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De l'usage des plantes et des baignoires 1
Sam 8 Juin - 21:35
Ortie
Ortie
101
Qui s'y frotte s'y pique
22 ans
Infanterie
Sang pur
Occlumens
Infanterie
Le Domaine était à demi vide. Normal : les cours ne commenceraient pas avant juin, de ce qu'avait à demi écouté et retenu l'enrôlé. Il fallait encore que les gens trouvent un alibi, arrivent, guérissent selon les besoins, s'installent. En attendant, cela signifiait que les enrôlés disposaient d'un peu de temps libre. D'un peu trop de temps libre auraient probablement objecté certains.

Fort heureusement, Ortie faisait partie de ces gens capables de s'occuper seuls. Sport et exploration avaient ponctué les premiers jours de son arrivée, entrecoupés de quelques exercices de sortilèges, pour se faire à sa nouvelle baguette. Qu'elle s'harmonise parfaitement à lui ne l'avait pas empêché de continuer à chercher l'ancienne, celle tout feu tout flamme qui méritait une tombe ou un bûcher funéraire – une fin, une vraie – et les deux autres qui, il s'y était résigné, ne seraient siennes que parce qu'il les avait conçues.

Il n'avait pas trouvé.

À force de fouiner, il était en revanche tombé sur un point intéressant : si les salles de bains des enrôlés comportaient des douches, celles des enseignants comportaient des baignoires. Le résultat final était le même : des gens propres. La méthode n'aurait pas dû le contrarier, mais les vieilles habitudes sont complexes à déraciner et le naturel, chez Ortie, avait tendance à revenir au grand galop. Et le naturel, en l'occurrence, était celui de l'enfant pourri-gâté à qui l'on avait tout passé et qui, en conséquent, avait exigé et obtenu une baignoire jusque dans son studio d'étudiant.

En plus, le Domaine était à moitié vide.

La fenêtre entrouverte avait représenté une trop belle opportunité. Il n'avait pas vraiment envisagé de plan complexe, de surveillance de la chambre pour savoir à quel horaire son occupant reviendrait. Il avait simplement considéré qu'un Accio suffirait à lui ramener ce dont il pourrait avoir besoin et, avec une énergie de félin escaladant une cage à canari, s'était faufilé dans l'ouverture – sans envisager non plus d'y trouver, en plus de la baignoire, quelque chose de bien trop vert pour être ordinaire.
Re: De l'usage des plantes et des baignoires 1
Mar 18 Juin - 10:43
Créature
Créature
4
Grand Manitou
De l'usage des plantes et des baignoires 1 8fc1

La plante se sentait bien ici. Certes, l'environnement était différent du lac humide et vaseux qu'elle avait l'habitude de fréquenter, là où elle était capable de s'applatir contre l'eau, de ne faire qu'un avec les légers remous produits par des insectes ou petites bestioles innocentes, attendant qu'ils s'approchent trop pour pouvoir les attirer à elle et se nourrir. Au début, elle n'avait pas été sûre que la petite étendue d'eau lui suffirait. D'ailleurs, seules ses racines y trempaient à présent alors que le reste de son feuillage était applatie contre le mur et remontait jusqu'au plafond.

L'humain qu'il ne fallait pas manger avait modifié les parois rugueuses pour qu'elles soient comme de l'eau à son contact. Ce n'était pas profond comme un lac ou une crevasse, certes, mais c'était agréable de sentir l'eau ruisseler sur ses feuilles. Elle aimait bien ça. En échange de cette délicatesse et des petites proies (des gourmandises, vraiment) qui lui étaient apportées, elle laissait l'occupant des lieux tranquille alors qu'il se baignait ou utilisait la toute petite flaque d'eau dans un coin pour faire toutes sortes de choses étranges, comme enlever les capteurs qui couvrent habituellement son visage. Elle ne cherche pas vraiment à comprendre; l'humain est étrange, mais il lui parle, lui tient compagnie, s'occupe d'elle. C'est son humain à elle. Elle l'aime bien.

Oh, bien sûr, il avait bon goût aussi. Elle le savait puisqu'il l'avait effleuré à maintes reprises pour la soigner, la nourrir, surveiller ses racines et lui donner ce qu'elle voulait, de l'eau, de la lumière, des sons. Elle savait qu'il aurait été bon à manger, mais qui se serait occupé d'elle alors? Non, vraiment, cet humain-là, elle ne pouvait pas le manger. Et puis la grosse chose qui l'accompagnait parfois était souvent d'humeur massacrante. On avait pas idée d'avoir autant de poils et de griffes, et de grogner autant. Un vrai malotru. Heureusement que l'humain était plus gentil, oui.

Par contre, les autres humains... Là, elle ne faisait aucune promesse. Surtout s'ils touchaient par inadvertance ses racines ou son feuillage. Et par inadvertance, elle voulait bien entendu dire qu'elle, jolie plante qu'elle était, avait une facilité déconcertante pour laisser ses tentacules s'enrouler autour d'un poignet, d'une cheville, de n'importe quoi avec un peu de peau. Juste pour goûter, vous voyez? Et il y avait un humain dans la pièce, elle le savait. L'air était devenu plus chaud, les vibrations plus certaines, et ce n'était pas son humain, ah, pas son humain du tout. Et sa cheville traînait malencontreusement contre l'endroit où la plante prenait son air et son soleil, comme c'est dommage.

Il fallait qu'elle y goûte, vraiment. Qui aurait pu la blâmer, pauvre plante sans défense qu'elle était? Alors l'une de ses longues tiges s'enroula rapidement autour de la cheville de l'inconnu. Comme ça, pour goûter. Pour voir.
Re: De l'usage des plantes et des baignoires 1
Dim 7 Juil - 11:09
Ortie
Ortie
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Qui s'y frotte s'y pique
22 ans
Infanterie
Sang pur
Occlumens
Infanterie
Une plante. Il y avait une plante dans la baignoire. Et pas une petite orchidée que l'on aurait mise à tremper, ou une plante grasse posée dans un recoin pour la déco. Non. Ce specimen là était non-identifié, vert, et envahissant à en juger par la quantité de racines dans la cuve et par la façon dont elle avait investi tout le mur, rampé sur les parois et menaçait d'atteindre le plafond. Ortie s'immobilisa en équilibre sur le rebord de la fenêtre avec une méfiance entêtée. Son absence de plan n'avait pas tenu compte de la possibilité qu'une plante nourrie à l'engrais magique occupe déjà la place qu'il visait. Surtout un machin aussi chiant à déplacer. Un grognement de dépit agacé lui échappa, vibrant bas dans sa gorge.

Reléguant la plante un peu plus bas dans la liste de ses priorités (que pouvait bien faire un végétal, après tout ?), le Selkie se décida à vérifier que l'occupant des lieux était bien absent – voire, idéalement, ni arrivé ni installé au Domaine. Si la présence d'objets sur le lavabo démentit cette dernière hypothèse, du moins n'y avait-il aucun bruit dans la pièce ni dans celle d'à côté, aucun indice indiquant un risque de se faire surprendre et enguirlander. Un problème de moins, donc.

Estimant la voix libre, le brun esquissa un geste pour descendre de son perchoir... et réalisa à ce moment qu'une liane/ branche/ machin de la plante avait profité de son inspection des lieux pour s'enrouler autour de sa cheville. Il jura à voix basse. Tira doucement sur sa jambe dans l'espoir que la vrille se défasse de son plein gré, idéalement sans lui laisser d'échardes, de tâches de sève, des irritations, des projections d'acide ou aucun de ces nombreux inconvénients qui rendaient inconcevable à ses yeux d'urbain indécrottable que les gens aiment se promener dans les bois et les champs pour le plaisir. À défaut d'un résultat, et puisque le machin suspicieusement vert semblait plus collant que franchement menaçant, il s'assura que sa baguette était à portée de main droite au cas où les choses se gâtent et tira de la main gauche sur le filament indéterminé qui s'acharnait à le coller.
Les plantes, vraiment, quelles plaies.
Re: De l'usage des plantes et des baignoires 1
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