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And I guess that's why they call it the blues
Jeu 23 Juil - 17:33
Aubépine
Aubépine
257
Aubépine
25 ans
Intelligence
Sang pur
Animagus (chat du bengale)
Intelligence
https://rementor.forumactif.com/t108-aubepine-enroleehttps://rementor.forumactif.com/t137-de-l-autre-cote-du-miroir
Les jours étaient vides. De sens et de prospects. Ils se suivaient dans la litanie des cours et l'absence de Monsieur le Directeur. Aubépine les suivait aussi, présente mais seule devant ses parchemins de note. Seule à l'aube qui arrivait de plus en plus tard tandis que le chat, frustré, la faisait chasser plutôt que saluer le soleil avec un livre. Seule le soir quand elle travaillait ses devoirs et ses langues. Seule aux repas qu'elle chipotait de plus en plus. Seule la nuit qu'elle passait dans son lit, sa ronde du soir réduite à une peau de chagrin.

Elle parlait pourtant, à ceux qui lui adressaient la parole ou lui demandaient quelque chose, ignorant ceux qui s'amusaient à la traiter de transfuge ou à la voir abandonnée par son double d'âme. Car la bouderie de Sycomore continuait, se prolongeait et plongeait la jeune femme dans une mélancolie dont elle n'arrivait pas à se défaire. Elle était heureuse de le voir s'ouvrir aux autres. Il était temps qu'il ait d'autres amis, d'autres protégés qu'elle. Elle avait fait de même et tenté de le raisonner lorsqu'elle voyait que ça le faisait souffrir. Elle comprenait à présent. Elle ne craignait pas qu'il ne l'aime plus ni qu'il l'oublie. Elle ne se sentait pas remplacée. Elle n'était pas jalouse. C'était un autre sentiment, plus profond que ces mesquineries. Un manque du côté du coeur. Une présence que l'on voulait sentir et qui n'était pas là.

And I guess that's why they call it the blues
Time on my hands could be time spent with you


chantait Elton John, repris, chuchoté avec beaucoup moins de justesse par une Aubépine que l'on n'entendait que rarement chanter. Elle n'aimait pas sa voix qui n'avait pas la pureté qu'on attendait d'une jeune femme de sa station. Chanter, comme faire la cuisine ou tricoter, c'était une personnification de la prison dont elle s'était échappé l'été avant ses dix-huit ans. Elle n'avait pas voulu être "bonne à marier" et être mauvaise était la meilleure solution qu'elle avait trouvée. Seule la danse s'était frayé un chemin jusqu'à son coeur. Ca, elle n'avait pas réussi à le rater comme il le fallait. Elle ne le regrettait plus depuis qu'elle avait rencontré un bon cavalier. Mais ce qui lui revenait, là, c'étaient surtout les fois où elle avait réussi à convaincre son frère de se traîner sur de la musique et lui servir de partenaire.

Pensive, elle remit une mèche de ses cheveux bruns derrière son oreille, lâchant un soupir par dessus son livre de potions. Elle n'arrivait pas à se concentrer. Sans les parties de go qui prenaient toujours ce coin de son esprit qui pensait aux choses, elle ruminait. Ca irait mieux. Il reviendrait vers elle. Il comprendrait son point de vue. Il accepterait qu'ils puissent ne pas toujours être d'accord sur la marche à suivre. Elle lui manquerait trop.

Il ferait sa vie sans elle, se trouverait enfin cette fille qu'il mérite - mais qui sur le Domaine méritait Sycomore ? - vivrait pour eux deux et elle pourrait reprendre sa vraie place, dans les ombres derrière lui, à le pousser à la place qui était la sienne et le soutenir tandis qu'il embrassait leur destinée. Comme la bonne épouse qu'elle avait décidé d'être.

Les larmes jouaient dans ses longs cils et, seule, elle avait laissé tomber le masque, laissant une grande tristesse prendre le pas sur son indifférence coutumière. Elle n'avait laissé personne approcher de ses états-d'âme. Elle les avait enfermés, avec ses doutes et ses peurs, là où l'on ne pouvait pas les retourner contre elle. Elle les laissait soudain sortir. Trop de choses s'étaient passées. Elle se sentait seule.
Re: And I guess that's why they call it the blues
Dim 30 Aoû - 23:31
Cendre
Cendre
135
Cendre
25 ans
Infanterie
Sang mêlé
Nirimage
Infanterie
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Le temps était morne. 
Les gens étaient mornes.
Le domaine était morne. 
Tout était morne. 
Triste.
À croire que l'univers tout entier était maussade.

Les températures avaient commencé à rafraîchir. Elles se faisaient plus douces, enfin supportables. Le ciel était gris, nuageux, comme l'humeur du domaine qui semblait, aujourd'hui encore, bouder l'enthousiasme que quelques rares hères essayaient encore de communiquer à leurs congénères. En somme, un bon jour pour fuir l'air morose des dortoirs et autres salles malheureuses de cours et de duel.
Cendre les avait toutes faites, ces derniers jours. La bibliothèque, qu'elle espérait trouver vide la nuit, accueillait les insomniaques de passage. Les écuries étaient devenues le repaires d'âmes en peine. Les salles de cours servaient de permanence aux plus studieux, à l'instar des couloir qui les ceignait, des extérieurs proches, du lac et de la volière. Elle avait même essayé de se réfugier en salle de réception, pensant que le lieux du drame serait évité, mais là encore, ce fut un échec. Elle espérait cette fois que le temps découragerait les plus persévérants. 

Sa sortie était justifiée par deux volontés. La recherche d'un instant de tranquillité et celle d'une série de plantes, qu'elle escomptait utiliser pour un projet abstrait mêlant runes et botanique. L'un comme l'autre n'étant clairement pas son fort, elle tenait là l'occasion de faire d'une pierre trois coups. 
Et bien sûr, elle ne trouvait rien. Incapable de faire la différence entre deux plantes dont même le nom se confondait à ses oreilles.

Après bien une heure à s'esquinter les sens dans les bois, Cendre décela une silhouette qui se dessinait contre la végétation des bois. Elle se figea aussitôt. 
La forme était brune aux contours anguleux, féminine, qu'une seconde d'inquiétude fini par indiquer comme enrôlée, et non mangemort. Le domaine "tait sûr, leur disait-on, mais quelle preuve avaient-ils ? Qu'est-ce qui leur disait qu'elle le resterait ? Le doute lui fit serrer les doigts sur sa baguette, déjà en main, il lui fallu une seconde pour reconnaître la sorcière.
Aubépine. 
Que faisait-elle là ? Cendre n'était pas supposée croiser qui que ce soit.
Allait-elle bien ? Evidemment, cette question ne vint qu'en second à son esprit. Egoiste.

L'occamy la voyait de profil. Presque de trois quart. Elles voyait ses épaules maigres qui tombaient légèrement, soulagées d'une étiquette que l'isolement accordait à peine, elle voyait ses longs doigts refermés sur un ouvrage qu'elle ne semblait même pas lire, et son nez minuscule qui se retroussa en un semblant de reniflement discret perdu dans le bruissement des feuilles.
Non. Aubépine n'avait pas l'air bien.

Deux options s'offraient alors à Cendre.
Approcher.
Partir.

Cendre avait toujours eu du mal à faire face à ce dilemme. Respecter la solitude qu'elle même n'appréciait pas voir souillée, ou chercher à venir en aide. Quelle décision aurait provoqué le moins de dégâts ? La recherche de sécurité qu'elle s'imposait nécessitait d'agir en cherchant le moindre mal, plutôt qu'un bien relatif, ce genre de situation en était un parfait exemple. 
Aujourd'hui toutefois, les enjeux étaient différents. Il y avait eu le bal, la diatribe du directeur qui leur avait à tous secoué les puces, et cette sensation de solitude qui l'avait saisie alors. 
Elle était seule. Ils l'étaient tous. Et c'était leur plus grande faiblesse. Heureux que l'armée des ténèbres ne connaissait pas leur repère, et ne les attaquait pas, car ils ne feraient d'eux qu'une bouchée. 
Cendre avait donc conscience de devoir adapter sa stratégie. Fini le "chacun pour sa gueule", il lui fallait des alliés. 

Elle fit un pas. Les feuilles bruissaient sous le vent, elles bruissaient aussi sous ses semelles, et sous le léger malaise ressenti à l'idée de pénétrer un terrain privé qu'elle étouffait tant bien que mal. Elle était ni particulièrement bruyante, ni particulièrement discrète. Là, simplement. À distance respectable, à distance où le doute aurait pu laisser croire qu'elle n'avait pas remarqué les larmes, elle demanda : 

« Hey .. Tu t'y connais en botanique ? »
Re: And I guess that's why they call it the blues
Lun 14 Sep - 16:15
Aubépine
Aubépine
257
Aubépine
25 ans
Intelligence
Sang pur
Animagus (chat du bengale)
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Bruit. Elle releva la tête, retrouvant inconsciemment le port qui était attendu d’elle, droit, gracieux, un port de danseuse dû à de nombreuses heures de torture qui ne disait pas son nom, sur un pied, sur les pointes, avec un vase en porcelaine sur la tête. Pièce inestimable qu’on ne lui pardonnerait jamais de briser, malgré les sorts de réparation qui n’auraient laissés aucune trace. Les cales pour la tête la nuit, pour la garder bien droite. D’un battement de cil, elle refoula ses larmes. Elle ne pleurait pas. C’était interdit. Un sourire poli revint jouer sur ses lèvres. Elle ne pouvait rien faire pour ses joues pâles – on l’aurait vue se les pincer – ni pour les cernes qui creusaient la peau au-dessus de ses pommettes. Si elle était moins grosse, il y aurait moins de matière à creuser et elles se verraient moins. Elle devait se reprendre.

L’apostrophe eut ça de bon qu’elle l’obligea à tourner la tête pour regarder cette voix peu connue. Cendre. Elles avaient été ensemble pour en cours de communication mais cela excepté, elles n’avaient que peu de contacts. C’était une jeune femme en infanterie dans la brigade de son frère. Elle était calme en général, plutôt solitaire qui semblait mal à l’aise en société. Et qui l’interpellait par un « hey » familier. Aubépine cacha un peu vite un léger froncement de sourcils.

« Un peu. »

Un peu…beaucoup, finalement. Les semaines passées en présence de Lancelot dans la serre avaient consolidé ses notions et lui avaient apporté un véritable savoir-faire. Il l’instruisait l’air de rien, au fil de leurs conversations jamais vraiment sérieuses, jamais vraiment légères. Elle se demanda ce qu’elle lui apportait, elle, puis décida de laisser la question de côté. A la place, elle ferma son livre de potions – elle n’y comprendrait jamais rien – et se décala un peu, pour faire une place symbolique à la jeune femme. L’herbe, ce n’était pas ce qu’il manquait ici.

« Assieds-toi. Que cherches-tu ? »

Et dans quel but, où, comment. Avec les plantes, l’on n’était jamais à cours de questions. Elle attrapa son pic à chignon dans son sac, le fit tourner entre ses mains avant de s’attacher les cheveux d’une main experte, quelques mèches trop courtes revenant encadrer son visage fatigué. Elle prit alors un peu d’eau qu’elle se passa sur le visage.

« Excuse-moi. La fatigue. » et le sel, sur ses joues, maintenant effacé comme tout souvenir d’une quelconque peine. Elle ne devait pas se montrer. Le masque était totalement remis en place. Elle espérait, sans trop y croire, que sa camarade n’avait pas vu sa faiblesse.

« Du thé ? »

Elle en avait encore un thermos même si les petits gâteaux que faisaient son frère et semblaient inépuisables avaient fini par disparaitre sous les mains gourmandes de ceux à qui elle les offrait. Avant, il lui en aurait déjà refait au moins trois fournées. Maintenant, elle avait une boite vide. Ce n’était pas parce qu’elle ne les mangeait pas qu’elle ne ressentait pas le manque de cette bouderie qui les séparait tous les deux. Si seulement. Mais non, elle ne voulait pas y penser. Elle n’aurait pas fait autrement si c’était à refaire. Sa solution était la bonne. La seule intelligente. Il était facile de décider de se rebeller quand on en souffrait les conséquences. C’était toujours plus délicat lorsque c’étaient d’autres qui prenaient à sa place. Il ne l’avait jamais compris. Il avait toujours cru qu’encaisser c’était la protéger. En y pensant, Lancelot semblait penser de même. Les hommes…

Elle retint un soupir.
Re: And I guess that's why they call it the blues
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