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    De tout bois
    Sam 25 Mai - 12:30
    Ortie
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    Le Portoloin l'avait lâché. Et il était tombé de quelques mètres devant l'entrée de ce qui promettait d'être un bouleversement de son existence – piège ou pas, peu importait. On ne revenait pas sur un tournant comme celui-là. Même quand il commençait devant un panier rempli de bazar improbable.

    C'était face au panier qu'il avait réalisé qu'il n'avait plus de baguette – plus de baguettes. Celle qu'il avait glissée dans sa poche avait disparue. Les autres aussi. Toutes les autres. La découverte ne l'avait pas ravi. D'abord parce qu'il était du coup sans défense, et ensuite parce que cela voulait dire qu'il ne pourrait pas voir ce qui se passait s'il essayait de maintenir loin du panier les objets qui y revenaient. Il n'aurait pas su dire ce qui l'irritait le plus.

    Il avait quand même fini par passer le portail, le Voile de Vérité, le géant de garde. Il avait gardé son sac quand l'elfe avait proposé de le prendre. Il avait écouté les explications sur la disparition de sa baguette (il savait d'abord, mais il n'était pas obligé de bien le prendre quand même), sur le fonctionnement du Domaine, sur sa nouvelle brigade (comment ça, il ne pouvait pas choisir ?).

    Quand la porte de l'atelier devant lequel on l'avait amené bascula, il s'engouffra dans les lieux, auréolé d'un mélange crépitant de mauvaise humeur et de volonté d'en découdre. Les lieux sentaient le bois, le vernis et cette touche d'autre chose qui faisait la distinction entre l'atelier d'un ébéniste et celui d'un fabricant de baguettes. Il plissa le nez.

    "Il est arrivé quoi à mes baguettes ?"

    Pluriel. Et s'il savait qu'il était censé en récupérer une autre, ça ne le renseignait pas sur ce qui allait arriver à sa première baguette et aux bouts de bois biscornus avec lesquels il avait combattu.

    Re: De tout bois
    Sam 25 Mai - 14:45
    Odysseus
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    Le Domaine se peuplait en douceur, chaque jour voyant l’arrivée de quelques nouveaux enrôlés que le protocole amenait sans cesse dans mon atelier. Pour passer le temps entre chaque rencontre, je bricolais une nouvelle baguette, cette fois de poirier dont le bois précieux avait des relents d’amende et de sucre. Doucement, je prenais la branche entre mes doigts, incisait au scalpel la pulpe fraiche pour la vider de sa vie, de son essence sans pour autant toucher à ses qualités magiques. C’était un procédé délicat, l’un des plus difficile dans l’art complexe de la fabrication de baguette. Toujours posé, je recueillais le liquide collant dans une petite fiole. Toujours tout utiliser pour que le sacrifice de la matière vivante ne soit pas vain. Je n’aimais pas la mort, j’aimais encore moins la destruction et détestais le gâchis. Une voix accusatrice résonna dans la pièce principale. Les jeunes et leur certitude que la vie leur était dûe, et, partant de là, tout le reste. Cette arrogance inconsciente était le reflet de leur force et leur vitalité. On ne pouvait pas plus la leur reprocher que j’arrivais à la supporter. Je ne me souvenais que trop de petites filles qui n’avaient pas même eu le temps d’atteindre cette maturité. J’attendis que la dernière goutte s’écoule dans le flacon, le rebouchais et me retournais. Il avait les cheveux verts. La stature et la beauté classique des sang-pur. Et pourtant je savais bien que ce genre de préjugé était stupide. J’en avais moi-même toutes les caractéristiques malgré mes origines plus que modeste.

    Paraissant encore plus grand dans la robe noire aux reflets prunes que je portais comme un uniforme, je posais mes yeux clairs et tristes sur cet enfant qui tentait de se faire passer pour un homme. Trois poils au menton ne font pas de toi un héros, mon garçon, pensais-je avec un peu de nostalgie. N’essaie pas de grandir trop vite, la vie se chargera bien assez tôt de ruiner tes illusions et de vampiriser cette belle énergie.

    « Je l’ignore. » C’était vrai. Elles n’apparaissaient pas dans mon atelier. Mais d’un autre côté, je n’avais pas cherché à savoir. Peut-être que la direction les gardait. Peut-être étaient-elles détruites, consumées ? Et puis seulement je me rendis compte du pluriel utilisé. Voilà qui était curieux. « Combien ? » La plupart des étudiants n’en avaient qu’une en arrivant. Certains paranoïaques ou collectionneurs en avaient deux. Ou trois. Pas plus. Et peu osaient le révéler ainsi dès les premiers instants
    .
    Re: De tout bois
    Sam 25 Mai - 16:51
    Ortie
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    L'homme qui se tourna vers lui ressemblait à l'une de ces peintures classiques d'incarnation de la mélancolie qui se serait évadée de son cadre pour errer parmi les vivants. Ce n'est qu'en s'approchant à pas agacés de félin mal luné que le jeune homme réalisa que l'inconnu était grand, plus encore que ne l'avait laissé présager la longueur de robes noires.

    Et sa réponse ne l'avançait à rien.

    L'Enrôlé plissa le nez, peu satisfait. Il voulait savoir. C'étaient ses baguettes. Et à la limite, le sort de celles qu'il avait utilisées faute de mieux l'importait moins, mais sa baguette détonnante, celle qui aurait mérité mieux que de ne pas voir le combat, méritait aussi mieux que l'oubli d'un "je ne sais pas".

    "Vous savez qui sait, alors ?"

    Il devait forcément y avoir quelqu'un. Les baguettes, même les plus caractérielles, décidaient rarement de leur plein gré de s'enfuir sans trace. Et la sienne lui aurait explosé à la figure avant d'envisager de fuir. C'était précisément la raison pour laquelle il l'appréciait.

    La question lui fit hausser les épaules d'un mouvement plus caractériel qu'autre chose, le sac posé sur une seule desdites épaules glissant dans le mouvement. Le jeune sorcier retint de justesse le "deux plus une" qui en aurait trop dit sur la valeur qu'il accordait à chacune, le substitua par quelque chose de plus neutre :

    "Trois. Mais si vous ne savez pas ce qu'il en advient, je doute que le nombre change grand chose."

    Malgré la frustration de sa question sans réponse et de la conscience d'être tout à fait désarmé, il prit sur lui, laissa son regard parcourir la pièce. Déjà parce qu'il ne servait à rien de tempêter sans résultats. Ensuite et surtout parce qu'il était en terrain inconnu, et que des émois hors de contrôle laisseraient son esprit sans protection - et il était assez vulnérable en l'état.
    Re: De tout bois
    Dim 26 Mai - 16:22
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    Déception. Désapprobation. Détermination. Le garçon était un do majeur. Il était là, il se posait, dur, vibrant. Il n’acceptait aucune nuance, aucun amoindrissement de sa tonalité royale. Il était. Il se dressait. Il exigeait. Et il s’attendait à ce que tous plient sous sa puissance. Tierces, quartes et quintes n’avaient aucune chance si le do était dans l’accord. L’on entendrait que lui. L’on avait été dressé à n’entendre que lui. Sauf que. Sauf que le classicisme était passé de mode. Qu’on avait découvert le Jazz puis les courants alternatifs. Sauf que la seconde avait surpassé les arrangements médiévaux. Sauf que je n’étais pas de ceux qui plient. Et devant son regard, j’abaissais doucement mes paupières, réprimant un soupir de lassitude.

    « Peut-être. Il est plus facile de trouver lorsque l’on sait ce que l’on cherche. Composition et fabricant ? »

    L’Atelier ne ressemblait pas à la boutique bien rangée d’Ollivanders et de ses congénères. Il n’y avait ici aucune pile de boites ressemblant à des casiers administratifs. Les baguettes les plus fragiles et solitaires se promenaient sur des étagères tandis que les moins abouties, les plus banales et les plus sociales s’empilaient dans des coins aléatoires. Je laissais chaque instrument choisir son endroit, persuadé que cela l’aiderait à choisir son sorcier. J’aurais pu cependant. Les faire monter sur une estrade, les mesurer, murmurer, faire mon important. Mais si la longueur des membres d’un sorcier était important pour trouver la bonne baguette, cette dernière savait parfaitement d’instinct si elle s’accorderait ou non. Je ne voulais pas vendre à tout prix. Je ne présentais pas mes meilleurs modèles en espérant qu’il convienne. Je laissais faire. Après tout, s’il s’agissait d’une rencontre entre deux magies, pourquoi forcer les choses ? Plusieurs baguettes pouvaient très bien être attirées par le même sorcier. Ceux-ci évoluaient dans la vie et pouvaient cesser de convenir. Et le travail à deux et l’habitude pouvaient souder comme diviser un artefact et son possesseur. Exactement comme dans un couple. Dans toute relation, il y avait une part de hasard. Et s’il était vrai que l’on pouvait forcer celui-ci en faisant se rencontrer deux personnes que l’on estimait compatible, tout, au fond, restait une histoire de chance. Un bout de chemin de vie.

    « Prend le temps qu’il te faut. N’hésite pas à fouiller. » Inutile de préciser à quoi je faisais référence. Je savais déjà que lorsqu’il aurait trouvé sa baguette sœur, il aurait une nouvelle respiration et que l’urgence à remettre la main sur les trois autres (mais pourquoi trois ? – j’essayais de me souvenir du Rêve de celui-là, en vain) s’amoindrirait.
    Re: De tout bois
    Dim 26 Mai - 16:58
    Ortie
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    Son vis-à-vis n'avait pas tort. C'était probablement le plus frustrant dans cette histoire. Ça, et le fait que se dévoiler face à un parfait inconnu ne rentrait pas dans les habitudes du jeune homme. Ruminant son revers, il prit le temps de peser le pour et le contre. Pour : c'était sa baguette. Ses baguettes. Contre : se dévoiler à un inconnu était pourri ; se dévoiler à un inconnu en terrain inconnu et désarmé était dangereux ; le faire en n'ayant en plus aucune idée de s'il obtiendrait un résultat ne servait à rien. Il plissa les lèvres alors que les secondes s'écoulaient en silence.

    "Sycomore et plume de phénix, 31 cm. Gregorovitch."

    Un bois qui brûlait et explosait spontanément quand il s'ennuyait, associé à la plume d'un oiseau de feu. Un mélange qu'il avait adoré, comme un avertissement à ne jamais se reposer sur ses lauriers. Une alliée qu'il n'avait pas pu emmener au combat. Les deux autres étaient moins importantes – utiles, appréciables, mais ce n'était pas pareil qu'une première baguette. Il n'avait pas eu avec elles l'alchimie qu'il avait avec l'autre, de toute façon.

    L'invitation à fouiller lui-même, plus encore que celle à prendre son temps, lui fit hausser un sourcil, désarçonné. Ça manquait de décorum. D'un autre côté, probablement que se préparer à une guerre laissait peu de marge au décorum. Et il avait permission de fouiller.

    "Ok."

    Le dos toujours droit de frustration, il déposa son sac un peu en vrac mais hors du passage et se mit en marche pour faire le tour de la pièce. Focalisé sur sa contrariété, il manqua tout à fait le message implicite de chercher une nouvelle baguette. Non. Il chercha une série de profils particuliers : sycomore et plume de phénix, 31 cm ; houx et crin de licorne, ni souple ni rigide, 26 cm ; ébène et crin de kelpy, inflexible, 33 cm. Des bois familiers, des formes familières (et grossières pour les deux dernières), des alliés connus en terrain inconnu. Après tout, l'autre avait dit qu'il ne savait pas ce qu'il advenait des baguettes, pas qu'elle ne finissait pas dans le vrac de l'atelier.
    Re: De tout bois
    Dim 26 Mai - 17:53
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    Sycomore. Je pouvais voir l'avidité de l'échantillon devant moi, c'était indéniable mais quant aux nouvelles expériences, il ne montrait pas beaucoup d'ouverture à ce qu'il pouvait arriver. Il était comme ces pommes de pin qui cachaient leurs pignons entre des écailles à peine ouvertes et couvertes d'une sève collante. La vitalité était là oui. Mais l'esprit curieux ? Le goût d'aventure ? Peut-être la baguette de mon collègue slave s'était-elle enflammée une fois de trop. Cela ne m'aurait pas surpris outre mesure. La plume de phénix était un joker. Un peu osé pour du Sycomore. Feu et feu s'entredévoraient parfois. Tout le monde n'était pas salamandre. Mais cela pouvait aussi former une recrudescence de force. Dans tous les cas, le résultat aurait été, au mieux, instable.

    « Je vois. »

    Je m’approchais à mon tour du centre de mon antre. Je ne pouvais pas savoir s’il cherchait une baguette ou la sienne en particulier. Je savais simplement que celle qu’il trouverait serait plus à lui que n’importe quelle autre. Là était mon talent particulier. Lier les âmes et les énergies. Les faire entrer en résonnance, que ce soient avec ma musique, dans les rêves ou au travers de mes artefacts. J’inspirais. J’avais choisi de consacrer mon art à la mort et à la violence. Il le fallait. Je fermais presque entièrement les yeux, ne laissant la lumière diffuse des lieux me parvenir qu’à travers mes cils et tendit le bras gauche. Sans un mot je me concentrais. Je pouvais voir dans mon esprit les centaines de fils qui s’étendaient entre moi et mes créations. Encore un peu. Je voulais donner du corps a cette toile, comme l’on saupoudre de poussière un rayon de lumière pour le rendre plus chaud, plus corporel. Il pouvait voir à présent, le jeune homme, les liens qui m’unissaient à chacune de mes baguettes. Doucement, je me présentais le mot dans ma tête. Le concept. Il me venait en grec, évidemment, mais je le prononçais dans un latin murmuré. Toutes les baguettes s’agitèrent un peu. Certaines volèrent jusque sur le bureau qui me servait également de comptoir. Grandes, petites, elles avaient presque toutes la même teinte et pourtant chacune était unique, décorée avec soin. Une demi-douzaine de bouts de sycomore sculptés. Je laissais tomber le sort. Les fils s’évaporèrent dans l’obscurité soudaine. Après le jour, la pénombre peut se laisser confondre avec les ténèbres.

    « Les baguettes de sycomore » fis-je simplement, en montrant ma sélection. Je ne pensais toujours pas que ce bois pouvait correspondre à ce que j’avais vu de la personnalité présente de mon interlocuteur mais je n’étais pas là pour juger des avis de mes collègues établis et entraînés. De toute façon, toutes ces armes étaient de moi. Je pouvais sentir ma signature dans chacune d’entre elles. Une chance que je n’ai jamais été répertorié comme fabricant officiel auprès des autorités magiques. L’une d’entre elle, d’ailleurs, avait une plume d’Augrey, sorte de phénix de tristesse et de pluie.
    Re: De tout bois
    Dim 26 Mai - 18:25
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    Le jeune homme fit le tour de la pièce une fois. Puis deux. Le pli déterminé de son front se lissa un rien alors qu'il reconnaissait, à défaut de ce qu'il cherchait, la finesse du travail et la variété des œuvres, unies par le fil rouge que donne et trahit la personnalité d'un baguettier – par une touche personnelle indéfinissable mais présente. Il s'arrêta après le deuxième tour de pièce. Même dans le bazar entassé, il aurait dû reconnaître les formes qu'il cherchait, au moins celles qu'il avait façonnées. Il n'était pas assez aveuglé par l'orgueil pour penser que ses créations brutes n'aurait pas semblé peu à leur place ici, ne seraient pas ressorties comme ces prétentions de tableaux contemporain au milieu de chefs-d'oeuvres classiques.

    Il se tendit quand le sort fit voler les baguettes, ses doigts cherchant par réflexe celle qui n'était plus à ses côtés. Il serra les dents assez fort pour s'étonner que l'inconnu ne les entende pas grincer de là où il se tenait, déverrouilla sa mâchoire en entendant l'explication succincte, suggérée plus que formulée.

    "Merci."

    À défaut d'irradier de bonne humeur, le mot eut le mérite d'exister. D'un pas moins vif d'irritation, le brun se rapprocha. Quelques pas lui suffirent à savoir : sa première baguette n'était pas là-dedans. Il l'aurait reconnue – et certainement que son vis-à-vis aurait reconnu aussi une baguette inconnue, dût-il admettre à contre-coeur. L'enrôlé s'avança quand même encore, à mesure que la compréhension et refus se chicanaient en lui. Il effleura les bois ouvragés du bout des phalanges, laissant l'acceptation remonter à la surface. On lui avait après tout promis une baguette.

    "Non."

    La sienne n'était pas là. Ni l'ancienne ni la nouvelle. Il n'aurait pas pu laisser sa baguette de sycomore pour reprendre un remplacement presque identique.

    Elle n'est pas là. Et si je dois trouver une nouvelle baguette, autant ne pas partir sur un faux-semblant de celle que j'avais.

    Après tout, le sycomore avait été la baguette de ses onze ans, celle de l'enfant sang-pur, avant l'adolescence et les rebellions. Elle méritait toujours qu'il la trouve, mais il n'aurait de toute façon pas pu l'utiliser pour sa guerre. S'éloignant de la sélection, il parcourut du regard la pièce.

    "J'aimais bien le phénix. Mais je ne sais pas si c'est par habitude ou par essence."

    Ni si le phénix l'aimerait encore. Parce qu'il fallait bien commencer par quelque part, il se rapprocha d'une étagère pour attraper la baguette située tout en haut, examina consciencieusement le bois sombre avant de la tester d'un mouvement de poignet – et de la reposer. Trop souple.
    Re: De tout bois
    Lun 27 Mai - 14:38
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    Je secouais la tête avec douceur, non par réprobation mais parce que j’étais d’accord avec le début d’analyse de l’adolescent. La plume de phénix était un joker, peut-être utile lorsqu’il avait onze ans et que son caractère ne s’était pas encore affirmé – bien qu’il me soit difficile de penser qu’une telle volonté ne se soit réveillée qu’avec les hormones, généralement, dès l’enfance, une ébauche de personnalité apparaissait, surtout pour donner un adulte au tempérament aussi fort qu’il puisse arriver désarmé dans un milieu inconnu et tempêter et exiger, défiant presque son interlocuteur de lui répondre.

    « Cheveux de Vélane… » elles étaient connues pour avoir mauvais caractère « Plume d’oiseau-tonnerre, évidemment. » je réfléchissais à voix haute. « Eruptif, tout aussi clairement, Basilik, Nundu. Si je faisais de l’hippogriffe cela aussi pourrait être une possibilité. Mais rien de tout cela avec du Sycomore, c’est certain. » L’on voulait une baguette stable, au moins le temps nécessaire pour lancer des sorts. Le feu avec le feu, une fois encore, n’est pas pas l’idée du siècle. Cependant, je ne voulais pas d’un bois terne pour l’homme en vert. Il méritait mieux. Il avait remercié et montré une certaine politesse ainsi qu’une capacité, malgré tout, à reconnaître les choses. Une forme de sagesse. « Peut-être du Frêne. Vous le mériteriez. Acacia ou Cornouiller… et Aubépine ? Pas d’If, ni de Chêne. »

    Le nouveau venu reposa la baguette qu’il avait prise. Cornouiller et Nundu. Comme quoi, je n’étais pas très loin dans mes estimations. Cerner rapidement l’esprit d’un sorcier n’était pas un exercice facile et c’était pour cela que je préférais de loin laisser la baguette juger à ma place. Elles avaient une profondeur que je ne pouvais qu’effleurer. Je suivis le mouvement, ma main effleurant une baguette qui s’y logea d’elle-même. Poirier et Jackalope. Une certaine chaleur m’emplit. Je ne la donnerais pas. Celle-ci m’avait trouvée. Je la rangeais tranquillement dans ma manche, à côté de celle d’Orme. Elle aurait un destin spécial. D’un nouveau geste, je rangeais les artefacts de Sycomores à leurs places respectives et tendit au jeune homme un simple bâton de Frêne et licorne. Elle était de taille moyenne, plutôt rigide. « Ce n’est pas la vôtre mais si vous le voulez bien, mettez-vous au milieu de la pièce, comme l’homme de Da Vinci, fermez les yeux, entrez en vous-même et dites « Nerundatme ». Surtout ne pensez à rien d’autre qu’a la sensation de l’air dans vos paumes. » S’il le faisait correctement, malgré l’instrument mal accordé (mais ce bâton était loyal envers le Domaine avant tout au point de s’adapter à tous les tempéraments des élus du Directeur) plusieurs propositions devraient être attiré jusqu’à lui. Curieux de voir ce qui allait sortir de cette expérience, j’oubliais de lui préciser qu’il allait ensuite devoir les diriger s’il ne voulait pas se les prendre directement dans le visage. Bah. Il apprendrait.
    Re: De tout bois
    Jeu 30 Mai - 11:55
    Ortie
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    La première proposition de cœur fit plisser le nez du brun à l'implication de mauvais caractère. Il l'avait probablement un peu mérité, cependant, aussi n'en fit-il pas la remarque,  suivant le déroulé des pensées et propositions du maître des baguettes. Les bois lui plaisaient plus, bien qu'il ne les connaisse pas tous. Son expérience en matière de création d'artefacts avait été un mélange d'opportunisme et de nécessité, plus qu'un choix raisonné et aussi documenté qu'il l'aurait souhaité.

    Il saisit la baguette qu'on lui tendait sans se poser de question – ou pas avant que l'autre ne lui affirme que ce n'était pas sa baguette. Quel intérêt à la lui présenter, alors ? Il fit rouler entre ses doigts le bois aux formes sobres sans ressentir d'étincelle particulière, écoutant dans le même temps les consignes. Qu'est-ce que c'était que ça encore ? Il considéra tour à tour le centre de la pièce où il était censé se poster, puis le bazar de baguettes dans lequel chercher la sienne. Mais la perspective que ceci soit un piège s'éloignait doucement, avec le temps : les suiveurs du Mage Noir ne se seraient pas compliqué la vie à ce point pour un piège, probablement. Pas pour lui, qui n'était rien de plus qu'une mauvaise herbe dans le jardin sinon parfait de sa lignée.

    "Ok."

    Quelques foulées l'amenèrent au centre de la pièce, où il plissa les lèvres. Il n'avait pas besoin de fermer les yeux pour entrer en lui-même. L'occlumancie s'en était assuré et la nécessité de regarder droit dans les yeux d'autrui en se barricadant mentalement avait fait cela pour lui. Grognant intérieurement, il abaissa quand même les paupières, sens aux aguets des fois que, étendit les bras. Il entra dans la forteresse de son esprit, dans la pièce infinie de boîtes à pensées et secrets, ouvrit les souvenirs de brise courant entre ses doigts et sur ses mains.

    "Nerundatme."

    Il donne au mot le goût de la vitesse au Quidditch, la sensation des vents tourbillonnants de magie des escarmouches, la brise après une course sur les toits. Le sifflement l'avertit – le son d'objets projetés ou attirés, fendant l'air. Il rouvrit les yeux alors que son poignet esquissait par réflexe un sortilège bref et sec, le mot formulé comme un juron presque plus que comme un sort, bondit sur le côté. Un projectile passa dans sa crinière brune, quelques autres bloquées en l'air. Non. Pas des projectiles. Une poignée de baguettes.

    Il adressa un regard peu amène baguettier qui avait pensé à lui dire d'évoquer la sensation du vent dans ses paumes (paye ton conseil ultra spécifique) mais pas de se préparer à esquiver une attaque de bouts de bois, puis les redirigea vers un bout de table à peu près dégagé.

    "C'était un test, ça ?" s'informa-t-il, acide, en reposant l'arme de frêne responsable de la convergence.

    Il n'attendit pas la réponse pour trier les artefacts venus à lui, les étalant en éventail sous ses yeux pour chercher ce qu'ils pouvaient bien avoir de commun. Un bois clair et un autre très sombre attirèrent son œil et ses doigts hésitèrent au-dessus des deux baguettes, suspendus.
    Re: De tout bois
    Ven 31 Mai - 15:57
    Odysseus
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    Un test ? Oui d’une certaine façon. Non d’une autre. Certes, le sort avait réagi fortement à l’invocation du jeune homme. Il devait avoir mal compris les instructions. Mis trop de force dans l’air dans les paumes, à moins que la baguette n’ait fait du zèle. Une fois encore, le frêne était un bois qui lui correspondait et la Licorne catalysait les intentions pures. Je ne m’en formalisais pas. Il semblait de ceux qui prennent la vie pour une insulte personnelle. J’avais vécu cette phase, avant. Après la mort de ma sœur, quelque part entre la négociation et la déprime il y avait eu cette seconde de colère. Et puis plus rien. Chez moi, le feu s’était élevé et éteint d’un coup, noyé par trop d’air, je suppose. Chez lui, il couvait, brûlait, grondait. Je regardais les deux baguettes devant lesquelles il semblait hésiter.

    « Tremble et oiseau tonnerre pour la claire, acacia et éruptif pour la seconde. La première vous emmènera loin, l’autre vous emmènera vite. » Les ignorées, immobiles, semblaient en effet moins entrer en résonnance. Je réfléchissais au jeune homme. Sa réaction, sa façon de faire montraient un talent certain en artefacts. Il avait une sensibilité peu commune. J’espérais qu’il prendrait la première. Qu’il ferait le choix de la raison. Je craignais qu’il l’ignore et continue sur sa route d’auto-destruction comme si c’était pour lui la seule chance de rédemption. Après, ce n’étaient pas vraiment mes affaires. Le Domaine préparait à la guerre. Beaucoup étaient voués à tomber, malgré tout. Lui, un autre, la mort ne discriminait pas. J’inspirais.

    « Tout le processus de liaison d’un sorcier à sa baguette est un test. Celle-ci doit avoir accès à votre âme, pour savoir avec qui elle peut ou non s’accorder. Vous devriez relâcher votre méfiance et vous laisser emporter par les artefacts. Elles ne le font pas pour vous juger mais pour vous jauger. » Je haussais les épaules et attirait à moi le gros grimoire qui me servait à consigner qui avait pris quoi et me permettait de garder des traces d’un peu tout le monde. Et là, je me rappelais que j’avais oublié de dire au garçon de se nommer. J’attrapais alors la liste des pseudonymes disponibles et la posait, à la main, non loin. « Il vous faudra aussi prendre un nom parmi nous. Vous avez le choix parmi ces propositions. » Il y en avait plusieurs pages. Sûrement, il trouverait son bonheur.
    Re: De tout bois
    Mar 4 Juin - 19:44
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    Aller vite ou aller loin. Et s'il voulait les deux ? S'il voulait être la foudre, parcourant des dizaines de kilomètres pour frapper à la vitesse de l'éclair ? Il écouta distraitement les questions d'ouvrir son âme, de laisser la baguette jauger, se tourna vers la liste des noms – parce qu'évidemment qu'il faudrait en changer. Nouvelle vie, nouvelle baguette, nouveau nom. Il ne manquait que la nouvelle coupe de cheveux à la liste, ironisa-t-il intérieurement. Mais il se pencha tout de même sur les feuillets, en commençant par la fin parce qu'il pouvait, lisant en vrac selon ce qui attirait son œil.

    Il tomba dessus presque par hasard. Un nom de plante – une mauvaise herbe dans le jardin parfait de sa lignée. Une poignée de syllabes plus faciles à porter que les grands noms de félins et de constellations. Il pouvait se contenter d'être ça – une saleté qui pique quand on la déracine et qui repousse.

    "Ortie."

    Ce choix fait, il se retourna vers les baguettes, sourcils plissés. Vite ou loin. Le fait qu'il n'ait pas choisi immédiatement était probablement une réponse en soit. Et il serait toujours temps d'apprendre à aller vite sur le chemin vers le loin. Il referma les doigts sur la baguette claire. Tremble. Quel nom de bois absurde, vraiment, pour un combattant. Mais il n'aurait pas su se souvenir des caractéristiques de ce bois argenté, sur le moment, alors il fit confiance aux conseils de l'inconnu et au sort qui avait amené à lui la baguette. Durant le bref instant où il trouva sa prise sur l'arme et l'éleva, il renonça à lisser ses émois, et tant pis s'ils filtreraient par toutes les portes de son esprit.

    L'odeur d'ozone avant l'orage et de terre après la pluie s'enroula autour de lui alors que, d'un mouvement de poignet, la baguette lui répondait d'un crépitement d'éclair comme un feu d'artifice miniature. Le son roula sous les voûtes sans foudre ni feu pour menacer l'atelier. Pour la première fois depuis son arrivée, quelque chose se dénoua dans les épaules du brun. Le coin de ses lèvres se souleva en une esquisse de sourire.

    "On dirait que j'irais loin d'abord."

    D'abord. Parce qu'il n'avait pas renoncé quand même à finir par aller vite aussi.
    Re: De tout bois
    Mer 5 Juin - 11:28
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    *D’abord. C’était comme un défi, comme si je lui avais dit qu’il n’irait jamais loin. A moins qu’il ne s’agisse des voix internes dues à sa famille. Je n’en savais rien et cela n’était pas vraiment important. Ce que je notais surtout dans l’odeur d’ozone et de pétrichor, c’était que la baguette de tremble avait trouvé preneur. Je n’aurais pas parié dessus, avec son cœur de tempête, elle avait été créée pour s’accorder à un sorcier très spécifique, le genre qui avait des idéaux à la place d’ambition et le courage et la force pour aller au-delà des notions de bien et de mal dans le seul but d’arriver à ses fins. Elle pouvait faire des choses grandes et terrible, à partir d’un potentiel brut qu’elle avait visiblement décerné chez cet adolescent décharné à la chevelure verte et à la langue piquante comme le pseudonyme qu’il avait choisi.

    Une autre surprise, par ailleurs. Je n’aurais pas parié une minute de travail sur l’adoption d’un tel sobriquet. Les gens ne voyaient en cette plante que ses propriétés urticantes et nuisible, parfois, pour les plus ouverts, gustatives. Ce n’était même pas une plante à baguette et sa magie était très peu utilisée. Moldue, banale, indésirable. Et pourtant, il y avait de l’intelligence dans ces fils urticants qui avaient répliqué un composé chimique de l’agresseur pour l’obliger à s’auto-mutiler. Il y avait une force indéniable, des racines profondes qui courraient loin sous la terre pour ressurgir au-delà de la menace et survivre encore, survivre toujours. De l’Ortie, du Tremble et de l’Oiseau Tonnerre. Il était heureux que le garçon soit de notre côté.

    « L’acacia vous aurait donné une grande force brute et aurait reconnu votre talent mais le tremble, lui, voit votre potentiel. Ne vous y trompez pas, ce n’est pas parce qu’elle est moins rapide que l’autre qu’il faut vous brider. Les deux sont des armes d’instinct et celle-ci vous servira tant que vous gardez foi en vos idéaux et ne transigez pas pour des raisons de sécurité. Elle n’a que faire de l’honneur et de la bienséance. Attaquez le premier, saisissez les opportunités, restez fidèle à vous-même et elle vous sera docile. Attention cependant, si vous décidez de rentrer dans le rang, il vous faudra probablement changer. Elle est un peu rigide alors je vous conseille de vous entraîner à la faire obéir. Sa longueur cependant ne devrait pas être un problème. L’oiseau-tonnerre est un bon cœur pour elle et pour vous. Méritez-là. »

    Il était extrêmement rare que j’explique autant les mécanismes derrière mes baguettes, que j’ose m’exprimer, donner un jugement pour autrui. Ortie l’avait mérité par sa loyauté envers ses précédents instruments. Je savais que mon œuvre serait appréciée et cela me donnait envie d’en révéler les secrets. Je hochais la tête simplement et notais tranquillement les choix du jour dans le grimoire. Le nom d’Ortie se barra de lui-même sur les listes.
    Re: De tout bois
    Mer 12 Juin - 18:58
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    Se brider. Il ne risque pas de se brider. Pas lui, héritier jamais dompté d'une lignée qui n'est, à la toute fin, pas parvenu à l'enchaîner. Pas lui, rebelle d'une cause qui n'est sienne que par esprit de contraction et par chance, par un grain de sable du destin lancé dans les rouages de la société qui l'a créé et qu'il espère renverser.

    Mais il écoute quand même les conseils et les révélations, son entière attention dirigée du coin de l'oeil vers ce créateur qui soudain lui livre mots et secrets.

    De l'instinct, des idéaux au mépris du risque, une vivacité à attaquer y compris l'honneur et la bienséance. Le portrait de bois lui ressemble comme un jumeau de veines d'argent et de cœur tonnant. Un bref éclair de lucidité ne laisse toutefois aucun doute à l'enrôlé : des deux, il est le double maléfique. Celui qui doit faire ses preuves, gagner sa place, trouver sa voie. Se montrer digne. L'immensité de la tâche le submerge brièvement parce qu'elle exige de devenir plus qu'il n'est pour changer la face du monde. Puis l'esprit de contradiction reprend le dessus et il étouffe le doute.

    "Je ferai de mon mieux."

    Il ne peut pas promettre de réussir. Ce n'est pas ainsi que les promesses marchent : on ne promet que ce que l'on peut faire à coup sûr, et la réussite comporte toujours ses aléas. Entre ses doigts, la baguette danse brièvement alors qu'il se familiarise avec le rien de rigidité qui résiste, la forme sobre.

    "Merci."

    C'est le deuxième de la journée – d'une journée à marquer d'une pierre blanche, de toute évidence. D'un geste pas encore tout à fait assez fluide, le brun empoche la baguette, jette un coup d'oeil à son sac. L'envie de rester parler baguettes se dispute à l'envie d'explorer.

    "On vous revoit, après ça ?"
    Re: De tout bois
    Ven 14 Juin - 20:07
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    De son mieux c’est plus qu’on ne peut en demander à quiconque. La baguette saura lui faire tenir sa promesse ou l’oubliera aussitôt, je n’ai aucun doute à ce sujet. Ce n’est pas à moi qu’il doit prouver sa valeur. Je ne suis pas de ceux qui jugent, je préfère attendre et voir. Le bout de bois qu’il tient dans la main, avec ce que j’interprète comme étant un respect nouveau, se chargera de tout cela. Je hoche la tête. De rien. J’aime savoir que mes créations tombent entre les mains de jeunes fidèles, prêts à affronter des inconnus pour récupérer ce qui est à eux. Et j’ai toujours une dette envers le Domaine et le Projet. Une dette que le reste de ma seconde vie ne suffira pas à remplir. Après-tout, ils m’ont donné ma flûte, une seconde chance et un but, aussi simple soit-il.

    « Je suis instructeur d’artefacts et d’enchantements. Brigade Snidget. » Il est Selkie, c’est inscrit dans mon grimoire où tout se note petit à petit. Le tirage au sort l’a confié à Boudica. J’espère qu’elle aura la patience de contenir cet orage. Je le pense. Elle est moins explosive qu’on ne le croit. Je jette un œil à la ligne avec les informations. Infanterie. Dommage. Je ne sais pas où je l’aurais mieux vu, mais j’ai tout de même ce sentiment de talent gâché. Bah. Ce n’est pas mon problème. Je sais déjà que, quoi qu’il arrive, la baguette le servira bien. « Je suis souvent dans cet atelier, du côté des forges ou bien à la recherche d’ingrédients. » Voilà. Tout est dit je pense. Sauf peut-être le plus important ?

    « Odysseus. » Je lui tends la main, vide, pour une simple poignée qui scellerait cette rencontre curieuse. « Bienvenue au Domaine, Ortie. » Doucement, je me redresse, attendant qu’il sorte et me préparant à accueillir la prochaine personne qui arriverait. Entre chaque, je dois faire le vide dans mon esprit, oublier ce qu’il s’est passé avant, redevenir une page vierge de mon grimoire.
    Re: De tout bois
    Dim 7 Juil - 8:49
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    Instructeur d'une matière qui ne le concernera probablement que rapidement, dans une brigade qui n'est pas la sienne. Mais ce n'est pas un adieu, du moins, et il sera toujours temps plus tard, quand l'orage qui gronde entre ses côtes se sera apaisé un rien, de revenir, peut-être, discuter de ce qui le pouvoir et l'essence d'une baguette. D'améliorer les siennes, si le Domaine lui laisse ce temps. Après tout, pour lui qui détruit sans difficulté, les bouts de bois tordus et furieux infusés de pouvoir qu'il a façonnés sont bien le seul héritage qu'il ait pu créer.

    Alors Ortie hoche la tête, d'un mouvement bref et sec, retenant les informations. Il reviendra - peut-être. Probablement. Quand l'appel de sa baguette (son ex baguette corrige le poids de la nouvelle dans sa paume) se sera assez estompé pour laisser résonner l'appel de toutes les autres. En attendant, il serre la main qu'on lui tend avec l'énergie de ceux à qui l'on a trop répété qu'une première poignée de main est importante. Sous sa peau, les traces d'échardes enlevées à l'arrache rôdent encore.

    "Enchanté."

    Le mot unique aurait été un mensonge quand il est rentré dans l'atelier comme une tornade contenu dans une peau humaine. Il l'est un peu moins, désormais, il sonne un peu plus vrai.
    Estimant avec cela avoir rempli son quota de politesse pour la journée, l'enrôlé ramasse son sac, le juche sur une épaule et, sans un regard en arrière, prend la direction de l'étape suivante, quelle qu'elle soit. Entre ses doigts, la baguette blanche comme des crocs dévoilés danse quand il la fait tournoyer.
    Re: De tout bois
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