C’est un matin gris, plus frisquet.

C’est parfait pour aller courir, de l’avis d’un certain Norvégien qui sort justement du bâtiment des Snidgets pour s’élancer. Il trouve vite la bonne cadence, celle qui lui permettra sans soucis de tenir dans le temps, s’éloignant des bâtiments pour profiter un peu du reste du domaine et du calme que permet l’heure matinale.

Presqu’un mois après son arrivée, certains coins devenaient familiers. En particulier les abords d’une portion du lac, voir la portion balisée du lac, tout simplement. D’ailleurs, c’est vers ce coin qu’il se dirigeait, naturellement, en de longues foulées régulières.

Les gens aussi, devenaient familiers. Les Snidgets qui fréquentaient les mêmes aires de vie, mais aussi les autres factions parmi lesquelles il avait fait des rencontres parfois étonnantes, mais toujours agréables, au final. Ça faisait du bien, parce qu’il n’avait pas vraiment pu fréquenter de la sorte des gens depuis qu’il s’était enfuit de sa ville natale. Peu importe qu’ils soient là pour mieux apprendre à lutter contre les troupes de Tu-sais-qui, il n’avait pas envie de s’isoler à partir de cette idée et de se couper des autres comme certains semblaient décidé à le faire. Au contraire, il avait la certitude que mieux ils se connaîtraient mutuellement, mieux ils pourraient s’en sortir, ne serait-ce qu’en ayant une meilleure connaissance des forces comme des faiblesses des uns et des autres.

Oui, bon, il avait parfaitement conscience que ça serait difficile à réaliser. Entre autres, parce que les gens n’aimaient pas faire part de leurs faiblesses, quand bien même ça pourrait aider à la cohésion du groupe. D’ailleurs, Arcturus n’aimait pas non plus particulièrement livrer ses faiblesses sur un plateau.

Il n’étouffe pas son soupir, grimace quand il passe proche de trébucher. Ah non ! Il n’allait pas encore se casser la gueule. Il commençait à en avoir assez, là !