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Le lendemain du bal, la belle redevient souillon
Mar 21 Juil - 15:13
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Vendredi 20 septembre 2019 - 7h

La veille, une fois le bal officiellement terminé, Écume était restée un moment immobile, collée contre le mur de la salle de réception, tentant de se fondre en lui, le regard perdu. Elle avait laissé les résidents s'activer devant elle avant de disparaître réellement, glissant vers le parc à pas félins afin d'errer un peu et faire le point sur cette soirée mais également sur elle-même, sur sa décision de venir, sa place ici. Elle avait marché longuement en définitive mais n'était pas parvenue à calmer ses pensées pour autant. Seule, elle avait rejoint son lit quand le froid s'était immiscé trop profondément dans ses tissus pour qu'elle parvienne à retenir ses muscles de trembler. Toute la nuit durant, ses paupières avaient cherché à se rejoindre pour une longue étreinte revigorante mais Écume s'était évertué à réduire leurs retrouvailles à de brèves accolades. Elle n'était pas tranquille. Pas sereine. Elle n'était pas sûre qu'on ne viendrait pas la trouver assoupie et l'éventrer pour haute trahison ou pour la mettre à la porte pour incompétence. Elle n'arrivait pas à chasser de ses pensées l'idée que, par sa faute, à la moindre traîtrise d'un résident, ses petites protégées dont elle ne souhaitait que la survie pourraient trouver la mort.

Aux premières lueurs du matin, avant même que l'astre du jour ne pointe à l'horizon, elle avait attrapé des vêtement propres, un châle et s'était faufilée hors du dortoir. Elle avait pris une douche bien froide, pour chasser fatigue et idée noire, qu'elle avait dû compléter d'un lassata evanesca pour venir à bout de ses cernes. Lavée, séchée, elle s'était nitidantée, habillée, maquillée avant de sortir, châle sur les épaules.

Elle était alors retournée dans les bois, sans même y réfléchir. Comme si la température de la veille l'avait contrainte à y laisser des réponses qu'elle venait récupérer. Mais où avait-elle bien pu les égarer ? Elle erra ainsi, un peu déboussolée, embrumée même. La fraîcheur du matin et l'air extérieur lui faisait du bien, agissant comme un baume apaisant sur son humeur, mais l'absence totale de sommeil n'était pas sans effet. Écume se sentait ralentie, affaiblie et bien trop vidée de toute énergie pour s'en inquiéter. Elle cueillit une pomme et se s'assit au pied d'un chêne pour la déguster quand elle fût dérobée par Morphée le téméraire avant même qu'elle ne puisse y croquer. Elle reposait là, assoupie, la main ouverte sur une pomme fuyante au bout de son bras étendu, son châle ayant glissé de son buste, tiré quand son pied s'était étendu, l'autre jambe encore repliée contre elle, la tête tombante en direction de son repas manqué.

Cela devait bien faire deux heures qu'elle avait cédé à la divinité des rêves quand un craquement de branche la tira de sa transe en sursaut. Par réflexe, elle porta la main à sa ceinture. Non pas contre sa baguette, ce qui aurait paru normal pour un sorcier, mais à sa dague. De l'autre main, elle tira lentement son châle pour le replier afin de ne pas donner une impression de vulnérabilité et elle amorça de se relever, observant autour d'elle si un danger rôdait, le dos contre le tronc qui avait hébergé ses songes. Oui, quelques heures lui avaient suffit à retrouver sa vigueur perdue et elle était de nouveau alerte. Du moins, autant que faire se peu.
Re: Le lendemain du bal, la belle redevient souillon
Ven 24 Juil - 20:11
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Le lendemain du bal, Asphodèle réfléchissait aussi à tout ce dont il venait d’être témoin. Déjà parce qu’il avait mis sa plus belle robe de sorcier et que personne n’avait pu l’admirer, ce qui l’agaçait un peu, mais aussi et surtout parce qu’il n’avait pas bien compris ce qu’il s’était passé. Il venait d’arriver juste la veille et venait de se prendre un flot d’informations qu’il était tout simplement incapable de traiter.

Il était passé par à peu près tous les états d’esprit durant le bal : stupéfaction, horreur, terreur et incompréhension. Que s’était-il donc passé ? Pourquoi s’étaient-ils tous jetés sur cet instructeur ? Et puis… quand on voyait la tronche du Directeur, comment pouvait-on le croire ? Il avait été vulgaire et les avait tous jugés avant de disparaître sans même les aider.

Est-ce que le Domaine n’était pas à la hauteur ?

Est-ce que la petite voix qui l’avait interpellée s’était trompée ?

Il s’était réveillé tôt ce matin-là. Il n’avait pas très bien dormi à vrai dire et tout son corps frémissait entre ses draps. Il n’en pouvait plus de rester ici, alors, il se leva. À vrai dire, il ne s’attendait pas à tomber sur grand monde à cette heure-là. Il se lava le visage, se brossa grossièrement les cheveux et enfila sa plus chaude robe de sorcier et une grosse écharpe.

Une fois dehors, ce furent ses pas qui le guidèrent. Il avança vers la nature sans vraiment s’en rendre compte. La forêt lui rappelait celle qui bordait sa maison, en Russie. Il se souvenait qu’à chaque fois qu’il était pensif, il s’enfonçait dedans, écoutait les bruits de la nature jusqu’à se vider la tête et à prendre du recul sur ses ennuis. Il inspira un bon coup l’odeur de la mousse, écouta le chant encore ensommeillé des oiseaux et marcha sur le tapis coloré des feuilles mortes. Un peu de solitude ne lui faisait pas mal pour le coup ! Il pensait même trouver une petite clairière pour danser lorsqu’il vit une jeune femme endormie.

Oups ! Il ne voulait pas passer pour une sorte de pervers qui mattait les filles dormir ! Il se recula, souhaitant rebrousser chemin, mais son pied écrasa une branche sèche qui craqua dans un grand bruit. Et là, il la vit se redresser d’un coup et… sortir un couteau ??? Mais c’était qui cette nana ? Qui faisait ça ? Il savait qu’ils étaient dans un domaine où ils étaient censés apprendre à combattre les forces du mal, mais ses réactions n’étaient pas un peu disproportionnées ?

Il aurait l’air encore plus suspect s’il ne se montrait pas, alors, il s’avança, les mains en l’air et lâcha :

- Ce n’est que moi. Désolé. Je pensais être seul.

Il la détailla alors, l’air un peu interrogateur. Qu’est-ce qu’elle fichait à dormir ici ? Elle s’était perdue ? C’était franchement pas un lieu pour s’endormir… Surtout quand on était si méfiante…

- Je suis Asphodèle. En intelligence chez Zouwu. Je viens d’arriver ici et je cherchais à découvrir un peu le Domaine.

Il avait l’impression de devoir se justifier auprès d’elle. D’autant plus qu’elle le rendait nerveux et qu’il n’arrivait pas à la fixer dans les yeux. Son regard glissait sans arrêt, essayant de s’y coller sans succès.

- …Et toi ?
Re: Le lendemain du bal, la belle redevient souillon
Dim 26 Juil - 23:46
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La jeune femme n'avait même pas eu le temps de se relever entièrement que quelqu'un apparu dans son champ de vision. Un homme. Il se présentait les mains en l'air, semblant vouloir se déculpabiliser de quelque chose dont personne ne l'avait encore accusée. Quoi de plus suspect ? Et cependant, il semblait ridiculement inoffensif emmitouflé jusqu'au cou dans des habits de laine et tout juste coiffé. Pourtant, malgré son air négligé et la couardise de son regard terrifié, l'homme dégageait une aura magnétique. De celle qui vous attire, vous donne envie de lui sourire, de lui caresser les cheveux, le torse... le reste, qui fait vrombir les papillons dans votre estomac et disparaître tout considération pour vous même au profit de son bonheur à lui, qui fait surgir l'obsession de chasser toute panique de ces iris topaze pour y cultiver les sillons que creuse l'excès de sourires. S'il était affecté à l'Intelligence, ce n'était pas pour rien.

Écume détestait ce genre d'homme, tellement beau qu'il n'avait même pas besoin d'en jouer pour obtenir de leur victimes qu'elles se prosternent. Quand le prédateur n'avait aucun effort à fournir pour que les proies s'allongent docilement dans leur gueule, quel légitimité leur restait-il à se faire appeler chasseur ? Elle détailla le prétendu ingénu de haut en bas - il ne s'était pas gêné pour en faire de même -, ses doigts restant au contact du pommeau, prête à le dégainer en cas d'entourloupe et acheva de se relever, détachant son dos de l'écorce, son châle pendant à son poing gauche.

Il disait être nouveau, le pauvre ne savait pas dans quoi il venait de mettre les pieds. Et, comme il s'était présenté, elle s'obligea à lui rendre la politesse, rivant son regard d'ébène dans celui de son interlocuteur, se parant d'un masque neutre pour le moment. Aucun trait agressif, mais aucune amabilité non plus.

"Écume." Elle ne lui tendit pas la main, préférant garder sa dague à portée. "En intelligence aussi, chez les Selkie."

Elle aurait pu lui raconter en détail ce qui passaient ici pour des exercices, la soirée de la veille qui avait été annoncée comme un bal, avec tenue de gala obligatoire et buffet foisonnant. Elle aurait pu lui conter comment cette fête avait viré au drame avec l'arrivée fracassante du Principal portant un cadavre comme on brandit un trophée puis semant le doute de la trahison avant d’inonder la foule de critiques sur leur compétences les conséquences de leur inaptitude s'ils devaient être envoyés en mission. Elle l'aurait fait si elle avait aimé s'écouter parler, ce qui n'était pas le cas. L'homme aurait tout le loisir de se faire sa propre opinion sur cette nouvelle demeure.

"Bienvenue", ajouta-t-elle sans plus d'émotion dans la voix. Difficile de savoir si elle pensait réellement ces mots hospitaliers ni, dans le cas contraire, si c'était de l'enrôlé ou du Domaine qu'elle remettait en cause. Peut-être des deux.
Re: Le lendemain du bal, la belle redevient souillon
Mar 28 Juil - 19:33
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- Merci.

Elle n’avait pas l’air commode, Écume, se dit-il en sentant la nervosité le gagner. Elle n’avait même pas cherché à engager la conversation et elle avait toujours l’air sur ses gardes. Maintenant qu’il avait dû engager la conversation, il se sentait un peu bête devant elle et son regard balaya le sol à la recherche d’un sujet de discussion. Devait-il lui poser des questions sur elle ? Non, il risquait plutôt de se prendre un gros vent. Devait-il passer son chemin ? Il aurait sans doute l’air ridicule s’il partait maintenant, non ? Et puis, il fallait bien qu’il apprenne à connaître les gens du Domaine. Il se sentait un peu perdu. Un peu isolé aussi. Il retint un soupir en regardant de biais, observant le bois, les arbres, la souche sur laquelle elle s’était endormie… enfin à peu près tout sauf Écume.

- Et du coup… Tu es arrivée depuis longtemps ici ?

C’était peut-être une bonne manière de commencer une conversation polie, non ? Et puis si elle le rembarrait, il pourrait toujours partir la queue entre les jambes. Oh, pourvu qu’elle ne le rembarre pas ! Il se sentait déjà assez stupide et assez seul ici.

- Tu… Tu as vu ce qu’il s’est passé hier au Bal ?

Bien sûr qu’elle l’avait vu. Elle devait être allée au Bal. Mais il avait besoin d’en parler et il fronça légèrement les sourcils, l’air soucieux et inquiet à la fois.

- Il… se comporte souvent comme ça, le Directeur ? Tu l’avais déjà rencontré avant ? Tu penses que… qu’il voulait quoi en faisant ça ? Je ne suis pas sûr d’avoir compris la nature exacte de son test.

Ah, il allait certainement passer pour un idiot complet s’il ne s’expliquait pas !

- Je veux dire… Quel est l’intérêt de nous diviser alors qu’on est censés combattre les forces du mal ensemble ? Veux-tu sous-entendre qu’il y aurait des personnes mal intentionnées parmi nous ?

Et dans ce cas, quel serait l’intérêt même de ce Domaine s’il n’était pas capable de sélectionner des personnes de confiance ? L’inquiétude le gagna. Il ferma et ouvrit à plusieurs reprises ses mains avant de croiser les bras avec embarras, comme s’il ne savait plus quoi faire de son corps. Le fait que chacun de ses gestes soit empreint d’une certaine grâce rendait le tout assez paradoxal.

Son regard remonta timidement se coller dans celui d’Écume et il se demanda soudainement si aborder des choses aussi graves dans une première conversation était vraiment la meilleure des techniques pour apprendre à connaître quelqu’un… Mais il n’y pouvait rien, il ne pouvait pas faire comme si de rien n’était alors qu’une tragédie avait eu lieu la veille. Il se demanda si c’était pour cela que la jeune femme était sur ses gardes. Peut-être qu’elle aussi, elle avait eu peur. Peut-être qu’elle ne comprenait rien à la situation et qu’elle était levée, elle aussi, parce qu’elle avait la tête trop remplie de questions pour pouvoir dormir dans son dortoir…
Re: Le lendemain du bal, la belle redevient souillon
Ven 31 Juil - 23:56
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Le regard d'Écume, lui, est résolument dirigé vers Asphodèle, à défaut de pouvoir se planter dans le sien qu'il lui dérobe. Elle le voit, le sent se raidir, et l'impression que le rapport de force penche en sa faveur la rassure. Suffisamment, du moins, pour qu'elle se détende, éloigne sa main et en profite pour repositionner son châle sur ses épaules. Ce sentiment de pouvoir procuré par la gêne du séducteur la revigore. Elle ne se prive donc pas du plaisir de répondre à sa question hésitante.

"Depuis un siècle" aurait-elle rétorqué abruptement mais elle ravala son cynisme pour formuler une réponse plus objective. "Ça fait deux semaines."

Puis, le beau blond aborda le sujet du bal. Et Écume ne compris pas. Ou du moins cette incohérence l'irrita. Si le jeune homme venait d'arriver, comment savait-il pour le bal ? Lui en avait-on parlé à son arrivé ? Était-il déjà là hier ? Les explications plausibles étaient nombreuses. Elle ne l'avait pas remarqué la veille à la réception mais elle n'avait pas retenue tout les visages, loin de là. Il aurait très bien pu être présent sans qu'elle ne le note. Mais s'il avait été là, cela signifiait qu'il venait tout juste de lui mentir sur son arrivée. Son regard s'assombrit, doublement du fait de l'évocation de la sauterie de la veille.

Néanmoins, l'homme enchaîna avec un flot de questions sur le directeur, comment les choses se passaient ici, sur les motifs des décisions prises, feignant la candeur. Clairement Asphodèle fouinait un peu trop au goût d'Écume. Enfin, "à son goût" c'est beaucoup dire car en réalité elle se moquait bien de ce qu'il pouvait faire mais elle était convaincue que ce genre de curiosité n'était pas une qualité par ici et que ça ne lui apporterait que des problèmes.

Son apparente indifférence était un reste de son éducation. Chaque fois que quelqu'un cherchait à savoir quelque chose, ce sont les sanctions qu'il trouvait pour toute réponse. Fouet, privations. Il n'avait pas grand chose mais pourtant les maîtres trouvaient toujours comment leur donner encore moins et, parfois, les indiscrets étaient trop faibles pour faire face. Pour elle, la curiosité pouvait donc coûter jusqu'à la vie. "Tu poses beaucoup de questions." conclut-elle, avant de vérifier pour elle-même "Tu as dit que tu étais arrivé quand, déjà ?"


Mais elle comprit ensuite, à son numéro de lionceau terrifié, qu'il ne la laisserait pas tranquille tant qu'elle n'aurait pas répondu et, comme elle ne comptait pas donner son avis ni prendre partie, elle décida d'éluder diplomatiquement la question.

"Écoute, ce qu'il se passe ici, comment ça se passe, comment le directeur tient à gérer le domaine, ça me regarde pas." "Et toi non plus", compléta-t-elle en silence. "Personne me demande mon avis et c'est très bien comme ça. Je sais pas si tu sais mais c'est la guerre dehors donc c'est très possible que y ait des traîtres parmi nous", expliqua-t-elle, durement mais sans agressivité. Comme on explique à quelqu'un que le monde extérieur n'est pas sans danger, avec un relent d'amertume qui point à force d'y faire face et, peut-être, un brin de jalousie envers ceux qui peuvent encore se payer le luxe de ne pas savoir. "ou peut-être que c'est juste un exercice pour voir si on est prêt pour partir en mission ou pas." Allez savoir ! Dans le deuxième cas, la réponse semblait être que non. "Ça n'empêche pas de rester prudent. On connait personne ici. Tu connais quelqu'un, toi ? Ni les enrôlés, ni les instructeurs, ni le directeur. N'importe qui pourrait être un traître. Toi le premier", illustra-t-elle sur un air de défi.

Portée par son propre discours et le sentiment de force que procurait le fait d'expliquer à d'autre ce qui semblait des évidences, enorgueillie, elle fit passer le pan gauche de son châle par dessus son épaule droite et se déhancha, dessinant un sourire amusé, presque provocateur sur ses lèvres. "Après tout je te connais pas."
Re: Le lendemain du bal, la belle redevient souillon
Lun 3 Aoû - 15:18
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Oh. Deux semaines. Il avait balancé toutes ces questions comme on vomit son inquiétude sans même prendre ce détail en compte. Il n’avait compris qu’après coup et il se dit qu’elle n’était certainement pas la meilleure des personnes à interroger. Après tout, elle était toute nouvelle, elle aussi. Elle n’avait rien dû saisir à cette situation, elle non plus…

Il vit son regard s’assombrir. Ou plutôt devenir plus noir encore qu’il ne l’était déjà. Était-ce véritablement possible, se demanda-t-il en la fixant. Comment pouvait-elle faire cela avec ses yeux déjà si profonds ?
Mais elle y parvint. Et sa remarqua claqua sur lui comme un éclair sur de l’herbe tendre. Il rougit d’un coup et détourna le regard qu’il avait osé poser sur elle durant quelques secondes. Mince… Elle faisait un peu peur…

- Euh… Je viens d’arriver. Il y a deux jours.

Pourquoi est-ce qu’elle lui demandait cela ? Est-ce qu’il avait commis un impair ? Il y avait une règle qu’il ne connaissait pas qui disait qu’on ne devait pas parler du Directeur ou il apparaissait et vous balançait un sort en guise de punition ?
Par réflexe, Asphodèle observa craintivement autour de lui. Mais rien. Personne. Pas de Directeur ni personne d’autre. Il n’y avait qu’Écume et lui.

Mais être seul avec Écume n’était peut-être pas une si bonne idée, elle lui cracha soudainement presque à la figure des pics de glace. Outch, c’est qu’elle mordait, l’Écume ! Elle aurait dû se trouver un autre nom de code comme Oursin ou Vipère, songea-t-il alors qu’une légère moue mi-boudeuse mi-inquiète s’affichait sur son visage.

Quand elle insinua carrément qu’il était peut-être un traître pour la seule et unique raison qu’elle ne le connaissait pas, une expression choquée apparut sur le visage d’Asphodèle. Lui, un traître ? Elle fut vite remplacée par de la perplexité. Est-ce qu’elle était stupide ou aveugle ? Le confondre avec un traître était sans doute la chose la plus incroyablement idiote qu’il ait pu entendre de toute sa vie. De faiblard, de séducteur ou encore de créature hybride, il avait déjà entendu. Mais un traître à la Résistance ? C’était aussi stupide que de sous-entendre qu’un champignon dansait la Samba tous les mercredis après-midis…

- Tu es sûre que tu veux sous-entendre que je suis un traître ? lui lança-t-il, l’air hésitant.

Il la considéra un instant, un peu perturbé. Est-ce qu’elle voulait lui faire passer une sorte de test ?

- Moi ? Un demi-Vélane ? Dont les pairs sont pourchassés et tués par les Forces du Mal depuis que l’autre a pris le contrôle ? J’irai travailler avec ces mêmes personnes qui souhaitent ma mort ?

Il la considéra un instant et lui rétorqua sans agressivité, désignant son arme blanche :

- Non parce qu’entre toi et moi, tu es largement plus louche à dormir dans la forêt avec tes coutelas…

Et il finit par secouer la tête en soupirant :

- Mais je ne crois pas à cette histoire de traîtres. Je ne pense pas que celui qui nous a contacté et nous a envoyé ici ne se serait pas un minimum renseigné sur nous et nos secrets avant de nous emmener ici. Nous sommes en guerre, tu as raison, mais si on commence à se méfier les uns des autres au lieu d’apprendre à travailler ensemble, cet endroit n’a pas de raison d’être.
Re: Le lendemain du bal, la belle redevient souillon
Ven 7 Aoû - 18:53
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Le midinet détourna le regard à la remarque de la belle sur son indiscrétion, laissant Écume présumer qu'il comprendrait l'importance de faire profil bas dans un contexte étranger. Surtout qu'il était là depuis une paire de lunes seulement.

"Deux jours ? Donc tu ne viens pas d'arriver", souligna-t-elle implacable. "C'est plus simple d'être clair dès le départ." Ça évite les méprises. Elle ajouta ensuite, avec un sourire sarcastique. "Tu as eu droit à un sacré comité d'accueil alors !" Pas étonnant qu'il se pose mille questions. Elle était elle-même victime du même flot interrogatif depuis la veille. Mais cela restait imprudent de se livrer ainsi sans réserve au premier venu ! D'autant que le frêle blondinet se donnait des airs craintifs. Il pourrait tout de même faire des efforts de crédibilité en montrant un peu de retenu !

"T'inquiète, tu t'y feras." Ne se faisait-on pas à tout finalement ? Quel que soit le fonctionnement du domaine et de son directeur, quels que soient leurs intentions, ils étaient coincés là. Ils ne pouvaient qu'attendre de voir. Se préparer à réagir. Passer inaperçu. Jouer le jeu.

Lentement l'expression de pimbi pourchassé changea pour la déconcertation, du choc à la perplexité. Avec la terreur de la fleur s'envolèrent les illusions d'Écume de se faire comprendre. Au lieu de se parer d'un masque de silence humble, il caquetta de plus belle ! Il fit même preuve, malgré son ton calme et timoré, d'un once de caractère. Ce qui ne manqua pas d'amuser l'Écume. Même si elle apprécia moins de se faire jeter des nouvelles aux visage comme s'il s'était agit d'évidence. Évidemment, pour un mâle, le monde se réduisait à ce qu'il en expérimentait. Difficile, donc, de concevoir que les détails les plus intimes de son existence ne soient pas connus du monde entier !

"Tu as du sang de Vélane ?" demanda-t-elle simplement. Ça expliquait le magnétisme, au moins. Ces hybrides, moins puissants que leur parents, et majoritairement femelles, se vendaient à prix d'or sur le marché des commerçants du sexe. Elle avait eu quelques amies comme lui. Mais la plupart étaient dans des sections à part, du fait de leur fragilité inversement proportionnelle à leur valeur. Du fait de la couleur de leur peau, aussi, sûrement. Du moins c'est ce qu'Écume avait pensé. Mais peut-être pas finalement, au vu de ce que lui disait Asphodèle. Les rares qui logeaient avec elle, parmi les autres esclaves de basse extraction, ne survivaient pas longtemps à la rudesse des conditions.

Mais voilà qu'elle se laissait distraire ! Car, en substance, cela ne changeait rien à son propos. Paria ou non. Victime, souffre-douleur, martyr. Cela n'empêchait en rien d'avoir ses propres dessins. Au contraire presque. Ils avaient mille raison de haine envers leurs bourreaux qu'ils pouvaient élargir à l'ensemble des sorciers non hybrides. Ils pouvaient très bien avoir leur propre résistance et vouloir inverser le rapport de domination. Pour changer. De même, elle pouvait tout à fait être une traitre. D'ailleurs elle l'était, si on considérait le point de vue des dirigeants actuels. C'est pourquoi elle ne s'offusqua pas de l'insinuation de la fleur, qui illustrait tout à fait son discours. Et pourtant son interlocuteur ne semblait toujours pas comprendre. Peut-être était-il de mèche ? Peut-être sondait-il les enrôlés pour le compte du directeur avec ses questions impudentes. Dans le doute, elle se plia à son jeu feignant avec brio la contrition.

"Tu as raison. Je ne sais pas où j'avais la tête. Je n'aurai pas dû douter de toi ou du domaine. Évidemment qu'on n'est pas là par hasard." C'est bien ce qui l'inquiétait ! "C'est cette fichue guerre qui me monte à la tête. Désolée. Je devrais savoir qu'on est en sécurité ici, et que l'on peut avoir confiance les uns dans les autres."

Les mains carressant la peau nues de son ventre, comme taraudée par l'embarra. Elle paraissait désormais bien moins terrifiante. Plus chétive, même. Presque vulnérable.
Re: Le lendemain du bal, la belle redevient souillon
Lun 10 Aoû - 15:26
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Asphodèle considérait qu’être là depuis deux jours signifiait qu’on venait d’arriver, mais la jeune femme semblait jouer sur les mots. Il savait que certaines personnes avaient du mal avec tout ce qui était second degré et jouaient sur les mots, aussi, il n’insista pas et se contenta d’hausser les épaules à ses paroles. Peu importe, se disait-il, débattre sur le fait qu’il venait d’arriver ici ou non n’était pas le plus important.

- Sacré accueil, en effet… lança-t-il, l’air un peu perdu.

Que penser de la situation ? C’était vraiment un drôle de directeur. Et est-ce que Granit, l’élève était bel et bien mort ? Il n’avait pas tout compris puisqu’il n’avait pas vu l’élève le lendemain…

Écume finit cependant par le rassurer en lui signifiant que tout irait bien. Vraiment ? se demanda-t-il en la fixant. Il espérait effectivement se faire à la situation, à cette drôle d’atmosphère. Est-ce que l’ambiance serait toujours aussi lourde ici ? Il savait que la situation était critique, mais il avait du mal à comprendre l’intérêt de les pousser sous pression au lieu de les aider à véritablement s’améliorer ? Quel était l’intérêt de les dénigrer si on souhaitait créer une unité d’élite ?

Il fut surpris qu’elle n’ait pas compris qu’il avait du sang de Vélane plus tôt. N’était-ce pas pour cela qu’elle s’était montrée méfiante envers lui ? Certaines personnes avaient tendance à confondre ses habilités pour de la manipulation. Il hocha alors la tête et lâcha :

- Oui. Je pensais que tu l’avais deviné. Et que c’était pour cela que tu étais sur tes gardes. Certains sorciers n’aiment pas beaucoup les Vélanes…

Il pinça un peu ses lèvres. L’inverse n’était pas vrai pour sa part. Son père, sorcier, l’avait aimé et choyé. Il avait connu la cruauté des sorciers, mais aussi leur générosité et leur amour. Il avait donc compris qu’il ne fallait pas juger les gens parce qu’ils étaient sorciers, moldus, hybrides, noirs ou blancs !

Et tout d’un coup, Écume sembla se détendre. Peut-être qu’elle avait connu d’autres hybrides ? Qu’elle était de nature méfiante envers les sorciers ? Elle sembla se calmer tout d’un coup et lui montra une facette douce et beaucoup plus délicate de sa personnalité. C’était impressionnant, un peu comme si une couche d’oignon venait de tomber brusquement. Asphodèle la considéra avec surprise, se demandant s’il y avait d’autres aspects aussi contradictoires et vifs de sa personnalité encore enfouis. Il se sentit fasciné par elle et braqua ses perles bleues sur elle, dissimulant difficilement son intérêt à son égard.

- Euh… Je… Ne t’excuse pas, voyons ! Tu as raison, ça a été le chaos hier et on a tous été un peu secoués. Moi, je débarque comme ça, tu ne me connais pas et je te pose des tas de questions. C’était pas très malin de ma part !

Il reprit son souffle parce que, nerveusement, il avait beaucoup parlé. Puis, il observa Écume et demanda :

- Ils sont comment les cours, ici ? Et les professeurs ?

Asphodèle n’osa pas demander : sont-ils tous aussi culpabilisants que le directeur ? Apprend-t-on par l’humiliation ?
Re: Le lendemain du bal, la belle redevient souillon
Mar 11 Aoû - 13:19
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Elle n'était là que depuis peu et le bal lui avait fait l'effet d'une scène saugrenue, grotesque et brutale. C'est d'ailleurs pourquoi, en compensation, son esprit cherchait désespérément à assembler une explication logique à cette pantomime. Elle se demanda un instant, comment elle se serait sentie si cela avait été sa deuxième soirée au domaine. Sans doute plus mal encore. Plus seule. Plus terrifiée. Plus dubitative. Une seconde elle ressentit un élan de compassion pour Asphodèle. Du moins, elle entrevit l'attendrissement qu'elle aurait pu ressentir si elle n'était pas si certaine de sa duplicité. En effet, il aurait été stupide d'avoir de l'empathie pour un ennemi? Si ce n'était pour chercher à le cerner afin de mieux le vaincre. Or, la stratégie d’Écume pour survivre dans cet environnement incertain, était de faire bonne figure, de se montrer charmante, de se faire apprécier de tous, de percer leurs secrets, identifier leurs faiblesses et pouvoir tous les détruire si nécessaire. Elle se montra donc aimable, et rebondit "Ça n'a pas dû être facile. Comment tu te sens ?". Voilà une attitude, douce et bienveillante, qui collait à merveille avec façade fragile et apeurée que se forgeait le demi-vélane.

A ce sujet, d'ailleurs, elle empourpra ses joues, comme confuse de n'avoir devinée elle-même, pour répondre "Je ne savais pas, non. Désolée. J'aurai peut-être dû deviner." Comment aurait-elle pu ? Elle n'était pas experte dans le domaine ! Et avait eu très peu d'informations sur le sujet. A sa connaissance, il n'y avait que des vélanes femelles. Clairement, il lui aurait été impossible de déceler la condition du jeune homme. Si elle devait commencer à suspecter tous les jolis garçons, elle n'était pas rendue ! "J'avais bien remarqué...", commença-t-elle, cherchant ses mots. "... que tu étais très attirant". Écume n'étant pas femme à s'embêter avec des détours, elle n'avait pas peur de dire les choses avec aplomb. "mais je n'imaginais pas que c'était par naissance". Par essence, aurait-elle même pu dire. "Désolée de ce que tu as dû endurer à cause de cela", termina-t-elle en écho à l'oppression à laquelle Asphodèle avait fait allusion. Bien qu'elle ne soit pas vraiment en reste elle-même sur le sujet. En ce qui la concerne, elle n'avait rien contre les vélanes, en particuliers. Elle n'en connaissait d'ailleurs aucune et les "filles de" qu'elle avait vu ne lui avaient pas parues différentes des autres, en dehors de leur fragilité et du traitement spécial dont elle faisait l'objet.

Écume ne pu retenir un sourire qui fit plisser ses yeux d'ébène quand elle cru avoir enfin réussi à faire passer son message sur la stupidité de se répandre face à une inconnue. Chaque fois, l'efficacité du mimétisme l'impressionnait. Elle continua donc sur sa lancée de bonne petite enrôlée, d'endoctrinée, pour lui conter les merveilles du domaine. Tout en veillant à ne pas en faire trop. "Oh les cours sont passionnants. On apprend tellement de choses !". Et, sur ce point là, elle ne mentait pas. Écume était réellement fascinée par la plupart de ses cours. Elle qui n'avait jamais connu l'école traditionnelle. "Il y en a que j'aime plus que d'autres, bien sûr, mais ils sont tous intéressant." Voilà, un peu de modération pour rendre son propos plus crédible. "Par contre le rythme est intense. On a beaucoup de cours, peu de repos, beaucoup d'entraînements à faire en plus, d'exercices à rendre." Pour le coup, ils étaient loin d'être en vacances ! Voilà pour ce qui était de la question.

Elle préféra ne pas répondre sur les professeurs pour éviter de donner un avis personnel, ou à l'inverse trop vague. Puis, elle se laissa aller à sortir une pomme de sa poche, diversion parfaite, qu'elle lui tendit. "Tu as faim ?" Après tout, il était encore tôt, il n'avait peut-être rien mangé. La concernant, la soirée d'hier lui aurait sans doute couper l'appétit si elle avait été nouvelle ici.
Re: Le lendemain du bal, la belle redevient souillon
Mer 12 Aoû - 13:21
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Wow… C’était impressionnant ! Elle avait presque menacé de le tuer avec son arme et voilà qu’elle était compatissante et compréhensive maintenant. Il aurait pu se méfier, se dire que ce changement d’attitude n’était pas normal et toute personne avec un minimum de connaissances sur la nature humaine l’aurait fait. Mais pas Asphodèle. Peu habitué aux contacts humains, il les recherchait avec avidité et la douceur de la jeune femme le faisait frémir de ravissement. Il se plongeait dans la fantasy qu’elle lui proposait avec plaisir, sans même hésiter une seule seconde.

- Oh, c’était assez bouleversant ! Je m’attendais à pouvoir rencontrer les autres et à essayer de connecter avec mes futurs collègues, mais j’ai fini par me pétrifier dans un coin en essayant de comprendre la situation. J’imagine que cela ne devait pas être plus facile pour toi !

Être là depuis la veille ou même quelques semaines ne changeait pas grand-chose. La soirée avait dû être vraiment stressante pour tout le monde. Il était sûr que c’était pour cela qu’elle l’avait tout d’abord accueilli aussi durement.

- Tu ne connais pas les demi-Vélane ? Ce n’est pas de ta faute, alors. Moi-même, je n’en ai jamais rencontré d’autres jusqu’à présent.

Il baissa un peu le regard. Sa mère lui avait été arraché quelques jours seulement après sa naissance et les hybrides se cachaient, en Russie. Il n’avait jamais pu se connecter avec quelqu’un comme lui.
C’était un drôle de sentiment d’avoir l’impression d’être le seul de son espèce. Il se sentait seul. Isolé. Comme une rareté un peu monstrueuse. Une anomalie.

À son compliment, il la regarda avec embarras et un air désolé. Attirer les femmes, ça n’était pas très flatteur selon lui. Tout simplement parce qu’il ne les aimait pas de cette manière.

- Oui… Je te conseille de ne pas me toucher. L’expérience ne sera sans doute pas très agréable…

… en tout cas pas pour lui. Il soupira. Les autres, généralement, appréciaient cet accès hypnotique à ce qu’ils appelaient « une beauté pure ». C’était ce que le beau Niklas disait à chaque fois qu’ils s’embrassaient, en tout cas. Le pauvre danseur n’avait aucune idée de ce qui lui arrivait et s’obstinait pourtant à le regarder comme l’une des 7 merveilles du monde.

La jolie Écume souriait en lui parlant des cours. Il l’observa avec intérêt, se tenant à une distance respectueuse, et hocha la tête :

- Oh, c’est bien ça ! On n’est pas en colonie de vacances après tout. Si on veut vraiment changer la donne, il va falloir donner du sien. J’ai hâte de commencer à étudier, alors !

Il songea qu’il faudrait également qu’il rattrape son retard. Il espérait ne pas avoir trop à rattraper.

Son estomac se mit à gargouiller lorsque la jeune femme lui proposa une pomme. Il n’avait pas mangé ce matin.

- Oh, je veux bien, merci !

Il se rapprocha d’elle, inconscient que la pression de son pouvoir allait en augmentant tandis qu’il réduisait l’espace entre eux. Il approcha sa main et effleura ses doigts en saisissant la pomme. Là, il comprit tout à coup son erreur et retira sa main, laissant le fruit tomber à terre.

- Je suis désolé ! Est-ce que ça va ?

Il se passa une main sur le visage et s’éloigna de trois grands pas en arrière.

- Ah… Je déteste quand ça fait ça ! Surtout quand c’est avec une femme… C’est… pas du tout mon truc !

Une légère moue embarrassée, et même un peu écœurée, passa sur son visage :

- J’arrive pas encore à contrôler ça et c’est vraiment handicapant. Désolé, vraiment.

Ce n’était pas qu’il détestait les femmes. C’est simplement que le simple fait de penser à leur plaire le faisait frissonner de dégoût bien malgré lui. Il était clairement homosexuel et une femme… juste non ! Ce n’était pas possible ! Brrr…
Re: Le lendemain du bal, la belle redevient souillon
Ven 14 Aoû - 1:01
Écume
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Voilà un récit du bal qui semblait plus normal, plus prudent à Écume. Elle sourit avec compassion, ayant elle même fini ivre d'un cocktail terreur-incompréhension. Plus jamais elle ne boirait en soirée ! Elle n'avait pourtant pas fondé beaucoup d'espoir dans cet événement mondain pourtant, à l'inverse d'Asphodèle. Ça ne l'avait pas préservée de la déception. "Ça n'a pas été ma soirée préférée au domaine, c'est sûr", dit-elle le même sourire aux lèvres. Après tout, ils n'étaient pas là pour s’empiffrer de petits fours mais pour préparer la guerre. Le principe même d'une soirée était suspecte ! "Tu auras pleins d'occasions de te connecter. Tout le monde est gentil ici", ajouta-t-elle pour le rassurer puisque cela semblait lui importer. En tous cas c'est ce qu'il disait.

"J'ai connu quelques demi-vélanes, si." Malheureusement pour elles. "Mais je ne savais pas qu'il existait " des mâles "des hommes." Comment se faisait-il qu'elle en ait rencontré et lui non ? Disait-il cela pour qu'elle se sente moins stupide ? Pensait-il qu'elle en avait besoin ? La trouvait-elle ignare ?

Puis le regard de son interlocuteur s'assombrit alors qu'elle pensait le complimenter. Voilà qui était pour le moins surprenant ! Elle n'avait pourtant rien dit de trop exagéré. Ou embarrassant. Alors elle comprit. Asphodèle ne devait pas encore avoir goûté au péché de la chair. Ou, au mieux, en avoir de mauvaises expériences. Il se présentait comme un amant terrible, ce qui amusa beaucoup Écume car c'était la pire stratégie de vente qu'elle eut vu. A l'inverse, elle eut un sourire en coin qu'elle retenu in extremis en pensant que si c'était lui qui la touchait, il n'avait aucune chance d'être déçu ! S'il y avait bien un domaine où elle excellait, c'était celui-ci. Par la force des choses.

La belle africaine avait, elle aussi à son arrivée, apprécié qu'ils doivent travailler dur. Elle avait vite déchanté devant la densité de leur emploi du temps. Ils n'avaient aucun temps personnel et enchaînaient cours, devoirs, travaux pratiques et entraînements. Même leurs séances de sport étaient planifiées ! Heureusement, pour celles-ci, il n'y avait pas d'instructeur et ils étaient libres de les organiser comme bon leur semblait. Elle avait déchanté aussi de voir que les cours n'étaient suivis que d'autres cours. Jamais aucune action concrète, de terrain. Et, si on en croyait le principal, les missions n'étaient pas près de tomber. Mais si ce qui comptait pour le beau blond était d'étudier, alors il n'allait pas être déçu. "Ah oui, d'ailleurs, si tu veux t'y mettre dès maintenant, il y a une étagère dans la bibliothèque avec des résumés des anciens cours", répéta-t-elle presque machinalement, l'information n'ayant aucun intérêt pour elle.

C'est à ce moment que le demi-vélane s'approcha. Et, à chaque once d'espace qui disparaissait entre eux, le cœur de la femme accélérait. Sa température corporelle augmentait. Son souffle s'intensifiait. Elle eut à peine le temps de réaliser ce qui lui arrivait, tant l'action fût rapide en réalité, que leur peaux entrèrent en contact. La caresse douce et chaude des doigts étrangers contre sa main eurent un effet encore inconnu. Les peurs de la jeune femme, ses inquiétudes, sa colère, sa solitude, tout disparut. Et cette trêve aurait été bienvenue. Reposante. Si elle n'avait été accompagnée d'un fougueux désir qui lui dévora les tripes. Une envie soudaine, immesurée, incontrôlée. Incontrôlable. Cette sensation, Écume la connaissait, pour l'avoir étudiée et l'avoir feinte avec perfection des milliers de fois. Cependant, elle l'avait toujours maîtrisée alors qu'aujourd'hui elle la subissait. Son corps, qui était sans doute son arme la plus redoutable, la trahissait. Si son cerveau ne déraillait pas autant, submergé de plaisir, elle aurait été prise de panique.

Quand il la lâcha, et malgré la brièveté de leur contact, ce fut tout ce qu'il resta. Écume retira vivement sa main et détourna le regard pour ne pas laisser voir la terreur qui avait envahi ses yeux. Teinté de haine. Comment avait-il pu lui faire ça ? Elle l'entendit indistinctement s'excuser. Comme lointain. Et le détesta encore plus. Comment pouvait-on simplement s'excuser de faire subir une telle expérience à quiconque ? On s'abstenait. Point. Quel esprit pervers se permettait de se forcer si intiment au sein d'inconnues ? Son cœur battait à tout rompre et elle dû se concentrer sur sa respiration afin de retrouver une contenance. Afin de se calmer suffisamment pour pouvoir feindre de nouveaux sourires. La colère, elle, demeurait. Elle le détestait. Et elle détestait ce corps qui l'avait trahie, blessée. Son seul compagnon au domaine dont elle n'aurait jamais pu soupçonner la défaillance. "Ça va", dit-elle simplement, le regardant de nouveau, ce qui lui demanda toute sa concentration. Les excuses et justification de l'homme se perdirent. Elle n'était pas disposée à les entendre.
Re: Le lendemain du bal, la belle redevient souillon
Mer 19 Aoû - 1:29
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Pas sa soirée préférée ? C’était le moins qu’on puisse dire ! Ça avait été un désastre ! Il n’avait pas d’autres mots pour qualifier ce qu’avait ressenti Asphodèle et sans doute la majorité des participants à cette mascarade qu’ils avaient osé appeler « soirée » ! Mais le jeune homme se contint, s’énerver ainsi devant une inconnue serait stupide et il n’avait pas envie de faire mauvaise impression en passant son temps à se plaindre. Il préféra plutôt dévier la conversation sur le Domaine, sur les autres enrôlés, sur les cours aussi.

Il fut déçu qu’elle soit aussi avare en commentaires. Elle n’était pas bien bavarde, Écume, se dit-il en retenant un soupir. Mais il nota qu’il y aurait sans doute moyen pour lui d’aller rattraper son retard et se dit qu’il jetterait assurément un coup d’œil aux cours qu’il avait raté.

Puis, elle lui dit qu’elle avait rencontré d’autres demi-Vélanes et son regard s’illumina :

- Vraiment ? Beaucoup ? Où ? Elles étaient comment ?

Il ne put cacher son excitation à l’idée qu’elle en ait côtoyés d’autres. Quelle chance, elle avait !

- J’aurais aimé en rencontrer d’autres, mais… j’étais le seul. Là d’où je viens, les hybrides n’étaient pas bien vus. J’ai été protégé par l’école, mais j’ai vite compris qu’il fallait que je déguerpisse si je voulais m’en sortir.

Il lâcha un soupir. Il ne voulait pas se plaindre, il se doutait qu’ils avaient tous des passés assez obscurs par ici, mais il voulait tellement en savoir davantage :

- J’aurais tellement aimé rencontrer des demi-Vélanes ! C’était des femmes ? Des hommes, comme moi ? Non, certainement des femmes. Mon père m’a dit que les hommes étaient rares. C’était à peu près la seule chose qu’il savait sur les…

Il s’interrompit tout à coup :

- Oh. Désolé. Je t’embête. C’est simplement que j’aimerais tellement en savoir plus sur les miens. Alors, je m’emballe dès qu’on m’en parle !

Il aurait aimé que la conversation continue sur les Vélanes. Oh, que ça aurait été plus confortable ! Mais le destin en voulut autrement. Ou plutôt le fait qu’il oublie qu’il ne pouvait agir comme les autres.

Il se rapprocha d’elle, la toucha… et réalisa son erreur.

Le regard d’Écume le glaça littéralement. Pas celui de haine qu’il ne vit pas. Pas sa terreur. Pas sa colère. Non, ce fut le désir. L’explosion d’envie qu’il lut dans ses yeux. La nausée le prit si fort qu’il crut qu’il allait vomir. Il se sentit souillé, violé, vulnérable aussi. Il détesta ce sentiment et recula de trois pas en balbutiant. C’était si désagréable ! Si humiliant aussi.

Lui aussi détourna le regard. Il ne sut plus vraiment ce qu’il se passait, mais Écume était salie à présent. Il ne pouvait s’imaginer… Et elle l’avait regardé comme… Il avait eu l’impression d’être un bout de viande. C’était écœurant ! Provoquer ce genre de sentiments chez une femme, c’était… c’était dégoûtant !

N’y pouvant plus, et sans réussir à dissimuler son dégoût, il recula encore davantage de la jeune femme et ne parvint pas à l’observer :

- Euh… Je… Je vais y aller, ok ? Voir la bibliothèque. Les cours. Te laisser te reposer et…

Il devint blême. Il avait envie de vomir. Le regard de la jeune femme tournait en boucle dans son esprit. C’était franchement traumatisant de provoquer ce genre de sensation chez les autres.

- Désolé encore.

Et il prit ses jambes à son cou.
Re: Le lendemain du bal, la belle redevient souillon
Sam 5 Sep - 19:24
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La jeune femme ne s'attendait pas à allumer une telle flamme dans le regard de son interlocuteur en évoquant simplement ses congénères. Ce devait être étrange pour lui de n'en n'avoir jamais rencontré, de ne pas pouvoir parler ensemble de leurs particularités. Probablement. Cela ne relevait-il pas presque du communautarisme ? Les sorciers n'étaient pas assez bien pour les demi-vélanes ?

En l'occurence, Asphodèle n'allait pas aimer en apprendre plus sur les filles de vélanes qu’Écume avait connues. Cette histoire n'avait rien d'un conte de fées. Aussi, et au risque d'éteindre cette lueur nouvelle, elle opta pour la concision. Oui, j'en ai connu quelques unes. Enfin vue, quoi. Peut-être une dizaine en tout. Mais on parlait pas beaucoup. Elles étaient... heu... et bien très belles. Magnétiquement belles. Comme toi, je suppose. Elles plaisaient beaucoup. Elles étaient aussi très... heu... fragiles. Souvent malades, tu vois ? Voilà. Asphodèle devrait se contenter de cela pour repaître son désir de connaissance. L'homme était bien trop émotif pour pouvoir encaisser plus de détails sur la vie des jeunes femmes qu'elle avait côtoyées. Être une machine érotique n'était pas vraiment une bénédiction dans le milieu dans lequel elle avait grandit. A croire que les hybrides n'étaient bien vu nulle part. C'étaient toutes des femmes, oui, répéta-t-elle simplement en guise de réponse. Emporté par l'excitation, il n'avait manifestement pas relevé qu'elle l'avait déjà mentionné.

Elle sourit quand il s'excusa. Il était bien naïf de croire qu'il ne s'emballait qu'à l'évocation des siens. En réalité, le Zouwu semblait prompt à s'exalter de tout et incapable de gérer le flot d'émotions qui bouillonnait en lui.

Puis le noir se fit quand elle se retrouva possédée comme elle l'avait été si souvent autrefois contre son gré. Possédée par un désir qu'on immisçait en elle comme quand son corps ne lui appartenait plus, qu'on forçait en elle, malgré elle, qu'on lui imposait. La douleur de se sentir ainsi abusée. La terreur des souvenirs qu'elle pensait passés, enfouis, finis et qui revenaient en masse défiler devant ses yeux. Le désespoir qui avait été sa seule amie des années durant, sa seule compagne quand elle se retrouvait seule dans sa cage de béton. La haine ensuite et pour terminer, la haine qui l'avait sauvée et qui l'habitait depuis lors. La haine qui, seule, la pourvoyait de l'énergie nécessaire pour se battre.

Ce fut pire, encore, de voir Asphodèle détester cela. Cet homme était un répugnant prédateur qui se dissimulait sous des couches épaisses d'affliction, de détresse et de candeur maniérée. Qu'il meure ! Et son hypocrisie avec lui. Qu'ils agonisent tous deux des heures durant et que ce châtiment soit l'occasion d'une repentance. Imaginer Asphodèle mourir, souffrir, l'apaisait presque. Était-ce pour cela que les hybrides étaient détestés ? Cependant, quand elle revoyait son visage, dégoûté d'une situation qu'il avait lui-même provoquée et dont elle était la seule à souffrir, la haine se ravivait aussitôt. Et avec elle les fantasmes macabres.

Elle ne répondit rien aux prétextes qu'il bredouilla pour prendre congé, aux excuses qu'il daigna lui jeter, comme pour s'en débarrasser. Elle attendit qu'il parte avant de relever la tête, concentrée sur sa respiration pour ne pas laisser la haine la consumer de l'intérieur. Puis, quand il fut loin, elle se redressa. Du moins, elle essaya mais ne parvint qu'à s'écrouler d'épuisement. Elle resta là un moment. Un long moment, exténuée, vidée de toute énergie, avant de pouvoir, forcée par l'heure qui passait et les cours qui attendaient, se relever enfin et se diriger, morne, vers les bâtiments.
Re: Le lendemain du bal, la belle redevient souillon
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