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    Quand le monde dort encore [Aubépine & Morrigan]
    Ven 24 Mai - 22:46
    Morrigan
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    Il est encore tôt quand j'abandonne l'idée de me rendormir. J'ai passé une nuit désagréable. Ce n'est ni la faute du lit, de l'environnement. Mes douleurs n'ont simplement pas voulu me laisser tranquille, et j'ai eu beau tenter plusieurs subterfuges, rien n'a fonctionné. Peut-être que j'irais voir Lancelot pour lui demander de quoi apaiser mes douleurs. Je ne doute pas qu'il aura des solutions à mon problème. C'est tout à fait idiot, mais je n'aime pas formuler que j'ai mal. Je n'aime pas même émettre l'idée que je puisse avoir mal. Pourtant, il n'y a pas de honte à ça, ici. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on se fait écarteler et éviscérer.

    Enfin, le jour n'est pas encore là quand je me prépare. Je mets un haut blanc qui découvre mes bras, et une jupe longue blanche aussi, qui descend jusqu'à mes chevilles. Marcher et prendre l'air me fera certainement du bien. Plus que de rester là à ne rien faire, en tout cas. En plus, à cette heure-là, tout le monde dort encore ou presque. J'ai le domaine presque pour moi toute seule, et je peux en profiter pour aller travailler un peu dehors. Je prends mes affaires - une petite dizaine de livres fragiles que je décide de porter à la main, plusieurs ingrédients et trucs divers, de quoi écrire aussi. Le tout s'empile en un équilibre très précaire.

    Je sors, et comme je m'y attendais, l'air frais du matin me fait le plus grand bien. Je ne sais pas où est-ce que je vais me poser, mais je m'arrêterai quand je trouverai un coin sympa. C'est pas vraiment ce qui manque par ici. Je marche à un bon pas, même si ma progression est rendue un peu laborieuse par toute ma charge. Je pourrais tout aussi bien décider d'utiliser la magie, mais je n'en ai pas envie. Parfois, il ne faut pas oublier de savoir se servir de ses mains, et ironiquement, porter du poids me soulage. Je passe devant la serre quand mon pied bute sur quelque chose, et je manque de perdre l'équilibre. Heureusement, je parviens à me rattraper et surtout à ne pas faire tomber mon précieux chargement.

    Par contre, ce léger déséquilibre tire sur mes articulations, et je n'arrive pas à retenir un grognement de douleur. Il va falloir que je travaille là-dessus. Je ne peux décemment pas rester dans cet état.
    Re: Quand le monde dort encore [Aubépine & Morrigan]
    Ven 24 Mai - 23:17
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    Elles sonnent, les Angelubas, alors que le soleil n’est pas encore sorti de l’horizon. Surprise, la jeune femme tourne la tête à sa droite et attrape sa baguette. C’est une femme. Elle est de taille moyenne, plutôt belle avec un haut sombre et une jupe blanche qui sera couverte de boue et de rosée avant deux heures si elle persiste à se promener loin des pavés de la cour intérieure. Elle est chargée mais, à cette distance, la jeune femme ne peut pas voir de quoi il s’agit. Ce n’est pas une menace. Elle doit se souvenir qu’ici, elle est en sécurité. Relative, évidemment, mais elle doit se forcer à ne pas considérer chaque rencontre comme une menace potentielle. Pas facile quand on a passé sa vie à regarder par-dessus son épaule et à cacher ce qu’on est et ce qu’on croit. Elle repousse tranquillement sa jupe brune sur sa cheville jusqu’au bracelet blanc et noir qui la décore et reprend son roman, la baguette toujours à la main mais sans menace.  Deux mots. C’est tout ce qu’elle arrive à lire avant qu’un grognement ne la tire à nouveau de son récit et ne la fasse relever la tête à nouveau.

    Elle n’a pas le temps de bouger ou presque que l’inconnue a trébuché et s'est rattrapée. Bon. Marquer sa page d’une bande de tissu brodé, remettre une mèche folle derrière son oreille, tirer sur la tunique verte que l’on porte, remettre bien le pendentif enchanté du chat qui chasse la chouette, envoyer d’un coup de baguette le livre dans le sac, le sac sur l’épaule. Remettre le châle de laine sur tout ça et s’avancer. Ce n’est pas baba-yaga. Elle est trop belle avec ses yeux bleus et ses cheveux châtains foncés pour être l’avatar de la sorcière des forêts. Cela ne veut pas dire cependant qu’elle n’est pas un test. Bah. Elle a l’habitude de toujours croire que ses actions vont être observées, commentées et son éducation perce sous le mince verni de son indifférence affichée.

    « Besoin d’aide, Madame ? » La baguette est toujours à la main, baissée pour ne pas être menaçante mais capable de lancer un sort de protection en quelques secondes. « Aubépine, enrôlée de la brigade Zouwu. Je pourrais vous décharger un peu et vous aider à tout transporter, si vous le souhaitez. » Elle n’a pas l’air toute jeune, la femme qui se dresse devant elle mais cela ne veut rien dire. Certains enrôlés peuvent avoir jusqu’à 30 ans et elle est nulle pour donner des âges aux gens. Elle-même fait souvent moins que ses 25 ans. Jusqu’à ce que son indifférence la vieillisse. « Ou mieux encore, certains camarades masculins seraient ravis de vous donner un coup de main et de montrer leurs muscles. » Elle ne les connait pas encore personnellement. Par contre, les jeunes hommes, elle commence à pratiquer…
    Re: Quand le monde dort encore [Aubépine & Morrigan]
    Sam 25 Mai - 0:07
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    Je n'ai pas le temps d'avancer plus qu'une jeune femme s'approche de moi. Jolie, les cheveux châtains, petite mais avec une force intéressante dans le regard. Je lui offre un sourire éclatant quand elle me propose son aide. Elle est bien élevée, et peut-être qu'elle a un peu pitié d'une instructrice qui a vu trop gros lorsqu'elle a cru qu'elle pourrait aisément porter tous ses livres toute seule. Et puis elle se présente. Aubépine, de la brigade Zouwu. Elle ne mentionne pas sa spécialité, mais son nom m'est familier. J'ai dû le voir sur les registres, et je suis toujours contente de pouvoir associer un nom et un visage.

    - Oh, noooon, ils doivent tous dormir à cette heure-là. Les jeunes coqs ont besoin de sommeil pour entretenir leurs muscles.

    Je lui fais un clin d'oeil complice, tandis que mon sourire se fait légèrement plus malicieux. Il est vrai que les jeunes hommes ont ce besoin de se pavaner, et de montrer qu'ils sont les plus forts. J'ai connu ça, lorsque j'étais jeune. Bon, j'ai connu ça aussi en étant plus âgée. Les hommes ne cessent jamais de vouloir impressionner les femmes. Je dirais même presque que c'est dans leur nature, si je voulais être mauvaise langue. Mais il est trop tôt pour médire.

    - En revanche, j'accepte ton aide volontiers, si je ne te coupe pas dans une activité. Si tu pouvais seulement prendre les trois livres du dessus, ce serait déjà beaucoup.

    Je ne veux sincèrement pas prendre le risque de la déranger, même si son aide ne serait vraiment pas de trop, au vu de la situation dans laquelle je me suis mise toute seule. Je refuse toujours de sortir ma baguette pour lancer le moindre sort sur ces livres qui sont rares et parfois plein d'une magie trop instable pour supporter d'en recevoir une inconnue.

    J'étais tellement concentrée sur mes livres que je me rends compte que j'ai oublié de lui rendre la politesse et de me présenter en retour. Cette constatation m'arrache un rire léger, et je ne tarde pas à réparer ma maladresse, en calant mes livres du mieux que je peux contre moi pour libérer une main et la lui tendre avec douceur. La brusquerie ne rend jamais service à qui que ce soit, dans ce genre de situation. Surtout lors d'une rencontre.

    - Oh et, enchantée, Aubépine. Je suis Morrigan, instructrice en Extraction et Protection de l'information.
    Re: Quand le monde dort encore [Aubépine & Morrigan]
    Sam 25 Mai - 13:36
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    Et alors s’ils dorment, interroge en silence le regard de la russe qui a l’habitude que les gens soient à ses ordres. L’on ne gagne pas une guerre en dormant et s’ils se couchaient plus tôt, étaient plus raisonnable, faisaient moins les beaux, ils ne seraient pas si fatigués. Elle était consciente des cernes sous ses yeux et savait parfaitement qu’elle les avait à force de tirer sur la corde mais, par instinct, l’aube la voyait toujours levée avant elle. C’était le meilleur moment pour chasser. Avec le crépuscule. Et puis IL dormait à cette heure-là alors que sa mère avait toujours salué le jour en préparant le petit déjeuner. Elle s’avança, jetant un coup d’œil aux livres qu’aucun sort ne retenait, visiblement. Il était inutile de dire que si elle avait été en train de faire autre chose, elle l’avait déjà dérangée. La précaution oratoire de son interlocutrice était de pure politesse et même si ce n’était pas le cas, Aubépine ne pouvait décemment laisser des livres en danger.

    Elle s’approche donc. Demi pointe pour s’élever. C’est si facile pour elle dont le corps a été sculpté dès l’enfance par des années de danse. A peine si elle avait conscience de son maintien bien plus droit qu’auparavant. Légère, elle attrapa les trois livres qu’elle glissa dans la besace contre son flanc et deux autres qu’elle garda sous son bras. On redescend en seconde, les talons formant l’angle parfait qu’elle avait eu tant de mal à concevoir lorsqu’elle était plus jeune. Alors, seulement, elle serra la main qui lui était tendue, après une légère hésitation. Elle n’était pas tactile. Toucher était déjà un danger.

    « Dame Morrigan » ses années à Dublin lui firent rouler les r. Personnification d’une des déesses de la guerre. Figure de l’Aurore, fiancée de Dagda, séductrice de Cúchulainn. Elle aimait les contes et les légendes. Il y avait tellement à comprendre des figures qui faisaient rêver les cultures… « Vous choisissez vos héros ou vous sont-ils imposés ? » Son surnom, elle l’avait pris un peu au hasard, parce que c’étaient de belles fleurs et de fortes épines, parce qu’il y avait Aube en français dans le nom, parce que son frère était Sycomore et qu’elles faisaient des baguettes compliquées. Il y avait moins à deviner dans ce nom que dans d’autre. Elle n’était pas bête au point de prendre quelque chose de russe ou un animal. Elle fouilla dans son sac, en sorti un chouchou et le passa autour des deux ouvrages toujours sous son bras. « Nous serons amenés à nous revoir souvent, Professeur. Si je ne m’abuse, votre matière est l’une des majeure de ma spécialité. »
    Re: Quand le monde dort encore [Aubépine & Morrigan]
    Mer 29 Mai - 11:50
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    Je ne peux qu'être frappée par son accent, beaucoup trop familier pour que je puisse passer à côté. Je souris, heureuse d'avoir l'espace d'un instant l'image de ma femme qui parle avec cette même manie de rouler les r. Cette manie que j'ai toujours trouvé adorable chez elle en particulier. Mon sourire s'agrandit et mes yeux brillent de mille feux lorsque je la regarde à nouveau.

    - Oui, nous les choisissons, comme vous pouvez choisir les vôtres. Tu connais la légende de Morrigan ? Ça ne m'étonnerait pas. Ton accent sent bon l'Irlande.

    Je n'ai pas mis très longtemps à choisir mon nom. J'ai toujours aimé les histoires, les contes et légendes et cette figure-ci en particulier, pour de nombreuses raisons que je ne saurais citer de façon exhaustive. Je prête attention à ses mouvements autour de mes précieux livres, mais elle en prend grand soin, et je cesse aussitôt de m'inquiéter pour ça. Elle est déjà adorable d'accepter de m'aider, alors qu'il est clair que j'ai dû l'interrompre dans une activité quelle qu'elle soit.

    La jeune femme m'intrigue encore plus quand elle m'avoue que je suis la professeure de l'une des matières principales de sa spécialité. Tous les enrôlés devront suivre ma matière, et tous, je pense, en auront besoin à un moment ou un autre. C'est pourquoi je prends à coeur de connaître le plus possible les jeunes gens qui foulent les terres du domaine. Mais c'est encore plus important avec les personnes que je vais voir souvent, d'autant plus que nous serons forcément amenés à vivre des situations émotionnellement très fortes. On apprend pas à extraire et à protéger l'information en faisant des origamis.

    - Oh, tu es donc en Intelligence. Et bien je suis encore plus ravie de faire ta connaissance, Aubépine. Je n'ai pas encore connaissance de la liste de mes enrôlés, mais nous allons effectivement passer un certain temps ensemble, pendant les cours, et sûrement en dehors des heures qui me sont alléguées. Je suis consciente que vous avez d'autres matières, bien entendu. Mais six heures, c'est peu. C'est vraiment trop peu. Enfin, nous verrons bien ! Ça dépendra aussi beaucoup du niveau de départ de chacun. Est-ce que je peux te demander qu'est-ce qui t'as donné envie de choisir cette spécialité ?
    Re: Quand le monde dort encore [Aubépine & Morrigan]
    Mer 29 Mai - 14:35
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    « Je la connais. Il s’agit d’une incarnation de la guerre et de la mort, parfois magnifique et jeune, parfois hideuse et vieille, elle inspire l’amour ou le dégoût. Sa forme animale est tryptique, trois corneilles qui sont probablement une version païenne de la trinité. Ses prémonitions célèbres ont infléchi le cours de plus d’une bataille. Avec  Badb et Macha elle forme une autre divinité tripartite connue sous le Tuatha Dé Danann. C’est la fille d’Ernmas, liée avec Dagda avec lequel elle a eu une relation dans le lit de la Boyne lors de la nuit de Samhain. Elle a tenté a plusieurs reprises de séduire le chien du forgeron, mais, étant rejetée par lui, elle a assisté à sa mort sous sa forme de corneille. On l’associe souvent à la figure de Morgane dans la légende arthurienne comme étant archétype de la sorcière mais d’autre l’identifient comme un avatar de Brigid, la déesse du renouveau, printemps, médecine etc, elle-même fille de Dagda. Elle serait la personnification de l’Aurore. And-sin tánic in Mórrígu ingen Ernmais a Sídib irricht sentainne, corrabi ic blegun bó trí sine na fiadnaisse. » récita-t-elle tranquillement, sans effort apparent ni intonation particulière, sa voix prenant tranquillement l’accent irlandais tandis qu’elle citait la première phrase du seizième chapitre du Táin Bó Cúalnge, le raid vacher de Cooley, un très vieux mais très célèbre récit mythologique. Elle réfléchit rapidement pour traduire en anglais ce qu’elle venait de dire – persuadée que c’était inutile, mais ne voulant pas faire de présomptions hâtives.« Et c’est alors qu’arriva la Morrigan, fille d’Ernmas, depuis les havres féériques, sous la forme d’une vieille femme, occupée à traire une vache à lait alezane a trois mamelles. »

    Tranquille, elle ne vit pas l’intérêt de dire que le choix particulier de ce pseudonyme était révélateur L’amoncellement de détails qu’elle avait donné était assez révélateur à son sens et si elle ne posait pas de question, l’acuité de son regard ne trompait pas quant à l’intérêt qu’elle portait aux réactions de l’instructrice aux différentes facettes qu’elle proposait. Elles ne se connaissaient pas encore et Aubépine ne voyait aucun problème à sonder ses supérieurs. Jusqu’ici, elle n’avait rencontré que des instructeurs qui se présentaient comme étant ouverts d’esprits, éduqués et intelligents, certes, seulement elle était bien trop observatrice pour ne pas trouver ce simple fait particulièrement louche. Une vie de guerre ne s’effaçait pas d’un coup de portoloin. Ceux qui se croyaient en total sécurité seraient les premiers à mourir, c’était certain. Elle hocha la tête, poliment, pour accuser réception du reste du discours de la jeune femme. « J’aime observer, comprendre et décrypter. » Et puis c’était ça ou officier et son frère avait préféré la seconde option aussi il ne restait pas grand-chose. Elle était trop fragile pour seulement penser à rejoindre l’infanterie et il était heureux, au final, qu’elle ne se soit pas laissée tenter par la médicomagie où elle aurait passé bien trop de temps avec Lancelot. Et puis rester à l’arrière…ce n’était pas ce qu’elle préférait. Il fallait préserver Sycomore.
    HJ:
    Re: Quand le monde dort encore [Aubépine & Morrigan]
    Mar 4 Juin - 13:54
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    Je l'écoute raconter cette légende que j'aime tant, et qui, malgré ses variantes, reste toujours aussi exceptionnelle. Ce n'est pas pour rien que j'ai choisi ce surnom-là. Ca donne aussi de moi une image qui me convient, au près de tous ceux qui savent qui est Morrigan. Une figure irlandaise, mystérieuse, liée à la lune et à la magie, à la beauté et à la mort. Plus que la légende en elle-même et la façon dont la jeune femme la raconte, je note qu'elle doit avoir une très bonne mémoire, un intérêt pour les histoires et les mythes, et certainement un lien avec l'Irlande. Je ne m'avancerai pas davantage. Ce serait une erreur. Cependant, je ris avec joie lorsqu'elle termine son exposé.

    - J'aime beaucoup cette histoire, pas toi ? Sa richesse me laisse rêveuse à chaque fois !

    C'est là la seule réaction que je peux avoir à ce sujet, et la seule qui soit digne d'être exprimée de toutes façons. Je n'ai jamais besoin de faire semblant d'être heureuse et enjouée. Je le suis naturellement, et c'est parce que je n'ai jamais voulu perdre cet aspect de moi que j'ai appris à faire la part des choses et à me concentrer sur le présent et l'avenir plutôt que sur le passé et tout ce qu'on ne peut pas changer. La honte, la colère et la rancœur ne mènent à rien sinon à sa propre perte. Et j'ai fait bien trop de chemin pour me laisser avoir comme ça.

    Toute mon attention se concentre sur sa réponse et sa façon d'appréhender ses choix. Si elle est en intelligence, ça veut dire que je vais la voir souvent, et que mes exigences seront plus poussées pour elle que pour quelqu'un qui serait dans une spécialité où ma matière n'est que mineure - bien que, selon moi, mon enseignement pourra servir à tout le monde dans le cadre de la guerre que nous menons. Observer, comprendre et décrypter. C'est un début de réponse acceptable. Parlant, sans pour autant révéler quoi que ce soit sur elle. Mon sourire reste fixé sur mon visage.

    - Raconte-moi un peu ce que tu entends par là.

    Une invitation à développer les sens qu'elle donne à ces notions, pour me permettre à moi de mieux comprendre ses véritables attentes, et peut-être d'en apprendre un peu plus sur elle. Il faudra, tôt ou tard, que je sache qui elle est. Que j'essaie de savoir, en tout cas. Parce que si je peux découvrir ses secrets, alors quelqu'un d'autre le pourra aussi potentiellement. Et si je ne peux pas, et bien presque personne ne le pourra. Je pense ça en toute modestie, bien entendu. Je me contente d'être réaliste et consciente de mes forces et mes faiblesses.
    Re: Quand le monde dort encore [Aubépine & Morrigan]
    Mar 4 Juin - 17:05
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    Aubépine n’aime pas dire ce qu’elle pense. Elle n’est pas certaine que ce soit intéressant, d’un point de vue général, n’a pas envie de se dévoiler de la sorte et a été conditionnée à comprendre ce que les autres voulaient entendre. Pas l’inverse. Elle ne connait pas encore son interlocutrice pour lui délivrer ce qu’elle attend, n’a pas encore assez confiance en elle pour répondre « pour de vrai » et décide donc de botter en touche. L’université à cela de beau qu’à force de ne surtout pas vouloir savoir ce que vous pensiez, elle conditionne à des réponses à la fois réfléchies et d’une neutralité absolue.

    « Le thème de la femme savante qui est à la fois attirante et repoussante, vie et mort est commun à de nombreuses cultures occidentales. » fait donc la jeune femme avec son impassibilité coutumière. Ce n’est pas que l’histoire ne lui plait pas, elle aime rêver aux contes et légendes d’autrefois mais elle sait que ce ne sont que des rêves. Que les Princes des mondes réels sont bien différents et qu’il convient d’analyser chaque représentation en parallèle de la culture d’origine afin d’en déterminer et l’utilité sociale, et l’importance culturelle. Elle est, au fond, contente de ne pas avoir eu à choisir une personnalité. Elles révèlent bien trop.

    « Mais à tout prendre, je préfère Morrigan à Gwenhwyfar. » Surtout avec Lancelot dans l’équation mais cela, elle ne le dit pas plus loin qu’une légère lueur amusée au fond de ses iris si sérieux d’habitude. L’instructrice a l’air pleine de vie, de joie et d’enthousiasme, un mélange qui a toujours plus qu’intrigué la sang-pur à l’éducation stricte et posée. Les seules émotions violentes permises à la maison étaient réservées aux hommes et à base d’agressivité plus ou moins passive. Dans SON cas plutôt moins que plus. Elle marque une pause. La seconde question n’est pas si facilement évitable et elle ne se soucie pas de montrer qu’elle réfléchit avant de parler. C’est un trait chez elle qui est facilement remarquable – et pas si réaliste que ça. Détendue et à l’aise, les réparties fusent du tac au tac…

    « Chaque culture, chaque groupement d’être humains ou même de mammifères évolués crée une histoire commune, basé sur l’histoire de chacun et chacune, autour d’expériences partagées. J’aime regarder comment se forment de tels liens, comprendre les motivations personnelles et sociales des individus en parallèle des buts psycho-sociaux. Et, par là même, décrypter les tendances et les courants sous-jacents à ces groupes ou ces individus. »
    Re: Quand le monde dort encore [Aubépine & Morrigan]
    Jeu 6 Juin - 22:12
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    Elle réfléchit avant de parler. C'est une qualité que l'on ne peut imputer à tout le monde. Il n'est pas très dangereux de penser qu'elle réfléchit à sa réponse parce qu'elle se méfie. Nous ne sommes pas dans une situation qui invite à la confiance, et la guerre au dehors a forgé bien des caractères farouches. Ca ne m'ennuie pas. La méfiance parle déjà beaucoup, à l'instar de la légère lueur amusée qui brille un court instant dans le regard de l'enrôlée. C'est peu d'indices, mais ça ne me dérange pas. Nous sommes dans ce moment où nous nous jaugeons toutes les deux, et nous apprendrons tôt ou tard ce que nous voulons savoir de l'autre. Ou peut-être pas, qui sait ?

    - Ce sont des thèmes très vastes et à la fois fascinants pour tous les peuples du monde, qu'importe les époques ! Mystérieusement intemporels... Mais toujours plein de secrets.

    Je lui fais un clin d’œil complice. Avoir à choisir une figure issue de mythes et légendes dévoile forcément un pan de notre personnalité. C'est d'ailleurs vrai qu'il s'agisse de quelqu'un auquel on s'identifie, ou au contraire, quelqu'un qui est notre parfait opposé. Mais ça a au moins de bien que l'on peut choisir quelle part de nous on désire montrer. C'est un peu ce que je fais, en étant qui je suis - même si je n'ai jamais eu à beaucoup aller contre ma nature profonde.

    J'écoute sa réponse à ma question avec une attention accrue. Les mots choisis, la réflexion derrière, tout a son importance. Elle reste vague, mais ça n'a pas d'importance. Je préfère voir des enrôlés prudents plutôt que des enrôlés capables de livrer trop rapidement ses secrets les plus profonds et les plus sombres. Ceux qui ne parlent pas sont aussi dangereux, mais pour d'autres raisons. Parce que parfois, il arrive que ce soit des bombes à retardement, qui ont tellement pris l'habitude de garder la tension en eux qu'ils finissent par exploser au pire moment possible. De toutes façons, je les garderai tous à l’œil.

    Je souris de plus belle, sincèrement enjouée. Malgré le flou partiel qu'elle laisse, je suis sûre d'une chose : mon cours risque de beaucoup lui plaire. Je l'espère, en tout cas ! Mais ma thématique couvre une grosse partie de ce qu'elle aime et de ce qui semble l'avoir motiver à choisir l'Intelligence. Il serait idiot de croire que c'est forcément la seule raison, mais c'est un bon début - un bon début dont je sais me satisfaire pour le moment.

    - Je pense que tu devrais aimer mon cours ! Enfin, ma thématique, en tout cas. Je vais beaucoup accès mon enseignement sur la compréhension des buts psycho-sociaux, entre autre. Ceux des autres, mais aussi ceux qui nous sont propres.

    Mon regard se fait plus intense et plonge dans le sien. Mon sourire ne disparait pas totalement, mais se fait un peu moins lumineux, un peu plus profond.

    - Parce que si nous sommes capables de comprendre les intentions des autres, les autres sont aussi capables de comprendre les nôtres.


    Je souris à nouveau pleinement, et puis je me dirige tranquillement vers le lac, en m'assurant qu'elle me suive - puisqu'elle a mes livres.
    Re: Quand le monde dort encore [Aubépine & Morrigan]
    Ven 7 Juin - 12:20
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    Tous les peuples du monde ? Ce n’était pas ce qu’elle avait cru comprendre. A son sens, seules les sociétés patriarcales s’inquiétaient de l’émergence de femmes de savoir et de pouvoir. Si on rajoutait les mystères de l’enfantement qui pouvait donner la vie comme la mort, il n’était pas étonnant, au final, de voir émerger tant de figures contrastées sur ces domaines. Les hommes avaient tendance à se définir comme simples et directs. Une violence salvatrice et destructrice à la fois, sauvage, prédatoriale liée à l’activité de la chasse d’autrefois. Aubépine savait parfaitement que la modernité avait complexifié tout ça, elle le voyait chez son frère, chez elle, mais le temps n’était pas bon pour faire une dissertation socio-culturelle sur les représentations féministes dans les diverses cultures. Pour elle, l’oppression masculine n’était pas un sujet abstrait. Elle savait parfaitement ce qui l’attendait s’Il lui remettait la main dessus. Au mieux, un esclavage doré, à base de coups et d’insultes derrière les portes fermées. Une situation que sa mère, sa grand-mère et tant d’autres femmes avaient du accepter pour pouvoir continuer et passer la Cause à de nouvelles générations. Au pire, une annihilation pure et simple pour blasphème. La guerre, a ses yeux, était réelle. Elle n’avait peut-être aucune marque sur le corps, aucun cauchemars d’amis perdus dans la bataille mais elle avait eu conscience des enjeux depuis sa naissance et l’absence de la gouvernante, disparue à la rentrée de ses onze ans était un rappel constant. Elle se retint de hausser les épaules et fixa un sourire poli en réponse à l’enthousiasme de son instructrice. Elle n’était pas là pour aimer ou non les cours. Le regard de l’instructrice se fit soudain plus sombre, un aperçu de la battante sous la lumineuse, probablement. Aubépine encaissa sans frémir le changement de ton, son calme légèrement désabusé ne bougeant pas d’un pouce. La poupée était faite de métal.

    « Nous avons une force qu’ils n’ont pas et c’est notre ouverture d’esprit. Notre ennemi cherche à imposer son carcan et sa vision des choses aux cultures qu’il conquiert. Ce faisant, il comprime celle-ci et ne la connait qu’en surface. Grâce à toutes les cultures qui sont représentées ici entre les instructeurs et les enrôlés, nous pouvons obtenir une vision plus globale et une pensée plus originale qu’ils ne pourront pas prédire tout en apprenant à repérer les … pattern » le mot était sorti en gaélique, pendant une seconde, les différentes langues qu’elle parlait s’étaient mélangées dans son cerveau « de la culture de ceux d’en face. Là est notre force. Nous ne devons pas penser que nous sommes plus puissants que notre ennemi. Il est probablement le sorcier le plus talentueux qui existe encore aujourd’hui. Mais notre intelligence, elle, peut faire la différence. Tous les grands conquérants ont ce point commun de l’originalité. Si vous nous enseignez à apprendre les uns des autres et à brouiller les traces de nos propres cadres, alors oui, j’aimerais votre cours. » S’il s’agit juste de répéter ce qu’ont fait les anciens ou de parler de généralités pour ne pas se dévoiler, elle l’aimerait, clairement, nettement moins. Elles ont repris leur marche et la sang-pur continue à accompagner son aînée jusqu’au lac, indifférente à ce qu’elle a pu laisser passer de détermination et de dédain dans son discours. Elle sait qu’elle a souvent l’air d’une je-sais-tout désagréable et hautaine. Son éducation, mais aussi son indifférence à tout ce qui n’est pas son frère, probablement. Elle s’en fiche. « Qu’est ce que vous a poussé, vous, à venir nous enseigner ? » fini-t-elle par demander en retour.
    Re: Quand le monde dort encore [Aubépine & Morrigan]
    Mer 12 Juin - 21:18
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    Je l'écoute avec attention. Je note tous les petits détails qui dépassent des autres, tout ce que je perçois d'elle, même si je suis loin de la vérité. J'aurais l'occasion d'en apprendre davantage sur elle, et peut-être elle sur moi, qui sait ? Je n'ai pas la prétention de croire que mes années d'expérience et d'entraînement me rendent au-dessus de mes collègues, ni même des enrôlés. Je connais mon sujet, mais j'accepte volontiers de dire qu'il me reste beaucoup à apprendre. Je ne doute pas un instant qu'une partie de cet apprentissage viendra directement des enrôlés.

    Son point de vue est intéressant. Rien n'est aussi simple dans les faits, sinon nous aurions certainement des chances de l'emporter plus grandes que celles dont nous disposons. Cependant, elle n'est pas éloignée de la réalité que je connais, et je ne peux que constater qu'Aubépine est une jeune femme instruite, intelligente et perspicace. Je ne cesse de sourire tout au long de son exposé, sans pour autant confirmer ou infirmer ses dires. Ce n'est pas à moi de faire ça, et je ne me permettrais certainement pas d'entrer dans ce petit jeu.

    En outre, je ne suis pas de ceux qui partagent aisément leurs opinions profondes. Parce qu'il y a toujours plus ou moins un danger à faire cela. On ne sait finalement jamais à qui l'on peut avoir affaire. Je pourrais tout aussi bien être une ennemie de la Cause, infiltrée ici. Il en est de même pour la jeune femme à mes côtés. Rien ne prouve que nous sommes réellement alliées à la cause. Je le saurais certainement à un moment donné ou un autre, et peut-être même presque avec une certitude quasi-absolue. Mais ce moment n'est pas encore arrivé.

    - Si je ne vous enseigne pas ça, tu auras le droit et peut-être même le devoir de ne pas être satisfaite. Comme la grande majorité de mes collègues, je n'ai jamais enseigné auparavant. Si ma façon de fonctionner ne te convient pas ou que tu as des suggestions, des questions ou bien des éléments qui te tracassent, ma porte sera toujours grande ouverte, quelle que soit l'heure.

    Je ne dis pas ça à la légère, et je prends le temps de poser chacun de mes mots, d'une voix toujours aussi douce, calme et paisible. Je suis sincère, et si je me doute que peu d'enrôlés saisiront la perche que je leur tends - du moins dans les premiers temps - j'ose espérer que ça pourra faire son petit bonhomme de chemin dans leurs esprits, au fil du temps et de la potentielle confiance qui s'installera entre nous.

    Sa question suivante ne me perturbe pas davantage, et je continue à marcher tranquillement, en prenant tout de même le temps de réfléchir un peu avant de répondre. Je n'ai rien de particulier à cacher à ce propos, mais le choix des mots peut parfois être suffisamment important pour mériter que l'on s'y penche - ne serait-ce qu'un peu.

    - Je suppose que j'ai considéré que j'avais commencé à amasser suffisamment de connaissances pour avoir envie de les transmettre. Je n'ai pas la prétention de croire que je suis la meilleure de mon domaine, ni que j'ai déjà fait le tour de ce que je peux savoir en ce qui concerne ma discipline, mais je crois qu'il y a plus d'un conseil qui pourra être utile à la jeune génération prête à se battre.
    Re: Quand le monde dort encore [Aubépine & Morrigan]
    Jeu 13 Juin - 21:34
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    Le droit et le devoir c’est bien mais est-ce que cela changera quoi que ce soit à la cause de l’insatisfaction, elle en doutait et son sourire immuable, si calme et indifférent ne put contenir la légère lueur amusée qui passa dans ses yeux bruns. Elle n’avait pas encore pu se faire d’opinion sur la hiérarchie mais elle doutait que quiconque s’intéresse à son ressenti, ses droits ou même ses attentes. Ce n’était pas un problème. Elle avait l’habitude. Il était intéressant de noter que beaucoup des instructeurs n’avaient jamais enseigné auparavant, cependant. Elle l’ignorait et cela lui apprendrait beaucoup sur les différents caractères lorsque les cours commenceraient. Ceux qui avaient décidé de préparer les sujets, ceux qui iraient avec leurs connaissances sur le terrain. Les didactiques, les autodidactes, etc. Elle regarda d’un autre œil les livres qu’elle transportait. Il était plus que probable que Morrigan les utilise pour ses cours et donc intéressant de les lire, certainement. Elle hésita à noter les titres, mais n’ayant pas de moyen de le faire discrètement, abandonna l’idée. Tant pis. Il lui faudrait trouver autre chose. En attendant, elle voulait en savoir plus et la réponse prudente de son aînée agrandit doucement le sourire de la jeune femme.

    « Je vois. » la réponse était celle que pouvait donner n’importe quelle personne d’âge médian qui se retrouverait dans un cadre d’enseignement, clairement. J’ai appris des choses et même si je ne pense pas être la meilleure, je me suis dit que je pouvais transmettre. C’était bien, de belles valeurs, de jolis mots mais cela ne mouillait pas. Aubépine ne pensait pas une seule seconde que son interlocutrice lui mentait, pas vraiment. Par contre, les mots que l’on offre avec un joli sourire à celui qui veut les entendre avec un peu de brosse à reluire pour faire passer, elle connaissait bien. C’était un art qu’elle avait dû acquérir très tôt pour survivre, qu’elle avait appris de Mère, de la Gouvernante et de tellement d’autres, et qu’elle voulait sans cesse aiguiser, son amour des mots, des langues et des cultures la rendant plus sensible encore à ce genre de chose. Et là, clairement, elle avait à faire à une experte.

    « Je comprends. Le devoir de transmission. Mais peut-être me suis-je mal exprimée en posant ma question. J’aurais aimé savoir ce qui vous a poussé, vous, aussi légitime ou illégitime que vous pensiez être, à nous enseigner à nous, maintenant, et ici. Parce que vous auriez aussi bien pu continuer là où vous étiez, et y former une nouvelle génération. Vous n’étiez pas obligée de tout quitter. Parce qu’à moins que les instructeurs aient des portoloins personnalisés, pour autant que je sache, vous êtes aussi coincés ici que nous. Et vous aviez probablement eu le temps de vous forger une vie. Me trompe-je ? »

    Lancelot avait parlé de sa jungle avec nostalgie. Il lui avait montré la serre où il l’avait recréée pour que son félin puisse y chasser à son aise. Elle n’avait pas eu l’occasion – ni le courage – de l’interroger plus profondément sur sa vie privée mais il avait forcément laissé d’autres choses derrière lui. Si Sycomore n’avait pas fait le rêve. S’ils n’avaient pas pu se confirmer l’un l’autre, d’un regard, sans un mot, qu’ils s’étaient engagés sur le même chemin, elle ne savait pas si elle aurait pu venir. Tout quitter. Certains enrôlés avaient peut-être des conjoints ou des enfants mais c’était probablement rare. Chez les instructeurs par contre…c’était statistiquement beaucoup plus probable.
    Re: Quand le monde dort encore [Aubépine & Morrigan]
    Ven 21 Juin - 23:45
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    Sa question me laisse penser qu'elle ne sait pas. Elle ne sait pas que je suis morte, à l'instar de tous les autres instructeurs. Je ne sais pas si c'est un secret. Dans le doute, ce n'est sûrement pas moi qui parlerait la première. Je n'ai aucun mal à parler des aspects de ma vie qui ne sont pas trop personnels - parce que je suis de ceux qui croient qu'il faut savoir se dévoiler si l'on veut pouvoir se cacher. Mon sourire ne vacille pas, mon expression reste inchangée, si ce n'est la lueur amusée dans mon regard qui s'accentue encore. Elle confirme qu'elle est très loin d'être idiote, et qu'il va être très intéressant de l'avoir dans ma spécialité.

    Alors que nous marchons d'un pas paisible, je darde mes yeux clairs sur elle. Lorsque je lui réponds, sans prendre trop de temps pour réfléchir à mes mots, ma voix est posée, et ne trahit d'autres émotions qu'un calme absolu. Je ne suis pas inquiète, ni déboussolée, ni dérangée. J'aime la conversation que nous avons, et l'intelligence dans ses mots. J'aime ce qu'elle est en train de faire. C'est peut-être prétentieux, sûrement culotté, sans nul doute intéressant.

    - Qu'est-ce qui pousse quelqu'un à prendre une route, et quelqu'un d'autre à prendre celle opposée ? Qu'est-ce qui pousse telle personne à préférer créer, et d'autres détruire ? Le vécu ? La passion ? Le simple hasard ?

    Je la regarde toujours, mais je ne lui laisse pas le temps de me répondre.

    - Qu'est-ce qui toi, t'as poussé à venir ici plutôt qu'aller ailleurs ? Est-ce que tu l'as fait par pure conviction, par dépit, par envie ? Est-ce que tu l'as fait pour toi ou pour quelqu'un ?

    Je reste attentive à son attitude, prête à déceler les moindres changements dans sa gestuelle, ou son expression.

    - Ma réponse à ta question reste donc la même. L'occasion s'est présentée, j'ai considéré que le moment était propice, et nous voilà. N'est-ce pas une réponse satisfaisante, selon toi ?

    Une légère brise me caresse le visage, et je le tends légèrement vers le ciel pour mieux apprécier ce moment. Cette fois je laisse le silence s'installer un instant. J'en profite pour prendre une grande bouffée d'air frais et lâcher un long soupir paisible.

    - L'âge et le vécu ne sont pas nécessairement corrélés. Peut-être as-tu plus de vécu que moi, et peut-être que certains de tes camarades plus jeunes que toi ont encore davantage d'expériences à leur actif. Qui sait ? Après tout, il est vrai que nous avons tous laissé quelque chose derrière nous en venant ici... Des proches, une vie, un passé. Les trois à la fois, un seul ou deux, ou peut-être encore autre chose que je n'ai pas cité. Parfois à regret, et parfois avec la joie de se voir offrir un nouveau départ.

    Je ralentis, jusqu'à m'arrêter et lui fait face.

    - La vraie question que tu dois poser n'est pas de savoir pourquoi nous sommes tous là. Non, la vraie question est de savoir qui nous comptons être à présent.
    Re: Quand le monde dort encore [Aubépine & Morrigan]
    Sam 22 Juin - 20:30
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    La survie. C’était simple. Efficace. Primal même. La survie de son frère d’abord. Celle de Mère aussi, peut-être, s’ils réussissaient. Certes, ils avaient été à peu près tranquilles, cachés dans le Dublin moldu mais ce n’était pas une solution à long terme. Un jour ou l’autre la guerre les aurait rattrapés. Ici, il pouvait se reconstruire, ils étaient en sécurité pour apprendre et s’épanouir. Et s’il fallait payer cette tranquillité de quelques missions à l’extérieur alors elle était là pour ça. La survie c’était ce qui motivait la plupart des êtres vivants. Ca et la reproduction mais elle n’était clairement pas venue trouver l’amour. Pas alors qu’on l’avait élevée avec la certitude que son futur époux serait le seul être au monde qui aurait le droit de lever la main sur elle. Là encore, la tâche allait retomber sur Sycomore. Il serait celui qui s’assurerait de la pérennité de leur lignée. Elle serait celle qui prendrait les risques. Elle sourit sans répondre, consciente que l’instructrice avait pu voir dans ses yeux briller une détermination d’acier et une volonté de fer. Sous ses airs de porcelaine, elle était faite de métal. Elle l’avait toujours su. Avait hérité de Sa force autant que de celle de Mère. Elle avait pris sa décision et rien, jamais, ne la ferait dévier d’un pouce du chemin qu’ils avaient choisi. Pour autant, elle ne répondit pas aux questions rhétoriques de son interlocutrice. Elle tentait de la faire réfléchir dans une direction particulière, et, docile, la jeune femme se laissait mener, curieuse du chemin qu’on lui faisait prendre autant que de l’arrivée prévue. Sans s’en rendre compte, elle avait réglé son pas sur celui de sa compagne du jour, ralentissant en même temps qu’elle, indifférente aux étoiles qui pâlissaient déjà, attentive à ses alentours immédiats, le chat jamais loin de son esprit analysant tout ce que ses yeux imparfaits d’humains pouvaient remarquer.

    Soudain, il y eut un visage en face d’elle. Elle fit un pas en arrière, sa baguette tombant presque d’elle-même dans sa main droite. Elle n’avait pas eu le droit d’être gauchère. La surprise qui brilla dans ses yeux s’évanoui aussitôt alors qu’elle réfléchissait à la question posée.

    « Je compte être moi-même. » Quoi qu’elle puisse être, cette Aubépine derrière le masque qu’elle ne se permettait pas vraiment de connaître. Mais plus que cela et bien qu’elle ait été honnête, elle voulait qu’il soit lui-même. L’ours grognon et destructeur mais si doux quand on le connaissait, protecteur avant tout, vraie fée du logis qui aimait la logique, la propreté, la cuisine et la musique classique. Elle voulait qu’il soit heureux. Voilà ce qu’il fallait devenir. Simplement heureux et il ne pourrait pas l’être dans le climat actuel. Pas à cause des inégalités sociales qui les entouraient. Non. Elle n’avait pas vécu le communisme mais en avait entendu parler et ils n’en étaient jamais vraiment sorti. Non, non, elle ne croyait pas en l’égalité parfaite, pas alors que la nature elle-même ne l’était pas. Tant pis pour ceux qui étaient en dessous, c’était le destin et pas son problème. Simplement parce qu’ils avaient leur chance à créer. « Je crois que c’est notre cas à tous ici. Tous les enrôlés. Et ceux qui disent autre chose se mentent à eux-mêmes. »

    Elle ne connaissait pas encore grand monde, traînant plus volontiers seule ou avec son jumeau qu’avec ses pairs certes mais des histoires qu’elle avait entendues, c’était plus ou moins toujours la même chose. Défavorisés rêvant de plus de possibilité ou simplement d’avoir le droit d’exister. Favorisés cherchant à s’échapper du carcan des traditions, comme elle. Ceux qui rentraient dans le moule n’étaient simplement pas là. En tout cas elle n’avait entendu personne dire qu’il était venu juste parce qu’ils étaient résistants par tradition. « Mais je ne suis pas totalement d’accord avec vous. Certes, les expériences façonnent, c’est certain et il est tout aussi certain que beaucoup de mes camarades auront vécu plus et pire que tout ce que je pourrais imaginer, mais la construction psychique est tout de même corrélée à l’âge. Comme il est plus probable que des trentenaires aient des enfants que des adulescents, il est plus probable que les instructeurs aient des personnalités plus ancrées que celles des enrôlés. Aussi, je me demande moi qui vous voudriez nous faire devenir. »
    Re: Quand le monde dort encore [Aubépine & Morrigan]
    Lun 1 Juil - 22:48
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    - Vouloir être soi-même est déjà une preuve de sagesse que toutes les personnes de mon âge ne possèdent pas. Ah, voilà que je parle comme si j'avais deux cents ans !

    Je souris, malicieuse, tandis que nous arrivons en vu du lac.

    - Plaisanteries à part, je suis entièrement d'accord avec toi. Être arrivé jusqu'ici est déjà une preuve que toi et tes camarades cherchez à vous accomplir, et à vous inscrire dans ce combat qui dure depuis déjà trop longtemps. Quelle qu'en soit les raisons, je ne crois pas que le hasard ait sa place ici.

    Je tourne la tête en sa direction, sans perdre mon sourire un seul instant. Mon regard se teinte néanmoins d'une lueur légèrement plus terne tandis que j'énonce une réalité que j'ai rencontré beaucoup trop souvent au cours de ma vie qui n'a pas été si remplie que ça. Je ne suis pas objective en pensant ça. Bien sûr que ma vie a été remplie. Elle n'a juste pas commencé depuis tant de temps que ça, et l'oublier serait une erreur que je ne commettrai pas.

    - Hélas, ici comme ailleurs, beaucoup de personnes préfèrent se mentir à elles-mêmes plutôt que de voir la vérité en face. Il faut dire que dans la majorité des cas, ignorer les évidences est plus simple et moins douloureux que l'inverse.

    Moi aussi, je me suis longtemps menti à moi-même. Peut-être même que je continue à le faire sur certains aspects de ma vie. C'est tout de même particulièrement dangereux. Si on se ment à soi-même, on a moins de clefs en mains pour pouvoir mentir aux autres, et les vérités les plus inavouables ont davantage de chance de ressurgir inopinément.

    - Moi, je ne suis là que pour vous accompagner dans vos cheminements respectifs. Avec plus ou moins de présence, d'ailleurs, selon ce que chacun préfère. Mon but est que vous parveniez tous à devenir les versions de vous-mêmes les plus aptes à survivre et à mener à bien les missions que vous souhaitez accomplir.

    Je marque une pause, m'autorisant à réfléchir un instant à mes paroles suivantes.

    - Mais je crois que, par-delà même cette mission, j'aimerais que chacun de vous parvienne à découvrir comment être bien avec lui-même.

    Je ris doucement, difficilement aveuglée par mes propres paroles. Je sais que mes convictions ainsi formulées peuvent sembler ridicules ou simplistes. Et pourtant, elles sont l'objet d'un nombre important d'années de recherche et d'expérimentations à ce sujet. Quoi que les autres en pensent, je continuerai à croire en ça, et à agir en conséquence.

    - Peut-être suis-je utopiste ou naïve, mais je n'ai jamais pensé qu'être en guerre était incompatible avec un bon développement personnel. Plus difficile, assurément. Impossible, je suis certaine que non.
    Re: Quand le monde dort encore [Aubépine & Morrigan]
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