéraient pas comme secrètes ou devant être jalousement gardées. Elles seraient visibles de toutes façons si les Instructeurs demandaient aux Enrôlés de démontrer ou de pratiquer leurs spécificités. "Elle contrôle beaucoup mieux ses transformations que moi, alors elle a... essayé de m'aider."

Cormoran pouffa de rire, s'efforçant de ne pas bouger. Quelques soubresauts échappèrent à son contrôle.

Me chasser? Je ne pense pas, je suis un peu trop grand pour son estomac! Mais c'est vrai qu'avec les chats, on ne sait jamais...

Cassiopeia balbutiait plus qu'elle ne parlait. Elle n'était pas sûre d'elle, c'est le moins que l'on puisse dire! Aubépine l'avait prévenu. Pourtant, elle semblait s'en sortir plutôt bien en métamorphoses d'objets. Il lui fallait l'aider à se sentir plus confiante, afin qu'elle montre à tous le potentiel qu'elle possédait sans aucun doute. Comment allait-il procéder? Lui fallait-il essayer de la faire rire? Non, il risquait de verser dans le mauvais goût en voulant en faire trop. Valait-il mieux qu'il reste silencieux? Surtout pas! Cela allait sûrement créer un malaise.

Non, en fait je crois qu'elle m'a juste pris pour un coussin géant. 

Elle lui confiait son manque d'entraînement aux transformations. Il faillit hocher la tête. Décidément, se faire coiffer n'était pas aussi reposant qu'on le lui avait décrit! A force de se maintenir aussi immobile que possible, les muscles de son dos et de son cou risquaient de souffrir. Il réalisa qu'il était aussi tendu que la corde d'un arc. Il essaya de décontracter ses muscles, et de trouver une posture où il se sentirait plus à l'aise. Il avait adopté, par pure empathie, la tension que ressentait Cassiopeia. C'est sans doute pour cela qu'il ressentait l'envie de l'aider, même s'il la connaissait à peine. Et son "syndrome du grand frère" n'arrangeait rien. Il n'avait pas été capable d'aider sa véritable petite soeur. Voilà qu'il s'en trouvait d'autres dans le Domaine...

En fait c'est pas compliqué, pour les transformations. Il faut juste s'entraîner en lieu sûr jusqu'à ce qu'on y arrive, expliqua-t-il. Je me souviens, mes premières fois ont été difficiles. Je me cassais la figure tout le temps, à cause du temps d'adaptation entre la marche bipède et la quadrupédie. Même encore aujourd'hui, ce passage n'est pas toujours évident.

Ses premiers pas après transformation étaient systématiquement raides, semblables à ceux d'un poulain qui vient de naître. Et après retransformation, il n'était pas rare qu'il titube un peu, voire qu'il tombe à la renverse. La sensation était semblable à celle que provoquait un whisky un peu fort.

Mais si tu t'es faite chasser par le chat, ça veut dire que tu es une souris? Un oiseau peut-être? Ou un lapin?

Elle avait eu de la chance. Sa forme animale n'avait pas besoin d'une étable.

Cassiopeia sentit un fin sourire poindre sur ses lèvres alors qu'elle écoutait Cormoran et brossait toujours ses cheveux. Sa première pensée fut que la confiance du chat qu'incarnait Aubépine - après en avoir discuté avec elle, il semblait que la jeune Zouwu était bien plus et à l'aise avec son animal totem que Cassiopeia l'était, et que ce dernier prenait le dessus régulièrement sans que cela n'engrange trop de soucis, à part le fait de tenter de manger ses collègues - le rendait susceptible de manger quelque chose de plus gros que lui. Puis, elle réalisa qu'elle n'avait pas demandé quelle forme prenait Cormoran et que maintenant, l'occasion de le faire sans paraître bête semblait être passée. Nouveau mordillage de lèvres. Elle faisait décidément tout de travers. 

Au moins, coiffer les cheveux de l'élève Infanterie ne posait pas trop de souci. Elle avait réussit à bien démêler la chevelure et s'appliquait désormais à la séparer en section nette et égale, qu'elle faisait tenir sur le côté par un astucieux mélange de sort d'immobilisation à échelle réduite et sorte de lévitation. Avant sa venue au Domaine et lorsqu'elle était encore seule dans la grande maison familiale, elle avait eu l'occasion d'emprunter des magasines un peu stupides à ses tuteurs, mais qui regorgeaient de petits sorts qu'elle s'était entraînée à modifier à sa guise. Les sorts étaient souvent joliment exécutés; même ici, les mèches restaient bien séparées les unes des autres, et les différentes sections semblaient flotter légèrement autour de la tête de Cormoran. Elle aurait pu faire toute la tresse ainsi, mais ces sorts là lui avaient paru trop imparfaits et trop risqués quand on pouvait simplement s'aider d'un miroir et d'une simple geste de la main.

"Je-, je me transforme en martre." Elle dit après un léger moment de silence, laissant Cormoran ajuster sa position avant de commencer à tresser les différents brins entre eux, ses mains fluides et habiles, précautionneuse de ne pas faire de mal à l'Occamy. "Mais je n'ai jamais vraiment... J'ai cru comprendre qu'Aubépine réussissait à... Laisser l'animal parler et utiliser son-, ses instincts, en quelque sorte. J'avais essayé de le faire, un peu plus tard, en tentant de grimper à un arbre, mais je suis tombée sur Arcturus et..." Elle se sentit bafouiller et plus belle et rougir en pensant à ce dernier, soulagée une fois de plus que Cormoran soit dos à elle. "Enfin, c'est souvent un fiasco. Je n'arrive pas à... A adopter les traits de l'animal, je pense. J'ai fait des recherches, pourtant."

Se sentant un peu bête, elle laissa planer un nouveau silence tout en continuant à tresser avant de finalement réussir à poser sa question d'une toute petite voix. "En quel animal te transformes-tu, toi? Bien que... Je dirais que si Aubé-, le chat d'Aubépine t'as adopté comme coussin, c'est que tu dois être suffisamment gros pour... Enfin, non pas que tu es gros, mais que ta forme animagus doit être suffisamment imposante pour... Mais le chat n'est pas bien grand, de toutes façons." Le sens de cette phrase, qui n'avait ni réel début ni réelle fin, se perdit dans le nouveau silence qui s'installa.

Il sentait ses cheveux léviter en plusieurs sections autour de sa tête. Il leur jeta quelques regards en coin, ne pouvant les voir directement. Imaginer sa propre tête entourée de ces tentacules capillaires le fit sourire. Comme il devait avoir l'air bête, avec ces excroissances sur la tête! Il devait avoir l'air d'une pieuvre ayant avalé du polynectar fait avec une de ses mèches de cheveux.  Ou, plutôt, de Cormoran, le Monstre Velu des Profondeurs.

Cassiopeia racontait ses déboires sous sa forme de martre. Il n'avait jamais vu de véritable martre, mais il savait que ces animaux étaient carnivores. Aubépine le Chat avait l'avantage de la taille, mais Cassiopeia la Martre pouvait peut-être se défendre. Aucun animal dépourvu de carapace n'appréciait les morsures. Il l'écouta, et ne put s'empêcher de lever légèrement les yeux vers le plafond à la mention du nom d'Arcturus et aux bégaiements qui suivirent. Cormoran ne connaissait pas Arcturus assez pour l'apprécier ou le détester. En revanche, il connaissait plusieurs enrôlées qui le trouvaient à leur goût, et pouvait visiblement ajouter Cassiopeia à cette liste...

Oh, moi? Je me transforme en cheval dit-il, perdant un peu de son sourire. Il en donna d'ailleurs la raison:
Un gros bourrin avec des crinières supplémentaires autour des sabots. Une race sélectionnée pour tirer des chariots. Moi qui ai étudié l'animagie pour pouvoir cesser de me cacher parmi les moldus et me promener discrètement où je voulais, c'est raté!

Il laissa échapper un éclat de rire, dont la ressemblance avec le son d'un cheval qui piaffe le mit mal à l'aise.

Aubépine a une manière étrange de s'adapter à sa forme animale. J'imagine qu'elle t'en a parlé?
Elle lui avait demandé de garder le secret. Il ne le révéla donc pas à voix haute, et se contenta de demander une confirmation.
Moi, je fais pas pareil. J'ai presque l'approche inverse, en fait. Je reste moi-même, quelle que soit la forme. Je...fais juste en sorte de m'adapter aux nouveaux instincts, sans trop me réprimer. C'est...un équilibre qui vient avec la pratique
La pratique, toujours la pratique. Le voilà qui redevenait "coach Cormoran", à rabâcher des évidences.
Mais si tu penses que tes métamorphoses sont des fiascos, est-ce que tu veux que je te raconte la fois où j'ai envoyé un coup de sabot à la figure d'un moldu?
Voilà qui devrait rassurer sa "coiffeuse" sur ses propres expériences, qui ne semblaient pas si catastrophiques. En particulier sa chute sur Arcturus...

Elle écouta, attentive, chaque mot sortant de la bouche de l'enrôlé d'Infanterie. Du fait de sa timidité, elle avait tendance à se concentrer plus facilement sur les émotions des autres, celles qui transparaissaient dans les modulations de tons, les pauses, une phrase qui accélérait soudainement. Parfois, sans avoir observé la personne auparavant, il était difficile d'établir ses humeurs sans connaître quelques-unes de ses mimiques, de ses humeurs, de ses habitudes. Alors elle les notait dans un coin de sa tête, pour plus tard. Jamais consciemment, jamais par malice. C'était un réflexe qu'on avait cultivé chez elle jusqu'à ce qu'elle le fasse sans même y penser, comme on se souvient qu'une personne a les yeux verts ou marrons (ou d'un bleu océan indescriptible) ou qu'ils apprécient tel type de thé plutôt qu'un autre. 

Quand Cormoran mentionna sa forme animale, elle entendit donc la modulation, le léger temps entre les syllabes. Déplaisir. Elle fronça les sourcils, pour elle-même plus qu'autre chose, par curiosité et questionnement, sans même s'en rendre compte. Ses doigts continuèrent à tresser les mèches qu'elle avait séparé préalablement. Cela ne dura qu'un instant avant que le timide sourire qu'elle arborait habituellement ne trouve à nouveau sa place sur son visage au vu de la description que faisait Cormoran de sa forme animagus. "Tous dépend des lieux où tu souhaites passer inaperçu. En pleine ville moldue, tu risquerais d'attirer quelques regards, oui." Elle admet doucement. "Mais tu peux te défendre si tu es attaqué, et t'enfuir rapidement. A part ma taille, je doute que la martre soit très impressionnante face à un Mangemort..." 

Etait-ce une faiblesse de se livrer ainsi? Peut-être. On lui avait appris à tout retenir, et à ne rien divulguer, et elle avait maintenu cet équilibre précaire pendant de longues années. Mais depuis son arrivée au Domaine, les choses semblaient différentes. Les autres ne s'ouvraient pas si on ne leur donnait pas un petit quelque chose en retour. Et Cassiopeia, plus encore que la sécurité et la survie, voulait pouvoir entendre les histoires des autres, les voir la reconnaître au détour d'un couloir et lui sourire, et peut-être, si elle était chanceuse, si elle réussissait à être intéressante, devenir ami avec elle. 

Elle hocha la tête à la question, oubliant pendant un instant que Cormoran ne pouvait pas la voir, à nouveau silencieuse. "Comment... Comment arrives-tu à reconnaître ce qui est instinct et ce qui vient de toi?" Elle finit par formuler en fronçant légèrement les sourcils. "Lorsque j'essayais de grimper... J'ai eu le vertige. C'est pour ça que je suis tombée. Je n'avais encore-, je n'avais encore jamais essayé, et je ne suis jamais monté sur quoi que ce soit d'autre, alors je ne m'attendais pas à ce que... Je pensais que la martre saurait quoi faire. Pour se rattraper, par exemple." Ça n'avait pas été le cas, mais la conséquence de cette maladresse n'avait pas été si catastrophique. Pendant un court instant, elle se surprit à nouveau à sourire toute seule, rougit, et secoua légèrement la tête. 

"Si tu veux bien me raconter cette histoire, avec plaisir. J'aime beaucoup écouter les gens." 

Elle manquait de pratique dans sa métamorphose. Cela lui semblait à présent évident. Elle avait sans doute peur des dangers que pouvaient courir une martre à l'état sauvage. Il s'agissait d'un désavantage des formes animales plus petites que la sienne: davantage de prédateurs, davantage de risques d'accident. Il n'y avait jamais pensé de cette manière...Heureusement, son anecdote devrait la faire sourire.

Alors! C'est l'histoire d'un mec qui en a marre de traîner avec des moldus. Il part dans la campagne et il se transforme en cheval pour oublier sa vie toute triste.

Il se sentait curieusement léger, à l'idée de pouvoir parler de son ancienne vie parmi les moldus au passé, et surtout de pouvoir tourner tout cela à la plaisanterie. Ces années avaient été dures pour son moral. Elles avaient fait de lui l'ombre de lui-même...

Il trottine tranquillement, jusqu'à un pré rempli d'autres chevaux. Il va les voir, bien entendu. Parce que les chevaux, c'est grégaire. Ca préfère rester en groupe. Mais un truc auquel il avait pas pensé, c'est que des chevaux dans un pré entouré d'une clôture, c'est souvent des chevaux domestiqués par les mêmes moldus qu'il voulait fuir!

Il avait appris à être un peu plus réfléchi, sous son autre forme. Il ne bondissait plus par dessus les barbelés, au risque de s'écorcher les pattes et de laisser des touffes de crin blanc sur les fils de fer.

Alors les moldus qui s'occupaient des chevaux arrivent, et poussent des cris du genre "oh, un eereesh vanneur! Il est à qui?"

Car les palefreniers français n'étaient pas fichus de prononcer les anglicismes correctement. Il le savait, depuis la pâte de fruits du domaine. Il n'avait cependant jamais essayé d'imiter son accent français naturel en parlant anglais. Avait-il été convaincant?

En attendant de retrouver mon proprio, ils m'ont emmené manger un bout dans les écuries, m'ont brossé, la totale. Et ils avaient envoyé un stagiaire pour aider. Et tu sais peut-être qu'il ne faut jamais rester derrière un cheval? Le stagiaire l'a fait.

Il voulut imiter celui qui recevait un sabot de cheval en pleine figure, mais se souvint juste à temps qu'on était en train de le coiffer. Sa tête émit un soubresaut, répercutant les secousses dans ses mèches en cours de tressage.

Et là, j'ai eu le réflexe, l'instinct purement euh...équestre? Bref, je lui ai envoyé mon sabot arrière à la figure. Sans réfléchir. Je me souviens avoir pensé qu'un truc derrière moi, c'était un danger potentiel à éliminer, c'est tout.

Il tapota sa tempe de son index.

L'instinct. A force de pratiquer la métamorphose, on apprend à faire avec. Je m'en suis voulu pour le moldu.Mais si je n'avais pas agi comme ça, les autres moldus m'auraient trouvé bizarre. Et si des sorciers étaient là, ils auraient tout de suite compris qui j'étais. Je pense que c'est un genre d'équilibre, en fait. Savoir quels réflexes adopter, dans quelles circonstances...

Un tiraillement dans sa gorge lui fit comprendre qu'il avait monologué pendant trop longtemps. Monopoliser la parole au dépens d'une fille trop timide pour oser l'interrompre. Voilà qui était le comble du courage et de la courtoisie!

Et toi, alors? Pas d'autres anecdotes rigolotes, à part une chute sur un blondinet?

Un bon conteur? On lui avait souvent dit qu'il était doué pour expliquer les choses, mais pas pour raconter les histoires. D'un autre côté, il n'avait pas eu beaucoup d'occasions d'en raconter non plus...

Ouais, c'est certain qu'il a eu une bonne leçon. Mais, bon... J'aurais préféré qu'il l'apprenne autrement. On peut se retrouver avec de sérieuses blessures, avec ce genre d'accident. Y'en a qui perdent toute sensation à l'endroit de l'impact du sabot, par exemple. Mais, effectivement. Un autre cheval aurait fait pareil.

Les autres chevaux n'étaient pas des Irish Vanner. Leurs ruades étaient peut être moins puissantes. Ou peut être l'étaient-elle davantage? Il n'avait jamais eu l'idée de comparer les puissances des coups de sabots entre les différentes races de chevaux. Il savait juste qu'il valait mieux éviter de se faire botter par le sabot d'un Abraxan, sous peine de voir son squelette se transformer en puzzle.

Ensuite vint la question des moldus. Avaient-il apprécié de vivre parmi eux? Pas vraiment. Mais il devait reconnaître que tous ne lui avaient pas laissé de si mauvais souvenir. Ceux de ce centre équestre avaient été plutôt gentils avec cet animal perdu qui s'était retrouvé chez eux.

Ceux-là étaient plutôt cool. Ils se bousculaient pour venir me voir. Visiblement, j'étais une sorte de curiosité. J'ai passé quelques jours chez eux avant de m'enfuir discrètement et de revenir en humain pour me faire passer pour mon propre propriétaire et leur dire merci. Ils avaient fait plein de photos avec moi, tu sais, leurs photos bizarres qui ne bougent même pas et sur lesquelles on a toujours l'air bête quoi qu'il arrive...

Tandis que Cassiopeia parlait de la raison qui l'avait poussée à devenir animagus, Cormoran tâtonna l'arrière de sa tête afin de "voir" la tresse sans se retourner. Il en était certain: il allait gagner son pari! En revanche, il valait vraiment mieux que personne ne le prenne en photo tant qu'il avait cette coiffure. La photographie sorcière était plus flatteuse que celle des moldus. Mais il lui serait sans doute impossible d'être à son avantage avec une tresse pareille. C'était le but recherché, et Cassiopeia avait, lui semblait-il, fait un excellent travail.

Si l'intention de départ influait sur la suite, je n'aurais pas fini avec la forme du cheval le plus voyant que je connaisse!

Si le rire qu'il produisit ensuite avait pu être plus jaune, il aurait ressemblé à un citron frais.

Se faire chasser, c'est une excellente raison d'avoir peur. Mais les animaux ont tous des techniques pour éviter de se faire manger. Par exemple, le cheval, c'est la course et les coups de sabot dans la figure. Si tu te transformais de temps en temps, tu finirais par trouver celles de la martre. Tiens, j'ai une idée!

Il se retourna à moitié, profitant de ne plus sentir de tiraillement à la base de ses cheveux et en déduisant que l'enrôlée en était peut être arrivée à la fin de la tresse.

La prochaine fois qu'on a un cours en commun, tu te transformes. Je te cache dans ma poche, je m'arrange pour me mettre à côté d'Arcturus et après, hop! Tu sors de ma poche et tu vas dans la sienne. Et après, eh ben...

Il haussa les épaules. C'était le pire plan d'entremetteur qu'il n'avait jamais eu l'occasion de concevoir. Mais si cela faisait rire Cassiopeia, alors c'était déjà cela de gagné.