Il y met l’énergie de la jeunesse et de cette colère qu’il n’a pas pu tout à fait extérioriser. Certes. Je lui réponds fermement mais sans violence. La poignée de main d’un arbre, ces êtres que l’on ne peut déraciner. Un beau mensonge, moi qui n’ai jamais pris racine. Je le regarde, le salue de la tête. Peut-être est-il sincère. Peut-être pas. Il n’y a pas mis d’humour que je puisse déceler même si le mot aurait pu porter à sourire. Il attrape son sac, je le lâche, le laisse partir. J’aurais été curieux de connaître sa réaction lors de son entrée dans la salle ronde, la dernière étape, peut-être la plus importante. Chacun y voit ce qu’il y a apporté lui-même et un être aussi libre pourrait mal prendre qu’on lui impose une pensée. Il sourit au rappel de la provocation de Vyasa à cet effet, par ailleurs et note, si problème il y a avec cet enrôlé de trouver le Professeur de Soins aux Créatures Magiques. On dit qu’il a dompté des dragons, peut-être pourrait-il permettre à cette mauvaise herbe de ne pas se planter.

Secouant un peu la tête, j’arrache mon regard calme de la contemplation de la porte fermée. Autour de moi, un désordre né de la recherche et de l’intensité de la rencontre. Négligemment, je lance les sorts pour ranger le chaos et laisser la place à un nouvel enrôlé. La liste est redevenue sage, l’encre a séché sur les registres, les baguettes sont retournées dans leurs caisses respectives. Doucement, je me glisse à mon tour à ma place, derrière le comptoir et, en silence, reprend mes travaux.

Au suivant.