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Mener à la baguette
Ven 9 Aoû - 15:11
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La nuit était jeune et la lune gibbeuse. Les ombres de velours et d'argent qui filtraient par les fenêtres du domaine se reflétaient aléatoirement sur les vitres en éclats pâles. Le bruissement de l'éveil s'éteignait progressivement à mesure que les enrôlés finissaient ou renonçaient à leurs devoirs et travaux supplémentaires.

Ortie aussi avait fini par céder à l'appel des recherches complémentaires. Les siennes, cependant, ne tombaient dans le cadre d'aucun programme, à part le sien. Il n'avait toujours pas trouvé sa baguette, après épuisement de toutes les formes d'Accio auxquelles il ait pu penser dans toutes les directions et les champs connus, de toutes les ressources en sortilèges pour ramener à soi un objet perdu ou égaré. Il en avait conclu avec une dose certaine de mauvaise humeur que lesdits sorts ne fonctionneraient pas : s'ils étaient destinés à des objets perdus, ils ne lui ramèneraient pas une baguette confisquée. D'autres auraient renoncé, les cours et les devoirs et les rencontres aidant à diluer dans le temps la volonté de retrouver cette baguette.

Ortie, lui, obliqua vers l'atelier d'Odysseus. Ce n'était pas de l'effraction, d'abord : l'enseignant lui avait dit de fouiller en prenant le temps qu'il lui faudrait, lors de leur première rencontre. La peste verte avait donc décrété unilatéralement avoir le droit de fouiller aussi longtemps qu'il le faudrait. Après tout, personne ne lui avait dit le contraire, ni qu'il lui faudrait attendre la présence de qui que ce soit. Et sa baguette précédente méritait une fin. Pas forcément une fin heureuse, mais une fin tout court.

Le bleu d'une nuit sans lune de ses vêtements, si sombre qu'il aurait pu sembler noir, ondula brièvement alors qu'il jetait un coup d'oeil à l'angle du dernier couloir avant de s'y engouffrer, retrouvant par réflexe le pas souple et délié qu'il avait utilisé fut un temps pour courir les toits et les allées mal famées. Les lieux sentaient un soupçon de forge, de fer chaud refroidi et de cendres couvant, que le parfum des bois éclipsa à mesure qu'il avançait. Les fragrances de bois et de vernis s'enroulèrent autour de ses chevilles et de ses poignets, saupoudrées des touches plus discrètes que les cœurs apportaient.

Au moment où Ortie allait sortir sa baguette pour déverouiller la porte, cependant, un son le figea sur place. Par précaution, il se renfonça dans l'encadrement de la porte pour laisser passer probablement un Snidget couche-tard.
Re: Mener à la baguette
Jeu 15 Aoû - 14:47
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Après les cours je suis allée à la bibliothèque pour travailler un peu. J'avais besoin des livres. Besoin de réfléchir. Besoin de faire ces foutus devoirs. Ca fait partie des choses qui m'avaient pas manqué, dans le fait de jamais être allée à l'école. Quand il a fallu allumer les bougies, je me suis dit qu'il était peut-être temps de rentrer. J'ai pris le livre sur lequel j'étais en train de travailler, je l'ai mis dans mon sac avec mes plumes et le reste de mes affaires, et je suis descendue pour rentrer au dortoir. En sortant de la bibliothèque, comme à chaque fois depuis quelques jours, j'ai fixé l'ardoise d'un oeil mauvais. J'aime pas ça. J'aime ni la méthode, ni le support, ni les questions qu'ils soulèvent, et pourtant impossible de passer outre. Pas beaucoup plus possible pourtant de mener l'enquête... pas comme ça.

Juste comme j'arrive en vue du bâtiment Selkie, je vois une ombre. La silhouette et la carrure appellent vite une trombine connue. Ortie. Qu'est-ce qu'il mijote comme ânerie celui-là encore ? Il cherche toujours des nargoles ou ça a fini par lui passer ?

Je le suis.

C'est pas le plan le plus pertinent du monde, mais j'ai rien de mieux à faire. A part finir mon bouquin, en commencer deux autres, commencer les trois mètres de parchemin que j'ai à rendre pour incessamment sous peu dans la moitié des matières, m'engueuler avec Choupette parce qu'elle s'imagine que faire des étincelles sur un bouquin en papier c'est rigolo... bon OK et puis parce que je me demande quelle connerie il va faire et qu'il faudrait pas que ça nous retombe dessus. Je le suis à distance, le pas silencieux. Marrant comme il est capable d'être furtif alors qu'en journée on voit que lui.

Il va chez les Snidget. Bon. Il a peut-être trouvé une copine comme le Hibou s'est trouvé Miss Parfaite hein, qui sait. Non même moi j'y crois pas à celle-là, faudrait vraiment pas valoir cher pour se mettre avec un idiot pareil. Consanguin en plus. Surtout. Bref. Non c'est pas ça, j'en suis sûre. Reste quelques possibilités logiques, mais avec un idiot pareil qui sait.

Ah non il va pas au dortoir. Il va vers les salles de cours. Et plus on avance et plus je crois que je vois où il veut en venir. Pas besoin d'attendre qu'il se penche sur la serrure de l'atelier.

Je frôle le dernier angle d'un peu trop près, je me rencogne aussitôt derrière. Merdeuh. La porte s'ouvre pas. Je suis sûre qu'il m'a entendue.
Re: Mener à la baguette
Jeu 15 Aoû - 17:02
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Le bruit s'éteignit en silence dans la nuit – dans le pseudo-silence de la vie nocturne, plus diffuse ici que dans les villes auxquelles il était habitué. Ortie patienta. Au moins une minute et dix secondes. Entières.

Puis le calme et l'absence d'appels, d'interrogations ou d'autres bruits de pas l'incitèrent à décider unilatéralement qu'il avait assez attendu (même que rester en place trop longtemps, ça rendait repérable) et jeta un coup d'oeil vers l'angle le plus proche, baigné d'ombres et de lumière lunaire. Sa baguette sortit de sa manche, le bois blanc comme un éclair de bois dans la pénombre, la pointe traçant à gestes précis un alohomora qu'il accompagna d'un "tak" tout juste soufflé parce qu'il fallait même être poli avec les portes mais qu'il n'était pas question que qui que ce soit, humain, créature ou mobilier, le surprenne à remercier les serrures, non mais.

Le battant pivota sans un grincement. Au-delà, la pièce se révéla, baignée de lumière de lune et d'étoiles, les angles des boites à baguettes et d'un établi lançaient des ombres géométriques bien nettes au sol, les angles décuplés à chaque coin de la pièce, à chaque obstacle. Il se glissa dans les lieux, silencieux et concentré. L'atelier ressemblait pour lui à ce à quoi il ressemblait toujours : un joyeux bazar en vrac, sentant le bois et le vernis et la magie. Il se figea un instant face à l'immensité de la tâche. Il ne savait même pas par où commencer.

Sans un regard en arrière, le Selkie repoussa la porte dans son dos et tapota pensivement sa baguette contre le bois du battant, brièvement, avant de se souvenir que le bruit, même discret, n'était pas l'idée du siècle. Ni la lumière. Ce qui compliquait les choses pour chercher une baguette en particulier dans une botte de centaines et centaines d'autres baguettes. Par dépit, il pivota sur lui-même.

"Accio ma précédente baguette" exigea-t-il.

Rien ne se passa. Il grinça des dents assez fort pour que le son suinte sous la porte.

"Accio la satanée maquette de baguettes."
Re: Mener à la baguette
Lun 26 Aoû - 16:37
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Silence. Je suis beaucoup trop à découvert, si quelqu'un arrive je suis mal. De base je suis beaucoup trop voyante, toute blanche comme ça, alors même une flaque d'ombre me servirait pas à grand-chose. Je peux toujours invoquer une question à poser à Odysseus... au pire... rapport au cours ou à Choupette. Plutôt au cours. Choupette va très bien, surtout pour un petit troll de bois et d'écaille. Une question sur les coeurs de baguettes utilisés au dernier cours. Sur le devoir à rendre que j'ai à peine survolé encore. Une question purement théorique sur... voilà.

Mais ça, évidemment, ça passera que tant que je reste hors de l'atelier. Ca tombe bien, j'ai pas prévu d'y mettre les pieds.

Du bruit encore. D'instinct je me tends mais c'est pas pour moi. Ca grince pas, ça craque pas, ça fait même pas de déclic, mais je sais reconnaître une porte qu'on ouvre même sans la voir. Il y a ce petit bruit de vent. Et puis je m'y attendais. Je risque un oeil après quelques secondes, à temps pour le voir entrer. Je lance un sort de bulle de silence autour de moi. Le silence m'entoure, c'est oppressant comme à chaque fois. J'entends plus rien, juste moi, mon coeur, mes pas, mes mains dans mon sac. Le grand avantage, c'est que lui m'entend pas. Je fouille, je lui emboîte le pas. Je suis la lune et ses étoiles. Je suis prudente aussi, Choupette à la main. Manquerait plus qu'il ait le stupéfix facile. D'un geste et d'un mot, j'envoie mon parchemin plié plein de fois entre le battant et le chambranle de la porte, pour faire une cale et l'empêcher de se fermer complètement. Ca vaut bien un bouchon de liège.

Lui par contre il est encore un peu trop près du battant pour que je puisse bien surveiller ce qu'il fait. Hm. Pas que ça m'intéresse quelque part, mais j'ai pas envie qu'il fasse une connerie. Je lève ma bulle de silence pour pouvoir écouter, ça sera un bon début.

...quoi il croit vraiment à cette histoire de maquette ? Sérieusement ? Mais... pfff. Heureusement qu'il est pas en Intelligence celui-là parce que bon sang qu'est-ce qu'il tirerait le niveau vers le bas. Même en admettant que ça soit vrai, j'ai pas souvenir qu'on ait souvent aperçu le dirlo traîner par ici. Elle est certainement dans son bureau, la maquette. Ou sur sa table de nuit. Pas ici en tout cas. Jamais entendu parler d'un maquettiste qui donnerait ses créations à tour de bras...

Enfin. L'information importante du moment, c'est qu'il cherche la maquette de baguettes. Les baguettes. Mais pas n'importe quelles baguettes, parce qu'il aurait que trois pas à faire pour en attraper une dizaine. Les vieilles baguettes. Est-ce qu'il prévoit de retrouver leur propriétaire ? De leur faire remonter les sortilèges ? D'en faire du petit-bois ? De les garder sous le coude pour je ne sais quoi ? De les donner à quelqu'un pour qu'il en fasse je ne sais quoi ? Je pense à cette ardoise au coin de la bibliothèque. Qui sait, avec ce consanguin dégénéré.
Re: Mener à la baguette
Lun 16 Sep - 10:14
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Ceux qui prétendaient que seul un fou pouvait répéter le même processus en s'attendant à un résultat différent n'avaient jamais rencontré de gens assez bornés – de butés obstinés, de jusqu'au-boutistes bravaches infoutus d'abandonner.
Et d'abord, il n'était pas fou : il savait que le résultat ne changerait probablement pas. Que sa baguette d'héritier chéri resterait aussi disparue que lui. Qu'elle était peut-être détruite, ce qui aurait été une forme de fin. Qu'elle ne l'était peut-être pas, ce qui exigeait qu'il continue à chercher.

Droit au milieu de la pièce, il éleva à nouveau sa baguette actuelle. Dans la lumière lunaire, le tremble semblait une extension de lui-même – pâleur de veines d'argent contre pâleur de peau, cœur d'orage contre cœur de rage. Les accios par lesquels il exigeait habituellement se dissolvèrent dans le silence nocturne à peine ponctué de bruits de bois, forêt et planchers grinçant chacun à leur façon.  Il pinça les lèvres, la ligne durcie par les ombres tombant dessus.
Il avala de travers l'idée que sa baguette ne se trouve pas ici, immédiatement accessible.
Il avala l'idée qu'elle ne vienne pas par un accio de plus à l'angle un peu plus prompt à l'appel.
Il ne renonça pas.

La pointe de sa baguette oscilla dans les traits de lumière blanche laissés par les fenêtres, battant la mesure de son agacement et le cheminement de ses pensées. Si sa baguette – ses baguettes, techniquement, dût-il se souvenir – n'étaient pas facilement accessibles, elles étaient peut-être juste dissimulées, hors de portée des mains curieuses et des enrôlés accioteurs. Peut-être pas ici, aussi. Mais il n'avait pas fait le trajet pour ensuite renoncer à explorer chaque piste et chaque suspicion qu'il pourrait trouver.  

Cette fois, le geste s'esquissa avec une précision de calligraphe dans les airs – les pointes sèches et les courbes nettes.

"Revelio."

Il lui aurait fallu un terme pour compléter le sort de dévoilement, quelque chose pour le guider vers les caches dissimulées et les passages secrets, mais les mots se dérobèrent. La pointe de bois argenté suspendue à mi-chemin d'un geste, il chercha le terme qui lui restait sur le tout bout de la langue. Revelio iter ? Revelio via ? Il jura mentalement, le mot dans son danois natal à l'abri derrière ses barrières d'occlumens qui grinçaient de frustration. L'échec n'était pas une habitude qu'il avait prise, et certainement pas une qu'il comptait prendre.

"Apparecium."

Le dépit suinta dans les intonations alors qu'il laissait filer la formule destinée à révéler les inscriptions dissimulées, comme si l'atelier couvert de bois et de cœurs magiques se plierait à sa mauvaise foi et lui sèmerait des indices.
Re: Mener à la baguette
Mar 17 Sep - 18:59
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Et vas-y que j'avance, et que je répète les Accio en boucle, et pfff. J'ai presque envie de partir, d'arrêter ces bêtises et de m'occuper de ce qui me regarde moi, comme mes cours par exemple, mes devoirs à faire, ou même mes heures de sommeil - voire, comble de la futilité, travailler mon souffle comme me le conseille Odysseus. La seule chose qui me retient, au-delà de l'idée saugrenue que somme toute c'est un entraînement pas pire qu'un autre, au-delà de la probabilité qu'il fasse une bêtise qu'il faille rattraper, ou même qu'il faille arrêter un sale coup... c'est la possibilité, désespérément improbable, qu'il ait raison et qu'il trouve les baguettes.

Alors au lieu de partir, je jette un tout petit coup d'oeil à l'intérieur. Comme me le confirmait sa voix, il a bien avancé, il me tourne le dos, mais il risque de se retourner, de... Un pas encore, je me faufile au son d'un nouveau sort, je me glisse derrière le couvert le plus satisfaisant qu'offrent mes souvenirs et la nouvelle visite des lieux : le recoin aux noms. C'est pas le plus près des étagères, mais on fera avec. Je regarde à peine à peine, depuis ma cachette, ce qu'il fait quand il lance le deuxième sort de révélation. Il a changé d'idée, il cherche plus la maquette ? Ou il cherche un itinéraire fléché vers la maquette ? Ca m'étonnerait qu'à moitié en plus.

Et là soudain, sous mes yeux plissés et bien surpris pour le coup, il me semble que je vois des choses bouger sur les étagères les plus proches. Il peut pas les avoir manquées. Je bronche pas, plus attentive que jamais - et aussi à la porte, parce que le temps s'arrête pas dehors quand il se passe rien dedans.
Re: Mener à la baguette
Jeu 30 Jan - 19:47
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Quelque chose étincela dans l'atelier, d'une nuance différente des reflets que la lune jetait sur le bois des étagères et des baguettes. Quelque chose moins métallique que les étoiles s'accrochant aux vitres et aux outils. Le brun s'immobilisa, une tension muette tirant sur ses nerfs et, en un réflexe de duelliste, assouplissant sa prise sur sa baguette de façon à pouvoir réagir si une alarme suivait.

L'alarme ne sonna pas. Ou nulle part où le Selkie puisse l'entendre.

Le pas souple et silencieux, il se rapprocha donc. Si personne n'avait transplané ici, ouvert de piège ou de menaces, c'est qu'il pouvait bien se le permettre. Sous son regard, des inscriptions déroulèrent des lettres opaques dans un alphabet qu'il n'était pas certain de reconnaître. Ortie plissa les yeux. Quelques unes des formes s'étaient certainement manifestées dans l'un de ses cours, mais lesquels ? Les cours des runes ? Les équations de mathématiques ? Des restes de langues, peut-être, de cryptographie même ? Faute d'une réponse, il poka du bout de sa baguette les hiéroglyphes mal foutus qui le narguaient.

Rien n'explosa. Rien ne révéla un passage secret, une cache à baguettes ou quoi que ce soit.

Plissant le nez, Ortie se résolut à envisager l'idée tout à fait déplaisante qu'une explosion aurait été plus agréable et plus aisément gérable. L'énigme posée par les pattes de mouches illisible, clairement, ne l'intéressait pas vraiment. Surtout que personne n'avait à sa connaissance créé de sortilège qui permette de résoudre automatiquement les énigmes. Tapotant du doigt l'inscription la plus proche (elle n'eut même pas le bon goût d'exploser ou de briller plus fort ou quoi que ce soit d'intéressant), il s'accroupit à sa hauteur, tentant de se souvenir de n'importe quoi d'utile dans le décryptage de ce fatras.

"Génial. Des gribouillis à déchiffrer. Mon passe-temps préféré."

Le sarcasme ruissela de ses intonations, assez acide pour décaper le sol sous lui.
Re: Mener à la baguette
Ven 14 Fév - 14:14
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J'attends dans mon coin qu'il percute, j'étudie ses réactions, ce qu'il a l'air de voir ou pas... et surtout je le laisse affronter les conséquences éventuelles. Pas folle, la guêpe. Mais rien explose, rien lui saute à la figure, et autant ça me rassure autant je me dis que ça peut être un truc plus fourbe. Bon, d'un côté j'imagine mal m'sieur Odysseus mettre des pièges et des trucs fourbes même dans son atelier... de l'autre les artefacts ça joue rarement cartes sur table avec description détaillée et tout, et en plus il est chez lui alors pourquoi pas.

Bon, dans le processus j'ai envie de me bouffer la main jusqu'au poignet pour pas hurler tellement il enchaîne les âneries, du type tapoter les inscriptions à la baguette, les toucher du doigt, et même parler assez clairement pour que je l'entende à dix mètres, mais bon ça c'est Ortie, c'est trop tard pour lui greffer un cerveau.

Surtout, quand il parle, j'apprends que c'est a priori pas écrit en anglais. Logique je suppose... la pâte de fruits n'agit que sur ce qu'on raconte, et encore on peut quand même parler autre chose que l'anglais. Ca me titille. Je me demande s'il y a quelque chose à en déduire, mais je suis trop loin pour voir. Si je me rapproche et qu'il me voit pas ça va, mais je risque de le surprendre et tout crétin qu'il est, il a la baguette rapide. Et qui pique. Et là tout de suite, je me fais pas d'illusions sur un duel improvisé entre un Infanterie et moi. Alors je tapote Choupette trois fois sur le comptoir du recoin aux noms, et elle se fait pas prier pour faire plein de petites étincelles bleues et même un petit tintement, très bas, mais impossible à manquer dans l'atelier silencieux. Une fois que je suis sûre d'avoir capté son attention, je me redresse lentement - Choupette toujours à la main, faut pas rêver.

"Besoin d'aide ?" je souris, étincelante.
Re: Mener à la baguette
Jeu 20 Fév - 22:01
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L'injure n'était pas l'énigme en elle-même. L'injure, c'était cette énigme dans un océan de questions sans réponses. Face aux griffonages qui luisaient doucement, brièvement, le brun fut tenté d'aller directement frapper à la porte du Directeur pour avoir le fin mot de cette histoire.

Une lueur bleue et un tintement bas le tirent de ses réflexions contrariées plus sûrement que tout instinct de survie qu'il aurait pu avoir. Leste, il pivota, la baguette prête à ensorceler, son bois argenté à demi fondu dans la clarté des étoiles qui baignait la pièce. En reflet, une silhouette lunaire émergea, à la place de la figure d'autorité qu'il aurait pu attendre. Pâle comme un spectre rieur aux yeux cernés, Pivoine émergea de derrière le comptoir, l'air d'un ange fatigué. Et suspicieusement souriante, accessoirement.

"Qu'est-ce que tu fabriques là ?"

Probablement la même chose que lui - fouiner, donc - à la différence près que l'Intelligence avait un peu plus de prétextes pour se montrer indiscrète puisque la capacité à fureter faisait partie du métier. Mais quand même. La question méritait d'être posée. D'autant qu'elle lui laissait le temps de ruminer la mauvaise humeur générée par les gribouillis et de jauger si elle s'avèrerait pire que celle qu'entrainerait l'aveu que oui, un peu d'aide lui serait utile.

Pinçant les lèvres, le Selkie considèra tour à tour les glyphes et l'apparition, agita une main agacée vers les pattes de mouches même pas écrites dans un alphabet déchiffrable.

"Tu sais décrypter ce genre de machin ?"

Qu'il ne soit pas dit qu'il accepterait de l'aide pour juste se retrouver avec une équipière venue jouer les mouches du coche.
Re: Mener à la baguette
Dim 5 Avr - 23:41
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Ah j'ai bien fait de prévenir on dirait, quand je sors il est là avec sa baguette levée, un instant j'ai même eu peur qu'il m'attaque quand même. C'est que c'est toujours un consanguin hein, ou pas loin, qui sait ce qui peut se passer dans son cerveau dégénéré quand deux neurones se touchent... Mais ça va. Il attaque pas. Il finit même par abandonner sa posture de défense, et moi je me détends un peu, je sors de derrière le comptoir.

Qu'est-ce que je fabrique là ? Sérieusement ? Mais il s'est vu, lui, à filer comme une ombre dans la nuit noire, obscure et sombre, pour aller fouiller dans les affaires non seulement d'un instructeur mais en plus de m'sieur Odysseus ? Je me rapproche avant de répondre tout bas, un peu sèchement :

"Je surveille que tu fasses pas n'importe quoi, puisque clairement t'es pas capable de le faire tout seul. Mais bon puisqu'on est là."

Je vais pas lui dire que je suis bien contente d'être là. Je le suis pas vraiment en réalité. J'ai l'impression de faire quelque chose de mal. D'un autre côté, quel mal y a-t-il à regarder ? Sûrement le même que si je tombais sur cette fouine d'Ardoise le nez dans mon tiroir à chaussettes. Même si on a rien à cacher, ça se fait pas. Et pourtant on est là.

Allons, tu es bien venue pour ça, non ?

Peut-être bien, au fond...

Quelques mots, et Choupette fait comme un rayon de lune. Une lumière qu'on voit peu, qui fait peu voir, mais qui aveugle pas et qui suffira bien. Je m'approche des étagères, un coup d'oeil aux inscriptions me suffit.

"C'est du grec. L'alphabet grec, en tout cas."

Ca a l'air prononçable, à l'oreille ça sonne comme les quelques mots grecs que je connais, la fréquence des voyelles est bonne, si c'est un code il est soit très basique soit suffisamment solide pour ressembler à de vrais mots anodins, mais... je parle pas grec. Aucune idée de ce que ça peut bien vouloir dire. A part que l'auteur est soit adepte de codes, ce qui somme toute n'est pas si improbable compte tenu du fait que les étiquettes étaient invisibles, soit grec, soit helléniste forcené.

Il doit être grec. Ou adepte de codes.

Ou helléniste forcené.

"T'y connais rien en grec je suppose."

Bien sûr que non, il a même pas reconnu l'alphabet. Moi... je connais bien un sort de traduction. Pas super fiable, mais pour des étiquettes c'est l'équivalent d'un dictionnaire qu'il faut, ça devrait pas être trop à côté de la plaque.

Ca serait marrant de le laisser mariner encore un peu, mais plus vite on aura tiré cette histoire au clair...

Je recule un peu, j'examine d'autres étagères à portée. Il y a des mots qui ont l'air de revenir, courts, deux ou trois lettres, d'autres plus longs. Je sais pas si c'est du grec ancien ou moderne, mais est-ce que c'est si différent ? Je vais tenter le moderne d'abord. Le plus simple d'abord, avant d'aller chercher des poils aux œufs. Quelques mots, un tour de baguette, et les lettres bougent et se tordent vers l'alphabet latin. Evidemment, si c'est du code, ça va pas être aussi simple, mais...

"Bois de hêtre, che..."

Ca me monte dans la gorge.

"...cheveu de Vélane." je murmure, comme si j'avais juste eu du mal à déchiffrer le mot.

J'espère qu'il ira pas chercher plus loin. A côté, l'étiquette indique bois de hêtre, écaille de Basilic.

"Ca doit être le coin du hêtre."

Ma baguette, c'était de l'acajou blanc. Et un cheveu de maman dedans. J'inspire fort, je fixe la boîte la plus proche comme si elle allait se mettre à me parler. J'ai envie de l'ouvrir, voir si la baguette a des traces d'usage, n'importe quoi. Et en même temps... ce serait tellement stupide.
Re: Mener à la baguette
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