Ne me regardez pas

17 Mai 2019

Les cours n'avaient pas encore commencé, mais Corneille était incapable de ne rien faire. Puisqu'elle n'avait pas de cours, elle avait décidé de s’entraîner physiquement, histoire de rester à niveau. Elle avait donc entrepris de faire plusieurs tour des bâtiments en courant. Elle en profita également pour essayer de trouver un endroit qui puisse faire office de parcours du combattant pour varier un peu ses exercices.

Elle n'avait pas trouvé.

Par contre, en rentrant à la brigade Snidget, elle s'était rendue compte qu'elle avait perdu son petit carnet et le crayon à papier qu'elle gardait sur elle en permanence. Ils avaient du tomber de sa poche pendant qu'elle courait.

Il fallait qu'elle retourne les chercher. Mais elle avait déjà retiré son voile plein de transpiration et elle n'avait aucune envie de le remettre.

Bon. Qu'a cela ne tienne. Ça ne prendrait pas longtemps de retrouver ce carnet, hein?

Elle se concentra et sentit la chair caoutchouteuse de ses cicatrice se changer en une belle peau bien saine. En une seconde, elle avait retrouvé forme humaine.

Elle partit en petite foulée, refaire son tour, sans rien trouver, jusqu’à ce qu'elle arrive devant la brigade Occamy. Là gisait à terre son carnet et un peu plus loin son crayon. Contente d'avoir retrouvé ses biens, la coureuse les ramassa.

Mais soudain, du coin de l’œil, elle aperçu une silhouette rouge qui la fit sursauter. De surprise, elle ne lâcha pas seulement son matériel d’écriture, mais aussi sa métamorphose. Un vieux réflexe lui fit porter la main à sa baguette, puis elle reconnu Morrigan, une des Instructrice.

Elle éloigna la main de son arme, dans un geste d'excuse, puis réalisa soudain qu'elle n'était plus transformée, que l'autre femme voyait ses blessure. Morte de honte, la jeune femme s'accroupit et mit les bras autour de sa tête.

"Je suis désolée. Ne me regardez pas. Ne me regardez pas."

La journée est belle. Magnifique, je dirais même. C'est un temps à sortir, à courir, à chanter, même ! A défaut, je décide déjà de profiter de l'air pur pour me balader. Une longue balade qui dure certainement beaucoup trop longtemps en regard de tout le travail que je dois encore accomplir. Ça ne fait qu'une semaine que je suis là, et je me rends bien compte de la charge demandée. Mais je ne suis pas inquiète. Je rattraperai le temps perdu sur mes heures de sommeil s'il le faut. De toutes façons, je n'ai jamais beaucoup aimé dormir.

Quand ma balade touche à son terme, je décide de simplement rentrer me changer dans ma chambre, puis de prendre mes affaires pour aller travailler dehors. Il serait fâcheux de ne pas profiter d'un temps aussi merveilleux. L'air est pur par ici. Non pas qu'il en ait été différemment lorsque j'étais encore en Irlande, mais je me suis habituée aux petits espaces confinés plein d'humidité, plus qu'aux grands espaces ouverts dans lesquels je ne risque pas de me faire tomber dessus. Je compte bien profiter de ça aussi !

J'enfile la même robe rouge qu'on m'a fournie lors de mon arrivée - celle qui découvre mes bras et une partie de mes cicatrices. Je l'aime bien. C'est comme si elle avait été faite exactement pour moi. Et peut-être est-ce la cas, qui sait ? Je prends ma baguette, de quoi écrire et trois, non quatre livres que je dois étudier avec plus de sérieux si je veux avoir une chance de pouvoir faire un cours cohérent. Comme c'est excitant ! Je suis de si bonne humeur que je chantonne à voix basse.

Mais peut-être aurais-je dû chanter plus fort ? Je surprends une jeune enrôlée, ce qui a pour effet de lui faire perdre sa métamorphose, et de lui faire porter sa main à sa baguette. J'ai le réflexe de faire de même, uniquement dans le but de me défendre. Déformation professionnelle, certainement. J'ai d'abord le réflexe de rire devant l'absurdité de la situation, mais mon rire se tait bien vite quand je capte le désarroi de la jeune femme. Je détourne mon regard, et j'ai pour réflexe de me mettre entre elle et d'éventuels regards indiscrets.

- D'accord, d'accord. Je ne te regarde pas. Tout va bien, tu n'as pas de honte à avoir. Pas avec moi. Personne ne peut te voir, tout va bien. Tu n'as pas à t'inquiéter.

Je me sens désarçonnée par la réaction de cette jeune femme. J'ai eu le temps de voir les cicatrices qu'elle arbore, et je dois avouer que ça a pour effet de me rendre curieuse - et surtout, de me pousser à vouloir l'aider. Je ne sais que trop bien à quel point ce genre de failles peuvent être utilisées contre ceux qui les portent.

- Est-ce que ça va ?

Tout va bien. Elle ne la regardait pas. Tout va bien. Non, tout ne va pas bien. Elle est marquée, défigurée. Elle porte dans sa chair la preuve de son échec. de son incapacité à parer un simple sortilège. A éviter l'explosion de sa baguette

Pas de honte à avoir? Vraiment? Corneille ne trouve pas les cicatrices honteuses. Seulement les siennes. Parce qu'elles la ramène a ce jour funeste. Le 8 avril 2018. Ce jour maudit ou elle a tout perdu. Ce jour ou elle a perdu son Mari.

Mais une petite voix raisonne dans sa tête. "Veut tu vraiment passer pour une hystérique? C'est une Instructrice."

Non. Elle ne voulait pas passer pour une hystérique. Non. Non. elle ne veut pas. Elle ne veut pas passer pour non fiable. Elle ne veut pas être mise au placard. Elle veut se battre. Elle veut retrouver son homme.

Alors elle se bat. Contre elle même, contre la panique, contre la mésestime d'elle même, contre le syndrome de l'imposteur, contre tout ce qui empoisonne son âme.

brusquement, elle saisis l'épaule de l'instructrice et plonge son regard dans le siens. Une ancre. Elle a besoin d'une ancre. Elle a besoin de changer. De ne plus être cette femme qu'elle méprise. Elle même. Alors elle s'accroche à ce qu'elle a sous les yeux. Elle s'accroche à Morrigan.

Morrigan a donc la surprise de voir se brouiller le visage de l’enrôlée, puis de voir apparaître ses propres traits, comme sortis d'un miroir. Sur son épaule, la main est blanche et non plus noire.

La Fausse Morrigan fixe la vrai, comme sortit d'un rêve. Ou plutôt d'un cauchemar.

"Ça... Ça va aller. Pardon. Je peux rester comme cela? Quelques instants? Je n'arrive pas à juste camoufler mes... mes marques quand je panique?"

Je ne suis pas pressée, et je ne vais certainement pas laissée une enrôlée dans cet état-là. Je ne suis pas un monstre. Je réfléchis déjà à un moyen de pouvoir l'aider avec ses problèmes. Non pas que ce soit devenu une obsession ni une mission personnelle que je me serais fixée, mais pour son bien et pour le bien de la Cause, il faudra qu'elle parvienne à maîtriser ce qu'elle veut cacher. Le moment est mal choisi pour lui faire la leçon, alors je me contente de rester silencieuse et de la couvrir en attendant qu'elle reprenne ses esprits. Après tout, ils sont aussi là pour apprendre.

Et puis brusquement, elle se relève et prend mon épaule. Sa main est chaude sur ma cicatrice légèrement boursoufflée. Mais je ne bouge pas, ni ne perd ma tranquillité. J'observe avec une teinte d'amusement ses traits qui se brouillent jusqu'à me retrouver avec mon sosie parfait sous les yeux. Cette vision m'amuse, et je ne retiens pas un sourire amusé quand elle me demande la permission de rester comme ça quelques instants. Je pose délicatement ma main sur son avant-bras, l'invitant à rester dans cette position. Je n'ai jamais craint le contact avec les autres, et c'est assez flatteur de voir son image reproduite comme ça.

- Ne t'en fais pas, prends le temps qu'il te faut. Je suis désolée, je n'ai pas encore retenu ton nom. Est-ce que tu voudrais bien me le rappeler ?

Je lui offre un sourire rassurant, presque maternel. Elle n'a rien à craindre avec moi, et ce sera toujours le cas. Je crois que cette jeune femme fait partie de l'infanterie. Nous nous verrons donc deux fois par semaine. Si je ne fais pas partie de ses professeurs principaux, ma matière demeure néanmoins importante pour sa spécialité. Cette rencontre tombe à pique. Elle m'offre déjà des pistes possibles quant à l'enseignement que je vais devoir lui transmettre.

S'il y a bien une chose que j'ai appris en cinquante-quatre ans d'existence, c'est que tout le monde est différent. Que les failles que je trouve chez un ne sera pas la même chez son voisin. Il est inquiétant que je tombe si facilement sur les failles des enrôlés. Mais ils ne peuvent que progresser, si l'enseignement est d'assez bonne qualité pour le leur permettre. Je ne perds rien de mon sourire ni de ma douceur. Je ne suis certainement pas là pour la rabaisser. Il ne faut pas non plus oublier que les enrôlés sont là depuis encore moins de temps que les instructeurs, et que par conséquent, ils n'ont pas eu le temps de s'adapter à leur nouvel environnement.

- Est-ce qu'il t'arrive souvent de paniquer de la sorte ?

Inspirer... Expirer... Inspirer... Expirer...

A chaque respiration, la panique refluait un peu plus. Et Corneille sentait son masque de plus en plus assuré. Bientôt, elle fut en état de répondre à l'instructrice:

"Je m'appelle M... Corneille. Je m'appelle Corneille. Pardon pour tout cela."

La jeune femme continuait de respirer profondément, enfouissant la panique et le dégoût d'elle même le plus profondément possible.

Elle observa la main de la sorcière, sur son avant-bras. Une main forte, marquée, qui se prolongeait par un bras marqué de cicatrices que leur porteuse ne cachait pas, et exhibait presque.

Les mains de Corneille étaient blanches, mais c'était leur seule transformation. Soigneusement, elle les changea pour imiter son modèle du jour. Jusqu’aux bras qu'elle couvrit de cicatrices. D'autres cicatrices. Pas les siennes. Mais elles n'étaient pas visibles, sous les vêtements longs que l'élève portait.

Si cela lui arrivait souvent? La jeune femme évita le regard de l'éducatrice et ramassa son carnet et son crayon.

"Non... Oui... Ça m'arrivait souvent, au début. Puis j'ai appris à les gérer. A les cacher. Je ne veux pas... Je ne veux pas qu'on les voit. Elles... J'ai perdu quelqu'un, le jours ou je les ai eu. Quand on les voit, c'est comme si on voyait... Comme si on voyait ce que je n'ai pas pu sauver. J'ai honte."

Elle regarda silencieusement ses pieds un instant, honteuse de se donner en spectacle ainsi. Puis elle céda a l'envie de se justifier:

"Habituellement, je les cache mieux. Je voulais juste récupérer mes affaires. Je pensait que la métamorphomagie suffirait, mais... Je ne suis pas bonne en métamorphomagie."

Je souris à la jeune femme et note mentalement son nom. Je ne suis pas femme à oublier, et si je ne peux pas me souvenir directement de tous les noms de tous les enrôlés, je serai à minima me souvenir de celui de la jeune femme aux cicatrices. Il y a des évènements qui marquent davantage que d'autres, et qui rendent la mémorisation plus facile. Lorsque j'aurais rencontré tous les autres, je travaillerai pour pouvoir les connaître tous du mieux que je pourrais. Ça fait partie de mon travail d'instructrice. Ça fait partie intégrante de la matière que j'enseigne, même. L'extraction et la protection de l'information passent par la connaissance.

- Enchantée, Corneille. Et ne t'inquiètes pas.

Et puis mon sourire disparaît petit à petit lorsqu'elle me raconte une partie de son histoire, qu'elle m'offre les raisons qui la poussent à se détester autant. Je la regarde avec intensité, certainement emportée par une nouvelle déformation professionnelle. Je ne suis pas du genre à ne pas écouter les informations importantes que l'on peut me donner. Je ne suis pas non plus du genre à les oublier. Je suis encore moins du genre à les dévoiler. Alors je tâche de me faire d'abord rassurante.

- Ne t'en fais pas. Avec moi, tous tes secrets sont bien gardés. C'est mon travail.

Et je n'ai jamais parlé. Jamais. Même après avoir subi les pires traitements. Oh, peut-être pas les pires. Les bourreaux sont doués pour toujours trouvé de quoi surenchérir. C'est leur travail, à eux aussi. Et chacun est bon dans son domaine, lorsqu'il s'en donne les moyens. Et puis je regarde ses bras avec mes cicatrices dessus. Je me questionne un instant sur ce qu'elles peuvent représenter pour moi. Beaucoup de choses, c'est certains. Je ne m'appesantis pas sur mon sort, et je n'ai pas l'intention de commencer aujourd'hui.

- Tu n'es pas si mauvaise que tu le dis. La ressemblance est frappante, et même ton imitation de mes cicatrices est intéressante.

Je souris à nouveau, en levant légèrement mes mains devant moi afin d'observer mes cicatrices, cette fois sur ma propre peau. Je voudrais bien lui montrer toutes les autres, qu'elle puisse voir à quel point j'en suis couverte, moi aussi. Celle sur mon ventre, notamment, serait intéressante dans ce cadre précis. Je comprends son point de vue.

- Les autres voient ce que tu as envie qu'ils voient. Je n'ai pas vu ce que tu n'as pas pu sauver. J'ai vu que tu es une survivante. J'ai vu que tu t'es battue, et que tu es encore là aujourd'hui pour en parler. Les cicatrices peuvent être beaucoup de choses. Des souvenirs, des trophées, de simples marques qui viennent orner notre corps.

Je marque une pause, abaisse mes mains et plonge à nouveau mon regard dans le sien.

- Tu as le droit de vouloir cacher tes marques. Savoir ce que tu veux faire de ton corps et ce que tu veux que les autres sachent ou non est même d'une importance capitale. Ce n'est certainement pas moi qui prétendrait l'inverse, au vu de ma spécialité. Mais tu dois apprendre à le faire correctement. Pas seulement pour que les autres ne voient jamais ce qu'il y a sur ton corps, mais surtout pour que personne ne puisse se servir de ta honte contre toi. En l'espace de dix minutes, tu m'as offert un nombre incroyable de clés qui pourraient me suffire pour te détruire jusqu'au plus profond de toi-même.

J'attrape doucement son visage devenu mien entre les doigts d'une de mes mains.

- Je ne doute pas de ta force, Corneille. Tu es une survivante, et je crois que tu as de la volonté. Mais tu vas devoir apprendre à dompter ta honte pour nourrir ta force.

L'instructrice promis de garder ses secrets et Corneille réalisa soudain tout ce qu'elle lui avait confié. Elle se sentit se décomposer de nouveau, mais pas pour les même raisons. Sa métamorphose se brouilla avant de se resolidifier quand elle repris le contrôle de ses nerfs.

La prof la complimenta sur la qualité de sa métamorphose. Corneille rejeta le compliment d'un haussement d'épaule.

"C'est facile de prendre une forme. Il suffit d'observer. Le plus dur, c'est de la garder. Je ne sais pas garder une forme très longtemps. Surtout quand on m'observe."

Elle écouta attentivement les explications de l'instructrice qui dissertait sur les significations des cicatrices... Et finit en lui faisant remarquer qu'elle en avait dit beaucoup trop. Corneille grimaça.

"Oui, je suis imprudente. Je parle trop, je sais. Je me sens en sécurité, ici, et je baisse mes défenses. C'est prématuré, je sais. Je n'aurais pas du."

Morrigan conclu et Corneille baissa docilement les yeux. Elle aurais bien fixé le sol, mais avec Morrigan qui lui tenait la tête, ce n'était pas possible..

"Je ferais de mon mieux, Madame. Mais ce n'est pas une honte facile à surmonter."

"J'ai tout perdu ce jour là" avait elle envie de dire. Mais elle venait de se faire reprendre gentiment sur le fait d'en dire trop, alors elle ne dit rien. Elle laissa un instant de silence s'étirer, puis le brisa:

"Je devrais retourner vers mon dortoir, pour retrouver mon voile avant que..."

"Tu es une Sorcière, ou quoi?" s'était une fois agacé son époux, alors qu'elle galérait a allumer une série de bougie. Ah oui, c'est vrai. Elle était sorcière. Parfois, cependant, elle ne pensait pas a la magie en premier recours. Un reste de son éducation moldue.

"Ou alors, je peux en faire apparaître un. Je suis une idiote. Pardon."

En quelques coups de poignets, elle fit apparaître un léger voile en laine noire. Bon, il disparaiterais d'ici une heure ou deux, mais c'était déjà ça de répit. Elle s'enveloppa dedans en quelques gestes machinaux. Une fois sa tête bien enveloppée, elle relâcha sa métamorphose et retrouva ses traits réels.

Elle ne semble pas avoir confiance en ses capacités, de métamorphomage comme de sorcière. C'est un long chemin qu'il lui faudra parcourir, mais je ne doute pas qu'elle soit ici pour une bonne raison, comme tous les autres. On n'envoie pas n'importe qui faire la guerre, et ici plus que jamais, je crois que tout a été fait pour qu'il n'y ait que des personnes de confiance, capables de se battre. Bien sûr, les enrôlés ne peuvent pas arriver déjà formés. Ils sont jeunes, ils ont tout à apprendre. Les instructeurs aussi, sont tous talentueux dans leurs domaines. A mon avis, nous avons tous à apprendre les uns des autres.

Je note mentalement tout ce qu'elle me dit. Chaque information qu'elle me donne sur elle, aussi infime et insignifiante paraisse-t-elle, est en fait extrêmement précieuse - et me sera utile tôt ou tard. J'ai déjà commencé un petit dossier sur chaque personne avec qui j'ai eu l'occasion de discuter. Je n'en ferais usage que pour leur apprentissage, bien entendu. C'est mon travail, de trouver les faiblesses de chacun et d'appuyer là où ça fait mal. Que ça me plaise ou non de le faire n'entre pas en compte dans l'équation.

- Ce n'est pas grave avec moi, tu sais. Je suis de ceux qui pensent qu'il faut apprendre à parler pour pouvoir apprendre à se taire. Tu apprendras, je ne suis pas inquiète pour ça. Et il est souvent plus dangereux de garder ce qui nous tracasse pour nous que de le confier à une personne de confiance. Je ne suis ni ton instructrice principale, ni la responsable de ta brigade, mais je sais être une oreille attentive et j'ai parfois de bons conseils à donner lorsque ça concerne mon domaine - parler, se taire, écouter et entendre.

Je ne la quitte pas du regard un instant, observant le moindre de ses faits et gestes, cherchant la moindre de ses failles ou de ses faiblesses, et la honte est finalement ce qui la définit le mieux pour l'instant. Elle a honte d'une part de son passé, honte de ce qu'elle fait, honte de qui elle est. Ca ne va pas. Elle ne peut pas rester comme ça si elle veut pouvoir partir au combat un jour. Il y a trop de risques pour qu'elle se fasse attraper, et que ses ravisseurs ne trouvent ses faiblesses aussi rapidement que moi. Cependant, je lui offre un sourire qui se veut rassurant et encourageant.

- Ne t'inquiètes pas. Tu es là pour apprendre, et je te dirais même que nous avons tous commencé quelque part un jour. Ce qui te manque aujourd'hui, c'est certainement beaucoup de confiance en toi. Ca viendra avec du travail, même si ce n'est pas facile. Si tu es ici, c'est que tu as les capacités nécessaires pour t'en sortir admirablement bien. Commence par ne pas douter de ça, d'accord ?

Son oublie de magie me laisse penser qu'elle n'a pas grandi dans un cercle où c'était primordial de s'en servir. Tout le monde n'oublie pas qu'il est un sorcier, et tout le monde n'a pas si peu confiance en ses capacités magiques. Je m'autorise donc à faire une hypothèse, autant pour tester sa réaction que pour rajouter ça potentiellement à ma liste la concernant.

- Tu es née de parents moldus, n'est-ce pas ?